Les propositions complétives sont des propositions subordonnées qui peuvent avoir les mêmes fonctions que le groupe nominal : sujet, complément de verbe, attribut, agent etc.
Ces variations peuvent dépendre du type de verbe, du type de complément (c’est-à-dire de la fonction grammaticale de la complétive) ou du type de préposition.
Quand la complétive est introduite par la conjonction que, le verbe peut être à l’indicatif ou au subjonctif. Voir Le mode du verbe dans la complétive.
On peut utiliser une complétive infinitive si le sujet de la proposition principale est le même que celui de la complétive (a) (les sujets ont le même référent (tarkoite), on dit qu’ils sont coréférents), ou si le sujet est identifiable sous une forme quelconque dans la principale (b), ou bien si la complétive est elle-même le sujet de la principale (c) :
(a) Elle a reconnu avoir menti. = A a reconnu que A a menti.
(b) Je lui ai demandé de revenir. = J’ai demandé à A que A revienne.
(c) Accepter cette offre serait une bonne idée / Ce serait une bonne idée d’accepter cette offre.
Une proposition complétive peut avoir les mêmes fonctions grammaticales que le groupe nominal :
Ses hésitations sont normales.
Qu’elle hésite est normal. / Hésiter est normal.
Il est normal qu’elle hésite./ Il est normal d’hésiter.
Le fait qu’elle hésite est normal. / Le fait d’hésiter est normal.
Je lui ai dit la vérité.
Je lui ai dit qu’il devait partir.
Je lui ai dit de partir.
L’essentiel est la satisfaction du client.
L’essentiel est que le client soit satisfait.
L’essentiel est de satisfaire le client.
Je me réjouis de cette décision.
Je me réjouis de ce que cette décision ait été prise.
Je me réjouis d’avoir pris cette décision.
Le ministre a insisté sur l’importance de cette nouvelle loi.
Le ministre a insisté sur le fait que cette loi était encore en cours d’examen.
Cette théorie a été confirmée par l’observation.
Cette théorie a été confirmée par le fait que les virus se répliquent rapidement.
Je suis sûr de ta réussite.
Je suis sûr que tu réussiras.
Je suis sûr de réussir.
Il vivait dans la crainte de nouvelles coupes budgétaires.
Il vivait dans la crainte qu’on fasse de nouvelles coupes budgétaires.
Il vivait dans la crainte de se retrouver au chômage.
La complétive en fonction de sujet du verbe de la principale peut occuper la place normale du sujet conforme à l’ordre SVC, c’est-à-dire se placer avant le verbe. Cet emploi est plus fréquent dans le code écrit que dans le français parlé. Il y a trois variantes :
En finnois, on utilise dans ce cas des complétives introduites par se, että… ou bien des noms (epäröiminen, epäröinti) en fonction de sujet du verbe.
La manière la plus simple d’employer une proposition complétive en fonction de sujet est de la placer à la place normale du sujet, avant le verbe (elle est alors antéposée). Quand la complétive est à l’infinitif et qu’elle est placée avant le verbe, elle n’est pas précédée de la conjonction de :
Qu’il soit si fatigué me parait bizarre. ■ Qu’elle ait des hésitations ne m’étonne pas. ■ Qu’il n’ait pas remarqué une faute pareille est étrange. ■ Voir cette maison dans un état pareil m’attriste profondément. ■ Refuser serait difficile. ■ Accepter une telle proposition aurait été scandaleux. ■ Faire ce voyage est une chance extraordinaire. ■ Se fatiguer si vite n’est pas normal. ■ Que ses étudiants ne sachent pas cela est surprenant. ■ Que tout fût réglé d’avance ne plaisait pas à cette nature de combattant. ■ Fumer dans les lieux publics est interdit. ■ Obtenir des renseignements sur la situation politique de ce pays semble difficile.
Remarque : dans le français classique (XVIIe siècle, voir historique), on employait régulièrement la conjonction de devant l’infinitif dans cette position, mais cet emploi est devenu rare dans la langue moderne. On peut le trouver parfois dans le style soutenu : De prétendre résoudre ce problème tout seul me parait présomptueux. / De penser que Martine avait quelqu’un d’autre le rendait malade.
Dans le code écrit, dans les constructions exclamatives ou interrogatives, quand la complétive est sujet de verbes impersonnels ou au passif, elle peut être placée après le verbe quend elle est utilisée dans certaines expressions figées (peu importe…), avec des verbes à pronom réfléchi ou des verbes passifs à sens impersonnel :
D’où vient que personne ne m’en ait parlé ? Mistä johtuu, että kukaan ei ole siitä kertonut minulle? ■ Qu’importe qu’il ne soit pas d’accord, nous le ferons sans lui ! ■ Quelle chance que nous nous soyons rencontrés ! [= Que nous nous soyons rencontrés est vraiment une chance] ■ Peu importe qu’il ne vienne pas ! ■ Nulle part (il) n’est dit dans le texte que le personnage soit un homme.
Dans le style courant, la complétive sujet placée avant le verbe est le plus souvent introduite par le fait que…, ou par le fait de si le verbe est à l’infinitif :
Le fait qu’il ait laissé passer cette erreur est étrange. ■ Le fait d’avoir attendu trop longtemps avant le confinement a été catastrophique. ■ Le fait qu’elle soit si fatiguée me parait inquiétant. ■ Le fait que les droits de l’homme se soient vu accorder une place centrale dans le rapport est, à notre avis, une bonne chose.
En finnois, on ne peut pas commencer la phrase par että. La complétive sujet devant le verbe est toujours précédée par le pronom se qu’elle complète : Se, että hän ei pääse tulemaan, on harmillista . On ne peut pas non plus commencer la phrase par un infinitif en -A (A infinitiivi, ou ”1. infinitiivi” traditionnel). En français, en revanche, on peut commencer la phrase par que ou par un infinitif, ou par le fait que/de :
Qu’il ne puisse pas venir est regrettable.
Le fait qu’il ne puisse pas venir est regrettable.
Accepter sans discussion aurait pu être une mauvaise stratégie.
Le fait d’accepter sans décision aurait pu être une mauvaise stratégie.
Il n’y a pas de réelle différence de sens entre les deux constructions. On peut dire cependant que quand la complétive est à la forme négative, on emploie plus souvent la construction avec le fait que / le fait de.
La forme le fait que est cependant obligatoire dans les constructions comparatives, pour éviter la rencontre de deux que ; quand l’infinitif est complément d’un comparatif, on utilise la conjonction de (voir Le comparatif).
Dans le style courant (code écrit et français parlé), la complétive sujet d’un verbe est placée après le verbe, et le verbe est précédé d’un indice de personne verbale. L’indice de personne verbale générique est ÇA (allomorphes ça cela ce), mais dans certains cas on utilise aussi l’indice de personne verbale invariable il.
Quand le verbe de la proposition complétive est un verbe conjugué, la conjonction qui introduit la complétive est que; si le verbe est à l’infinitif, la conjonction est de.
a. Attribut adjectif ou adverbe. Les adjectifs qui peuvent être attributs de la complétive sont des adjectifs qui ne se rapportent pas à des animés : indispensable, souhaitable, essentiel, obligatoire, facile etc., voir L’adjectif complété par une complétive. Quand la complétive est le sujet du verbe être (ou un verbe d’état comme devenir, rester) et que l’attribut est un adjectif, dans le code écrit et dans le style courant, on utilise l’indice de personne verbale il :
Il est naturel que vous ayez des appréhensions. ■ Il est naturel d’avoir certaines appréhensions. ■ Il est impossible que je réponde maintenant. ■ Il m’est impossible de répondre maintenant. ■ Il est essentiel que tous les réglages soient faits avec minutie. ■ Il n’est pas rare que des Finlandais fassent l’acquisition de propriétés en France. ■ Il est normal que tu sois dérouté. ■ Il est possible que je parte dès demain. ■ Il devient de plus en plus difficile de trouver un appartement à Paris.
Remarque : les conjonctions que et de sont marquées en couleur.
Dans le français parlé, on utilise l’indice de personne verbale ÇA (à la forme ce ou ça, voir comment choisir les formes) et on peut aussi utiliser un adverbe en fonction d’adjectif :
C’est pas normal qu’il soit pas encore arrivé. ■ C’est difficile à admettre que ce soit lui le coupable. ■ Ce/Ça serait sympa que vous veniez avec nous pour notre excursion dans les Vosges. ■ Ça doit être assez cool qu’on te dise que t’as gagné un voyage de 10 000 euros. ■ C’est pas impossible que je parte dès demain. ■ C’est bizarre d’affirmer un truc pareil. ■ Ce/Ça serait bien de prendre une semaine de vacances. ■ C’est bien que tu ne sois pas venu, le concert a été annulé. ■ C’est déjà beaucoup qu’on nous ait laissé entrer. ■ C’est trop qu’on doive rester si longtemps debout. ■ Comme si c’était déjà pas assez de devoir le promener en voiture à tout bout de champ ! ■ C’est déjà pas mal qu’on se soit pas fait trop mouiller. ■ Ce/Ça serait bien que tu me donnes enfin l’adresse de ta copine. ■ Ce/Ça serait sympa de sortir ensemble un de ces soirs.
b. Verbe non exprimé. L’infinitif peut être le sujet d’un verbe être non exprimé, notamment dans les écriteaux ou affiches diverses :
Interdit de stationner [= Il est interdit de stationner]. ■ Interdit de parler au conducteur [= Il est interdit de parler au conducteur]. ■ Interdit de déposer des ordures [= Il est interdit de déposer des ordures].
