Les propositions complétives sont, avec certaines subordonnées adverbiales, les principales constructions du français dans lesquelles on utilise le subjonctif et où se pose le problème du choix entre celui-ci et l’indicatif.
En résumant au maximum, on peut dire que dans les propositions complétives, le mode normal est le subjonctif, même si le grand nombre de verbes demandant l’indicatif peut donner l’impression inverse. Le mode du verbe de la complétive dépend de la fonction grammaticale de la complétive :
Fonction grammaticale de la complétive | Mode |
---|---|
complément du verbe | subjonctif / indicatif |
sujet | subjonctif |
attribut du sujet | subjonctif |
complément d’adjectif | subjonctif |
complément de nom | subjonctif |
complément prépositionnel | subjonctif ou le fait que + indicatif |
Dans de nombreuses grammaires, le subjonctif est présenté comme un mode exprimant un certain nombre de « nuances », de « valeurs subjectives », qui ne sont pas toujours claires pour les francophones eux-mêmes. Dans la perspective de l’enseignement du français comme langue étrangère, l’emploi du subjonctif dans les complétives peut être délimité à un certain nombre de cas tenant compte de critères sémantiques mais aussi syntaxiques.
Par exemple, la raison pour laquelle le verbe est au subjonctif dans la phrase il est normal que vous vous posiez des questions n’est pas que « l’adjectif normal suivi de que demande le subjonctif », c’est parce que la proposition que vous vous posiez des questions est le sujet sémantique du verbe est, et que, dans une proposition complétive qui est le sujet de la principale, le verbe se met habituellement au subjonctif.
Le tableau suivant résume les tendances et règles générales concernant le mode de la complétive, et donne une liste de verbes courants, avec les principales exceptions. Il est suffisant pour les besoins courants des apprenants de français langue étrangère. On peut aussi consulter la liste alphabétique des verbes.
Rappel : dans les subordonnées complétives, on observe la concordance des temps.
complétive complément de verbe (direct ou prépositionnel) de | |
---|---|
verbes déclaratifs | |
admettre, affirmer, ajouter, annoncer, apprendre, assurer, attester, avertir, avouer, cacher, certifier, comprendre, conclure, confirmer, constater, contrôler, convaincre, convenir, crier, croire, décider, déclarer, découvrir, déduire, démontrer, dire, dissimuler, écrire, enseigner, entendre dire, entendre, expliquer, espérer, estimer, garantir, ignorer, imaginer, indiquer, informer, jurer, lire, mentionner, montrer, noter, observer, oublier, parier, penser, préciser, pressentir, prétendre, prévenir, promettre, prouver, raconter, rappeler, reconnaitre, remarquer, répéter, répliquer, répondre, révéler, s’apercevoir, s’imaginer, savoir, se douter, se plaindre, se rappeler, se rendre compte, se souvenir, sentir, signaler, souligner, soutenir, supposer, trouver, vérifier, voir etc. | indicatif |
verbes de volonté | |
attendre, interdire, défendre kieltää, demander, vouloir etc. ; aimer, détester etc. ; proposer, recommander, conseiller ; craindre, redouter etc. | subjonctif |
de verbes exprimant un sentiment | |
déplorer, s’enorgueillir, s’étonner, s’excuser, se féliciter, se ficher, se foutre (fam.), s’indigner, s’inquiéter, s’irriter, se moquer, s’offusquer, regretter, se réjouir, n’en pas revenir, rougir, se scandaliser etc. | |
autres verbes | |
mériter, risquersaattaa joutua kokemaan, valoir olla arvoinen | |
mode variable | indicatif / subjonctif |
dire, admettre, comprendre, concevoir, entendre, imaginer, impliquer, expliquer, prétendre rêver, se vanter, stipuler, suggérer, supposer | |
complétive sujet de la principale | |
Complétive sujet antéposé | subjonctif |
Qu’elle soit fatiguée est normal. ■ Qu’il n’ait rien dit m’étonne un peu. | |
Inversion simple | |
Qu’importe qu’il ne soit pas d’accord, nous le ferons sans lui ! ■ D’où vient que personne ne m’en ait parlé ? ■ Quel dommage que tu ne puisses rester ! | |
Inversion avec sujet conjugateur | |
Il semble que cela soit difficile à démonter. ■ Il faut que vous travailliez. ■ Cela m’étonne qu’il n’ait rien dit. ■ Il est normal que tu sois dérouté. ■ Ça serait sympa que vous veniez avec nous pour notre excursion. ■ C’est bien que tu sois venu. | |
Exceptions | indicatif |
Il me semble que tu n’as pas compris. ■ Il parait qu’il y aura une grève du métro lundi. | |
adjectifs exprimant une certitude : Il est évident que vous avez bien agi. | |
complétive attribut | |
L’essentiel est que le client soit satisfait | subjonctif |
complétive complément d’adjectif | |
Nous sommes désolés qu’il soit malade. | subjonctif |
adjectifs exprimant une certitude : Je suis certain que c’est vrai. | indicatif |
complétive complément du nom | |
Il vivait dans la crainte qu’on fasse de nouvelles coupes budgétaires. | subjonctif |
nom à valeur de verbe déclaratif ou exprimant une certitude Le professeur avait l’impression que les élèves ne comprenaient pas. ■ Nous avons la preuve que c’est lui le coupable. |
indicatif |
complétive introduite par une préposition | |
La théorie a été prouvée par le fait que dans ce cas les cellules se multiplient anarchiquement. ■ Outre le fait que le tourisme fait connaitre les régions, il a aussi un impact économique évident. | indicatif |
Le verbe de la complétive en fonction de complément du verbe est le plus souvent à l’indicatif, mais on trouve de nombreux cas avec subjonctif. On peut retenir comme aide-mémoire les critères suivants :
le verbe de la principale exprime : | mode de la complétive : |
déclaration, constatation, connaissance, information | indicatif |
volonté, effort, interdiction, crainte | subjonctif |
sentiment, état d’esprit | subjonctif |
Une liste de ces verbes se trouve dans le tableau ci-dessus. Il peut être plus simple de retenir que dans la complétive complément du verble, le mode normal est l’indicatif (c’est la principale exception concernant le choix du mode dans les complétives) et de mémoriser seulement les principaux verbes qui demandent le subjonctif.
Verbes exprimant une volonté. Le subjonctif s’emploie en général dans des complétives compléments de verbes exprimant une volonté, un effort, une interdiction (volonté « négative »), un conseil (volonté que qqn fasse qch), une crainte (volonté que qch ne se produise pas) et avec quelques verbes de sens divers :
Nous éviterons qu’il l’apprenne. ■ Il a refusé que ce soit signé avant demain. ■ J’appréhendais que la vérité ne soit découverte. ■ Je n’ai pas pu supporter qu’il soit insulté en public. ■ Je craignais qu’il ne s’en mêlât. ■ Cela vaut qu’on y fasse un tour. ■ Je doute grandement que ce soit possible. ■ Elle a préféré que je ne lui dise pas la vérité. ■ Cette exposition mérite que vous alliez la voir.
Verbes exprimant un sentiment. Le verbe se met au subjonctif quand la complétive est complément de verbe direct ouprépositionnel d’un verbe exprimant un sentiment, un état d’esprit (mielentila) :
Les gens qui ont voté pour la gauche déplorent que celle-ci se soit empressée de réduire les allocations familiales. ■ Je n’en reviens pas qu’il ait réussi son bac. Olen ällikällä lyöty, että hän pääsi ylioppilaaksi. ■ Elle s’inquiétait que son fils n’ait pas encore répondu.
