On trouve sur Internet quantité de sites ou d’applications de conjugaison bien conçus et très complets. L’objectif de cette page consacrée à la conjugaison des verbes n’est pas de remplacer ces guides en présentant une énième fois des tableaux de conjugaison, mais de dégager des règles et de faire apparaitre des constantes qui sont invisibles dans les guides de conjugaison et qui permettent au moins partiellement une mémorisation plus facile et plus « active » des conjugaisons des verbes français.
La conjugaison des verbes français est d’une assez grande complexité : si on séparait toutes les formes de conjugaison possibles avec les différents verbes irréguliers, on arriverait à plus de 110 modèles différents (c’est ainsi qu’ils sont parfois présentés dans les manuels de conjugaison). On peut cependant distinguer sept modèles de conjugaison réguliers, et le nombre de verbes irréguliers se limite à une soixantaine, avec seulement une vingtaine de verbes irréguliers véritablement productifs et importants à connaitre.
On distingue habituellement en français trois groupes de verbes, classés en fonction de leur terminaison à l’infinitif :
La pratique scolaire finlandaise de séparer les verbes français en deux groupes (réguliers et irréguliers) n’est pas très judicieuse : dans tous les groupes, il y a des verbes réguliers et des verbes irréguliers. Le 2e groupe est celui où il y a le moins d’exceptions. Inversement, même dans le 3e groupe, il y a des verbes parfaitement réguliers.
1r groupe | 2e groupe | 3e groupe | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
réguliers | irréguliers | ||||||
-ir | -re | -oir -voyellere -autres consre- autres -ir | |||||
-er | -ir | -ir | consre | -aindre -eindre -oindre | -aitre | -uire |
La plus grande partie des verbes français sont des verbes du 1er groupe. Les verbes nouveaux (néologismes) sont pratiquement exclusivement du 1er groupe. Malgré sa simplicité apparente, le 1er groupe contient de nombreuses exceptions (voir 8.2.).
Le 2e groupe comporte d’une part d’anciens verbes d’origine germanique (haïr, bâtir), d’autre part surtout des verbes dérivés d’adjectifs (grossir, rougir). C’est aussi une classe fermée : les quelques rares néologismes sont amerrir laskeutua merelle, alunir laskeutua kuuhun, et il n’y en pas eu d’autres.
Dans le 3e groupe, on trouve plusieurs modèles de conjugaisons tout à fait réguliers. De même, les terminaisons sont régulières et les bases des verbes réguliers sont faciles à retrouver. Les verbes irréguliers posent des difficultés justement parce qu’ils peuvent avoir plusieurs bases.
Le 3e groupe est « fermé » : ce ne sont que des verbes dont la conjugaison, souvent complexe, est le résultat d’une longue évolution historique. On ne peut pas produire de nouveaux verbes du 3e groupe ; au contraire, certains sont devenus trop rares ou trop compliqués par rapport aux modèles de conjugaison normaux pour pouvoir survivre, et ont tendance à être remplacés par des verbes refaits sur le modèle du 1er groupe (par exemple résoudre → solutionner).
Pour désigner les personnes verbales, on utilise les termes devenus habituels dans les descriptions linguistiques récentes :
terme utilisé | désignant | terme traditionnel |
personne 1 | je | 1e personne du singulier |
personne 2 | tu | 2e personne du singulier |
personne 3 | il, elle, on | 3e personne du singulier |
personne 4 | nous, on | 1e personne du pluriel |
personne 5 | vous | 2e personne du pluriel |
personne 6 | ils, elles, eux | 3e personne du pluriel |
En effet, au pluriel, nous n’est pas à proprement parler le pluriel de je : deux, ou trois, ou quatre fois « je », mais « je » + un certain nombre d’autres actants (par exemple 1, 4, 10 ou 230 etc.). Il en va de même pour vous, qui n’est pas un tu « multiplié ». Inversement, le pronom ils/elles renvoie à des personnes dans lesquelles ne se trouve pas forcément un il ou elle singulier mentionné antérieurement.
On distingue dans la terminologie grammaticale française :
– deux voix (pääluokka) : la voix active et la voix passive, qu’on désigne aussi en abrégé par « l’actif » et « le passif » ;
– cinq modes (tapaluokka, modus): l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, l’infinitif et le participe. Certaines grammaires présentent encore le conditionnel comme un mode à part ; en réalité, il faut le considérer comme un des temps de l’indicatif, voir GMF p. 556.
À cela s’ajoute un nombre variable de temps (qui varie selon les modes : douze à l’indicatif, quatre au subjonctif etc.). Les noms finnois des formes et des temps présentés dans ce tableau ne sont pas tous ceux qu’on trouve dans les grammaires françaises conçues en Finlande. Dans la terminologie grammaticale finlandaise des études de français, il n’existe pas de terme pour le conditionnel passé 2e forme.
Mélange de mots latins et de formations récentes, les termes utilisés en français ont aussi des équivalents en finnois, mais ils ne se répartissent pas tout à fait de la même manière. Comparaison finnois-français :
(indikatiivi) | preesens | imperfekti | perfekti | pluskvamperfekti |
indicatif | présent | imparfait | passé composé | plus-que-parfait |
subjonctif | présent | imparfait | passé | plus-que-parfait |
À l’intérieur du français, il y a aussi des disparités, puisqu’on utilise tantôt l’adjectif passé, tantôt l’adjectif antérieur :
conditionnel présent | conditionnel passé | chanterais - aurais chanté |
subjonctif présent | subjonctif passé | chante - aie chanté |
passé simple | passé antérieur | chantai - eus chanté |
futur simple | futur antérieur | chanterai - aurai chanté |
Le passé composé n’est donc pas la forme composée du passé simple, comme on pourrait le penser logiquement, puisque celle-ci s’appelle « passé antérieur ». De même, la forme composée du futur simple n’est pas le futur composé, mais le futur antérieur. Les francophones eux-mêmes ont du mal à s’y retrouver.
Mode | Temps | Formation | exemple |
---|---|---|---|
I n d i c a t i f | présent preesens | en général base de l’infinitif + terminaisons | obéir : obéi-s obéiss-ons |
imparfait imperfekti | base de la personne 4 du présent de l’indicatif + terminaisons de l’imparfait | obéiss -ais | |
plus-que-parfait
pluskvamperfekti | imparfait de l’auxiliaire + participe passé | avais obéi | |
passé simple yksinkertainen perfekti | base vocalique propre (1 : -a-, 2 : -i-, 3 –i-, -u-, -in-) + terminaisons | obéi-s | |
passé composé 1. liittoperfekti | présent de l’indicatif de l’auxiliaire + participe passé | ai obéi | |
passé antérieur 2. liittoperfekti | passé simple de l’auxiliaire + participe passé | eus obéi | |
passé surcomposé
3. liittoperfekti | passé composé de l’auxiliaire + participe passé | ai eu obéi | |
futur (simple) futuuri | infinitif + terminaisons du futur | obéir-ai | |
futur antérieur
futuurin perfekti | futur de l’auxiliaire + participe passé | aurai obéi | |
conditionnel présent
konditionaalin preesens | infinitif + terminaisons de l’imparfait | obéir-ais | |
conditionnel passé 1e f. konditionaalin 1. perfekti | conditionnel présent de l’auxiliaire+ participe passé | aurais obéi | |
conditionnel passé 2e f. konditionaalin 2. perfekti | imparfait du subjonctif de l’auxiliaire + participe passé | eusse obéi | |
S u b j o n c t i f | présent preesens | base du la personne 3 du présent de l’indicatif + terminaisons du subjonctif | obéiss-e |
imparfait imperfekti | base vocalique du passé simple + terminaisons en -ss- | obéi-ss-e | |
passé perfekti | subjonctif présent de l’auxiliaire + participe passé | aie obéi | |
plus-que-parfait
pluskvamperfekti | imparfait du subjonctif de l’auxiliaire + participe passé | eusse obéi | |
Im pé ra tif | présent preesens | en général identique à l’indicatif présent | obéis ! |
passé perfekti | impératif de l’auxiliaire + participe passé | aie terminé ! | |
P a r ti ci p e | présent preesens | base du la 1e personne du présent de l’indicatif +ant (avec exceptions) | obéiss-ant |
passé perfekti | base vocalique, variable | obéi | |
forme composée
liittoperfekti | participe présent + participe passé | ayant obéi | |
In fi ni tif | présent preesens | forme de base du verbe | obéir |
passé perfekti | infinitif présent + participe passé | avoir obéi |
Dans le 1er groupe, les terminaisons des verbes sont vocaliques (elles commencent par une voyelle). Dans le 2e et le 3e groupe, les terminaisons sont normalement consonantiques (un s ou un t) au singulier à certains temps (notamment présent de l’indicatif, impératif, passé simple), et vocaliques en général au pluriel. Dans certains verbes irréguliers du 3e groupe, on trouve aussi des terminaisons vocaliques au singulier du présent de présent l’indicatif, ce qui constitue d’ailleurs un des caractéristiques d’irrégularité de ces verbes.
Les tableaux ci-dessous présentent les terminaisons des temps simples. Les temps composés se forment avec les auxiliaires correspondants (voir ci-dessous).