La complétive peut également attribut du complément (objektipredikatiivi) :
Nous estimons d’ailleurs probable qu’une réaction se produise [= Nous estimons d’ailleurs qu’il est probable qu’une réaction se produise]. ■ Elle trouvait étrange qu’on la croie si jeune [Elle trouvait qu’il était étrange qu’on la croie si jeune]. ■ Je trouve inattendu de voir le mont St Michel sans voir l’océan autour, même à marée basse [= Je trouve qu’il est inattendu de voir le mont St Michel sans voir l’océan autour].
c. Attribut GN. Quand l’attribut est un groupe nominal, on utilise les formes de l’indice de personne verbale ÇA ce ça cela :
C’est une chance extraordinaire de faire ce voyage. ■ À mon humble avis, c’est un mérite d’avoir pris cette modeste part dans la gestion de la crise. ■ C’est une chance que je t’aie rencontré. ■ C’est un miracle que nous soyons encore vivants. ■ Ça n’est pas un hasard que vous vous soyez rencontrés ici.
Quand le verbe est intransitif, comme advenir, falloir, arriver, convenir, suffire, sembler, pouvoir, valoir mieux etc., ou un verbe intransitif avec pronom réfléchi comme se faire, se passer, on utilise l’indice de personne verbale invariable il (jamais ce ou ça). Si le verbe est à l’infinitif, il est généralement précédé de la conjonction de (il y a quelques exceptions) :
Il importe que vous soyez tous actifs. ■ Il importe de prendre des précautions. ■ Il parait que ce produit se vend très bien. ■ Il faut que tu viennes. ■ Il convenait que le contenu des discours fût neutre. ■ Il suffit que vous ajoutiez un s et la phrase est juste. ■ Il se trouve que nous avons justement un expert sous la main. Meillä sattuu juuri olemaan asiantuntija käytössämme. ■ Inutile de réserver, il suffit de venir à l’heure. ■ Il se peut qu’il faille refaire la toiture.
Dans l’interrogation, l’indice de personne verbale se place après le verbe, et la complétive ne change pas de place :
Se peut-il qu’il ait agi aussi lâchement ? ■ Comment se fait-il que ce rapport ne soit pas encore prêt ? ■ Ne conviendrait-il pas plutôt de maintenir les terrains non construits en renonçant à les urbaniser ?
Quand la complétive postposée est le sujet d’un verbe transitif, on ne peut pas utiliser l’indice de personne verbale il, car celui-ci pourrait être interprété comme le pronom anaphorique IL (*il m’énerve que = *hän ärsyttää minua että). On utilise dans ce cas le pronom ÇA :
Ça me parait bizarre qu’elle n’ait rien dit. ■ Ça ne m’amuse pas du tout de devoir recommencer. Minua ei huvita ollenkaan aloittaa alusta.■ Cela me désole que vous ne lisiez pas les instructions. ■ Ça me réjouit de te voir en si bonne forme après ta maladie. ■ Cela l’agaçait qu’on lui dise « Monsieur le professeur ». ■ Cela m’arrangerait de pouvoir faire cette conférence plus tard. ■ Cela t’ennuie qu’il parte ? ■ Ça m’ennuie de devoir partir si tôt le matin. ■ Cela m’étonne qu’il n’ait rien dit. ■ Cela m’attriste de voir cette maison dans un état pareil. ■ Ça m’énerve prodigieusement que quelqu’un tricote pendant les cours. ■ Ça m’énerve de devoir rappeler sans arrêt pour prendre rendez-vous. ■ Cela m’arrangerait que vous vous asseyiez à l’avant de la salle.
La complétive complément de verbe direct (CVD) suit directement le verbe dont elle dépend, sans l’intermédiaire d’une préposition. Dans ce cas, elle est introduite par la conjonction que (+ verbe conjugué) ou la conjonction de (+ infinitif). Les exemples suivants montrent la similitude de construction avec CVD nominal, complétive introduite par que et complétive infinitive introduite par de :
La commune a décidé la fermeture du parc.
La commune a décidé que le parc serait fermé.
La commune a décidé de fermer le parc.
Il a oublié son rendez-vous.
Il a oublié qu’il avait un rendez-vous.
Il a oublié d’aller à son rendez-vous.
Il m’a demandé de la discrétion.
Il a demandé que je ne leur en parle pas.
Il m’a demandé de ne pas leur en parler.
Nous craignons un échec.
Nous craignons que cela échoue.
Nous craignons d’échouer.
La complétive est donc dans ce cas reprise par le pronom ÇA à la forme CVD le :
Elle a promis qu’elle reviendrait. / Elle a promis de revenir. → Elle l’a promis.
La conjonction devant l’infinitif est en général de, mais parfois aussi à ; dans certains cas on n’emploie pas de conjonction (conjonction Ø), ou bien la conjonction est flottante, voir ci-dessous.
Quand la complétive est CVD d’un certain nombre de verbes déclaratifs et introduite par que, elle peut, en cas de coréférence du sujet, être remplacée par une complétive avec un verbe à l’infinitif. Dans ces propositions, l’infinitif n’a pas de sujet exprimé, le sujet est toujours le même que celui de la principale. Dans ce cas-là, on n’utilise pas la conjonction de devant l’infinitif :
Le maire affirme qu’il n’a jamais reçu de subventions du département.
Le maire affirme qu’il n’avoir jamais reçu de subventions du département.
La complétive est reprise par le pronom ÇA à la forme CVD le : Le maire l’affirme.
La transformation infinitive d’une complétive CVD d’un verbe déclaratif est utilisée essentiellement dans le code écrit (elle est fréquente dans la presse). Elle n’est jamais obligatoire. On peut toujours utiliser la forme normale avec la conjonction que et un verbe conjugué.
Quand elle est CVD des verbes de perception voir regarder entendre écouter sentir, la complétive peut se mettre à l’infinitif. Elle peut avoir un sujet différent de celui de la principale. Elle n’est pas introduite par la conjonction de :
J’ai vu que les enfants couraient dans le parc.
J’ai vu les enfants courir dans le parc.
Dans ce cas, la complétive ne peut généralement pas être reprise par un pronom (voir ci-dessous).
La complétive à l’infinitif après des verbes déclaratifs et des verbes de perception correspond assez bien par sa structure aux referatiivirakenteet (qu’on appelle aussi lauseenvastikkeet dans la terminologie scolaire finlandaise traditionnelle) construites avec un participe (il y a cependant quelques différences) :
Elle a déclaré accepter le contrat. Hän ilmoitti hyväksyvänsä sopimuksen.
J’ai vu les enfants courir dans le parc. Näin lasten juoksevan puistossa.
La complétive peut aussi être un complément prépositionnel, c’est-à-dire dépendre d’une préposition, par exemple quand elle est en fonction de complément de verbe (se réjouir de) ou qu’elle est complément d’un adjectif (heureux de, disposé à). Dans ces cas-là, il y a plusieurs possibilités :
Quand la préposition est exprimée, on ne peut pas rattacher directement la conjonction que à la préposition. Il faut ajouter après la préposition le pronom faible ce, qui est ensuite développé par la complétive, exactement comme c’est le cas en finnois :
Iloitsen siitä, että päätös oli yksimielinen.
Je me réjouis de ce que la décision ait été unanime.
La complétive est dans ce cas reprise par une forme du pronom ÇA qui dépend de la préposition :
Je me réjouis de ce que la décision ait été unanime. → Je m’en réjouis. ■ Il faudra veiller à ce que tout le monde ait une place assise. → Il faudra y veiller.
Quand la préposition est de ou à, il est fréquent qu’on n’exprime pas le groupe de ce ou (moins fréquemment) à ce, et qu’on relie la complétive directement au verbe :
Nous nous réjouissons de ce que vous ayez accepté. = Nous nous réjouissons que vous ayez accepté. ■ Je suis heureux de ce que vous soyez venus si nombreux. = Je suis heureux que vous soyez si nombreux. ■ Il faudra veiller à ce que tout le monde ait une place. = Il faudra veiller que tout le monde ait une place.
C’est également le cas en finnois dans certaines constructions :
Olemme yllättyneitä siitä, että sopimus saatiin aikaan. =
Olemme yllättyneitä, että sopimus saatiin aikaan.
Cette suppression n’est cependant pas obligatoire (en finnois non plus), ni dans le code écrit ni dans le français parlé. Dans le français parlé ou le style courant, on a tendance à maintenir le groupe de ce ou à ce devant la conjonction que. Quand on supprime de ce ou à ce, la complétive semble être le CVD de la principale, mais elle est bien un complément prépositionnel, comme le montre la forme du pronom qui la remplace :
Nous nous réjouissons que vous ayez accepté. → Nous nous en réjouissons.
Il faut faire attention que la voyelle soit bien arrondie. → Il faut y faire attention.
Quand le verbe de la complétive complément prépositionnel est à l’infinitif, on n’utilise jamais la conjonction de (ou à) après la préposition :
Il rêve de [préposition] partir. et non pas :
Il rêve de [préposition] *de [conjonction] partir.
*Il rêve de de partir serait une suite préposition de + conjonction de. Un peu comme dans le cas de la règle d’effacement de l’article indéfini pluriel, cette suite de de n’est pas employée :
rêver de qqch → Je rêve de vacances. / Je rêve de partir. Haaveilen lomasta. / Haaveilen lähteväni. ■ se plaindre de qqch → Il se plaint de ses collègues. / Il se plaint d’avoir trop de travail. Hän valittaa työkavereistaan. Hän valittaa sitä, että on liikaa työtä.
Mais on « retrouve » la préposition dans la forme du pronom qui remplacerait la complétive :
Il faut veiller à ce que vous vous inscriviez à temps. / Il faut veiller à s’inscrire à temps. → Il faut y veiller. ■ Elles se réjouissaient de ce qu’elles pourraient passer des vacances ensemble. / Elles se réjouissaient de pouvoir passer des vacances ensemble. → Elles s’en réjouissaient.