Dans certains cas (en nombre relativement limité), le mode attendu normalement dans la complétive peut varier :
Après certains verbes, le mode de la complétive peut varier. Ce changement de mode est la marque que le verbe de la principale est à comprendre dans un sens différent :
suivi de l’indicatif = | suivi du subjonctif = | |
---|---|---|
dire que | sanoa | käskeä |
admettre que | myöntää (sanoa), että | 1) hyväksyä se (pitää luonnollisena), että ; 2) olettaa, että (surtout à l’impératif) |
comprendre que | ymmärtää, että (style littéraire, rare) | hyväksyä se (pitää luonnollisena), että |
concevoir que | ymmärtää, että | hyväksyä se (pitää luonnollisena), että |
entendre que | kuulla; tarkoittaa | vaatia, edellyttää |
imaginer que | kuvitella (luulla), että | olettaa, että |
impliquer que | tarkoittaa | edellyttää, aiheuttaa |
expliquer que | selittää, että | selittää miksi, auttaa ymmärtää miksi |
prétendre que | väittää | vaatia |
rêver que | nähdä unta siitä, että | haaveilla siitä, että |
se vanter que | sanoa pröystäillen, että | olla ylpeä siitä, että |
stipuler que | sanoa | määrätä |
suggérer que | antaa aihetta ajatella | neuvoa (tekemään) |
supposer que | ajatella että | olettaa että ; edellyttää* että |
* Dans ce sens, supposer est un anglicisme, mais il est d’usage courant.
Exemples :
Ce que tu dis implique qu’il n’a pas eu part au complot. Se mitä sanot, tarkoittaa, että hän ei ollut juonessa mukana. / La réussite implique que vous vous soyez bien préparé. Onnistuminen edellyttää, että olette hyvin valmistunut. ■ Le contrat stipule que les associés sont solidaires. Sopimuksessa sanotaan, että kumppanit ovat yhteisvastuussa. / Il avait stipulé dans ses dernières volontés que sa fortune revienne à sa femme. Hän määräsi viimeisessä tahdossaan, että hänen omaisuutensa kuuluu vaimolle. ■ Ces informations suggèrent que la révolte n’est pas encore terminée. Nämä tiedot antavat aihetta olettaa, että kapina ei ole vielä loppunut. / Je suggère que tu relises tout le début. Suosittelen, että luet koko alkuosan uudestaan. ■ J’entends que le concert a commencé. Kuulen, että konsertti on alkanut. / J’entends que ce travail soit terminé avant demain. Haluan, että työ on valmis huomiseen mennessä. ■ J’ai rêvé que nous étions encore en vacances. Näin unta, että olimme vielä lomalla. / Je rêve que tous les hommes soient frères. Haaveilen siitä, että kaikki ihmiset ovat veljiä keskenään. ■ J’admets que vous avez raison. Myönnän, että olette oikeassa. / J’admets que cela puisse sembler déroutant. Ymmärrän, että se voi tuntua hämmentävältä. ■ Il imaginait qu’ils trouveraient le film intéressant. Hän luuli, että he pitäisivät elokuvaa mielenkiiltoisena. / Imaginez que vous ayez raté l’avion ; qu’est ce que vous auriez fait ? Kuvitelkaa nyt, että olisitte myöhästyneet lentokoneesta, mitä olisitte tehneet? ■ Je suppose qu’il s’est trompé. Hän on oletettavasti erehtynyt. / La suite du projet suppose quele financement soit assuré. Se edellyttää, että jää kantaa. ■ Les abus constatés expliquent que les gens soient réticents face à cette forme de service. Alalla esiintyneet väärinkäytökset selittävät, miksi ihmiset eivät mielellään käytä tätä palvelua.
On pourrait ajouter à cette liste la paire douter que/se douter que. À proprement parler, il s’agit de verbes différents, mais comme ils se ressemblent beaucoup, il peut être utile de savoir les distinguer. Chacun des deux demande un mode différent dans la complétive :
se douter que = savoir que → indicatif :
Tu te doutes bien qu’ils n’étaient pas très enthousiastes à cette idée. ■ Je me doutais que vous hésitiez. [imparfait de l’indicatif, concordance des temps]
douter que = ne pas accepter (l’idée) que → subjonctif :
Jusque-là, les chercheurs doutaient que plusieurs planètes puissent se trouver en orbite autour de deux étoiles tournant ensemble sur un même axe. ■ Je doutais grandement qu’il obtienne gain de cause.
La ressemblance de ces deux verbes est trompeuse pour les francophones eux-mêmes et on trouve sur Internet d’innombrables occurrences de douter employé à la place de se douter, et suivi de l’indicatif. Sur ce point, pourtant, il n’y a pas vraiment de flottement dans le code écrit : d’après cette norme, douter que demande le subjonctif.
Le verbe dire peut aussi avoir le sens d’« ordonner ». Dans ce cas-là, il entraine le subjonctif. Il en va de même avec les verbes répondre, écrire, téléphoner, crier etc. (qui sont des variantes de dire) :
Dis à ton amie que j’ai [indicatif] besoin du livre. Sano ystävällesi, että tarvitsen kirjan. ■ Dis à ton amie qu’elle me rende [subjonctif] mon livre. Sano ystävällesi, että hänen täytyy palauttaa kirja. ■ Écris-lui qu’il revienne le plus tôt possible. Kirjoita hänelle, että hänen täytyy palata mahdollisimman pian. ■ quelqu’un a crié qu’on sorte immédiatement. Joku huusi, että tulkaa heti ulos.
Dans l’exemple suivant, on trouve la combinaison des deux :
Dis-lui qu’il fait [indicatif] froid et qu’il mette [subjonctif] son manteau. Sano hänelle, että on kylmää ja että hänen täytyy panna takki päälle.
Comprendre que est un verbe qui illustre bien les variations de sens qu’on peut obtenir en fonction du mode choisi dans la complétive. Les exemples sont tirés des contextes les plus variés (discours au Sénat en France, sites québécois, blogs, sites techniques etc.). Il y aussi quelques exemples de français parlé, qui montrent que le subjonctif est tout à fait courant dans le français parlé aussi (dans certaines constructions). Les phrases sont généralement un commentaire par rapport à une réaction (le plus souvent négative) de quelqu’un d’autre, et qui est souvent suivi d’un adverbe concessif (mais, cependant etc.). Le premier exemple, qui présente deux verbes comprendre, le premier suivi de l’indicatif, le deuxième du subjonctif (exemple vient d’un site québécois, il n’y a pas de pénitenciers en Europe).
Je comprends qu’il y a des députés qui ont été élus avec seulement une, cinq ou dix voix de majorité. Je comprends qu’ils soient inquiets s’il y a un pénitencier dans leur circonscription. ■ Monsieur le sénateur, je comprends que vous soyez mobilisé sur cette question compte tenu de votre éminente expérience en la matière. ■ J’ai donc dans ce nouvel hôpital été reçue par un médecin que j’avais plus l’air d’ennuyer qu’autre chose (ils voient ça toute la journée donc je comprends qu’ils soient blasés mais je ne comprends pas qu’ils nous le fassent voir). ■ À titre de politicien et de Canadien, je comprends que les Canadiens ne fassent plus confiance au gouvernement pour affecter les fonds à un secteur déterminé. ■ Ben quand t’apprends à conduire j’comprends qu’ils soient chiants, mais quand t’as ton permis et que tu roules pépère depuis 1 an et demi, ça fout les boules.