Indicatif | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
présent | imparfait | futur | conditionnel | passé simple | ||||
groupe | 1 | 2 3 | 1 2 3 | 1 2 3 | 1 2 3 | 1 | 2 | 3 |
Personne | i + | i, u, in+ | ||||||
1 2 3 | -e -es -e | -s -s -t (-) | -ais -ais -ait | -ai -as -a | -ais -ais -ait | -ai -as -a | -s -s -t | |
4 5 6 | -ons -ez -ent | -ions -iez -aient | -ons -ez -ont | -ions -iez -aient | -âmes -âtes -èrent | -^mes -^tes -rent |
Subjonctif | Impératif | Participe | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
présent | imparfait | présent | présent | passé | ||||||
groupe | 1 2 3 | 1 | 2 | 3 | 1 | 2 3 | 1 | 2 | 3 | |
personne | -a- + | -i- + | -i/u/in- + | -ant | -é | -i | -i -u -s -t | |||
1 2 3 | -e -es -e | -sse -sses -^t -ssions -ssiez -ssent | -e | -s | ||||||
-ons -ez | ||||||||||
4 5 6 | -ions -iez -ent |
Au singulier de l’impératif, la terminaison des verbes du premier groupe est sans s. C’est également le cas de l’impératif d’aller (verbe irrégulier du 1er groupe) et d’avoir :
Mange ! Arrête de chanter ! ■ Aie de la patience ! ■ Va chercher le journal !
Cependant, quand l’impératif est suivi du pronom en ou y, on ajoute un s à la forme verbale, ce qui permet de faire la liaison :
penses-y, manges-en, vas-y etc. ■ Prends suffisamment d’argent, et aies-en toujours sur toi pendant le voyage.
Cette particularité pose des problèmes aux francophones eux-mêmes, qui ont bien des hésitations à ce sujet, notamment dans le cas du verbe aller, dont l’impératif va est fréquemment écrit de façon erronée vas (sous l’influence de la forme vas-y et tu vas).
On a ainsi lu un jour le graffiti suivant : Va te faire voir ! en-dessous duquel un orthographiste amateur avait corrigé C’est « Vas te faire voir,! tu connais pas l’orthographe ! » Outre le fait que c’est le donneur de leçons qui avait tort, il est remarquable que cette leçon de mauvaise orthographe se déroulait sur le mur d’un W.-C. finlandais (elle était vraisemblablement le fait de deux étudiants Erasmus).
Le passé simple et l’imparfait du subjonctif sont formés sur la même base et dans les deux il y a un accent circonflexe à certaines personnes. Mais ce n’est pas aux mêmes personnes : au passé simple, l’accent est sur la forme des personnes 4 et 5 ; à l’imparfait du subjonctif, il est sur la forme de la personne 3. Cette bizarrerie est source constante d’erreurs, même et surtout chez les francophones, qui, par hypercorrectisme ou par simple ignorance, ont souvent tendance à mettre un circonflexe à la personne 3 du passé simple. L’apprenant FLE peut trouver des centaines de milliers d’occurrences de ces formes erronées sur Internet. Il y a pourtant une explication rationnelle : le paradigme de l’imparfait du subjonctif repose sur une base en s. Le circonflexe de la personne 3 signale la présence de cet ancien s qui s’est amuï (eust > eût). Le passé simple a une base vocalique, il ne peut donc pas y avoir eu d’s devant le t final de la personne 3, et il n’y a donc pas de circonflexe.
passé simple | imparfait du subjonctif |
---|---|
Accent circonflexe aux personnes 4 et 5 | Accent circonflexe à la personne 3 |
il eut nous eûmes vous eûtes | qu’il eût que nous eussions que vous eussiez |
il parla nous parlâmes vous parlâtes | qu’il parlât que nous parlassions que vous parlassiez |
il prit nous prîmes vous prîtes | qu’il prît que nous prissions que vous prissiez |
Pour obtenir les formes des verbes réguliers, il suffit de connaitre deux bases (perusmuoto, vartalomuoto), celle de l’indicatif présent et celle du passé simple. Toutes les autres formes peuvent se déduire de ces bases. Et avec les formes correspondantes d’avoir et d’être, on peut former tous les temps composés. Comment déduire la base ?
Le tableau suivant présente un résumé du principe général de fonctionnement. Les exceptions sont assez nombreuses et ne sont pas présentées (notamment les verbes du deuxième groupe).
infinitif | + terminaison ai, ais etc. | futur conditionnel | terminer-a bâtir-ais dormir-ez battr-ont |
infinitif | − terminaison de l’infinitif | présent de l’indicatif impératif imparfait indicatif subjonctif présent | termin- dorm- batt- |
base du présent | + voyelle a i u in | passé simple | termin-a- dorm-i- batt-i- |
Dans un grand nombre de cas, des conjugaisons qui semblent irrégulières (comme dormir, battre etc.) n’ont d’irrégulier que les formes du singulier du présent de l’indicatif (et de l’impératif, voir ci-dessous NB.), abrégé dans cette grammaire en SPI. Pour des raisons dues à l’évolution phonétique de la langue, ces formes sont plus « courtes » ; toutes les autres formes dérivées de la base du présent conservent la même base (voir tableau ci-dessous) :
dormir : base dorm- à toutes les formes,
sauf SPI : je dors, tu dors, il dort, base dor- ;
battre : base batt- à toutes les formes,
sauf SPI : je bats, tu bats, il bat, base bat-
déduire : base déduis- à toutes les formes,
sauf SPi : je déduis, tu déduis, il déduit, base dédui- etc.
Il suffit donc de faire abstraction du SPI dans un certain nombre de conjugaisons, ce qui permet de réduire considérablement le nombre des formes irrégulières.
Remarque : les formes courtes particulières du présent de l’indicatif se retrouvent aussi au présent de l’impératif (sauf très rares exceptions). Le terme SPI désigne donc également le singulier du présent de l’impératif.
Si on prend en compte l’exception du SPI, un grand nombre de verbes réputés irréguliers du 3e groupe redeviennent parfaitement réguliers :
terminaisons | exemples | conjugaison | |
---|---|---|---|
-cons. +re | rompre entendre rompre |
Les terminaisons s’ajoutent à la base. de l’infinitif. Dans le cas des verbes avec base en -d, on n’ajoute pas de t à la personne 3. |
|
je romps, il rompt je perds, il perd j’entends, il entend nous rompons, ils rompent nous perdons, ils perdent nous entendons, ils entendent | |||
|
SINGULIER (SPI, forme exceptionnelle) |
PLURIEL (base en rouge) |
|
-ir |
dormir sentir servir |
chute de la cons. finale de la base du l’infinitif : |
base principale |
je dors, il dort je sens, il sent je sers, il sert |
nous dormons, ils dorment nous sentons, ils sentent nous servons, ils servent |
||
-aindre -eindre -oindre |
craindre peindre rejoindre |
Le d de l’infinitif tombe |
voyelle + gn- |
je crains, il craint je peins, il peint je rejoins, il rejoint |
nous craignons, ils craignent nous peignons, ils peignent nous rejoignons, ils rejoignent |
||
-aitre* |
connaitre* paraitre* |
base vocalique -ai |
-aiss- |
je connais, il connait* je parais, il parait* |
nous connaissons, ils connaissent nous paraissons, ils paraissent |
||
-uire |
conduire produire |
base vocalique -ui |
-uis- |
je conduis, il conduit je produis, il produit |
nous conduisons, ils conduisent nous produisons, ils produisent |
*Graphies non rectifiées avec î : connaître, paraître, il connaît, il paraît. Les formes « irrégulières » (en brun) sont assez peu nombreuses. Les verbes vraiment irréguliers du 3e groupe sont présentés à part.
Le plus souvent, la base des verbes irréguliers varie au sein d’un même temps, certains verbes peuvent même avoir trois bases au sein d’un même temps verbal, par exemple venir ou pouvoir au présent de l’indicatif :
vien-, ven-, vienn- ; vin-
peu-, pouv-, peuv- ; pui-, puiss-, pu- etc.
Les temps du présent et de l’imparfait de l’indicatif, de l’impératif et du participe présent des verbes réguliers sont formés sur la même base.
a. 1er groupe : pour obtenir la base, on ôte la terminaison -er de l’infinitif :
chant-er, jou-er, cri-er, répar-er etc.
La base des verbes terminés par les lettres suivantes subit des variations phonétiques importantes:
-cer, -ger, -oyer, -uyer, -ayer, -eler, -eter
et les autres verbes en e-consonne-er ou é-consonne-er :
-emer, -éder etc.
b. 2e groupe : la conjugaison est régulière ; la base du verbe est -iss- partout, sauf au singulier de l’indicatif présent et de l’impératif :
fin-ir : je fin-i-s, il fin-i-t, nous fin-iss-ons, ils fin-iss-ent
roug-ir : je roug-i-s, il roug-i-t, nous roug-iss-ons, ils roug-iss-ent
c. 3e groupe : il y a beaucoup d’irrégularités, la base peut être différente de celle de l’infinitif et le verbe peut avoir plusieurs bases à l’intérieur d’un même temps. Dans certains cas (limités), même les terminaisons sont irrégulières (être, faire, dire etc.). La plus grande partie des verbes obéit toutefois à un schéma régulier. Dans cette conjugaison, très souvent, seul le singulier de l’indicatif présent (SPI) et de l’impératif forme une exception : le plus souvent, il s’agit de formes « courtes » par rapport à la base normale (je dor-s, je connai-s, je condui-s). Dans les autres cas, on utilise toujours les formes normales longues (tableau).
La base s’obtient à partir de la personne 6 du présent de l’indicatif :
ils fabriquent → que je fabrique
ils choisissent → que je choisisse
ils servent → que je serve
ils conduisent → que je conduise
Les verbes du premier groupe avec alternance de la voyelle de la base présentent la même alternance au subjonctif :
je jette → que je jette
nous jetons → que nous jetions
j’appelle → que j’appelle
nous appelons → que nous appelions.
Certains verbes du 3e groupe ont deux bases :
que je boive/ que nous buvions
que j’aperçoive/ que nous apercevions.