Dans certains cas, le mot de devant infinitif peut donc être la conjonction de ou la préposition de après laquelle la conjonction de est effacée.
Après les autres prépositions que de ou à, la complétive est toujours introduite par la locution le fait que ou le fait de :
Il faut insister sur le fait que cette solution est seulement provisoire. ■ L’allocation dépend du fait que vous viviez seul ou en couple. ■ Elle ressentait une légère inquiétude à propos du fait de s’installer dans cette grande ville.
Il y a aussi des verbes avec lesquels on ne peut pas utiliser de complétive introduite directement par que, le plus fréquent étant tenir compte de qch. Ce qui peut paraitre surprenant, c’est qu’on peut dire se rendre compte que, mais pas *tenir compte que ni (dans le code écrit strict, au moins) *prendre en compte que :
Après relecture du texte révisé, nous nous sommes rendu compte que certaines corrections avaient été négligées. ■ Il faut tenir compte du fait que les actions de prévention peuvent parfois avoir des effets indésirables. ■ Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central.
La complétive peut être l’attribut d’un sujet groupe nominal ou d’une complétive :
L’essentiel est que le client soit satisfait. ■ L’essentiel est de satisfaire le client. ■ L’essentiel n’est pas de gagner, c’est de participer. ■ La question est de savoir pourquoi les fabricants de tabac ajoutent de l’ammoniaque dans les cigarettes. ■ Le miracle est qu’il ait réussi à s’en sortir sans l’aide de personne. ■ Notre objectif est que le détecteur soit installé avant la fin du mois. ■ Notre objectif est de faire installer le détecteur avant la fin du mois. ■ Le plus difficile a été de prendre la décision de se lancer. ■ L’essentiel semblait de contenter les militants du parti.
Souvent, le nom ou la complétive sujet sont détachés en prolepse :
Ce qui compte, c’est que tu prennes ton médicament régulièrement. ■ L’essentiel, c’est que le vin soit bon. ■ Ce qui importe, c’est de bien savoir identifier les différentes fonctions du mot de ■ Notre chance, c’est que tout se soit passé si vite. ■ Le miracle, c’est que nous soyons encore vivants. ■ La vérité, c’est que tu n’as pas envie de partir. ■ Le problème, c’est que je n’ai plus d’argent. ■ L’ennui, c’est que j’ai oublié mes clés. Valitettavasti unohdin avaimeni.
Si le sujet du verbe être est un infinitif, l’infinitif attribut du sujet n’est pas non plus précédé de la conjonction de (voir ci-dessus) :
Partir, c’est mourir un peu. ■ Tout comprendre, c’est tout pardonner.
Quand le complément de l’adjectif est un nom, il est relié à l’adjectif par une préposition :
Je suis heureux de ta venue. ■ Elle était déçue de son voyage.
De la même manière, la proposition complétive peut être reliée à l’adjectif par une préposition. Dans ce cas :
Elles étaient ravies de ce que vous ayez accepté leur invitation. ■ Nous sommes très heureux de vous accueillir parmi nous. ■ Je suis désolé de ce que tu n’aies pas pu venir à notre fête. ■ Il n’était pas disposé à ce qu’on vienne mettre le nez dans ses affaires. Hän ei aikonut antaa muiden penkoa yksityisasioitaan. ■ Il est soulagé d’avoir réussi son permis du premier coup. ■ Elle était très contente de partir en voyage avec le Transsibérien.
Dans le code écrit et le style courant, on supprime généralement le groupe de ce devant que, comme en finnois on supprime souvent siitä devant että ; avec les adjectifs être disposé à ce que olla valmis siihen, että et être habitué à ce que olla tottunut siihen, että, l’expression de la préposition à et de ce (à ce que) est cependant obligatoire :
Je suis heureux que tu viennes. ■ Elle était déçue que le voyage ait été si court. ■ Je suis désolé que tu n’aies pas pu venir à notre fête. ■ Elle était fière qu’on l’ait nommée à ce poste après seulement trois mois. [fier de qch] ■ Elle en était très fière ■ Ce dont elle était très fière, c’est qu’on l’ait nommée à ce poste après seulement trois mois. ■ Ils étaient étonnés que personne n’ait réagi. [étonné de qch] ■ Ils en étaient étonnés ■ Ce dont ils étaient étonnés, c’est que personne n’ait réagi.
Comme dans le cas des verbes complément de verbe prépositionnel, il faut donc savoir rétablir la préposition « cachée », car cette préposition détermine la forme du pronom qui reprend la complétive :
Nous sommes désolés que vous n’ayez pas pu nous accompagner. → Nous en sommes désolés. ■ Mes amis étaient tout surpris qu’il y ait tant de cygnes sur le lac. → Mes amis en étaient tout surpris.
De même, comme la préposition (de/à) est toujours maintenue devant infinitif et que la conjonction de n’est pas utilisée (voir exemples ci-dessus), il faut également savoir distinguer entre la préposition et la conjonction :
Il était très content de partir en voyage.
Le mot de est une préposition reliant l’infinitif partir à l’adjectif content. →
Il en était très content.>
Il était normal de prendre des précautions.
Le mot de est une conjonction qui introduit la complétive sujet du verbe était. →
C’était normal.
Remarque : ne pas confondre les constructions qui se ressemblent :
Je suis désolé de ce que tu dis.
Olen pahoillani siitä, mitä sanot. [relative]
Je suis désolé de ce que tu dises de telles choses.
Olen pahoillani siitä, että sanot tällaista. [complétive]
Certains adverbes ou constructions assimilables à des adverbes placés en tête de phrase sont fréquemment développés par une complétive (il n’y a pas de construction équivalente en finnois). Ce type de construction est très fréquent dans la langue parlée, en particulier peut-être que, mais ne s’utilise pas dans le code écrit strict :
Évidemment que nous irons en France en été ! Tietenkin käymme kesällä Ranskassa. ■ Heureusement que nous avions acheté le billet à l’avance. Onneksi olimme ostaneet lipun etukäteen. ■ Peut-être que nous irons en Laponie pour Pâques. Lähdemme ehkä Lappiin pääsiäiseksi. ■ Sans doute que les taux d’intérêt vont encore baisser. Korot laskevat varmaan vielä. ■ Probablement qu’ils ont raté l’avion. He ovat luultavasti myöhästyneet koneesta. ■ Certainement qu’il aura de bons résultats. Hän saa varmaan hyviä tuloksia. ■ Bien sûr que tu peux rester ! Totta kai voit jäädä meille.
Attention au sens de bien sûr que en début de phrase : il équivaut à totta kai!, no mutta tietysti!, avec une touche légèrement familière ou affective. Si on veut dire de façon neutre tietenkin voit jäädä meille, on peut dire : Tu peux bien sûr rester chez nous. / Bien sûr, tu peux rester chez nous.
La complétive peut être complément du nom sur le modèle N de N (N de ce que, en finnois siitä, että. Dans ce cas, le groupe de ce n’est généralement pas exprimé :
C’est la preuve[de ce] qu’il n’est pas encore au courant. ■ C’est le signe [de ce] qu’il va bientôt y avoir des changements. ■ Avez-vous besoin [de ce] que nous vous aidions ? ■ L’idée [de ce] que tu aurais pu y laisser ta peau me fait dresser les cheveux sur la tête. ■ J’ai peur [de ce] que mon ami ne vienne pas. ■ Avez-vous besoin [de ce] que nous vous aidions ?
Le mode du verbe (subjonctif ou indicatif) dans la complétive dépend du sens du nom.
Dans certains cas, le nom qui est développé par la complétive correspond à la forme nominale d’une proposition qui demanderait le subjonctif. Dans ce cas-là, le verbe de la complétive se met au subjonctif :
Il existe toujours la possibilité qu’ils aient raté l’avion. [il est toujours possible que…] Ainahan on mahdollista, että he ovat jääneet koneesta. ■ Est-ce qu’il y a moyen que tu me rendes le livre avant demain ? [est-ce qu’il est possible que…] Onko mahdollista, että palautat kirjan ennen huomista? ■ Il a eu de la chance qu’on ne l’ait pas fait redoubler. [= il peut être heureux de ce que…] Hänellä oli onnea, ettei häntä vaadittu jäämään luokalle.
Après certaines locutions verbales, il faut utiliser la conjonction le fait que. La plus fréquente est tenir compte de (et aussi prendre en compte) :
Il faut tenir compte du fait qu’il y a plusieurs aspects différents qui ont un effet sur le résultat du travail. ■ Si nous prenons en compte le fait que nos clients suisses exportent également hors des frontières helvétiques, le pourcentage de notre chiffre d’affaires à l’étranger finalement 100%.
Remarque : en finnois, l’expression équivalente ottaa huomioon se construit avec un complément direct (ottaa jk huomioon), ce qui provoque souvent des erreurs dans l’expression écrite :
*Il faut tenir compte qu’il y a plusieurs aspects différents qui ont un effet sur le résultat du travail. [exemple relevé dans un écrit d’étudiant]. → Forme correcte : Il faut tenir compte du fait qu’il y a plusieurs aspects différents qui ont un effet sur le résultat du travail.
Voir aussi Difficultés diverses pour les finnophones.
Dans l’interrogation ou l’exclamation, la complétive se trouve placée après la principale, mais elle est le sujet de celle-ci. Cet usage est réservé au code écrit :
Et que me fait que vous échouiez ? Ja miten se minua liikuttaa, että epäonnistutte? ■ D’où vient que personne ne m’en ait parlé ? Mistä johtuu, että kukaan ei ole siitä kertonut minulle? ■ Qu’importe qu’il ne soit pas d’accord, nous le ferons sans lui ! Sillä ei ole väliä, että hän ei ole samaa mieltä, teemme sen ilman häntä. ■ Passe encore que son pays lui fasse de grandioses funérailles nationales, mais notre grande presse était-elle tenue de lui emboiter le pas ? ■ Peu s’en fallut que la Chambre des séances ne devînt le théâtre d’une affreuse mêlée.