Comme ces deux verbes équivalent tous deux à toivoa en finnois, il n’est pas toujours très facile de les distinguer.
a. Espérer est un verbe d’opinion (qui exprime une attente). Il demande donc l’indicatif. Souvent, en finnois il correspond à toivottavasti, qu’on pourrait utiliser dans chacun des exemples suivants. La complétive est habituellement au futur simple, mais d’autres temps sont possibles aussi :
J’espère qu’il y aura assez de neige pour faire du ski. ■ Espérons que tu ne t’es pas trompé. ■ J’espère que tout va bien pour lui. ■ Il faut espérer qu’il aura été capable se maitriser.
b. Souhaiter est davantage un verbe de volonté (= désirer) ; dans les exemples suivants, on ne pourrait pas utiliser toivottavasti en finnois. Souhaiter demande le subjonctif :
La maitresse a souhaité que tu te conduises mieux. ■ Je souhaite que vous me parliez franchement.
c. Mode de la complétive. On trouve parfois le subjonctif après espérer employé à l’impératif. Ce subjonctif s’explique par analogie, car l’impératif a une valeur optative (de souhait), et dans un tel emploi, espérer se rapproche nettement de souhaiter :
Espérons que tout aille pour le mieux. ■ C’est un manga qui se laisse très bien lire et qui n’est pas trop compliqué mais espérons qu’il ne devienne pas répétitif à la longue.
Bien qu’il semble régner un certain flottement à ce sujet, la norme est cependant d’utiliser le futur, ou bien le subjonctif après souhaiter :
Espérons que tout ira pour le mieux. ■ Souhaitons que tout aille pour le mieux. ■ C’est un manga qui se laisse très bien lire et qui n’est pas trop compliqué mais espérons qu’il ne deviendra pas répétitif à la longue / souhaitons qu’il ne devienne pas répétitif à la longue.
En cas de doute, on peut toujours utiliser les formes affirmatives nous espérons que ou on peut espérer que/ il faut espérer que (ou, un peu plus soutenu et plus neutre, il reste à espérer que), qui demandent toujours l’indicatif.
Quand la complétive est le sujet du verbe d’une autre proposition, comme sujet antéposé au verbe (avec ou sans inversion simple) ou postposé avec les pronoms conjugateurs IL/ÇA devant le verbe (il est normal que complétive/ ça m’étonne que complétive), le verbe de la complétive se met habituellement au subjonctif :
Qu’elle ait des hésitations ne m’étonne pas. ■ Qu’il n’ait pas remarqué une faute pareille est étrange. ■ Que ses étudiants ne sachent pas cela est surprenant. ■ Nulle part (il) n’est dit dans le texte que le personnage soit un homme. ■ Il est essentiel que tous les réglages soient faits avec minutie. ■ Il est possible que je parte dès demain. ■ Il est exclu qu’on interrompe les recherches. ■ Il importe que vous soyez tous actifs. ■ Il dépendra de nous seuls que cela réussisse. ■ Quelle chance que nous nous soyons rencontrés ! ■ Il faut que je lui écrive bientôt. ■ Il vaut mieux que tu partes très tôt. ■ C’est bien que tu ne sois pas venu, le concert a été annulé. ■ Peu importe qu’il pleuve ou pas. ■ Cela vous ennuie qu’il parte ? ■ Ça m’ennuie surtout qu’il soit revenu. ■ Ça m’énerve que quelqu’un se plaigne sans arrêt de ses petits bobos.
Dans certains cas (en nombre relativement limité), le mode attendu normalement dans la complétive peut varier :
Le mode normal de la complétive sujet du verbe est le subjonctif. Dans certains cas, le verbe de la complétive est à l’indicatif. Ce mode s’explique par des phénomènes d’analogie, la construction n’étant plus ressentie comme une inversion du sujet.
a. Après le verbe il arriva que (dans le sens de « tapahtui / kävi niin että »), on utilise l’indicatif ; de même avec il advint que, qui a le même sens. Comparer :
Il arriva cet hiver-là que le lac gela fin octobre. Ja niin kävi sinä talvena, että järvi jäätyi lokakuun lopulla. ■ Il est arrivé que les lacs soient déjà gelés fin octobre. Järvet ovat saattaneet jäätyä jo lokakuun lopulla.
b. Dans la complétive sujet postposé de il semble que, le verbe se met au subjonctif (c’est le cas normal). Mais quand on exprime le complément de verbe prépositionnel, il se met à l’indicatif (vraisemblablement parce qu’une construction telle que il me semble que est assimilée à la locution figée à mon avis) :
Il me semble que tu as fait une erreur quelque part. ■ Il semblait à ses amis que Jean était très malade. ■ Il lui semblait que tous étaient ligués contre lui. ■ Il nous semble que cette argumentation doit être revue en profondeur.
c. De même, après certains autres verbes, on utilise l’indicatif, là encore parce que le sens du verbe se rapproche d’un verbe d’opinion ou déclaratif :
il parait que (lire…) = « on dit que » il apparait que = « on peut dire que » il s’ensuit que = « ce qui veut dire que » |
il résulte que = « ce qui signifie que » il se trouve que = « il faut savoir que » il reste que = « on peut dire cependant que » |
Il parait que le ministre a démissionné. Ministeri on kuulemma eronnut. / Ministerin huhutaan eronneen. ■ Il parait qu’il y aura une grève du métro lundi. Maanantaina metro on kuulemma lakossa. ■ Il parait que ce produit se vend très bien. Tämä tuote myy kuulemma hyvin. ■ Il apparait clairement que l’Office des statistiques s’est trompé dans ses prévisions. Näyttää vahvasti siltä, että Tilastokeskus on tehnyt virheitä ennusteessaan. ■ Il s’ensuit qu’il faut refaire tous les calculs. Siitä seuraa, että kaikki täytyy laskea uudestaan. ■ Il se trouve que nous avons justement un expert sous la main. Meillä sattuu juuri olemaan asiantuntija käytössämme. ■ Il reste que nous avons perdu du temps. Kaikesta huolimatta aikaa meni hukkaan.
Quand l’adjectif attribut marque une certitude ou une probabilité, on met le verbe de la complétive à l’indicatif (par attraction du sens : on veut insister sur la réalité du fait). Ces adjectifs sont notamment : certain, clair, indéniable, indubitable, évident, flagrant, patent, exact, incontestable, prévisible, probable, sûr, visible, vrai, vraisemblable :
Il est vrai que nous avons encore le temps pour cela. ■ Il est certain qu’il a raison/qu’il réussira/que c’était faux. ■ Il est indéniable que c’est sa plus belle œuvre.
Quand l’adjectif attribut est le contraire d’un de ces adjectifs (indéniable/douteux, vraisemblable/invraisemblable etc.), on applique la règle normale et le verbe se met au subjonctif :
Il invraisemblable que personne ne se soit aperçu de cette erreur plus tôt. ■ Il est peu probable que le financement soit accordé.
Dans le code écrit surtout, la variation de mode dans le cas de quelques adjectifs donne un sens différent à l’adjectif, comme par exemple :
subjonctif | indicatif | |
il est frappant que | on hämmästyttävää että | on ilmeistä että |
il est remarquable que | on mielenkiintoista että | on pantava merkille että |
Comme toujours quand il s’agit de l’emploi du subjonctif, il règne parfois un certain flottement dans ce domaine (les débats et les interrogations sont nombreux sur les divers forums sur internet). L’adjectif probable, par exemple, a perdu son sens originel de « prouvable que » et est de plus en plus assimilé à « possible ». On rencontre ainsi fréquemment le subjonctif dans une complétive sujet de il est probable :
(1) Il est probable que vous n’ayez qu’une seule de ces options de paramètres. ■ (2) Il est probable qu’il se soit perdu. ■ (3) Il est probable que l’action soit différente suivant que l’administration du produit est faite avant ou après le pic.