Remarque : dans la conjugaison de pratiquement tous les verbes, réguliers et irréguliers, les personnes 4 et 5 du subjonctif présent sont identiques aux personnes 4 et 5 de l’imparfait de l’indicatif. Les seules exceptions sont être, avoir, faire, pouvoir, savoir.
Il est identique à l’indicatif présent, sauf pour les verbes du 1er groupe, où la personne 2 n’a pas d’s (de même le verbe aller) ; être et avoir ont un impératif irrégulier.
chanter : tu chantes → chante !
aller : tu vas → va ! (voir Terminaisons à surveiller)
obéir : tu obéis → obéis
comprendre : tu comprends → comprends !
avoir : tu as du courage → aie du courage !
être : tu es gentil → sois gentil !
À l’impératif forme affirmative, devant les pronoms en et y en position postposée, on ajoute un s de liaison : Vas-y !, Manges-en !.
L’imparfait est régulier pour pratiquement tous les verbes. La base est celle de la personne 4 du présent de l’indicatif, sauf pour être. C’est aussi la base du participe présent :
nous chant-ons → je chantais, chant-ant
nous mangeons → je mangeais, mangeant
nous finissons → tu finissais, finissant
nous pouvons → je pouvais, pouvant
nous faisons → il faisait, faisant etc.
Les seules exceptions sont les formes correspondantes des verbes être, avoir et savoir :
nous sommes → j’étais, étant
avoir : nous avons → j’avais, ayant
savoir : nous savons → je savais, sachant.
Dans les trois groupes, la base du futur et du conditionnel est celle de l’infinitif, auquel on ajoute les terminaisons ; dans le cas des verbes en -re, on enlève l’e :
chanter → je chanterai, je chanterais
finir → je finirai, je finirais
servir → je servirai, je servirais
craindre → je craindrai, je craindrais
prendre → prendrai.
Certains verbes du 3e groupe ont une base irrégulière. À noter aussi qu’à cause de la chute d’e muet, dans les verbes en -rer, on obtient au futur et au conditionnel un véritable r géminé :
préparer → il préparera /pʁepaʁːa/
, respirer → il respirera /ʁᴇspiʁːa/
démarrer → il démarrera /demaʁːa/
, entourer → il entourera /ɑ̃tuʁːa/
.
De même, il y a trois verbes (courir, mourir, et les composés de quérir) du 3e groupe dans lesquels le graphème rr se lit comme r géminé au futur et au conditionnel (voir Guide de prononciation) :
mourir → nous mourrons /numuʁːõ/
, courir → tu courras /tykuʁːa/
acquérir → ils acquerront /ilzakɛʁːõ/
, requérir → je requerrai /ʒɶʁɶkɛʁːe/
.
Mais dans les autres formes verbales, le graphème rr transcrit un /ʁ/
simple :
ils verront (voir), ils pourront (pouvoir), enverrons (envoyer, 1er groupe) etc.
Les exceptions par groupe de verbe sont les suivantes :
Dans le 2e groupe et dans un grand nombre de verbes irréguliers du 3e groupe, le passé simple repose sur une base différente de celle du présent tiré de l’infinitif. Cependant, dans le cas de la majorité des verbes (1er groupe et verbes réguliers du 3e groupe), la base du passé simple est la même que celle du présent de l’indicatif. Le passé simple se caractérise par une voyelle thématique (sur laquelle on rajoute les terminaisons), qui varie selon les groupes :
infinitif | présent | voyelle | passé simple |
chant-er | nous chant-ons | a / è | tu chant-a-s, ils chant-è-rent |
fin-ir | nous finiss-ons | i | tu fin-i-s |
batt-re | nous batt-ons | i | tu batt-i-s |
cour-ir | nous cour-ons | u | tu cour-u-s |
ven-ir | nous ven-ons | in | tu v-in-s |
Le passé simple et le participe passé sont en général formés sur la même base consonantique. La voyelle thématique peut être la même que celle du passé simple ou varier :
groupe | passé simple | participe passé |
1 | -a- | -é |
2 | -i- | -i |
3 | -i-, -u-, -in- | -i, -u |
Dans le 3e groupe, il y a également des participes passés terminés par une consonne (s ou t).
Les formes du passé simple et du participe passé sont les suivantes (groupe par groupe) :
1er groupe. La base du passé simple/participe passé est la même que celle de l’infinitif ; la voyelle thématique est a/è et é :
march-er → je marchai, marché
jou-er → il joua, joué
étudi-er → nous étudiâmes, étudié
appel-er → ils appelèrent, appelé.
Le participe passé des verbes en -éer est donc terminé par le groupe -éé :
créer → créé
agréer → agréé etc.
2e groupe. La base du passé simple/participe passé est la même que celle de l’infinitif (et non pas celle du présent, en -iss-). La voyelle thématique est i au passé simple comme au participe passé :
roug-ir → je rougis / rougi
gross-ir → vous grossîtes / grossi
atterrir → elles atterrirent / atterri etc.
3e groupe. La base du passé simple est variable et les terminaisons vocaliques aussi, la terminaison du participe passé peut être vocalique (-i, -u) ou consonantique (-s, -t).
Dans le 3e groupe, la grande majorité des verbes a une base du passé simple en -i. Seuls les verbes réguliers en -aitre et un certain nombre de verbes irréguliers en -oir et voyelle + re ont une base en -u : lire, plaire, savoir, pouvoir, moudre etc. Les verbes venir et tenir on une base nasale (tin-, vin−).
L’imparfait du subjonctif se forme régulièrement sur la base du passé simple, à laquelle on ajoute des terminaisons en ‑ss-, sauf à la personne 3 (voir tableau) :
infinitif | passé simple | imparfait du subjonctif | ||
préparer | il prépara | que je préparasse | qu’il préparât | que nous préparassions |
manger | il mangea | que je mangeasse | qu’il mangeât | que nous mangeassions |
rougir | il rougit | que je rougisse | qu’il rougît | que nous rougissions |
prendre | il prit | que je prisse | qu’il prît | que nous prissions |
croire | il crut | que je crusse | qu’il crût | que nous crussions |
tenir | il tint | que je tinsse | qu’il tînt | que nous tinssions |
Ne pas confondre les formes avec accent circonflexe de la personne 3 avec celles du passé simple. Voir un exemple de texte avec imparfaits du subjonctif.
On appelle « verbes défectifs » (vaillinainen) des verbes qui, pour des raisons sémantiques (par exemple échoir « langeta jonkun tehtäväksi ») ou pour des raisons d’évolution de la langue, ne se conjuguent qu’à quelques temps ou à certaines personnes. Il s’agit des verbes suivants :
choir pudota : pas toutes les formes simples. Le verbe est archaïque et a été remplacé dès le moyen âge par tomber ; certaines formes se rencontrent encore dans des textes littéraires classiques.
échoir langeta, tulla osaksi : seulement personne 3 Plus de verbes…
frire paistaa öljyssä : uniquement singulier de l’indicatif, futur, et formes composées
pas d’autres formes simples
gésir maata : seulement indicatif présent et imparfait, et participe présent (je gis, je gisais, gisant)
ouïr kuulla : archaïque; seules quelques formes isolées se rencontrent (bien qu’il existe un modèle de conjugaison complet !). Dans la littérature on trouve oyez ! « écoutez », et dans le langage juridique on utilise l’infinitif ouïr
bruire humista : conjugaison en partie défective, certaines formes remplacées par bruisser ;
saillir törröttää : seulement personne 3;
seoir olla sopiva, sopia : seulement personne 3;
paitre olla laitumella : comme les autres verbes en -aitre, mais seules les formes de personne 3 du présent et de l’imparfait sont usitées; pas de formes composées (à cause du participe : pu).
Les verbes dits « impersonnels » ne se conjuguent qu’à la personne 3. Ils sont appelés ainsi parce que l’action que décrit le verbe n’est pas produite par une « personne », autrement dit ce qu’on appelle un actant (en finnois agentti). Le verbe se conjugue cependant à une personne (persoona), la personne 3, qui est indiquée par le pronom il.
Ce pronom il est donc un simple indicateur de la personne verbale 3, qui permet en quelque sorte d’indiquer à quelle forme le verbe doit se mettre. Pour cette raison, il est défini dans la présente grammaire comme un indice de personne verbale. Les verbes dits « impersonnels » sont surtout des verbes du vocabulaire météorologique :
pleuvoir – il pleut ■ neiger – il neige ■ bruiner (sataa tihkua) – il bruine ■ venter (tuulla) – il vente
Ces verbes ne s’utilisent qu’au mode impersonnel, sauf pleuvoir, qui peut signifier « venir en abondance » :
Les insultes pleuvaient sur l’orateur. Puhujan päälle sateli solvauksia. ou
Il pleuvait des insultes sur l’orateur (sujet postposé).
Dans ce cas, le sujet du verbe est des insultes, et pleuvoir ne peut plus être considéré comme un verbe impersonnel au sens propre, mais comme un synonyme de tomber. D’autres verbes ayant également un sens non impersonnel peuvent s’employer dans un usage météorologique à la forme impersonnelle :
il grêle (sataa rakeita), il gèle (pakastaa) etc. vs.
La surface de la planète est grêlée de cratères.
La Banque centrale a gelé les avoirs du président en fuite.
Les temps composés sont formés avec un verbe appelé « auxiliaire », (voir §7) qui peut être le verbe avoir ou le verbe être, et d’un ou de plusieurs participes passés. Le finnois connait également des formes composées, ainsi le parfait finnois correspond pour la forme au passé composé français (hän on lähtenyt – il est parti), de même que le plus-que-parfait de l’indicatif et le conditionnel passé se forment de la même manière dans les deux langues (olit tullut/ olisin lähtenyt – tu étais venu/je serais parti). Le principe général est donc facile à comprendre pour les finnophones. Il y a cependant certaines différences qui provoquent des difficultés :
– le finnois utilise uniquement l’auxiliaire être (olla), alors que le français utilise deux auxiliaires différents (avoir et être) ; à l’inverse, l’espagnol, par exemple, n’utilise que l’auxiliaire haber.