Remarque : dans les constructions exclamatives, malgré les apparences, la proposition complétive n’est pas le« complément du nom », mais le sujet du verbe être sous-entendu :
Quelle chance que nous nous soyons rencontrés ! [= Que nous nous soyons rencontrés est vraiment une chance] ■ Quel dommage que tu ne puisses pas rester ! [= Que tu ne puisses rester est vraiment dommage », se dirait plutôt le fait que tu ne puisses pas rester…, ou bien c’est vraiment dommage que tu ne puisses pas rester…].
L’inversion simple se fait également dans certaines expressions figées avec inversion dont la plus courante est peu importe :
Peu importe qu’il ne vienne pas ! Ei ole väliä vaikka hän ei tule. ■ Peu importe de gagner ou de perdre.
L’inversion est également possible avec les verbes à pronom réfléchi et les verbes passifs à sens impersonnel qui équivalent à un verbe actif avec sujet on, avec lesquels l’utilisation d’un pronom indice il devant le verbe est facultative. Cet emploi est possible à condition que le verbe ne se trouve pas seul en début de phrase, c’est-à-dire à condition que la phrase commence par un complément de phrase ou un adverbe :
Nulle part (il) n’est dit dans le texte que le personnage soit un homme. ■ Ainsi se justifie que les films soient doublés. ■ Comment s’explique qu’il n’ait pas écrit de romans depuis dix ans ? Miten selittyy, että hän ei ole kirjoittanut romaania kymmeneen vuoteen?
Ces phrases correspondraient aux constructions actives suivantes, dans lesquelles la complétive est en fonction de CVD :
On ne dit nulle part dans le texte que le personnage est un homme. ■ On peut justifier ainsi que les films sont doublés. ■ Comment peut-on expliquer qu’il n’ait pas écrit de romans depuis dix ans ? Miten selittyy, että hän ei ole kirjoittanut romaania kymmeneen vuoteen?
Quand le sujet du verbe est un infinitif dans la construction il vaut mieux, on n’utilise pas la conjonction de :
En ce moment, il vaut mieux acheter ses vêtements sur Internet. ■ Il aurait mieux valu ne rien dire. ■ Il vaut mieux perdre un bon mot qu’un ami. ■ Il vaut mieux avoir des remords que des regrets. ■ En prévision de l’augmentation des prix, il vaudrait mieux réserver ses billets dès maintenant.
Mais quand le verbe a un complément prépositionnel, la conjonction de est conservée :
Il vaut mieux pour toi de partir le plus vite possible. ■ Il vaudrait mieux pour vous de peser le pour et le contre. ■ Il aurait mieux valu pour nous de choisir d’autres partenaires.
Il n’est donc pas étonnant que l’utilisation de la conjonction de avec il vaut mieux soit source de nombreuses erreurs et incertitudes pour les apprenants de français langue étrangère, qui ont souvent tendance à utiliser de quand il n’y a pas de CVP : *Il vaut mieux de téléphoner (au lieu de Il vaut mieux téléphoner). Mais la construction il vaut mieux + infinitif est très fréquente, et il faut savoir l’utiliser correctement.
Dans le français parlé, la complétive peut être considérée comme l’attribut d’une proposition complétive exprimée sous la forme d’un adverbe ou d’une locution adverbiale : heureusement que = il est heureux que/c’est une chance que, évidemment que = c’est évident que/il va sans dire que.
Rem. Mais, généralement, les adjectifs correspondants ne pourraient pas s’employer dans cette position (? C’est bien sûr que tu peux venir !) ou n’ont pas toujours exactement le même sens que dans leur emploi habituel . Le groupe Bien sûr que en début de phrase se traduirait en finnois totta kai!, no mutta tietysti!, avec une touche légèrement familière ou affective. Si on veut dire de façon neutre tietenkin voit jäädä meille, on peut dire : Tu peux bien sûr rester chez nous. / Bien sûr, tu peux rester chez nous.
En finnois, on utilise dans ce cas-là un adverbe simple. Ce type de construction est très fréquent dans le français parlé familier, en particulier peut-être que, mais il est à éviter dans le code écrit soigné :
Évidemment que nous irons en France en été ! Tietenkin käymme kesällä Ranskassa. ■ Heureusement que nous avions acheté le billet à l’avance. Onneksi olimme ostaneet lipun etukäteen. ■ Peut-être que nous irons en Laponie pour Pâques. Lähdemme ehkä Lappiin pääsiäiseksi. ■ Sans doute que les taux d’intérêt vont encore baisser. Korot laskevat varmaan vielä. ■ Probablement qu’ils ont raté l’avion. He ovat luultavasti myöhästyneet koneesta. ■ Certainement qu’il aura de bons résultats. Hän saa varmaan hyviä tuloksia. ■ Bien sûr que tu peux rester ! Totta kai voit jäädä meille. [bien sûr = évidemment]
Quand l’attribut est un groupe nominal, on utilise les formes du pronom indice ÇA ce ça cela :
C’est une chance extraordinaire de faire ce voyage ■ À mon humble avis, c’est un mérite d’avoir pris cette modeste part dans la gestion de la crise. ■ C’est une chance que je t’aie rencontré. ■ C’est un miracle que nous soyons encore vivants. ■ Ça n’est pas un hasard que vous vous soyez rencontrés ici.
Conjonction que explétive dans le code écrit : quand l’attribut du sujet est un GN, dans le code écrit il est souvent précédé de la conjonction que. Cette conjonction est explétive, autrement dit elle n’ajoute aucune information et peut théoriquement être supprimée sans que le sens de la phrase ne change (dans tous les exemples suivants, on pourrait supprimer que) :
C’est un cliché que de dire que tous les français mangent des croissants au petit-déjeuner. ■ C’est une grande satisfaction que d’avoir pu réussir à réunir près de quatre cents chirurgiens de 27 nationalités différentes lors de ce congrès. ■ Avec la poudrière qu’est le monde actuellement, c’est un comportement bien étrange que de prendre le pari de mourir. ■ C’est une grande satisfaction que d’avoir pu assister à ce congrès.
Le verbe, donc tout le groupe c’est disparait dans certaines tournures exclamatives :
Quelle coïncidence que nous nous rencontrions ici ■ Quelle chance que ça ait marché ! ■ Quelle chance d’avoir pu obtenir les deux derniers billets !
Quand le nom attribut de la complétive se trouve dans des expressions figées avec article zéro, on utilise l’indice de personne verbale il. Ces expressions sont par exemple :
il est d’usage que, il est de règle que, il est de fait que, il est temps que, il est grand temps que, il est question que, il est dommage que, il est justice que / il n’est que justice que etc.
Il est grand temps que tu partes. ■ Il aurait été dommage que le texte ne fût pas édité. ■ Il était question que l’État verse des aides au logement pour les professeurs des écoles vivant dans des régions rurales. ■ Il est justice que ce texte majeur soit enfin traduit intégralement en français. ■ Il est de fait que nos amis anglais ont vu, cette dernière décennie, se multiplier les exploitations vinicoles dans le Kent, l’Essex.
Un certain nombre de verbes transitifs directs peuvent recevoir comme complément direct (CVD) un groupe nominal ou une proposition complétive. La complétive est introduite par que et contient un verbe conjugué ; en cas de coréférence du sujet, la complétive peut avoir un verbe à l’infinitif, et elle est généralement introduite par la conjonction de, plus rarement à ou aucune conjonction. Parfois la conjonction est flottante.
La plupart des verbes peuvent avoir comme CVD une complétive introduite par que avec un verbe conjugué aussi bien qu’une complétive introduite par de avec un infinitif, mais certains ne peuvent recevoir que l’un ou l’autre type de complétive.
Le plus fréquemment, les verbes qui peuvent avoir comme complément direct une complétive avec verbe conjugué introduite par que peuvent également, en cas de coréférence du sujet, avoir comme complément une complétive avec un verbe à l’infinitif, introduite par la conjonction de :
accepter qch hyväksyä → accepter suostua que / de faire qch
attendre qch odottaa→ attendre que / de faire qch
choisir qch valita→ choisir de faire qch
conseiller qch suositella→ conseiller de faire qch
continuer qch jatkaa→ continuer de faire qch
craindre qch pelätä jtak→ craindre que / de faire qch
décider qch päättää→ décider que / de faire qch
déconseiller qch ei suositella→ déconseiller de faire qch
déplorer qch valitella→ déplorer que / de faire qch
dire qch sanoa→ dire que / de faire qch
demander qch pyytää→ demander que / de faire qch
envisager qch suunnitella→ envisager de faire qch aikoa tehdä
essayer qch kokeilla→ essayer que / de faire qch
exiger qch vaatia→ exiger que / que / de faire qch
feindre qch teeskennellä→ feindre que / de faire qch
jurer qch vannoa→ jurer que / de faire qch
mériter qch ansaita→ mériter que / de faire qch
nécessiter qch edellyttää→ nécessiter que / de faire qch
négliger qch jättää tekemättä→ négliger que / de faire qch
offrir qch tarjota→ offrir de faire qch
omettre qch unohtaa→ omettre de faire qch
ordonner qch määrätä→ ordonner que / de faire qch
oublier qch unohtaa→ oublier que / de faire qch
permettre qch sallia→ permettre que / de faire qch
préconiser qch suositella→ préconiser que / de faire qch
prévoir qch suunnitella→ prévoir que / de faire qch
promettre qch luvata→ promettre que / de faire qch
proposer qch tarjota→ proposer que / de faire qch
rappeler qch muistuttaa→ rappeler que / de faire qch
redouter qch pelätä→ redouter que / de faire qch
refuser qch hylätä→ refuser que / de faire qch
regretter qch katua→ regretter que / de faire qch
reprocher qch à qqn moittia→ reprocher à qqn de faire qch
se rappeler qch muistaa→ se rappeler que / de faire qch
souhaiter qch à qqn toivottaa→ souhaiter que / à qqn de faire qch
suggérer qch ehdotta jtak → suggérer que / de faire qch
supporter qch sietää jtak → supporter que / de faire qch
tenter qch yrittää→ tenter de faire qch
Les verbes dont le CVD infinitif est introduit par la conjonction à n’ont pas de variante avec que + verbe conjugué, sauf dans un sens différent, apprendre « saada kuulla » ou dans une construction différente (demander que à la voix active) :
apprendre qch oppia→ apprendre à faire qch
commencer qch aloittaa→ commencer à faire qch
chercher qch etsiä→ chercher à faire qch
Il commence son travail.