Dans certains cas, probable pourrait parfaitement être remplacé par possible (par exemple dans l’exemple 3, qui évoque clairement deux options possibles), sans que ces deux mots soient toutefois toujours parfaitement interchangeables dans cet emploi. Probable apporte une nuance supplémentaire et exprime une quasi certitude relative (fondée sur l’expérience, exemple 1), qui est plus qu’une possibilité (exemple 2), tout en n’étant pas une certitude totale. L’appréciation de ces nuances par les francophones (et à plus forte raison par des apprenants de français langue étrangère) est souvent illogique ou contradictoire. Ce qui est certain est qu’il quasiment impossible de donner des règles absolues ou définitives quant à l’emploi du subjonctif dans ces cas.
Quand la complétive est l’attribut d’un sujet GN, le verbe de celle-ci se met en principe au subjonctif :
L’essentiel est que le client soit satisfait. ■ Le miracle est qu’il ait réussi à s’en sortir sans l’aide de personne.
Ce type de construction n’est pas très fréquent. En général, le groupe nominal sujet est placé (en prolepse) et la complétive est détachée :
L’essentiel, c’est que le vin soit bon. ■ Notre chance, c’est que tout se soit passé si vite. ■ Le miracle, c’est que nous soyons encore vivants. ■ Ce qui compte, c’est que tu prennes ton médicament régulièrement.
Pour cette raison, on trouve assez fréquemment l’indicatif dans la complétive attribut du sujet. De nombreuses constructions de ce genre (sous forme disloquée ou non) se sont plus ou moins figées et sont assimilables à des locutions adverbiales suivies l’indicatif :
La vérité, c’est que tu n’as pas envie de partir. Tosiasiassa sinua ei huvita lähteä. ■ Le problème, c’est que je n’ai pas d’argent. Minulla vain ei ole rahaa. ■ L’ennui, c’est que j’ai oublié mes clés. Valitettavasti unohdin avaimeni. ■ Le fait est que son travail n’est pas bien consistant. Hänen työnsä on todellakin aika heppoinen.
Les expressions le problème c’est que ou l’ennui, c’est que sont très fréquentes dans le français parlé, et elles sont synonymes des adverbes cependant, pourtant ou malheureusement. On peut donc les rendre en finnois par kuitenkin ou valitettavasti plutôt que par une complétive. De même, la vérité c’est que correspond souvent à itse asiassa.
Dans certains cas, l’opposition entre indicatif et subjonctif peut correspondre à une différence de sens, bien que cette opposition ne soit pas toujours très nette et que l’usage soit flottant dans ce domaine :
L’essentiel est que votre texte soit du bon français, lisible et grammatical. [Désigne l’objectif à atteindre dans le processus de rédaction.] ■ L’essentiel est que votre texte est du bon français, lisible et grammatical. [Signifie que le texte qu’on a sous les yeux est du bon français, lisible et grammatical, même si par exemple il n’est pas très varié.]
La complétive peut également être un complément prépositionnel, par exemple un complément de verbe ou un complément d’agent. Elle est alors systématiquement introduite par le fait que. Le mode normal est l’indicatif.
Il importe aussi d’insister sur le fait que c’est seulement dans des systèmes très élaborés d’information et de participation des travailleurs que l’on peut mettre pleinement en valeur les potentialités de l’innovation. Täytyy myös korostaa sitä, että vain hyvin kehittyneissä tiedotus- ja osallistumisjärjestelmissä voidaan hyödyntää täysin innovaation mahdollisuuksia. ■ La déclaration commune met l’accent sur le fait que le développement doit se faire en tenant compte des particularismes locaux. Yhteinen päätöslauselma korostaa sitä, että kehityksen on tapahduttava pakallisia erityispiirteitä kunnioittaen. ■ L’examen du dossier a aussi été freiné par le fait que les gouvernements des pays Nordiques viennent seulement de parvenir à trouver un terrain d’entente sur cette question. Asian käsittelyä on hidastanut se, että pohjoismaat ovat vasta juuri päässeet sopuun asiasta. ■ Outre le fait que le tourisme fait connaitre les régions, il permet aussi aux gens de se faire une idée plus juste de celles-ci. Sen lisäksi että matkailu edistää maakuntien tunnettavuutta, se auttaa myös ihmisiä saamaan oikeamman kuvan niistä.
Parfois on trouve un subjonctif par attraction; le mode attendu est l’indicatif, mais un élément de la phrase entraine un subjonctif par analogie avec des constructions similaires :
J’aimerais faire part de ma satisfaction devant le fait que la proposition ait été modifiée par la commission des transports [satisfaction = je suis satisfaite que, d’où le subjonctif]. Haluaisin lausua tyytyväisyyteni siitä, että ehdotus on muutettu liikennevaliokunnassa. ■ Avez-vous quelque chose contre le fait que nous procédions d’abord à certaines vérifications ? [avoir quelque chose contre = être opposé à ce que, d’où le subjonctif.] Onko teillä jotakin sitä vastaan, että teemme ensin tiettyjä tarkistuksia?
Dans la phrase suivante Cela se voit notamment dans le fait que des sommes énormes soient restés inutilisés on attendrait plutôt l’indicatif sont restées], mais l’usage est assez flottant dans de tels cas. Se näkyy mm. siitä, että valtavia summia on jäänyt käyttämättä.
La complétive peut être complément du nom sur le modèle N de N (N de ce que, en finnois siitä, että. Dans ce cas, le groupe de ce n’est généralement pas exprimé :
C’est la preuve qu’il n’est pas encore au courant. ■ C’est le signe qu’il va bientôt y avoir des changements. ■ Avez-vous besoin que nous vous aidions ? ■ L’idée que tu aurais pu y laisser ta peau me fait dresser les cheveux sur la tête. ■ J’ai peur que mon ami ne vienne pas. ■ Avez-vous besoin que nous vous aidions ?
Cependant la complétive qui complète l’expression tenir compte de qch (et aussi prendre en compte) doit toujours être introduite par du fait que, on ne peut pas dire *tenir compte que (mais les francophones eux-même ne respectent pas toujours cette règle) :
*Il faut tenir compte qu’il y a plusieurs aspects différents qui ont un effet sur le résultat du travail. [exemple relevé dans un écrit d’étudiant]. → Forme correcte : Il faut tenir compte du fait qu’il y a plusieurs aspects différents qui ont un effet sur le résultat du travail. ■ Si nous prenons en compte le fait que nos clients suisses exportent également hors des frontières helvétiques, le pourcentage de notre chiffre d’affaires à l’étranger atteint finalement 100%.
Dans certains cas, le nom qui est développé par la complétive correspond à la forme nominale d’une proposition qui demanderait le subjonctif. Dans ce cas-là, le verbe de la complétive se met au subjonctif. Le mode du verbe (subjonctif ou indicatif) dans la complétive dépend du sens du nom. :
Il existe toujours la possibilité qu’ils aient raté l’avion. [il est toujours possible que…] Ainahan on mahdollista, että he ovat jääneet koneesta. ■ Est-ce qu’il y a moyen que tu me rendes le livre avant demain ? [est-ce qu’il est possible que…] Onko mahdollista, että palautat kirjan ennen huomista? ■ Il a eu de la chance qu’on ne l’ait pas fait redoubler. [= il peut être heureux de ce que…] Hänellä oli onnea, ettei häntä vaadittu jäämään luokalle.