– le passif français est toujours composé de l’auxiliaire être et du participe passé. Aux temps du passé, on trouve donc couramment des formes composées de l’auxiliaire être (a été accepté, avaient été reçues), ce qui est impossible en finnois et souvent déroutant pour les apprenants. Dans les formes surcomposées (voir ci-dessous), on peut ainsi avoir jusqu’à trois participes passés après l’auxiliaire (passé surcomposé du passif) :
quand il a eu été admis.
Les temps surcomposés sont formés d’un temps composé de l’auxiliaire et du participe passé. Les formes surcomposées comportent donc toujours trois éléments, au passif même quatre :
dès qu’il a eu compris ■ quand il a eu été reconnu innocent
Les verbes dont les temps composés se conjuguent avec être, c’est-à-dire les verbes intransitifs comme venir, et les verbes à pronom réfléchi comme se laver, se disputer, n’ont pas de forme surcomposée. En revanche, il existe une forme surcomposée du passif, car les verbes qui peuvent se mettre au passif sont toujours des verbes dont les temps actifs se conjuguent avec l’auxiliaire avoir.
Il a imité – il a eu imité – il est imité – il a eu été imité
Il existe en principe une forme surcomposée de presque tous les temps composés, mais dans la pratique, on rencontre surtout le passé surcomposé de l’indicatif, d’usage relativement courant. Il n’est pas si rare de rencontrer des plus-que-parfaits ou des conditionnels passés surcomposés, plus épisodiquement des subjonctifs passés surcomposés. Le subjonctif passé surcomposé semble relativement fréquent après la conjonction après que :
« Aussitôt qu’elle a eu connu nos projets, sa Sainteté a voulu l’encourager »… et c’est du Bossuet, alors oui, cela se dit ! [sur un site Internet, à propos de l’emploi du passé surcomposé] ■ Je m’explique, j’ai constaté que dans notre promotion, on avait eu compris ce concept assez différemment selon notre formateur. ■ Il demanda qu’on fît une confédération de neutralité, avec laquelle, quand elle aurait eu pris toute sa consistance, les trois cours alliées auraient fait un traité. ■ Du côté de l’église allemande, c’était tout d’abord Jean Gropper qui aurait eu pris le gant. ■ Pour l’histoire du fait que Sarko aurait eu connu les questions (comme le dit Bayrou), j’ai un peu de mal à le croire. ■ J’ai dû faire une mauvaise manip quelque part (peut-être ai-je interrompu le processus avant qu’il ait eu fini le travail ?) car le PC ne veut plus lire le DVD. ■ « Je pense que cela s’est très bien passé » a déclaré l’astronaute Rick Linnehan, qui dirigeait la sortie spatiale depuis l’intérieur de la navette Endeavour en radioguidant les astronautes Mike Foreman et Robert Behnken, après qu’ils aient eu fini les tests.
L’apprenant FLE sera vraisemblablement rarement amené à utiliser un temps surcomposé, car dans le code écrit courant modern, ces formes sont très peu usitées, et dans le français parlé la nuance qu’elles expriment peut se rendre par d’autres moyens. Il est bon néanmoins de savoir les reconnaitre.
temps | temps de l’auxiliaire | exemple | ||
---|---|---|---|---|
passé composé | présent de l’indicatif | + participe passé | j’ai chanté | je suis parti |
passé antérieur | passé simple | j’eus chanté | je fus parti | |
passé surcomposé | passé composé | j’ai eu chanté | - | |
plus-que-parfait | imparfait de l’indicatif | j’avais chanté | j’étais parti | |
futur antérieur | futur simple | j’aurai chanté | je serai parti | |
conditionnel passé 1e forme | conditionnel présent | j’aurais mangé | je serais parti | |
conditionnel passé 2e forme | imparfait du subjonctif | j’eusse mangé | je fusse parti | |
subjonctif passé | subjonctif présent | j’aie mangé | je sois parti | |
subjonctif plus-que-parfait | imparfait du subjonctif | j’eusse mangé | je fusse parti | |
infinitif passé | infinitif présent | avoir mangé | être parti | |
participe passé forme composée | participe présent | ayant mangé | étant parti |
Ne pas confondre les verbes actifs intransitifs formés avec l’auxiliaire être et les verbes passifs :
Il est rentré. Hän palasi kotiin. = actif / Il est imité. Häntä matkitaan.= passif
Pour former les temps composés et surcomposés, on utilise en français, comme en finnois et dans d’autres langues, un verbe auxiliaire associé au participe passé. En français, comme en italien, mais contrairement au finnois ou à l’espagnol, on utilise deux auxiliaires différents, avoir et être. Le verbe avoir sert à former les temps composés de la majorité des verbes actifs (et aussi ceux du verbe être), le verbe être sert à former les temps composés de certains verbes intransitifs, des verbes à pronom réfléchi et du passif. En plus de leur fonction d’auxiliaire, avoir et être (qui sont classés dans les verbes du 3e groupe) peuvent aussi être des verbes indépendants :
Il a beaucoup d’amis. ■ J’ai faim. ■ Nous sommes le 3 avril. ■ Ces patins sont à Antoine.
Il existe également d’autres verbes qui servent d’auxiliaires, et qu’on appelle semi-auxiliaires : avec aller on peut former le futur périphrastique (traditionnellement « futur proche »), avec venir, le passé récent :
Je vais partir. ■ Elle vient de rentrer.
De même, le verbe faire peut être considéré comme un semi-auxiliaire dans des constructions du type faire faire quelque chose à quelqu’un.
La majorité des verbes actifs transitifs ou intransitifs se conjuguent avec avoir :
il a joué, nous avons compris, ils ont réussi, elle a changé, tu as tourné
Même le verbe être se conjugue avec l’auxiliaire avoir :
passé composé : j’ai été. ■ plus-que-parfait : il avait été. ■ futur antérieur : vous aurez été. ■ passé surcomposé : il a eu été [cette forme est utilisée par exemple dans la formation du passif]
Certains verbes peuvent avoir un sens transitif ou intransitif, selon l’auxiliaire utilisé :
sverbe | intransitif | exemple | transitif | exemple |
rentrer | mennä sisään | Il est rentré. | viedä sisälle | Il a rentré la table. |
sortir | mennä ulos | Elles sont sorties. | viedä ulos | Elles ont sorti la poubelle. |
monter | mennä ylös | Elle est montée. | viedä ylös | Elle a monté le livre. |
descendre | mennä alas | Il est descendu. | viedä alas | Il a descendu le piano. |
D’autres verbes de mouvement ou composés des verbes de mouvement utilisent un auxiliaire différent selon le sens du verbe :
– prévenir se conjugue avec avoir; convenir se conjugue avec souvent avec avoir, bien que dans le code écrit (par exemple traités officiels, contrats) il se conjugue avec l’auxiliaire être :
Les parties sont convenues de se rencontrer le 12 décembre.Osapuolet sopivat siitä, että he tapaavat joulukuun 12. päivä.
– retourner « palata » se conjugue avec être, mais retourner « kääntää » se conjugue avec avoir :
Je suis retourné dans la cuisine et j’ai retourné le steak. Palasin keittiöön ja käänsin pihvin.
– repartir lähteä takaisin utilise normalement l’auxiliaire être, mais son homonyme repartir vastata, tokaista (« répliquer ») se conjugue avec avoir. Ce verbe s’utilise surtout dans le code écrit et est de toute façon très rare aux formes composées.
– monter intransitif se conjugue avec être quand le sujet est un animé, et avec avoir quand le sujet est un inanimé dans le sens d’ « augmenter » kohota, nousta, lisääntyä :
Le chat est monté sur la table. ■ Les prix ont monté. Hinnat ovat kohonneet.
Dans le cas de nombreux verbes, l’usage est un peu flottant ou dépend du sens. On en mentionnera deux, qui posent sans cesse des problèmes aux apprenants de français langue étrangère finnophones, parce qu’ils correspondent à des verbes finnois intransitifs (les finnophones ont tendance pour cette raison à conjuguer le verbe français correspondant avec l’auxiliaire être) :
– disparaitre (hävitä) se conjugue habituellement avec avoir : Le livre a disparu. Avec être, on l’utilise par euphémisme pour dire d’une personne qu’elle est décédée : Notre chère amie est disparue (finnois : on poissa). À comparer avec Notre ami a disparu « Ystävämme on kadonnut. »
– paraitre (ilmestyä) se conjugue également avec avoir : Jean a paru très fatigué. Le livre a paru hier. Cependant, on utilise fréquemment l’auxiliaire être en parlant de publication, notamment pour indiquer que le processus de publication est achevé et que l’ouvrage est disponible :
La nouvelle grammaire est parue [signifie : La nouvelle grammaire est en vente].
À cause de la proximité de sens, on emploie cependant aussi couramment l’auxiliaire être en concurrence avec avoir, même pour exprimer la valeur évènementielle :
La nouvelle grammaire a paru / est parue hier. ■ Son premier roman a paru / est paru en 2019.
Il existe encore de nombreuses autres exceptions ponctuelles. Pour une liste détaillée, voir Le bon usage 2016, §813.