Il commence à travailler.
L’enfant apprend le piano.
L’enfant apprend à marcher.
Certains verbes transitifs (exprimant en général une volonté ou une intention) peuvent être suivis d’un infinitif, mais devant cet infinitif on n’utilise pas (ou on n’utilise plus, voir historique) de conjonction.
aimer qch pitää jstak→ aimer que / aimer faire qch
adorer qch pitää kovasti jstak→ adorer que / adorer faire qch
préférer qch pitää enemmän jstak→ préférer que / préférer faire qch
détester qch inhota jtak→ détester que / faire qch / détester faire qch
désirer qch pitää enemmän jstak→ désirer que / désirer faire qch
souhaiter qch toivoa→ souhaiter que / souhaiter faire qch
penser à qch→ penser faire qch (aikoa)
compter (sur) qch→ compter faire qch (aikoa )
Comparer :
J’aime les promenades le soir dans la forêt.
J’aime me promener le soir dans la forêt.
J’aime qu’on se promène le soir ensemble.
Autres exemples :
Claire n’aime pas faire ses devoirs. ■ Je déteste me lever si tôt pour prendre le train. ■ Je désirais me faire un cadeau pour mon anniversaire. ■ Le Canada, l’UE et la Norvège souhaitèrent avoir des éclaircissements sur l’élection des membres remplaçants du Comité Directeur. ■ Elle avait préféré passer par ce chemin qui rejoignait la mer en passant par les montagnes.
Quand l’infinitif est complément direct du verbe (CVD) de la principale, il est généralement précédé de la conjonction de. Mais dans le cas de certains verbes, la conjonction peut varier :
Devant l’infinitif CVD du verbe souhaiter, on n’utilise plus de une conjonction (voir ci-dessus), mais quand le verbe souhaiter a un complément de verbe prépositionnel exprimé (construction souhaiter qch à qqn), la conjonction de s’utilise encore régulièrement devant l’infinitif :
Il a souhaité tenir sa conférence un jour de semaine. ■ Les participants ont souhaité faire une pause d’une heure. Mais : Nous lui avons souhaité de réussir dans son nouvel emploi. ■ Je te souhaite de parvenir au but que tu t’es fixé. ■ Elle a souhaité aux étudiants de poursuivre dans la voie qu’ils avaient choisie.
L’infinitif CVD du verbe demander est normalement introduit par la conjonction de, mais quand l’infinitif CVD est au passif, on utilise la conjonction à :
Le préfet a demandé à être reçu par le ministre de l’Intérieur. ■ Un détenu demande à être libéré en invoquant la loi Perben 2. ■ Le comité demande à être tenu informé de l’évolution de la situation à cet égard. ■ Socrate demanda à être nourri au Prytanée, comme les vainqueurs olympiques.
Pour certains verbes, l’usage ne s’est pas fixé : on peut dire continuer à faire ou continuer de faire. On peut également trouver des cas où commencer est construit avec de (habituellement on dit commencer à faire qch), mais c’est un emploi littéraire et vieilli en français moderne.
Jusqu’à une date relativement récente, les verbes souhaiter, espérer, désirer, aimer s’utilisaient avec la conjonction de. Elle est fréquente encore à la fin du xviiie siècle ou au début du xixe siècle (Voir Haase, Grammaire du français classique, §112, p. 295 sq.), et même encore chez Jules Verne :
Je ne le connaissais que de réputation, et elle me faisait peu désirer de le connaître davantage [Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses, Lettre VIII, 1782] ■ Sans doute il suffit de vous voir, pour désirer de vous plaire » [Id. Lettre LXXXIII] ■ Mais je souhaitais de voyager avant de m’engager dans l’armée [Mme de Staël, Corinne ou l’Italie, 1807] ■ Mais, hélas ! elle était loin, ma pauvre Gräuben, et pouvais-je espérer de la revoir jamais ? [Voyage au centre de la Terre, 1864].
Aimer est un exemple intéressant de l’évolution de l’emploi de la conjonction devant l’infinitif, puisque trois variantes sont possibles en français.
Au xviie siècle, la complétive infinitive CVD d’aimer était régulièrement introduite par de, comme on peut le voir en lisant des textes des auteurs classiques (Corneille, Racine, Sévigné etc.). Dans la langue moderne, la conjonction a disparu, mais elle s’est conservée partiellement dans le français de Belgique (voir ci-dessous).
Au xviiie siècle, la conjonction à a progressivement remplacé de devant l’infinitif et on trouve de nombreux exemples avec aimer à + infinitif dans les textes du xviiie siècle (Voltaire, Beaumarchais etc.). Puis à a disparu également, sauf après quelques verbes (par exemple commencer). Dans le style soutenu, on continue d’utiliser à après aimer (Il aimait à lire jusque tard dans la nuit).
Hormis un emploi très archaïque, la conjonction de n’est donc plus employée devant un verbe complément direct d’aimer. Cependant, elle s’est partiellement conservée dans le français de Belgique, où elle est encore couramment utilisée après le verbe aimer bien (mais pas après aimer utilisé sans adverbe ou avec un autre adverbe) :
J’aime bien de me dépasser un peu. ■ Dites-moi si je dois le dire à la banque avant, merci, c’est peut-être con de penser ça mais j’aime bien de savoir au cas où, merci. ■ Tu devrais trouver qqch, un sport ou qqch, que tu aimes bien de faire. ■ J’aime bien de pouvoir fumer dans le logement, même si je ne suis pas un vrai fumeur. ■ Même si mes idées sont claires, j’aime bien de connaitre le programme de tous les partis. [exemples tirés de sites Internet belges divers]
Il y a donc trois possibilités :
Les infinitifs utilisés après les verbes vouloir, pouvoir, devoir, pouvoir se construisent directement, sans conjonction ; ces verbes sont considérés comme des semi-auxiliaires et l’infinitif n’est en général pas considéré comme leur complément direct.
Le verbe espérer se construit sans de (voir ci-dessus), mais désespérer se construit avec de : je ne désespère pas d’y parvenir. Mais de est dans ce cas une préposition, car désespérer est habituellement utilisé comme verbe transitif construit avec de : c’est à désespérer de l’espèce humaine !
Les complétives infinitives après les verbes déclaratifs peuvent s’employer après un nombre limité de verbes :
admettre qch myöntää→ admettre faire (avoir fait) qch
affirmer qch väittää→ affirmer faire qch
annoncer* qch väittää→ annoncer avoir fait qch
avouer qch myöntää→ avouer faire (avoir fait) qch
croire qch luulla, arvioida→ croire faire (avoir fait) qch
déclarer qch ilmoittaa→ déclarer faire qch
démentir* qch kiistää→ démentir faire (avoir fait) qch
dire qch ilmoittaa→ dire faire (avoir fait) qch
espérer qch toivoa→ espérer faire (avoir fait) qch
estimer qch arvioida→ estimer faire (avoir fait) qch
jurer qch vannoa→ jurer faire (avoir fait) qch
nier qch kiistää→ nier faire (avoir fait) qch
mentionner* qch mainita→ mentionner (avoir fait) qch
penser qch arvella→ penser faire (avoir fait) qch (arvella)
prétendre qch väittää→ prétendre faire qch (väittää/vaatia)
reconnaitre qch myöntää→ reconnaitre faire qch
se souvenir qch muistaa→ se souvenir avoir fait
se rappeler qch muistaa→ se rappeler avoir fait
s’imaginer qch kuvitella→ s’imaginer faire (avoir fait)
souhaiter qch toivoa→ souhaiter faire qch
*Les verbes signalés d’un astérisque (*) ne peuvent normalement pas se construire avec une complétive infinitive, mais on les rencontre fréquemment par exemple dans la presse écrite, et beaucoup de francophones ne sentent probablement cet usage comme «fautif».
À cette liste, on peut ajouter le verbe sembler, qui n’est pas à proprement parler un verbe d’opinion (déclaratif), mais qu’on emploie de la même manière (il peut être suivi d’une forme infinitive conjuguée).
Nous pensons pouvoir accepter votre proposition.
Le comité espère pouvoir remettre son rapport demain.
Ils semblent avoir des difficultés à comprendre.
On peut utiliser un infinitif négatif, ou un infinitif passé, qui peut avoir un complément, ou un infinitif passé négatif ou passé passif négatif :
Elle m’a dit ne pas souffrir ■ Je crois ne pas avoir été obéi. ■ Il prétend ne pas aimer la musique de Bach. ■ J’avoue ne pas comprendre cette affaire. ■ Tu sembles ne pas avoir bien compris l’importance de cette décision. ■ J’estime ne pas avoir à vous répondre. ■ Elle ne pensait pas s’être trompée à ce point sur son compte. ■ Je crois vous avoir dit des choses utiles. ■ Je crois vous l’avoir déjà dit. ■ Mes parents pensent les avoir vus hier. ■ Il se souvient être allé en Espagne à cette époque. ■ L’escroc pensait ne pas avoir été découvert. ■ J’espère ne pas vous avoir trop dérangé. ■ Vous semblez avoir été influencés par des personnes extérieures.