La complétive peut dépendre d’un « verbe » sous forme de nom. Elle se met alors au mode que réclame le verbe correspondant. Ces noms sont souvent précédés d’un déterminant défini, mais peuvent également être avec article zéro. Le mode doit être déterminé d’après le sens du verbe (qui n’est pas toujours facile à trouver). Exemples de tels noms : annonce, assurance, bruit, certitude, conviction, crainte, croyance, désir, espoir, idée, impression, joie, nouvelle, opinion, ordre, pensée, peur, preuve, regret, sentiment, signe, témoignage, volonté etc. :
(a) (avec indicatif) À l’annonce que Bottas avait gagné le championnat du monde, ce fut le délire. [à l’annonce que = quand on annonça que] Kun ilmoitettiin, että Räikkönen oli voittanut, läsnäolijat hullaantuivat täysin. ■ Le professeur avait l’impression que les élèves ne comprenaient pas. [avait l’impression que = trouvait que] Opettajalla oli sellainen tunne, että oppilaat eivät oikein ymmärtäneet. ■ Nous avons la preuve que c’est lui le coupable. [avoir la preuve que = pouvoir prouver que] Meillä on todiste siitä, että hän on syyllinen. ■ L’idée que tu aurais pu y laisser ta peau me fait dresser les cheveux sur la tête. [l’idée que = le fait de savoir que, le fait de penser que] Ajatus siitä, että olisit voinut menettää henkesi, saa minut kauhistumaan.
(b). Avec subjonctif. ■ J’ai peur que mon ami ne vienne pas. [avoir peur que = craindre que]Elle vivait dans la crainte que son visa lui soit refusé. [dans la crainte que = en craignant que] Hän eli siinä pelossa, että häneltä evätään viisumi. ■ Nous avons peur qu’il ne soit trop tard. Pelkäämme, että on myöhäistä. ■ Avez-vous besoin que nous vous aidions ? [avoir besoin que = nécessiter que, demander que] Tarvitsetteko apuamme? ■ Il faut faire attention que la voyelle soit bien arrondie. [faire attention que = veiller à ce que] Täytyy huolehtia siitä, että vokaali äännetään hyvin pyöreänä. ■ J’ai le droit que tu me dises tout. Minulla on oikeus saada tietää kaikki.
Dans certains cas, le nom qui est développé par la complétive correspond à la forme nominale d’une proposition qui demanderait le subjonctif. Dans ce cas-là, le verbe de la complétive se met au subjonctif :
Il existe toujours la possibilité qu’ils aient raté l’avion. [il est toujours possible que…] Ainahan on mahdollista, että he ovat jääneet koneesta. ■ Est-ce qu’il y a moyen que tu me rendes le livre avant demain ? [est-ce qu’il est possible que…] Onko mahdollista, että palautat kirjan ennen huomista? ■ Il a eu de la chance qu’on ne l’ait pas fait redoubler. [= il peut être heureux de ce que…] Hänellä oli onnea, ettei häntä vaadittu jäämään luokalle.
Dans les complétives complément d’adjectif, le mode normal est le subjonctif. Le plus fréquemment l’adjectif exprime un sentiment :
bouleversé järkyttynyt, choqué tyrmistynyt, confus hämillään, content, désolé, ennuyé harmistunut, étonné, fier, furieux, gêné kiusaantunut, indigné tuohtunut, jaloux, malheureux, mécontent, ravi, scandalisé, stupéfait, surpris, touché liikuttunut, vexé, triste etc.
Nous sommes confus que vous ayez dû attendre. Olemme pahoillamme, että teidän piti odottaa. ■ Elle était désespérée que Christophe l’ait quittée. ■ Ma mère serait trop peinée que j’aille le revoir. Äitini olisi liian pahoillaan siitä, että menen häntä tapaamaan uudestaan. ■ Elle était malade qu’il puisse avoir quelqu’un d’autre. Hän oli raivoissaan siitä, että hänellä saattoi olla joku muu.
Ne pas confondre cette construction avec la construction il est adjectif/nom que :
Il est normal que tu sois fatigué. On luonnollista, että olet väsynyt.
Il est étonné que tu sois fatigué. Hän on yllättynyt siitä, että olet väsynyt.
Le verbe de la complétive se met à l’indicatif quand la complétive est complément des adjectifs suivants, qui indiquent une certitude (ou quasi certitude) :
assuré, certain, conscient, convaincu, persuadé, sûr ■ Je suis conscient que cela posera des problèmes. Olen tietoinen siitä, että tämä aiheuttaa ongelmia. ■ Il était convaincu que tout le monde avait tort. ■ Je suis sûr qu’il viendra.
Cependant, si la proposition principale est à la forme négative, le verbe se met dans ce cas au subjonctif.
Dans les complétives complément d’adjectif, le mode normal est le subjonctif (mais il y a des exceptions). Le plus souvent, le verbe de la proposition complétive se met au subjonctif quand la complétive est complément d’un adjectif exprimant un sentiment :
bouleversé järkyttynyt, choqué tyrmistynyt, confus hämillään, content, désolé, ennuyé harmistunut, étonné, fier, furieux, gêné kiusaantunut, indigné tuohtunut, jaloux, malheureux, mécontent, ravi, scandalisé, stupéfait, surpris, touché liikuttunut, vexé, triste etc. ■ Nous sommes confus que vous ayez dû attendre. Olemme pahoillamme, että teidän piti odottaa. ■ Elle était désespérée que Christophe l’ait quittée. ■ Ma mère serait trop peinée que j’aille le revoir. Äitini olisi liian pahoillaan siitä, että menen häntä tapaamaan uudestaan. ■ Elle était malade qu’il puisse avoir quelqu’un d’autre. Hän oli raivoissaan siitä, että hänellä saattoi olla joku muu.
Ne pas confondre cette construction avec la construction il est adjectif/nom que. Comparer :
Il est normal que tu sois fatigué. On luonnollista, että olet väsynyt.
Il est étonné que tu sois fatigué. Hän on yllättynyt siitä, että olet väsynyt.
Le verbe de la complétive se met à l’indicatif quand la complétive est complément des adjectifs suivants, qui indiquent une certitude (ou quasi certitude) :
assuré, certain, conscient, convaincu, persuadé, sûr ■ Je suis conscient que cela posera des problèmes. Olen tietoinen siitä, että tämä aiheuttaa ongelmia. ■ Il était convaincu que tout le monde avait tort. ■ Je suis sûr qu’il viendra.
Cependant, après une principale à la forme négative, on met le subjonctif (voir ci-dessous).
Certains adverbes ou constructions assimilables à des adverbes placés en tête de phrase sont fréquemment développés par une complétive (il n’y a pas de construction équivalente en finnois). Le verbe de la complétive est à l’indicatif. Ce type de construction est très fréquent dans la langue parlée, en particulier peut-être que, mais il est à éviter dans le code écrit strict :
Évidemment que nous irons en France en été ! Tietenkin käymme kesällä Ranskassa. ■ Heureusement que nous avions acheté le billet à l’avance. Onneksi olimme ostaneet lipun etukäteen. ■ Peut-être que nous irons en Laponie pour Pâques. Lähdemme ehkä Lappiin pääsiäiseksi. ■ Sans doute que les taux d’intérêt vont encore baisser. Korot laskevat varmaan vielä. ■ Probablement qu’ils ont raté l’avion. He ovat luultavasti myöhästyneet koneesta. ■ Certainement qu’il aura de bons résultats. Hän saa varmaan hyviä tuloksia. ■ Bien sûr que tu peux rester ! Totta kai voit jäädä meille.
Attention au sens de bien sûr que en début de phrase : il équivaut à totta kai!, no mutta tietysti!, avec une nuance légèrement familière ou affective. Si on veut dire de façon neutre tietenkin voit jäädä meille, on peut dire : Tu peux bien sûr rester chez nous. / Bien sûr, tu peux rester chez nous.