Le 1er groupe comprend tous les verbes en -er. C’est le groupe le plus important (plus de 10 000 verbes). La conjugaison de ces verbes est en principe régulière, mais il y a un assez grand nombre de verbes (comme jeter ou appeler) dont la base varie, et qui posent d’éternels problèmes d’orthographe aux francophones et aux autres apprenants de français.
Les verbes réguliers se conjuguent à tous les temps sur la base de l’infinitif, exemple march-er, base march-, à laquelle on ajoute les terminaisons du 1er groupe. Voir le tableau de conjugaison de marcher. Certaines particularités sont à noter :
a. Dans les verbes dont la base est en -i (skier, prier, crier, étudier, plier, remercier etc.), l’i se maintient dans toute la conjugaison, et, aux personnes 4 et 5 de l’imparfait de l’indicatif et du présent du subjonctif, il y a deux i, celui de la base, et celui de la terminaison :
imparfait | subjonctif présent |
Nous skiions | Il faut que vous skiiez. |
Vous criiez | Faut-il que vous criiez ? |
Nous oubliions l’essentiel. | Il ne faut pas que nous oubliions de réserver. |
Vous étudiiez. | Je souhaite que vous étudiiez. |
On prononce en général ce double i comme un i simple ; dans de rares cas, on fait exprès de le redoubler dans la prononciation pour différencier par exemple un imparfait d’un présent quand il risque d’y avoir ambigüité.
Ne pas oublier la voyelle i de la base dans les autres formes non plus : étudier →< nous étudions (et non pas nous *étudons, erreur souvent constatée chez les débutants). La base est étudi- ; si on y ajoute par exemple la terminaison du participe présent, on obtient étudiant opiskelija.
b. Les formes du passé simple et du participe passé verbes en -éer (agréer, créer, gréer, maugréer, procréer, suppléer etc.) présentent un groupe éè au passé simple et un groupe éé au participe passé. Au féminin il y a trois fois la lettre e :
ils agréèrent, créèrent, gréèrent, maugréèrent, procréèrent, suppléèrent
agréé, créé, gréé, suppléé, féminin : agréée, créée, gréée, suppléée etc.
c. Dans les verbes à base vocalique, on ne prononce pas l’e muet du futur ou du conditionnel : jouera, créeront, crieraient, nouera, tueraient etc. Voir Guide de prononciation.
Dans un certain nombre de verbes, la base varie. Ces conjugaisons sont irrégulières par rapport au type normal de la conjugaison du 1er groupe, mais les alternances particulières qui s’y manifestent sont régulières en elles-mêmes. Il s’agit des verbes suivants :
Dans le 1er groupe, il n’y a qu’un seul verbe présentant une base irrégulière, c’est envoyer, qui a un futur (et un conditionnel) irrégulier sur une base enverr- : j’enverrai, tu enverras, il enverra, nous enverrons, vous enverrez, ils enverront. Aux autres temps, il se conjugue comme tous les verbes en −oyer : j’envoie, vous envoyiez, j’envoyais etc.
À cela s’ajoute le verbe aller, que l’on range habituellement dans les verbes du 3e groupe, mais dont l’essentiel des formes suit le modèle de la conjugaison du 1er groupe. Si on excepte le présent de l’indicatif et du subjonctif, partout ailleurs ce verbe applique le modèle et utilise les terminaisons du 1er groupe, notamment au passé simple et au participe passé. Voir tableau de conjugaison d’aller.
Dans le cas des verbes qui se terminent par -cer ou ger, pour maintenir le même paradigme ou « moule » (muotti) orthographique dans l’ensemble de la conjugaison, il a fallu
commencer → nous commençons, je commençais, il commença etc.
manger → nous mangeons, je mangeais, il mangea.
Autres verbes courants de ce type :
bouger, loger, patauger, changer, mélanger, plonger, charger, nager
protéger, diriger, neiger, ranger, placer, lancer, forcer, forger, obliger
ronger, renoncer, foncer, interroger, partager, annoncer etc.
Dans les verbes en -ger, l’e ajouté après g joue le même rôle que la cédille sous le c. Avant l’introduction de la cédille, on utilisait le même procédé pour le c : la lettre e servait à indiquer que c se lisait [s] devant a o u, douce vs douceâtre. La cédille a rendu inutile cette graphie avec ce (la forme douceâtre, seule survivante de ce type de graphie, a enfin été modernisée en douçâtre par la réforme de 1990). La cédille est à l’origine un petit s qu’on avait placé sous le c pour indiquer qu’il devait se lire comme un s, exactement comme le signe ˚ placé sur le å suédois, qui indique que cet a se lit comme o. Si on n’utilisait pas la cédille, il faudrait écrire « commensons » au lieu de commençons. C’est ainsi que procède l’espagnol : zurzo avec z, mais zurcimos avec c.
Dans ces verbes, y devient i devant e muet ; dans les verbes en -ayer, il existe deux modèles différents, car on peut aussi conserver y. La forme avec y est celle qui est normalement employée dans la langue parlée. Ces transformations concernent l’indicatif présent et l’impératif présent, le futur simple, le conditionnel présent et le subjonctif présent, voir tableau. Exemples de verbes courants de ce type :
employer, tutoyer, ennuyer, essayer, envoyer, vouvoyer, balayer, pagayer
noyer, appuyer, effrayer, rayer et de nombreux autres
essuyer |
nettoyer |
payer | |
---|---|---|---|
indicatif présent (entre parenthèses la forme du subjonctif) | |||
1 sg. essuie
2 sg. essuies 3 sg. essuie | nettoie nettoies nettoie | paie [pᴇ]
paies paie | paye [pᴇj]
payes paye |
1 pl. essuyons (-yions) 2 pl. essuyez (-yiez) | nettoyons (-yions) nettoyez (-yiez) | payons (-yions) payez (-yiez) | |
3 pl. essuient | nettoient | paient | payent |
futur | |||
1 sg. essuierai
2 sg. essuieras 1 sg. essuierons | nettoierai
nettoieras nettoierons | paierai paieras paierons | payerai
payeras payerons |
imparfait | |||
1 essuyais 1 pl. essuyions | nettoyais nettoyions | payais payions | |
passé simple | |||
1 essuyai 1 pl. essuyâmes | nettoyai nettoyâmes | payai payâmes |
Dans les verbes appeler, rappeler et interpeler, quand la consonne finale de la base (l) est suivie d’un e muet (final ou faisant partie d’une terminaison), la voyelle de la base est en è ouvert /ᴇ/
; quand la consonne finale de la base (l-) est suivie d’une autre voyelle (/õ/
, /a/
, /e/
, /i/
, /e/
), la base est en e muet /ɶ/
(le plus souvent non prononcé). Pour marquer la différence entre e transcrivant /ᴇ/
et e transcrivant /ɶ/
, on a imaginé il y a très longtemps de redoubler le l devant e pour transcrire /ᴇ/
. On oppose donc des formes en /ᴇl/
avec -ell- et des formes en /(ɶ)l/
avec -el-. Ce système a été inventé avant l’adoption des accents (´ ` ^), voir la transcription de /ᴇ/. Les accents ont ensuite remplacé ce système de redoublement de la consonne, mais seulement partiellement. C’est pourquoi il y a en français deux systèmes concurrents, l’un avec redoublement de l (appliqué dans appeler), l’autre avec alternance e/è (appliqué par exemple dans geler).
Dans le tableau suivant, on a indiqué les trois temps concernés par cette alternance. L’impératif présent est identique au présent de l’indicatif ; il faut y ajouter le conditionnel, qui suit exactement le même modèle que le futur. Par comparaison, on a indiqué aussi l’imparfait et le passé simple, où il n’y a pas d’alternance :
indicatif présent | futur | subjonctif présent | imparfait | passé simple |
appelle /apᴇl/ | appellerai /apᴇlʁe/ | appelle /apᴇl/ | appelais | appelai |
appelles /apᴇl/ | appelleras /apᴇlʁa/ | appelles /apᴇl/ | appelais | appelas |
appelle /apᴇl/ | appellera /apᴇlʁa/ | appelle /apᴇl/ | appelait | appela |
appelons /aplõ/ | appellerons /apᴇlʁõ/ | appelions /apɶljõ/ | appelions | appelâmes |
appelez /aple/ | appellerez /apᴇlʁe/ | appeliez /apɶlje/ | appeliez | appelâtes |
appellent /apᴇl/ | appelleront /apᴇlʁõ/ | appellent /apᴇl/ | appelaient | appelèrent |
Au subjonctif, e muet se prononce, car e muet se maintient quand il est suivi, dans un même mot, d’un groupe liquide + /j/
ou nasale + /j/
, voir Synérèse et diérèse.
Les recommandations orthographiques de 1990 ont ajouté interpeler dans la catégorie d’appeler. Puisque interpeller, malgré ses deux l et malgré le fait qu’il ne soit pas un composé d’appeler, se conjuguait phoniquement comme appeler, la solution de simplicité adoptée lors de la réforme de l’orthographe de 1990 a été d’aligner la graphie de l’infinitif sur celle d’appeler. On trouve cependant encore des graphies avec deux l.