Selon les cas et le sens de la phrase, c’est le verbe de la principale qui se met à la forme négative :
Je ne crois pas vous avoir donné mon accord [et non pas : *Je crois ne pas vous avoir donné mon accord]. En muista antaneeni suostumustani.
On trouve également des constructions avec infinitives après des verbes déclaratifs passifs, dont le plus courant est être censé.
Les propositions infinitives dépendant des verbes d’opinion sont équivalentes à une proposition complétive conjonctive introduite par que. L’emploi d’une infinitive après les verbes déclaratifs est libre et facultatif. Autrement dit, on peut toujours remplacer la complétive avec infinitif par une complétive avec un verbe conjugué introduite par que :
Je crois vous avoir dit des choses intéressantes. = Je crois que je vous ai dit des choses intéressantes. ■ Il se rappelle être allé en Espagne à cette époque. = Il se rappelle qu’il est allé en Espagne à cette époque. ■ Tu sembles t’être trompé. = Il semble que tu te sois trompé. ■ Il se souvient avoir souvent fait le voyage. = Il se souvient qu’il a souvent fait le voyage. ■ Je crois vous l’avoir déjà dit. = Je crois que je vous l’ai déjà dit. ■ Elle m’a dit ne pas souffrir. = Elle m’a dit qu’elle ne souffrait pas. ■ J’estime ne pas avoir à vous répondre. = J’estime que je n’ai pas à vous répondre. ■ Elle prétend ne pas aimer Mozart. = Elle prétend qu’elle n’aime pas Mozart. ■ J’avoue ne pas comprendre cette affaire. = J’avoue que je ne comprends pas cette affaire. ■ Mes parents pensent les avoir vus hier. = Mes parents pensent qu’ils les ont vus hier.
Ces constructions sont utilisées couramment à l’écrit (code écrit strict et courant). On en utilise certaines à l’oral aussi, notamment la variante avec infinitif je crois vous l’avoir déjà dit, qui est très employée.
La complétive infinitive ne peut s’employer que si le sujet logique de l’infinitif est le même que celui de la « principale », c’est-à-dire du verbe dont l’infinitif est le CVD. C’est pourquoi on ne peut pas dire, comme en finnois Hän luuli minun tulevan : *Il me pensait venir (me différent de il), on peut dire seulement il pensait que je viendrais. L’infinitif peut lui-même avoir un complément :
Il a déclaré accepter le contrat. = Il a déclaré qu’il acceptait le contrat. ■ Je pense pouvoir venir. = Je pense que je pourrai venir. ■ Jean a reconnu s’être trompé. = Jean a reconnu qu’il s’était trompé. ■ Crois-tu arriver à l’heure ? = Crois-tu que tu arriveras à l’heure ■ Je m’imaginais pouvoir tout lui dire. = Je m’imaginais que je pouvais tout lui dire. ■ Je n’ai jamais nié avoir participé à une des 13 émissions mais je nie avoir participé à celle où il était question d’un « junkie ».
Comme le participe, l’infinitif n’a que deux temps, présent et passé. Pour marquer la simultanéité dans le passé (concordance des temps : il a déclaré qu’il acceptait le contrat), on utilise l’infinitif présent (il a déclaré accepter le contrat). Ne pas mettre le passé ! Il a déclaré avoir accepté le contrat correspondrait à la complétive conjonctive Il a déclaré qu’il avait accepté le contrat. Quand les sujets sont différents, l’emploi d’une complétive avec que est obligatoire :
Hän ilmoitti hyväksyvänsä sopimuksen (A sanoi A :n hyväksyneen).
Il a déclaré accepter le contrat.
Hän sanoi hänen hyväksyneen sopimuksen (A sanoi B :n hyväksyneen).
Il a déclaré qu’il a accepté le contrat.
Bon à savoir pour les apprenants de français comme langue étrangère : plus souvent encore que dans le cas des verbes de perception, on trouve de nombreux cas dans lesquels on emploie cette construction après des verbes qui en principe (d’après les grammaires) ne l’admettent pas, notamment annoncer, proche de déclarer, ou bien démentir, proche de nier
Nicolas Hulot dément aller à l’ONU [titre dans le Figaro en ligne 28.8.2011] ■ Le chancelier allemand a fermement démenti avoir exercé une « influence » pour solder ce scandale.s [Ouest-France 19.8.2022]
Mais la norme n’admet en principe pas que ces verbes soient suivis d’une infinitive. Dans le cas d’annoncer, cependant, on peut dire que de nombreux usagers ne sentent pas, ou ne sentent plus, cet emploi comme fautif (par exemple plusieurs centaines d’occurrences de la suite annoncer avoir + participe passé sur Internet en aout 2022, ainsi que d’autres, dont par exemple mentionner) :
Shell a annoncé avoir arrêté la fuite de pétrole en Mer du Nord. [site belge, aout 2019] ■ Toutefois, il [le premier ministre] a mentionné être conscient que la décision finale serait prise par la commission indépendante. [site québécois mai 2020] ■ Londres annonce avoir soldé une dette de 400 millions de livres avec l’Iran. [rtbf.be 16.3.2022]
L’étudiant de français comme langue étrangère ne doit donc pas s’étonner de trouver assez fréquemment des emplois qui contredisent la règle, surtout dans la presse (cet usage est un type d’hypercorrectisme, car les complétives infinitives complément d’un verbe d’opinion sont typiques du code écrit). Dans le français parlé, ce type de construction est de toute façon très rarement utilisé.
Les verbes de perception peuvent recevoir comme complément une proposition complétive infinitive. Dans ce cas, la proposition infinitive n’est pas introduite par la conjonction de. L’infinitif a un sujet, qui est perçu pour beaucoup d’usagers de la langue comme le complément direct du verbe principal (impression renforcée par le procédé de pronominalisation, voir ci-dessous), mais le complément direct est en réalité toute la phrase infinitive :
Les parents entendaient [les enfants rire aux éclats].
On peut ajouter aux verbes de perception qui peuvent recevoir comme complément une proposition infinitive (voir, regarder, imaginer, entendre, écouter, sentir) les verbes faire et laisser, qui ne sont pas des verbes de perception, mais peuvent induire des propositions infinitives ayant extérieurement la même structure :
On sentait l’hiver venir. ■ J’entends quelqu’un rire. ■ Il n’imaginait pas son grand-père faire du VTT. ■ Nous regardions les enfants faire des dessins dans le sable. ■ Il a laissé son jeune fils conduire la voiture. ■ J’ai envoyé les enfants chercher des glaces.
Remarque FLE : par analogie et hypercorrectisme, on trouve aussi, par exemple dans la presse, des cas où ces constructions sont employées avec d’autres verbes de perception (exemples relevés en ligne fin avril 2021) :
Des témoins l’avaient *aperçu remettre des colis suspects à un habitant de Servian de 66 ans. ■ Marga l’*observe déposer un nombre pair de rondelles de carottes dans son assiette.
Ces constructions sont cependant senties comme fautives dans le code écrit strict. Elles seraient grammaticales avec par exemple un participe :
Des témoins l’avaient aperçu remettant des colis suspects à un habitant de Servian de 66 ans. ■ Marga l’observe déposant un nombre pair de rondelles de carottes dans son assiette.
En général, dans les propositions infinitives dépendant d’un verbe de perception, on observe l’ordre normal SVC. Dans le cas de certains verbes intransitifs ou si le sujet est développé par une proposition, il peut y avoir inversion du sujet :
Nous regardions tomber la pluie. ■ J’ai vu bouger tous ceux qui n’étaient pas d’accord. ■ Laissez partir les gens qui ont fini.
Si le verbe a un complément ou est accompagné d’un adverbe, l’inversion est impossible :
Nous écoutions la pluie tomber sur le toit. ■ Nous regardions la pluie tomber violemment. ■ J’ai entendu quelqu’un crier mon nom. ■ Nous avons regardé Jacques changer la roue de la voiture.
Après le verbe faire, le sujet de l’infinitif est toujours inversé :
On a fait sortir les spectateurs de la salle. ■ La violence du choc avait fait s’évanouir le joueur. ■ Le personnage burlesque qu’il incarnait travesti en femme et avec force mimiques faisait se tordre de rire les téléspectateurs.
L’inversion est obligatoire même si le verbe qui dépend de faire a un complément. Le sujet du verbe qui dépend de faire est alors précédé de la préposition à (dans les exemples ci-dessous, elle est parfois contractée avec l’article défini, aux) :
J’ai fait écouter à des élèves une chanson de Souchon. ■ Vous ferez apprendre ce poème aux enfants. ■ Cette forme peut faire croire aux apprenants que la règle est plus compliqué qu’elle ne l’est en réalité. ■ Cette identité de forme a vraisemblablement fait penser à ces auteurs que des explications supplémentaires n’étaient pas nécessaires.
Dans ces exemples, les mots élèves, enfants, apprenants sont les sujets logiques des verbes écouter, apprendre, croire.