Quand le verbe de la principale est à la forme négative, on utilise parfois dans la complétive le mode « inverse » de la normale.
Certains verbes demandant l’indicatif amènent le subjonctif dans la complétive quand ils sont à la forme négative. Les plus fréquents sont croire, penser, trouver, juger, promettre, se rappeler, se souvenir, affirmer, prouver, voir, dire, garantir, imaginer, signifier :
Je crois qu’il ne va pas souvent voir ses parents. ■ Je ne crois pas qu’il aille souvent voir ses parents. ■ Il prétend que c’est la meilleure solution possible. Hän väittää sen olevan paras mahdollinen ratkaisu. ■ Je ne prétends pas que ce soit la meilleure solution possible, mais tu devrais essayer. En väitäkään, että se on paras mahdollinen ratkaisu, mutta sinun pitäisi silti yrittää. ■ On m’a garanti que c’était un tableau authentique. ■ Nous ne garantissons pas que vous trouviez un acheteur.
Mais cela ne concerne par exemple pas le verbe savoir :
Je ne savais pas qu’ils allaient déménager bientôt. ■ Ils ne savent pas encore que leur terrain est en zone inondable.
Le verbe de la complétive se met au subjonctif surtout si le verbe exprime une opinion subjective. S’il s’agit d’une simple constatation, d’une idée, on met l’indicatif :
Je ne pense pas que ce soit une bonne solution. ■ Je ne pensais pas qu’il était aussi malade. [penser = savoir]. ■ On ne m’a pas garanti que c’était un tableau authentique. [= on ne m’a pas dit/déclaré/affirmé que c’était un tableau authentique]
Inversement, le verbe douter que demande normalement le subjonctif. S’il est à la forme négative, il demande l’indicatif :
Le juge a indiqué qu’il doutait que la Cour suprême se saisisse de l’affaire. Tuomarin mukaan oli epätodennäköistä, että korkein oikeus ottaa asian ratkaistavakseen. ■ Il doutait que les lois fussent toujours appliquées à la lettre. Hän ei ollut varma siitä, noudatetaanko aina lain kirjainta. ■ Je ne doute pas que le Sénat, dans sa grande sagesse, votera comme il l’a fait précédemment.
Remarque : l’emploi du subjonctif après les verbes mentionnés ci-dessus à la forme négative est typique du code écrit. Dans le français parlé, on entend le plus fréquemment utiliser l’indicatif :
Nous ne garantissons pas que la description des produits ou tout autre contenu du site web sont exacts, complets, fiables, à jour ou exempts d’erreur. ■ Nous ne garantissons pas que vous trouverez un acheteur.
Dans le doute, on peut mettre l’indicatif.
Les constructions demandant exceptionnellement l’indicatif (ci-dessus) se mettent au subjonctif :
Nous ne sommes même plus très sûrs qu’ils puissent venir. (voir aussi En ole varma, onko…) ■ Je ne suis pas convaincue que ce soit une bonne idée. ■ Je n’ai pas l’impression que le film t’ait plu. ■ Nous n’avons pas la preuve que ce soit lui le coupable.
Remarquer le mode dans la phrase suivante ; croire dépend d’un verbe négatif, mais est lui-même à la forme affirmative, donc on utilise l’indicatif (mode normal) :
Nous ne sommes pas loin de croire que c’est lui qui a raison.
Même quand la négation pourrait entrainer un subjonctif, on peut parfois utiliser un indicatif pour insister sur l’aspect temporel :
Des chasse-neige, ça coute cher, et on n’est jamais sûr que ça servira. Lumiaurat ovat kalliita eikä voi koskaan olla varma, että niillä on käyttöä. [en France]
Dans ce cas, le locuteur insiste sur l’idée de futur et recourt à la forme du futur simple, ce qui est dû en partie au fait que le subjonctif n’a pas de temps futur. Dans le français parlé, cette utilisation du futur est sans doute assez fréquente ; mais le temps qu’on utilise dans le code écrit est le subjonctif présent. Le présent du subjonctif exprime en effet aussi le futur, comme c’est le cas pour l’indicatif présent, en finnois comme en français :
Des chasse-neige, ça coute cher, et on n’est jamais sûr que ça serve.
La négation « inverse » les règles normales. Un adjectif exprimant le doute devient à la forme négative un adjectif exprimant une certitude, et inversement, un adjectif exprimant une certitude perd cette valeur à la forme négative et on retrouve la règle normale (la complétive sujet postposé du verbe se met au subjonctif) :
il est faux que + subjonctif → il n’est pas faux que + indicatif ■ il est douteux que + subjonctif → il n’est pas douteux que + indicatif ■ il est certain que + indicatif → il n’est pas certain que + subjonctif ■ il n’est pas niable que + indicatif [niable a un sens négatif]
Exemples :
Il est douteux qu’on puisse [subjonctif] jamais trouver les causes de l’accident. ■ Il n’est pas douteux qu’un grand progrès s’est fait [indicatif] en quelques années. ■ Il n’est pas certain qu’il ait raison / qu’il réussisse / que ce soit faux. ■ Il n’est pas vrai que le finnois soit plus difficile que le français.
Il règne un certain flottement en ce qui concerne l’influence de la négation. Certains emplois s’expliquent souvent par la forte ressemblance (phénomène d’analogie) avec des constructions courantes. Par exemple l’expression je ne dis pas que est fréquemment employée (suivie du subjonctif voir ci-dessus) même dans la langue courante pour exprimer une concession (comme en finnois tosin / on totta että :
Je dis pas que ça soit une bonne chose, mais c’est humain. ■ Ah, mais je dis pas que ça soit faux, je dis juste qu’il manquerait une référence et qu’il faudrait clarifier tout ça.
Par analogie, on trouve souvent je ne nie pas que suivi du subjonctif (analogie renforcée par la forte ressemblance phonétique /ni/-/di/) :
Écoutez, sérieusement, je ne nie pas que ça soit une discussion intéressante, mais je trouve qu’on ne s’en sort pas. ■ Cela dit, je ne nie pas que ça soit un problème.
Souvent la construction il est + adjectif que est sentie comme une sorte de déclencheur de subjonctif. Sur le modèle de il n’est pas impossible que, on alignera par exemple il n’est pas douteux que (dont le sens n’est d’ailleurs peut-être pas immédiatement clair pour l’usager non averti) :
Il n’est pas douteux que cela puisse réussir. [dans un texte de Pierre de Coubertin] ■ Il n’est pas douteux que dans le nord de la France, au Moyen Age, l’usage de la bière ait été répandu.
Il en va de même pour il n’est pas vrai que, qui, inversement, peut entrainer un indicatif au lieu d’un subjonctif, surtout lorsque, par analogie avec ce n’est pas vrai que (qui est souvent suivi d’un indicatif), on veut insister sur la (non)-réalité du fait :
Mais je vais malgré tout tordre le cou au cliché : il n’est pas vrai qu’ils ont tous ça dans le sang. ■ Tout d’abord il n’est pas vrai que c’est moi qui ai tout inventé.
Souvent, ces analogies sont aussi renforcées par le fait que de nombreuses formes verbales sont identiques au subjonctif et à l’indicatif. Au total, l’usage est assez souvent hésitant et difficile à « régimenter » de façon définitive. Le Bon usage en fournit des preuves innombrables (voir §1160 et suivants). Les francophones seraient souvent bien en peine de justifier l’utilisation de tel ou tel mode dans ces cas, et l’apprenant (ou l’enseignant) de FLE ne peut malheureusement que constater cet état de fait.