Il existe, parallèlement à appeler, d’autres verbes en -eler qui ont « échappé » au système du redoublement de la consonne : è ouvert n’est pas marqué par le redoublement de l, mais par un accent grave ; dans ce cas-là, il n’y a pas de l supplémentaire qui surgit de nulle part, et la base conserve toujours la même forme graphique. Depuis les rectifications orthographiques de 1990, ce modèle avec alternance e/è doit être considéré comme le modèle normal. Lors de l’élaboration desdites recommandations, il a cependant été décidé de conserver parallèlement le modèle exceptionnel d’appeler pour ne pas trop bousculer les habitudes des usagers francophones.
indicatif présent | futur | subjonctif présent | imparfait | passé simple |
gèle /ʒᴇl/ | gèlerai /ʒᴇlʁe/ | gèle /ʒᴇl/ | gelais | gelai |
gèles /ʒᴇl/ | gèleras /ʒᴇlʁa/ | gèles /ʒᴇl/ | gelais | gelas |
gèle /ʒᴇl/ | gèlera /ʒᴇlʁa/ | gèle /ʒᴇl/ | gelait | gela |
gelons /ʒɶlõ/ | gèlerons /ʒᴇlʁõ/ | gelions /ʒɶljõ/ | gelions | gelâmes |
gelez /ʒɶle/ | gèlerez /ʒᴇlʁe/ | geliez /ʒɶlje/ | geliez | gelâtes |
gèlent /ʒᴇl/ | gèleront /ʒᴇlʁõ/ | gèlent /ʒᴇl/ | gelaient | gelèrent |
Autres verbes de ce type : tous les verbes en -eler (sauf appeler, rappeler et interpeler) et leurs composés : congeler, peler, ciseler, (re)celer, déceler, (re)modeler, démanteler, écarteler etc.
Le verbe jeter et ses composés (déjeter, interjeter, projeter, rejeter, surjeter) se comportent exactement comme les verbes en -eler, sauf qu’ici c’est le t qui est redoublé devant e muet :
indicatif présent | futur | subjonctif présent | imparfait | passé simple |
jette /ʒᴇt/ | jetterai /ʒᴇtʁe/ | jette /ʒᴇt/ | jetais | jetai |
jettes /ʒᴇt/ | jetteras /ʒᴇtʁa/ | jettes /ʒᴇt/ | jetais | jetas |
jette /ʒᴇt/ | jettera /ʒᴇtʁa/ | jette /ʒᴇt/ | jetait | jeta |
jetons /ʒɶtõ/ | jetterons /ʒᴇtʁõ/ | jetions /ʒɶtjõ/ | jetions | jetâmes |
jetez /ʒɶte/ | jetterez /ʒᴇtʁe/ | jetiez /ʒɶtje/ | jetiez | jetâtes |
jettent /ʒᴇt/ | jetteront /ʒᴇtʁõ/ | jettent /ʒᴇt/ | jetaient | jetèrent |
Comme pour les verbes en -eler (voir ci-dessus), certains verbes en -ter avaient « échappé » au système du redoublement de la consonne, et on s’est retrouvé avec une grande quantité de verbes dans lesquels è ouvert n’est pas marqué par le redoublement de t, mais par un accent grave. On trouve encore certains verbes orthographiés avec tt (épousseter/j’époussette, feuilleter/je feuillette etc.), mais les recommandations orthographiques de 1990 considèrent désormais le modèle sans redoublement et avec alternance e/è comme le modèle normal. Les recommandations ont cependant conservé le modèle de jeter pour ne pas trop bousculer les habitudes des usagers francophones.
indicatif présent | futur | subjonctif présent | imparfait | passé simple |
achète | achèterai | achète | achetais | achetai |
achètes | achèteras | achètes | achetais | achetas |
achète | achètera | achète | achetait | acheta |
achetons | achèterons | achetions | achetions | achetâmes |
achetez | achèterez | achetiez | achetiez | achetâtes |
achètent | achèteraient | achètent | achetaient | achetèrent |
Autres verbes de ce type : tous les verbes en -eter (autres que ceux de la famille de jeter) : acheter, fureter, haleter, crocheter, breveter, épousseter, feuilleter, voleter, tacheter, et de nombreux autres.
Dans les verbes autres que ceux en -eler et -eter et dont la syllabe finale de la base contient un e ou un é, la voyelle e et é précédant la consonne finale devient è quand la consonne finale de la base est suivie d’un e muet. Cette alternance concerne le présent de l’indicatif et du subjonctif, le futur et le conditionnel. Aux autres temps (imparfait, passé simple, participe présent et passé), il n’y a pas de terminaisons en e muet, et la forme de la base du l’infinitif se maintient à toutes les personnes :
semer → je sème, tu sèmeras, je semais, nous semions, semant, semé
mener → je mène, il mènera, nous menâmes, nous menions, menant, mené
posséder → je possède, tu possèderas, nous possédâmes, vous possédiez, possédant, possédé
repérer → je repère, tu repèreras, il repéra, elle repérait, repérant, repéré etc.
Les verbes de ce type sont très nombreux :
achever, amener, crever, enlever, se promener, semer, soulever, soupeser, accéder
céder, coopérer, héler, siéger,
inquiéter, obséder, prospérer, repérer, répéter etc.
Remarque : quand la voyelle de la base est ê, il n’y a aucune modification : mêler → je mêle, nous mêlons etc.
Le modèle présenté dans le tableau suivant applique la nouvelle orthographe. Pour mieux faire ressortir le fonctionnement de l’alternance, l’e muet qui provoque le changement est en couleur.
infinitif présent | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
semer | mener | peser | préférer | posséder | léser | régler |
indicatif présent | ||||||
sème | mène | pèse | préfère | possède | lèse | règle |
sèmes | mènes | pèses | préfères | possèdes | lèses | règles |
sème | mène | pèse | préfère | possède | lèse | règle |
semons | menons | pesons | préférons | possédons | lésons | réglons |
semez | menez | pesez | préférez | possédez | lésez | réglez |
sèment | mènent | pèsent | préfèrent | possèdent | lèsent | règlent |
subjonctif présent | sème | mène | pèse | préfère | possède | lèse | règle |
sèmes | mènes | pèses | préfères | possèdes | lèses | règles |
sème | mène | pèse | préfère | possède | lèse | règle |
semions | menions | pesions | préférions | possédions | lésions | réglions |
semiez | meniez | pesiez | préfériez | possédiez | lésiez | régliez |
sèment | mènent | pèsent | préfèrent | possèdent | lèsent | règlent |
futur | ||||||
sèmerai | mènerai | pèserai | préfèrerai | possèderai | lèserai | règlerai |
sèmeras | mèneras | pèseras | préfèreras | possèderas | lèseras | règleras |
sèmera | mènera | pèsera | préfèrera | possèdera | lèsera | règlera |
sèmerons | mènerons | pèserons | préfèrerons | possèderons | lèserons | règlerons |
sèmerez | mènerez | pèserez | préfèrerez | possèderez | lèserez | règlerez |
sèmeront | mèneront | pèseront | préfèreront | possèderont | lèseront | règleront |
conditionnel | ||||||
sèmerais | mènerais | pèserais | préfèrerais | possèderais | lèserais | règlerais |
sèmerais | mènerais | pèserais | préfèrerais | possèderais | lèserais | règlerais |
sèmerait | mènerait | pèserait | préfèrerait | possèderait | lèserait | règlerait |
sèmerions | mènerions | pèserions | préfèrerions | possèderions | lèserions | règlerions |
sèmeriez | mèneriez | pèseriez | préfèreriez | possèderiez | lèseriez | règleriez |
sèmeraient | mèneraient | pèseraient | préfèreraient | possèderaient | lèseraient | règleraient |
imparfait | ||||||
semais | menais | pesais | préférais | possédais | lésais | réglais |
semais | menais | pesais | préférais | possédais | lésais | réglais |
semait | menait | pesait | préférait | possédait | lésait | réglait |
semions | menions | pesions | préférions | possédions | lésions | réglions |
semiez | meniez | pesiez | préfériez | possédiez | lésiez | régliez |
semaient | menaient | pesaient | préféraient | possédaient | lésaient | réglaient |
passé simple | ||||||
semai | menai | pesai | préférai | possédai | lésai | réglai |
semas | menas | pesas | préféras | possédas | lésas | réglas |
sema | mena | pesa | préféra | posséda | lésa | régla |
semâmes | menâmes | pesâmes | préférâmes | possédâmes | lésâmes | réglâmes |
semâtes | menâtes | pesâtes | préférâtes | possédâtes | lésâtes | réglâtes |
semèrent | menèrent | pesèrent | préférèrent | possédèrent | lésèrent | réglèrent |
participe présent | ||||||
semant | menant | pesant | préférant | possédant | lésant | réglant |
participe passé | ||||||
semé | mené | pesé | préféré | possédé | lésé | réglé |
Dans les orthographes non rectifiées encore fréquentes, les verbes comportant un é en position finale de la base transforment l’é en è devant e muet au présent de l’indicatif et du subjonctif, mais ils maintiennent leur é au futur et au conditionnel : préférer → préférerai, régler → réglerait. Anciennement, quand l’e muet de la base était encore prononcé, on prononçait effectivement un e fermé dans ces formes, par exemple posséderai /posedɶʁe/
. La chute de l’/ɶ/
et l’influence du reste du paradigme avec des formes en /ᴇ/
ont fait qu’on prononce aujourd’hui systématiquement un è ouvert /posᴇdʁe/
. On prononçait donc « è », mais on écrivait é. Cette bizarrerie a entrainé d’innombrables confusions et erreurs chez les usagers et a fait la joie des passionnés de dictée. Les recommandations orthographiques de 1990 ont fait table rase de cette anomalie. Elle continue pourtant d’avoir la préférence des nostalgiques du passé et il ne faut pas s’étonner de la rencontrer encore fréquemment.
Les verbes du 2e groupe ont tous une terminaison d’infinitif en -ir, et sont pratiquement tous réguliers. Il n’y a que très peu d’exceptions. La base de présent normal de ces verbes est -iss-, et la base du passé simple est -i-. On trouve la base -iss- à tous les temps simples, sauf au singulier du présent de l’indicatif et de l’impératif ou SPI, ainsi qu’au passé simple. Ces temps ont une base court en −i :
choisir : je chois-is, nous chois-iss-ons, il chois-iss-ait, il chois-i-t [passé simple]
bâtir : je bât-is, nous bât-iss-ons, il bât-iss-ait, il bât-i-t [passé simple]
Voir le tableau de conjugaison d’agir .