Cet emploi systématique de à devant le sujet de l’infinitif dépendant de faire est tout à fait régulier et pourtant il est en général très mal connu des apprenants de français langue étrangère. On a ainsi relevé les constructions erronées suivantes (comparer avec les exemples ci-dessus), dans lesquelles l’infinitive est construite sur le modèle des infinitives dépendant d’un verbes de perception :
Cette forme peut faire *les apprenants croire que la règle est plus compliqué qu’elle ne l’est en réalité. [forme correcte : peut faire croire aux apprenants que…] ■ Cette forme identique a vraisemblablement fait *les auteurs penser que des explications supplémentaires ne sont pas nécessaires. [forme correcte : a vraisemblablement fait penser aux auteurs que …]
La complétive à l’infinitif après des verbes déclaratifs et des verbes de perception en français a un équivalent assez proche en finnois sous la forme des referatiivirakenteet (les lauseenvastikkeet de la terminologie scolaire finlandaise traditionnelle), où le verbe est non pas à l’infinitif, mais au participe. La personne (verbale) du participe est exprimée par un pronom ou un suffixe possessif, et le sujet du participe peut ainsi être différent du sujet du verbe principal :
Haluan, että tulet. → Haluan sinun tulevan. ■ Uskomme, että voimme tehdä sen. → Uskomme voivamme tehdä sen. ■ Oletan, että hän on erehtynyt. → Oletan hänen erehtyneen. ■ Näin, kun he suuttuivat. → Näin heidän suuttuvan.
Il y a cependant quelques différences à noter : en français, l’utilisation des infinitives est limitée à certains types de verbes et elle n’est possible que si le sujet de l’infinitif est le même que celui du verbe principal (coréférence du sujet). Comme CVD d’autres verbes que les verbes de perception voir regarder entendre écouter sentir, on ne peut pas utiliser une complétives infinitive si le sujet n’est pas coréférent, contrairement au finnois.
Ainsi, on peut utiliser comme complément d’entendre une infinitive avec sujet non coréférent, mais on ne peut pas faire la même transformation avec par exemple croire, alors qu’en finnois c’est possible :
Kuulin lasten leikkivän pihalla. → J’entendais les enfants jouer dans la cour.
Luulin lasten leikkivän pihalla. → Je croyais que les enfants jouaient dans la cour.
Le sujet ou le complément du verbe de l’infinitive peuvent être des pronoms personnels. Si le sujet du verbe principal est le même que celui de l’infinitif, on utilise des formes réfléchies. Quelques règles particulières sont à observer.
Le pronom sujet d’un infinitif intransitif se place devant le verbe principal et non pas, comme c’est le cas dans les complétives participiales en finnois, devant l’infinitif dont il est sujet. En outre, bien qu’il soit syntaxiquement le sujet de l’infinitif, il est à la forme complément direct. Si le sujet de l’infinitif renvoie au même référent que le sujet du verbe principal, le pronom est à la forme réfléchie :
Je l’ai vu courir. [le est le sujet de courir] ■ Ils nous écoutent parler. [nous est le sujet de parler] ■ Je ne t’imaginais pas réagir de la sorte. [te est le sujet de réagir] ■ Elle s’est enfin sentie devenir adulte. [se est le sujet de devenir]
S le verbe a un complément GN, le pronom personnel sujet de l’infinitif est à la forme me, te, le/la/les, mais à la troisième personne on peut aussi employer, lui/leur surtout avec le verbe faire :
Je ne les ai jamais vus acheter de cadeaux à leurs parents. ■ Ils l’ont laissé conduire la voiture. ■ Je ne lui ai jamais vu avoir cet air. / Je ne l’ai jamais vu avoir cet air. ■ Je lui ai déjà entendu dire ce genre de choses. / Je l’ai déjà entendu dire ce genre de choses. ■ Je lui ai laissé faire son devoir. / Je l’ai laissé faire son devoir. ■ Il faut que tu lui fasses apprendre ses leçons. ■ Je vais leur faire acheter le livre, c’est plus simple que de l’emprunter sans arrêt à la bibliothèque. ■ Cette forme peut leur faire croire que la règle est plus compliqué qu’elle ne l’est en réalité.
L’utilisation de lui / leur n’est pas possible dans des infinitives CVD des verbes regarder et écouter. Attention à bien interpréter le pronom lui selon les cas :
Je lui ferai jouer du piano. ”Yritän saada hänet soittamaan pianoa.”
Je lui ferai acheter une nouvelle veste. Pyydän häntä ostamaan uuden takin. / Pyydän, että hänelle ostetaan uusi takki.
Le pronom personnel complément du verbe infinitif se place devant l’infinitif (ce qui permet de le distinguer du pronom à forme de complément qui est le sujet de l’infinitif) :
Michel lave la voiture. → Michel la lave.
Je vois Michel la laver. → Je le vois la laver.
Il nous a entendus le leur dire.
Je te vois encore le porter.
Tu te vois lui dire une énormité pareille
Je le laisserai leur raconter ça plus tard. Hän saa kertoa sen heille myöhemmin.
Quand le verbe principal est faire et laisser, on place tous les pronoms devant le verbe principal :
Il nous l’a fait acheter. ■ Je ne vous le fais pas dire. Sanokaa muuta! [Mot à mot : En minä saanut teitä sanomaan sitä.]
Dans ce cas, pour différencier les pronoms de personne 3, le pronom sujet est à la forme lui / leur :
Il faudra le lui faire apprendre par cœur. ■ La méthode dans un ouvrage est l’art de disposer ses pensées dans un ordre propre à les prouver aux autres, ou à les leur faire comprendre.
Dans certaines constructions du style soutenu, on peut avoir un pronom CVD devant le verbe principal ; si on ajoute un complément de verbe prépositionnel (CVP), il faut maintenir l’ordre normal :
Je me l’entends encore dire. ■ Je le lui entends encore chanter. [J’entends encore Jean (= lui) chanter cet air (= le).] ■ Je le lui ai déjà entendu dire. ■ Je m’entends encore le lui dire.
Remarque : observer la différence entre les deux phrases précédentes :
Je le lui ai déjà entendu dire. [lui est le sujet de dire]
Je m’entends encore le lui dire. [lui est le complément prépositionnel de dire, le sujet dire est je, à la forme réfléchie me]
Si le sujet de l’infinitive est impersonnel, il n’est pas exprimé :
J’ai entendu frapper à la porte, va voir qui c’est. ■ Je n’ai jamais entendu jouer cette symphonie aussi vite. ■ Cette expression est assez rare, mais on l’entend dire dans des contextes solennels.
Si le sujet du verbe principal renvoie au même référent que le complément de l’infinitif (dont le sujet est impersonnel), on utilise une forme réfléchie du pronom :
Elle a senti que quelqu’un la poussait dans le dos. → Elle s’est senti pousser dans le dos. ■ J’ai entendu que quelqu’un/on m’appelait. → Je me suis entendu appeler.
Au passif, on utilise le verbe à l’infinitif simple (sans être) :
Les skis ont été fartés par un spécialiste. → Ils ont laissé farter les skis par un spécialiste. ■ Cette symphonie était dirigée par Giulini. → Je l’ai entendu diriger par Giulini. ■ Elle a senti qu’elle était gagnée par l’angoisse. → Elle s’est senti gagner par l’angoisse. [Sur l’accord du participe dans ces constructions lire…]
On pourrait aussi formuler cette phrase avec un participe passé :
J’ai entendu cette symphonie dirigée par Giulini. → Je l’ai entendue dirigée par Giulini.
En cas de doute sur la place des pronoms, on peut la plupart du temps remplacer une infinitive complément d’un verbe de perception par une relative ou une proposition adverbiale, qui sont souvent plus simples à construire :
J’ai entendu quelqu’un crier mon nom. = J’ai entendu quelqu’un qui criait mon nom. ■ Je l’ai vue sortir. = Je l’ai vue qui sortait. ■ Elle ne nous a pas entendus entrer. = Elle n’a pas entendu quand nous sommes entrés. ■ Je m’entends encore le lui dire. = Je m’entends encore quand je le lui ai dit.
Cependant, ces constructions avec relatives ou autres propositions subordonnées ne sont pas toujours exactement équivalentes à la proposition infinitive ; la paraphrase ou l’équivalent sémantique de Je m’entends encore le lui dire serait « J’ai encore en mémoire la manière dont je lui ai dit ces paroles / la situation où je lui ai dit ces paroles ». On ne peut pas non plus directement transformer ces infinitives en complétives conjonctives introduites par que, soit parce que le verbe ne peut pas recevoir une complétive conjonctive, comme regarder ou écouter, exemples (a) et (b), soit parce que la complétive a un sens différent, et n’est donc plus l’équivalent de l’infinitive, exemples (c) et (d) :
(a) Ils regardaient les bateaux passer dans le canal. [transformation impossible, *regarder que serait agrammatical]
(b) Nous écoutions la pluie tomber sur le toit. [transformation impossible, *écouter que serait agrammatical]
(c) Je voyais les enfants jouer.
(c’) Je voyais que les enfants jouaient. [signifie plutôt : je pouvais constater que…]
(d) Elle entendit le train arriver.
(d’) Elle entendit que le train arrivait. [Elle l’a remarqué par exemple au coup de sifflet du chef de gare, mais pas forcément au bruit du train].
Comme de nombreux autres éléments de la phrase, dans le style courant et le français parlé la complétive (avec verbe conjugué ou infinitif) peut être détachée en prolepse ou en rappel. Dans ce cas, la complétive détachée avant la principale ou après la principale n’a pas de fonction grammaticale propre. Cette fonction (sujet ou complément ) est indiquée par un pronom dans la principale.