Quand la principale est une phrase interrogative où la question est posée par le procédé de l’inversion du sujet, le verbe de la complétive complément d’un verbe d’opinion ou de sentiment se met au subjonctif. Cela concerne essentiellement des verbes demandant normalement l’indicatif comme croire, penser, estimer, juger :
Croyez-vous que le projet ait des chances d’aboutir ? ■ Pensez-vous que cela soit faisable ?
Cependant, on maintient généralement l’indicatif dans les complétives sujet postposé d’un verbe dont l’attribut exprime une certitude :
Est-il vrai que la commune a obtenu une subvention extraordinaire du conseil général en 2014 ? ■ Est-il certain qu’un nouveau directoire sera élu ? ■ Est-il vrai que vous vous êtes opposé à cette décision ?
De même à la forme interro-négative (voir ci-dessous).
Remarque : il règne dans ce domaine un certain flottement et une tendance à l’hypercorrectisme. Dans un style très soutenu, on peut trouver le subjonctif dans une phrase introduite par est-il vrai que (par exemple Est-il vrai que vous ayez toujours de l’amitié pour moi, Voltaire, Lettres, en concurrence avec l’indicatif ailleurs chez ce même auteur). Mais dans la langue moderne, est-il vrai que est en voie de figement et commande pratiquement toujours l’indicatif.
La règle ci-dessus ne concerne que les cas où, dans la principale, la question est posée par le procédé de l’inversion du sujet. Si la question est posée avec est-ce que ou par l’intonation, le verbe de la complétive reste à l’indicatif (les manuels finlandais de français oublient souvent de mentionner cette limitation essentielle) :
Crois-tu que ce soit raisonnable ? vs ■ Est-ce que tu crois que c’est raisonnable ? / Tu crois que c’est raisonnable ? ■ Est-ce que tu es convaincu que c’est une bonne solution ? ■ Vous pensez vraiment qu’il peut y avoir des cas de ce genre ? etc.
Le subjonctif se rencontre cependant parfois même chez les francophones (subjonctif par attraction), par exemple Est-ce que tu es vraiment convaincu que ce soit une bonne solution ? (attraction de je ne suis pas convaincu que + subjonctif). Mais après une interrogation comme Est-ce que vous croyez que…, le subjonctif est impossible et une phrase comme *Est-ce que tu crois qu’il vienne ? est perçue comme nettement agrammaticale.
Étant donné que la question avec inversion est utilisée majoritairement dans le code écrit, l’utilisation du subjonctif dans une complétive après verbe interrogatif d’opinion se fait elle aussi essentiellement dans le code écrit.
Après une principale à la forme interro-négative, le mode de la complétive ne change pas, quelle que soit la forme de l’interrogation (inversion, est-ce que ou intonation) :
Ne croyez-vous / Est-ce que vous ne croyez pas que le projet a des chances d’aboutir ? ■ Ne trouves-tu pas / Est-ce que tu ne trouves pas / Tu ne trouves pas qu’il a changé ? ■ N’êtes-vous pas / Est-ce que vous n’êtes pas convaincu que c’est une bonne solution ? ■ N’as-tu pas l’impression / Est-ce que tu n’as pas l’impression que ce voyage t’a fait du bien ? ■ N’est-il pas vrai que vous retiré tout votre argent de votre compte ce jour-là ?
Dans ce cas aussi, les hypercorrectismes ou les phénomènes d’analogie peuvent amener certains usagers de la langue à utiliser un subjonctif par attraction (ne croyez-vous pas étant une variante de la question pensez-vous, qui entraine fréquemment le subjonctif) :
Ne croyez-vous pas que cela puisse un jour être le cas dans le monde réel ? ■ Ma connection WIFI s’est connectée. Elle s’est recoupée au bout de 3 à 4 minutes. Ne croyez vous pas que cela vienne de ma carte ?
Il est très fréquent que la complétive CVD, sujet ou attribut soit détachée en prolepse avant la principale. Les apprenants finnophones de français ont sans doute assez peu tendance à former de telles phrases de façon spontanée et il n’est pas absolument nécessaire de savoir les utiliser, mais il peut être utile de comprendre pourquoi on utilise l’indicatif ou le subjonctif.
Quand il y a dislocation, le verbe de la complétive se met en principe au mode qu’il aurait dans une construction non disloquée, mais comme la complétive est détachée et donc sans relation syntaxique étroite avec la principale, le mode peut varier, selon que la complétive est sentie ou non comme le sujet ou le véritable complément du verbe de la principale. Dans les phrases suivantes (a), la partie en prolepse serait le sujet sémantique de la phrase normale (b) et le verbe serait au même mode dans les deux cas :
(a) Qu’elle ait des appréhensions, cela ne m’étonne pas. ■ Qu’il soit si fatigué, ça me parait bizarre. ■ Que tout fût réglé d’avance, cela ne plaisait pas à cette nature de combattant. ■ Que vos étudiants ne sachent pas cela, c’est proprement scandaleux.
(b) Cela ne m’étonne pas qu’elle ait des appréhensions. ■ Ça me parait bizarre qu’il soit si fatigué. ■ Cela ne plaisait pas à cette nature de combattant que tout fût réglé d’avance. ■ C’est proprement scandaleux que vos étudiants ne sachent pas cela.
Comme la relation syntaxique entre la partie détaché et la proposition principale est moins nette, l’obligation d’utiliser le subjonctif n’est plus aussi forte, et, dans la complétive détachée en prolepse renvoyant au sujet de la principale, on peut trouver assez facilement l’indicatif, par exemple pour souligner la valeur temporelle du verbe :
Que la guerre sera de courte durée, c’est plus ou moins prévisible. ■ Qu’il demanderait toute sorte de privilèges dus à son rang, c’était un peu difficile à accepter pour ces gens qui mettaient leur humble vie en péril tous les jours. [conditionnel = futur, concordance des temps]
Dans les exemples suivants, les propositions complétives placées en prolepse (a) seraient le complément du verbe dans une phrase normale (b). On utilise donc normalement l’indicatif, ou le subjonctif si le sens du verbe l’exige :
(a) Que cet auteur n’a pas eu d’influence sur lui, il est inutile de le démontrer. ■ Que vous avez toujours été opposé à ce projet, nous le savons. ■ Qu’un exemple de ce genre peut avoir deux explications, c’est ce que j’essaye de vous montrer. ■ Que ces affirmations puissent paraitre choquantes pour les électeurs, c’est ce que toute personne sensée peut comprendre. (comprendre que + subjonctif, voir ci-dessus)
Dans une phrase normale, le verbe serait au même mode :
(b) Il est inutile de le démontrer que cet auteur n’a pas eu d’influence sur lui. ■ Nous savons que vous avez toujours été opposé à ce projet. ■ J’essaye de vous montrer qu’un exemple de ce genre peut avoir deux explications. ■ Toute personne sensée peut comprendre que ces affirmations puissent paraitre choquantes pour les électeurs.
Mais dans ces construction, le subjonctif se rencontre également, par analogie avec les phrases détachées sujet logique de la principale (qu’il soit fatigué, cela ne m’étonne pas) :
Et que ce pays honnête m’ennuyât, c’est ce que je savais d’avance. Ja sen, että tämä mukava maa ikävystyttäisi minua, tiesin etukäteen. ■ Qu’il n’ait pas dit oui aussitôt, c’était à prévoir. ■ Que vous ayez toujours été opposé à ce projet, je ne le comprends pas.
Comparer ces exemples aux mêmes phrases construites avec la complétive CVD à sa place normale (après le verbe), et dans lesquelles l’emploi du subjonctif est impossible :
Je savais d’avance que ce pays honnête m’ennuierait. ■ C’était à prévoir qu’il ne dirait pas oui aussitôt. ■ J’essaye de vous montrer qu’un exemple de ce genre peut avoir deux explications. ■ C’était à prévoir qu’il ne dirait pas oui aussitôt.