La morphologie des verbes du 2e groupe présente quelques particularités remarquables :
a. Les formes de l’indicatif présent singulier sont identiques à celles du passé simple singulier :
je finis, tu choisis, il rougit
b. Les formes du subjonctif présent sont identiques à celles du subjonctif imparfait, sauf à la personne 3 :
(que) je finisse, (que) tu choisisses, (que) nous obéissions
(que) vous haïssiez, (qu’)ils pâlissent.
mais :
qu’il agisse [présent], qu’il agît [imparfait]
c. Le pluriel de l’indicatif présent a les mêmes formes que le pluriel du subjonctif présent : (que) nous finissions, (que) vous gémissez, (qu’)ils fournissent. Par conséquent :
rougissent = personne 6 du présent de l’indicatif
rougissent = personne 6 du présent du subjonctif
rougissent = personne 6 de l’imparfait du subjonctif
d. Le présent du subjonctif et l’imparfait du subjonctif sont identiques (sauf à la personne 3) : que je finisse, que nous finissions etc. Cependant, si on compare les bases, il ne s’agit pas de la même formation : au présent du subjonctif, la base est -iss- ; à l’imparfait, c’est la base i- du passé simple à laquelle on ajoute le suffixe -ss- d’imparfait du subjonctif et les terminaisons. Si on veut matérialiser la différence, on obtient donc l’opposition suivante :
présent du subjonctif | que je fin-iss-e | que nous fin-iss-ions |
imparfait du subjonctif | que je fin-i-ss-e | que nous fin-i-ss-ions |
Dans le 2e groupe, les exceptions sont peu nombreuses.
a. Le verbe haïr, dans les formes du singulier de l’indicatif présent et de l’impératif présent, n’a pas de tréma sur l’i (ï) et les lettres ai se lisent comme le digramme ai signifiant /e/ᴇ/
, alors que les autres formes présentent la graphie aï, qui se prononce en deux syllabes /ai/
. Remarquer aussi l’h disjonctif, qui empêche l’élision du e de je et la liaison avec les pronoms du pluriel :
indicatif présent
je hais /ʒɶᴇ/
, tu hais /tyᴇ/
, il hait /ilᴇ/
nous haïssons /nuaisõ/
, vous haïssez /vuaise/
, ils haïssent /ilais/
impératif
hais ! /ᴇ/
, haïssons ! /aisõ/
, haïssez ! /aise/
imparfait
je haïssais /aisᴇ/
etc.
subjonctif
que tu haïsses /ais/
etc.
b. Le verbe fleurir a deux bases : fleur- dans le sens concret (olla kukassa) et flor- au sens figuré (kukoistaa, menestyä) ; la base flor- ne se rencontre qu’à l’imparfait de l’indicatif et au participe présent :
Les arbres fleurissaient. Puut kukkivat.
Son entreprise florissait. Hänen yrityksensä kukoisti.
Son entreprise était florissante.
c. Le participe passé du verbe bénir est bénit (avec t) dans les mots pain bénit (ehtoollisleipä) et eau bénite (vihkivesi). Mais pour la conjugaison des temps composés, on utilise la forme normale béni : le prêcheur a béni la foule.
d. Rangé habituellement parmi les verbes irréguliers du 3e groupe, le verbe maudire se conjugue exactement comme un verbe du 2e groupe. Les seules différences ou irrégularités sont l’infinitif terminé par -re au lieu de ir, et le participe passé en -t : maudit. Pour le reste, le verbe se conjugue comme finir.
Il existe environ 200 verbes du 2e groupe. Bien que les néologismes soient en général tous des verbes du 1er groupe, il est possible de former librement des dérivés d’adjectifs avec des verbes du 2e groupe (mais ce n’est pas si fréquent). Le 2e groupe comprend en effet un grand nombre de déadjectifs (verbes formés à partir d’un adjectif) et c’est pourquoi ces verbes sont assez faciles à reconnaitre :
jaune → jaunir, rouge → rougir, gros → grossir etc.
La plus grande partie des verbes du 2e groupe fait partie du vocabulaire de base. La liste suivante présente les principaux verbes (tous réguliers) du 2e groupe.
abolir kumota
aboutir päätyä, loppua
accomplir suorittaa
adoucir pehmentää
affaiblir heikentää
affermir vahvistaa
affranchir vapauttaa
agir toimia
agrandir suurentaa
aguerrir karaista
aigrir katkeroittaa
alourdir tehdä painavaksi
alunir laskeutua kuuhun
amaigrir hoikistaa
amerrir laskeutua merelle
amincir ohentaa
amoindrir heikentää
amollir pehmentää
amortir vaimentaa
anéantir tuhota
anoblir aatelistaa
aplatir litistää
appauvrir köyhdyttää
applaudir taputtaa käsiään
approfondir syventää
arrondir pyöristää
assainir tervehdyttää
asservir orjuuttaa
assombrir pimentää
assourdir vaimentaa
attendrir murentaa
atterrir laskeutua
avertir varoittaa
bannir julistaa pannaan
bâtir rakentaa
bénir siunata
blanchir valkaista
bleuir sinertää
blondir vaaleta
bondir pomppia, hypätä
brandir huitoa
brunir ruskistua
chérir rakastaa, vaalia
choisir valita
convertir muuntaa
définir määritellä
déguerpir lähteä tiehensä
démolir purkaa
désobéir olla tottelematon
divertir hauskuuttaa
durcir koventaa
éblouir häikäistä
éclaircir valaista
élargir leventää
embellir kaunistaa
endurcir karaista
enfouir kaivaa maahan
engloutir nielaista
enlaidir rumentaa
enrichir rikastuttaa
envahir tunkeutua [maahan]
épaissir saeta
établir perustaa
étourdir pökerryttää
faiblir heiketä
farcir täyttää täytteellä
finir lopettaa
fleurir kukkia
fournir toimittaa
fraichir viiletä
franchir ylittää
frémir väristä
garantir taata
garnir koristaa
gémir vaikeroida
grandir kasvaa
grossir lihota
guérir parantua
haïr vihata
investir investoida
jaillir pursua
jaunir kellertyä
jouir nauttia
maigrir laihtua
maudire kirota*
meurtrir haavoittaa
mincir hoikistua
moisir homehtua
mugir ulvota
munir varustaa
murir kypsyä
noircir mustua
nourrir ruokkia
obéir totella
obscurcir pimentää
pâlir kalveta
périr menehtyä
pervertir turmella
pétrir alustaa (taikina)
polir kiillottaa
pourrir mädäntyä
punir rangaista
raccourcir lyhentää
rajeunir nuorentua
ralentir hidastaa
ramollir pehmetä
rancir eltaantua
ravir ryöstää ; ilahduttaa
réagir reagoida
réfléchir miettiä
refroidir jäähtyä
remplir täyttää
répartir jakaa
retentir kajahtaa
rétrécir kutistua
réunir koota
réussir onnistua
rôtir paistaa uunissa
rougir punastua
roussir korventua
s’accroupir kyykistyä
s’assoupir nukahtaa
s’épanouir kukoistaa
s’évanouir pyörtyä
saisir ottaa käsiinsä
salir liata
se réjouir iloita
subir kokea
surgir tulla esiin
trahir pettää
unir yhdistää
verdir vihertyä
vernir lakata
vieillir vanheta
vomir oksentaa
* Infinitif exceptionnel en -re et participe passé en -t (maudit).
Dans le 3e groupe, la plupart des verbes sont réguliers. On a rangé parmi les verbes réguliers des verbes qui sont habituellement considérés comme irréguliers (dans les manuels de conjugaison). Leur « irrégularité » est en général si faible, qu’on peut très bien passer sur quelques détails faciles à se rappeler. Cette manière de présenter les verbes permet de dégager une logique d’ensemble de la conjugaison. Il s’agit des verbes terminés en :
Les verbes irréguliers sont tous les verbes terminés en
Il existe environ une soixantaine de verbes irréguliers (et leurs composés).
Le tableau suivant présente un résumé des verbes réguliers du 3e groupe. Les formes exceptionnelles sont sur fond de couleur. La personne 3 du présent de l’indicatif des verbes en -dre (attendre) n’a pas de t, de même battre n’a qu’un seul t : il attend (on n’ajoute pas de t), il bat (base avec un seul t).
|
-IR | -RE | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
dorm-ir | romp-re | attend-re | batt-re | parait-re | craind-re | condui-re | |
base | dorm- | romp- | attend- | batt- | paraiss- | craign- | conduis- |
SPI | dor- | romp- | attend- | bat- | parai- | crain- | condui- |
p. simple | dormi- | rompi- | attendi- | batti- | paru- | craigni- | conduisi- |
part. passé | dormi | rompu | attendu | battu | paru | craint | conduit |
Dans le 3e groupe, la base des verbes réguliers en -ir est la même que celle de l’infinitif, alors que dans le 2e groupe, il est en -iss-. Dans ces verbes du 3e groupe, on obtient la base en enlevant la terminaison -ir de l’infinitif. Dans les verbes en -ir réguliers du 3e groupe, la base se termine toujours par deux consonnes : part-ir, sent-ir, serv-ir, dorm-ir, ment-ir. La seule particularité « exceptionnelle » de cet ensemble de verbes est justement qu’au singulier de l’indicatif présent et de l’impératif, la deuxième consonne tombe (elle est d’ailleurs bel et bien « tombée » pour des raisons dues à l’évolution de la langue). Les terminaisons se placent sur la consonne restante : je par-s, tu sen-s, dor-s, il ser-t. Toutes les autres formes conservent les deux consonnes :
nous part-ons [pluriel de l’indicatif présent],
que je part-e [subjonctif présent singulier et pluriel],
il part-ait [imparfait singulier et pluriel],
sent-ant [participe présent],
ils ment-irent [passé simple] etc.