Dans la complétive détachée en tête de phrase (prolepse), si le verbe de la complétive est à l’infinitif, on n’utilise pas la conjonction de :
Qu’elle n’ait rien dit, ça me parait vraiment surprenant. ■ Se casser le bras un jour et se fouler la cheville le lendemain, c’est vraiment de la malchance ! ■ Que tu ne sois pas d’accord, je le comprends, mais c’est pas la peine de te mettre en rogne comme ça. ■ M’être retrouvé à Oslo alors que l’avion devait aller à Vienne, c’est débile ! ■ Qu’on n’aime pas le chocolat, c’est quand même pas très fréquent. ■ Se tromper deux fois de direction, quand on est en retard, faut le faire ! ■ Qu’il faille attendre des heures au téléphone pour avoir un simple rendez-vous, je trouve ça absolument inacceptable ! ■ Donner un avis « très bon » pour un baladeur qui arrive 4e niveau qualité sonore, eh ben ça, il faut le faire. ■ Qu’ils ne t’aient pas attendue à l’arrivée, je trouve ça pas sympa.
Contrairement au cas de la prolepse, quand l’infinitif est utilisé en rappel, il est toujours précédé de la conjonction de :
Ça serait pas une mauvaise idée, que tu viennes passer le confinement chez nous. ■ Ça lui ferait le plus grand bien, lui, de prendre deux semaines de vacances. ■ Ça vous dirait rien, d’aller faire une balade en voiture ? ■ Je trouve ça quand même inquiétant, qu’elle ait pas encore téléphoné. ■ Ça ne me déplairait pas, moi, de gagner un million au loto ■ C’est pas une si mauvaise idée, finalement, de rester encore une semaine de plus. ■ Si tu crois que ça m’amuse, de devoir répéter tout le temps la même chose ■ En fin de compte, ça aurait peut-être valu mieux, de ne rien lui dire. ■ Qui sait si ça ne vaudrait pas mieux, que vous ne veniez pas ? ■ Non mais franchement, c’est d’un dégueulasse, de faire ça à un chien.
En français comme en finnois, dans les phrases pseudo-clivées, la complétive est formellement l’attribut du sujet c’ (en finnois se) qui reprend la relative extraite en tête de phrase :
Ce qui me parait inquiétant, c’est qu’on n’ait pas encore reçu de réponse au bout de trois mois. ■ Ce que nous essayons d’obtenir c’est que le débat parlementaire soit reporté. ■ Ce à quoi personne ne s’attendait, c’est que la pandémie progresserait aussi vite.
Dans les constructions pseudo-clivées avec un verbe à l’infinitif, on utilise en général la conjonction de de la même manière que si c’était une construction non clivée :
J’avais décidé de ne plus jamais le revoir → Ce que j’avais décidé, c’était de ne plus jamais le revoir. ■ Ça m’énerve de devoir lui rappeler sans cesse l’horaire des réunions. → Ce qui m’énerve, c’est de devoir lui prêter sans arrêt l’horaire des réunions. ■ Je n’ai jamais regretté d’être allé m’installer à la campagne. → Ce que je n’ai jamais regretté, c’est d’être allé m’installer à la campagne. ■ Chez les hommes, ce que tout le monde redoutait, c’était de voir Novak Djokovic et Rafael Nadal dans le même huitième de tableau. ■ Sur le plan personnel, tout ce à quoi il aspirait vraiment, c’était d’avoir la meilleure famille et le meilleur mariage au monde.
Mais comme la dislocation détache l’infinitif de son verbe de départ, elle peut faire apparaitre une conjonction devant un infinitif qui normalement n’en a pas. En effet, l’infinitive est alors formellement en fonction d’attribut du pronom ce, et dans ce cas il est tout normal qu’on utilise la conjonction de ; dans la phrase non clivée, il n’y aurait pas de de :
Ce que je désirais, c’était de présenter et de faire connaitre cet auteur. Comparer :
Je désirais présenter cet auteur. Je désirais faire connaitre cet auteur.
Ce que je n’aimerais pas, ce serait de de devoir prendre le bus tard le soir pour rentrer. Comparer :
Je n’aimerais pas devoir prendre le bus tard le soir pour rentrer.
L’italien et l’espagnol n’utilisent pas de conjonctions devant un infinitif. Il faut donc éviter d’utiliser un di ou de inutile en italien ou en espagnol (une erreur que font souvent les francophones en italien ou en espagnol) :
français | Il | est facile | de | lire ce livre en un jour. |
italien | È facile | leggere questo libro in un giorno. | ||
espagnol | Es fácil | leer este libro en un día. |
La comparaison des trois panonceaux suivants en espagnol, italien et français montre que seul le français utilise une conjonction :
Le français, qui est pourtant une langue romane, se comporte comme les langues germaniques, tandis que l’espagnol et l’italien fonctionnent sur ce point comme le finnois et l’ukrainien : le finnois, l’espagnol et l’italien n’utilisent pas de pronom indice devant le verbe être (l’ukrainien se passe même complètement du verbe être) et n’utilisent pas non plus de conjonction devant l’infinitif. En français et dans les langues germaniques, il y a à la fois un pronom indice et une conjonction :
ukrainien | Легко | прочитати цю книгу за день. | |||
slovaque | Je | ľahké | prečítať túto knihu za jeden deň. | ||
finnois | On | helppo | lukea tämä kirja yhdessä päivässä. | ||
espagnol | Es | fácil | leer este libro en un día. | ||
italien | È | facile | leggere questo libro in un giorno. | ||
portugais | É | fácil | ler este livro em um dia. | ||
roumain | Este | uşor | să | citeşti această carte într-o zi. | |
français | Il | est | facile | de | lire ce livre en un jour. |
anglais | It | is | easy | to | read this book in one day. |
danois | Det | er | let | at | læse denne bog på en dag. |
suédois | Det | är | lätt | att | läsa den här boken på en dag. |
islandais | Það | er | auðvelt | að | lesa þessa bók á einum degi. |
allemand | Es | ist | leicht, | dieses Buch an einem Tag zu lesen. | |
néerlandais | Het | is | gemakkelijk | om | dit boek in één dag te lezen. |
On retrouve plus ou moins la même répartition de l’utilisation d’une conjonction quand l’infinitif est complément du verbe (en italien, on peut en principe omettre di devant l’infinitif, mais dans l’usage courant il est employé systématiquement) :
finnois | Hän päätti | lähteä. | |
ukrainien | Вона вирішила. | піти. | |
espagnol | Decidió | irse. | |
portugais | Decidiu | ir. | |
italien | Ha deciso | di | andare via. |
roumain | A decis | să | plece. |
français | Elle a décidé | de | partir. |
anglais | She decided | to | leave. |
danois | Hun besluttede | at | forlade. |
suédois | Hon bestämde sig | att | lämna. |
islandais | Hún ákvað | að | fara. |
allemand | Sie beschloss | zu | gehen. |
néerlandais | Ze besloot | te | vertrekken. |
En anglais, la conjonction to se confond avec la préposition introduisant un infinitif complément d’adjectif :
It is easy to read this book in one day. [conjonction]
This book is easy to read in one day. [préposition introduisant un infinitif complément d’adjectif]
Selon le contexte, la phrase anglaise It is impossible to accept peut avoir deux traductions en français (et en finnois). Dans la phrase (1), it est un pronom indice et, dans les trois langues (anglais, français, finnois), la phrase signifie « accepter est impossible » :
(1) It is impossible to accept. Il est impossible d’accepter. On mahdotonta suostua.
Dans la phrase (2), it est un pronom anaphorique et la phrase signifie par exemple « la décision est impossible à accepter », ou bien « cette chose/toute cette histoire/ce comportement est impossible à accepter ».
(2) It is impossible to accept. C’est / Elle est impossible à accepter. Se on mahdoton hyväksyä.
Pour compliquer les choses, en espagnol et en italien, la préposition qui introduit un infinitif complément d’adjectif est différente celle utilisée en français (à), et elle ressemble à la préposition française de :
français | Ce livre est facile à lire. |
italien | Questo libro è facile da leggere. |
espagnol | Este libro es fácil de leer. |
On constate qu’en espagnol (la seconde langue romane la plus étudiée par les étudiants finnophones de français), on utilise de là où en français on utilise à. Il faut donc éviter les confusions :
Es fácil criticar. Il est facile de critiquer. On helppo arvostella.
Es fácil de criticar. Il/elle/c’est facile à critiquer. Se on helppo arvostella/ helppo arvostelunkohde.
Dans les manuels finlandais comme dans de nombreux manuels de français langue étrangère, la manière habituelle de présenter l’« opposition » entre demander qch et demander de faire qch est trompeuse. Dans les manuels, on découpe la construction de telle façon que cela suggère que demander a un complément de verbe direct quand ce complément est un nom, mais que, quand le complément est un infinitif, on «ajoute» la «préposition» ou (plus vaguement) le «mot» de . Même quand, dans les manuels, de n’est pas présenté directement comme une préposition, la disposition graphique des exemples suggère souvent que la construction du verbe est différente selon que le complément est un nom ou un infinitif :
demander quelque chose
demander de faire quelque chose
L’apprenant de français s’imagine alors facilement que la construction du verbe change en fonction du complément : le verbe a un complément direct devant un nom, mais un complément prépositionnel devant un infinitif, ce qui n’est absolument pas le cas. Cette manière de présenter les « différentes » constructions de demander a comme conséquence que de nombreux apprenants en déduisent que l’infinitif est en fonction de complément prépositionnel introduit par la préposition de, et, en bonne logique, ils opèrent la pronominalisation de l’infinitif avec en :
Il a demandé de partir. → *Il en a demandé.
qui est une erreur fréquemment constatée. Autrement dit, les grammaires donnent l’impression que devant un CVD infinitif on « ajouterait » la « préposition » de. Alors que si on considère de comme une conjonction, il est facile de comprendre la structure réelle :
demander quelque chose
demander de faire quelque chose
Autrement dit, on comprend facilement que la construction du verbe demander ne change pas, et aussi pourquoi le groupe de faire quelque chose est repris par le pronom le (elle l’a demandé) et non pas par en.
52. Les propositions complétives. Mise à jour 1.3.2024