Dans le français parlé, les propositions sont souvent aussi être détachées en rappel, après la proposition principale (à l’oral, il y a une pause et un changement d’intonation après proposition principale). Le mode du verbe varie selon les mêmes règles que ci-dessus :
On le sait, que vous avez toujours été opposés à ce projet. ■ Ça me parait bizarre, qu’il soit si fatigué. ■ C’est carrément scandaleux, que vos étudiants ne sachent pas ça ! ■ C’est ce justement que j’essaye de vous montrer, qu’un exemple comme ça peut avoir deux explications. ■ Ça ne plaisait pas à son caractère de battant, que tout soit réglé d’avance.
Dans cette liste est indiqué le mode que le verbe de la principale demande le plus fréquemment dans la complétive complément du verbe. Dans certains cas, le mode varie en fonction du sens qu’on donne au verbe ou si la principale est négative ou interrogative.
Rappel : certains verbes demandant normalement l’indicatif peuvent demander le subjonctif quand ils sont à la forme interrogative, mais uniquement quand ils sont utilisés dans l’interrogation avec inversion du sujet (croyez-vous que, pensez-vous que etc.), mais pas dans l’interrogation avec est-ce que (est-ce que croyez que, est-ce que tu penses que etc.)
accepter que subjonctif
admettre que indicatif
■ admettre que subjonctif (= accepter que)
affirmer que indicatif
■ ne pas affirmer que subjonctif
aimer que subjonctif
ajouter que indicatif
annoncer que indicatif
appréhender que subjonctif
apprendre que indicatif
approuver que subjonctif
assurer que indicatif
attendre que subjonctif
attester que indicatif
avertir que indicatif
avoir peur que subjonctif
avouer que indicatif
cacher que indicatif
certifier que indicatif, neg subjonctif
commander que subjonctif
comprendre que indicatif
■ comprendre que subjonctif (= accepter [l’idée] que)
conclure que indicatif
confirmer que indicatif
consentir à ce que subjonctif
■ consentir que subjonctif (style littéraire, sans à)
constater que indicatif
contrôler que indicatif
convaincre que indicatif
convenir que indicatif (= décider que)
■ convenir que subjonctif (= accepter [l’idée] que)
craindre que subjonctif
crier que indicatif
■ crier que subjonctif (avec nuance d’ordre)
croire que indicatif
■ ne pas croire que subjonctif
■ ne pas croire (temps du passé) que indicatif (= penser, imaginer)
■ croyez-vous que ? subjonctif (après interrogation avec inversion du sujet)
décider que indicatif
déclarer que indicatif
découvrir que indicatif
déduire que indicatif
défendre que subjonctif
demander que subjonctif
déplorer que subjonctif
désirer que subjonctif
détester que subjonctif
dire que indicatif
■ dire que subjonctif (avec nuance d’ordre)
douter que subjonctif
■ ne pas douter que indicatif
dissimuler que indicatif
écrire que indicatif
■ écrire que subjonctif (avec nuance d’ordre)
empêcher que subjonctif
enseigner que indicatif
entendre dire que indicatif
entendre que indicatif
■ entendre que subjonctif (= exiger que)
envier que subjonctif
espérer que indicatif
estimer que indicatif
■ ne pas estimer que subjonctif
■ estimez-vous que ? subjonctif (après interrogation avec inversion du sujet)
établir que indicatif
être disposé à ce que subjonctif
être habitué à ce que subjonctif
éviter que subjonctif
exiger que subjonctif
expliquer que indicatif
■ expliquer que subjonctif (= « permettre d’accepter l’idée que »)
garantir que indicatif
haïr que subjonctif
ignorer que indicatif
■ ignorer que (à l’imparfait, style littéraire) subjonctif
imposer que subjonctif
imaginer que indicatif
■ imaginer que subjonctif (= « supposer que »)
impliquer que indicatif (= « signifier que »)
■ impliquer que subjonctif (= « réclamer que »)
indiquer que indicatif
■ rien n’indique que subjonctif
informer que indicatif
interdire que subjonctif
jouir [de ce] que subjonctif
jubiler que subjonctif
juger que indicatif
■ jugez-vous que ? subjonctif (après interrogation avec inversion du sujet)
jurer que indicatif
lire que indicatif
mentionner que indicatif
mériter que subjonctif
montrer que indicatif
n’en pas revenir que subjonctif
nécessiter que subjonctif
noter que indicatif
observer que indicatif
obtenir que subjonctif
ordonner que subjonctif
oublier que indicatif
parier que indicatif
penser que indicatif
■ ne pas penser que subjonctif
■ pensez-vous que ? subjonctif (après interrogation avec inversion du sujet)
préciser que indicatif
préconiser que subjonctif
préférer que subjonctif
pressentir que indicatif
prétendre que indicatif
■ ne pas prétendre que subjonctif
■ prétendre que subjonctif (« exiger que »)
prévenir que indicatif
promettre que indicatif
proposer que subjonctif
prouver que indicatif
■ ne pas prouver que subjonctif
raconter que indicatif
rappeler que indicatif
réclamer que subjonctif
recommander que subjonctif
reconnaitre que indicatif
redouter que subjonctif
refuser que subjonctif
regretter que subjonctif
relever que indicatif
remarquer que indicatif
répéter que indicatif
répliquer que indicatif
répondre que indicatif
■ répondre que subjonctif (avec nuance d’ordre)
requérir que subjonctif
révéler que indicatif
rêver que indicatif (« voir en rêve »)
■ rêver que subjonctif (« souhaiter que »)
risquer que subjonctif
rougir [de ce] que subjonctif
s’apercevoir que indicatif
s’attendre à ce que subjonctif
s’émerveiller que subjonctif
s’émouvoir que subjonctif
s’engager à ce que subjonctif
s’ennuyer que subjonctif
s’enorgueillir que subjonctif
s’étonner que subjonctif
s’excuser que subjonctif
s’extasier que subjonctif
s’imaginer que indicatif
s’indigner que subjonctif
s’inquiéter que subjonctif
s’irriter que subjonctif
s’offusquer que subjonctif
s’opposer à ce que subjonctif
savoir que indicatif
se désoler que subjonctif
se douter que indicatif
se fâcher que subjonctif
se féliciter que subjonctif
se ficher que subjonctif
se foutre que subjonctif
se froisser que subjonctif
se méfier que subjonctif
se moquer que subjonctif
se plaindre que indicatif
se rappeler que indicatif
se réjouir que subjonctif
se rendre compte que indicatif
se repentir que subjonctif
se scandaliser que subjonctif
se soucier que subjonctif
se souvenir que indicatif
sentir que indicatif
signaler que indicatif
souhaiter que subjonctif
souligner que indicatif
soutenir que indicatif
stipuler que indicatif (« préciser que », « indiquer que »)
■ stipuler que subjonctif (« ordonner que »)
suggérer que indicatif (« donner à penser que »)
■ suggérer que subjonctif (« proposer »)
supplier que subjonctif
supporter que subjonctif
supposer que indicatif (« imaginer que », « penser que »)
■ supposer que subjonctif (« proposer »)
tâcher que subjonctif
tenir à ce que subjonctif
tolérer que subjonctif
trouver que indicatif
valoir que subjonctif
veiller à ce que subjonctif
veiller que subjonctif
vérifier que indicatif
voir que indicatif
vouloir que subjonctif
53. Mode du verbe dans les complétives. Mise à jour 21.10.2022