Voir le tableau de conjugaison de servir. Comme on le constate en examinant le tableau, si on excepte les formes du singulier du présent de l’indicatif et de l’impératif, il s’agit d’une conjugaison parfaitement régulière. En remplaçant la base serv- par dorm-, sent- etc., on obtient la conjugaison des verbes dormir, sentir etc.
La base vocalique du passé simple est -i-, et le participe passé est aussi en -i :
dormir : je dors, tu dors, il dort, nous dormons, que je dorme, dormi
partir : je pars, tu pars, il part, nous partons, que je parte, parti
sentir : je sens, tu sens, il sent, nous sentons, que je sente, senti
sortir : je sors, tu sors, il sort, nous sortons, que je sorte, sorti
servir : je dors, tu dors, il dort, nous servons, que je serve, servi
mentir : je mens, tu mens, il ment, nous mentons, que je mente, menti
Autres verbes de ce type :
Desservir, consentir, démentir, partir, pressentir, ressentir, se repentir et leurs composés repartir, ressortir etc. se conjuguent sur le même modèle.
Il existe deux verbes repartir, qui ont un sens différent : repartir « partir de nouveau » lähteä uudestaan et repartir « répondre, rétorquer » tokaista, vastata. Tous les deux se conjuguent sur le modèle de partir. Cependant, repartir dans le sens de « partir de nouveau » utilise l’auxiliaire être, alors que son homonyme repartir « répliquer, répondre » se conjugue avec avoir. Dans ce sens de « répliquer », le verbe s’utilise surtout dans la langue écrite et est de toute façon très rare aux formes composées.
Les verbes en -ir du 3e groupe qui ne se conjuguent pas de cette façon sont faciles à retenir, car ils forment des groupes facilement reconnaissables :
Les verbes en -re sont pour la plupart réguliers. On peut distinguer les verbes terminés en :
La base du passé simple est -i-, sauf dans les verbes en -aitre, dont le passé simple est en -u-. Le participe passé vocalique est en -u, le participe passé consonantique dans les verbes en -aindre et en -uire est en -t. Voir le résumé dans le tableau 386.
Les verbes irréguliers en -re sont tous des verbes terminés en voyelle + re (-aire, -ire, -ure, -oire), sauf les verbes en -uire.
base |
| rompre | paraitre | craindre | conduire |
---|---|---|---|---|---|
indicatif présent |
singulier | romp- | parai- | crain- | condui- |
pluriel | romp- | paraiss- | craign- | conduis- | |
passé simple |
| rompi- | paru- | craigni- | conduisi- |
participe passé |
| rompu | paru | craint | conduit |
On obtient la base en enlevant la terminaison re de l’infinitif. Voir le tableau de conjugaison de rompre. On peut noter les points suivants :
– si la base du verbe est en -d, on n’ajoute pas de t à la personne 3 du présent (voir le tableau de conjugaison d’entendre) :
attendre : j’attends, il attend, nous attendons, que j’attende, attendu
entendre : j’entends, il entend, nous entendons, que j’entende, entendu
– au futur, on supprime l’e de l’infinitif pour ajouter les terminaisons : attendre → attendrai ;
– le verbe battre, habituellement rangé parmi les exceptions, est en fait tout à fait régulier ; il suffit de se rappeler que devant une terminaison consonantique, le groupe batt- se réduit à bat (un seul t), sinon (devant voyelle), il se maintient. À la personne 3 de l’indicatif présent, on ne met qu’un seul t (sinon il *batt se lirait /ilbat/
) : je bats, il bat, nous battons, que je batte, battu. Voir le tableau de conjugaison de battre. Le verbe irrégulier mettre se comporte exactement de la même manière que battre aux temps simples ; ce qui le rend irrégulier, c’est la base de passé simple mi- et de participe mis. Voir le mettre. Autres verbes de ce type :
abattre, combattre‚ confondre, correspondre, corrompre, débattre, défendre, dépendre, descendre, détendre, étendre, fendre, fondre, interrompre, mordre, pendre, perdre, pondre, prétendre, rendre, répandre, répondre, suspendre, tendre, tondre, tordre, vendre etc. et leurs composés
– les verbes en consonne + re à conjugaison exceptionnelle sont peu nombreux, mais certains sont des verbes très courants et très irréguliers : vaincre, croitre, mettre, prendre, vivre et leurs composés.
La base principale de ces verbes est en -aiss-. Comme dans le cas des verbes réguliers en -ir, ce n’est qu’aux formes du singulier de l’indicatif présent et de l’impératif qu’il y a des formes « courtes » exceptionnelles (SPI), ailleurs aux formes simples on trouve partout la même base -aiss-, sauf au passé simple et participe passé, formés sur une base différente. Au futur et au conditionnel, comme pour les autres verbes en -re, on enlève l’e pour ajouter les terminaisons. Ces verbes ont deux particularités :
Voir le tableau de conjugaison de paraitre. Autres verbes de ce type : apparaitre, connaitre, disparaitre, reparaitre, reconnaitre, transparaitre, comparaitre, méconnaitre
Les exceptions sont peu nombreuses :
a. Le verbe paitre (olla laitumella) a aussi une conjugaison parfaitement régulière, mais ne s’utilise qu’à quelques temps (infinitif, présent et imparfait de l’indicatif) ; c’est un verbe littéraire d’un emploi très limité. Le participe de paitre est identique à celui de pouvoir : pu. utilisé autrefois notamment dans le vocabulaire de la fauconnerie, il est rarissime dans la langue courante moderne. En revanche, le participe de repaitre, repu, est fréquent et signifie « rassasié » (kylläinen).
b. Le verbe naitre se conjugue tout à fait régulièrement sur le modèle de paraitre (base principale naiss-) aux temps autres que le passé simple, qui est formé sur base irrégulière naqui-, et au participe passé, irrégulier, né :
indicatif présent | futur | passé simple | subjonctif présent | participe présent | |
1. sg | nais | naitrai | naquis | naisse | naissant |
3. sg | nait | naitra | naquis | naisse | participe passé |
4 | naissons | naitrons | naquîmes | naissions | né |
6 | naissent | naitront | naquirent | naissent |
On peut également ranger dans la catégorie des verbes en -aitre le verbe croitre, car, si on remplace l’a par un o, il se conjugue exactement de la même manière que paraitre avec une base principale en -oiss- (au lieu d’aiss-) et une forme courte au SPI. Les formes de ce verbe portent un circonflexe au singulier du présent de l’indicatif, à toutes les formes du passé simple et à la forme du masculin du participe passé, pour qu’on ne les confonde pas avec les formes correspondantes du verbe croire. À l’imparfait du subjonctif, on peut écrire (graphie moderne) crusse, crusses, crût, crussions, crussiez, crussent ou (graphie classique) avec un accent circonflexe à toutes les formes crûsse, crûsses, crût, crûssions, crûssiez, crûssent. Le tableau suivant présente la conjugaison en orthographe moderne :
indicatif présent | futur | passé simple | subjonctif présent | participe présent | |
1 sg. | croîs | croitrai | crûs | croisse | croissant |
2 pl. | croîs | croitras | crûs | croisses | |
3 sg. | croît | croitra | crût | croisse | participe passé |
1 pl. | croissons | croitrons | crûmes | croissions | crû |
2 pl. | croissez | croitrez | crûtes | croissiez | |
3. pl | croissent | croitront | crûrent | croissent |
Se conjuguent sur le même modèle : accroitre, décroitre.
La base de ces verbes avec nasale, qui sont faciles à reconnaitre, est en -aign-, -eign-, -oign-. Comme dans le cas des verbes réguliers en -ir, en -aitre ou en -uire, seul le singulier du présent de l’indicatif et de l’impératif a des formes « courtes » irrégulières, en -ain-/-ein-/-oin- (SPI). Au futur et au conditionnel, on supprime l’e pour ajouter les terminaisons. Le passé simple, en -i, comme pour les autres verbes réguliers en -re, se forme aussi sur cette base principale (-gn-). Mais le participe passé est particulier, car il se forme par l’ajout d’un t à la forme courte de la base.
plaindre : je plains, nous plaignons, que je plaigne, plaignant, je plaignais, je plaignis, plaint
ceindre : je ceins, nous ceignons, que je ceigne, ceignant, je ceignais, je ceignis, ceint
joindre : je joins, nous joignons, que je joigne, joignant, je joignais, je joignis, joint
Voir le tableau de conjugaison de craindre. Il n’y a aucune exception. Autres verbes de ce type : contraindre, se plaindre, ceindre, rejoindre, teindre, peindre (→ je peins, nous peignons), joindre, enjoindre, atteindre, éteindre, astreindre, dépeindre, déteindre, enfreindre, étreindre, feindre, geindre, restreindre, adjoindre, disjoindre, oindre, poindre, rejoindre etc.
Remarque : Les formes du pluriel de l’indicatif présent et de l’impératif, et toutes les formes du subjonctif présent du verbe peindre sont identiques aux formes correspondantes du verbe du 1er groupe peigner (kammata). De même, les formes correspondantes de ceindre sont phoniquement identiques à celles du verbe saigner : ceigne / saigne /sᴇnj/
, ceignons / saignons /sᴇnjõ/
etc.
Il n’y a aucune exception à ce modèle de conjugaison.
La base de ces verbes est -uis-. Là aussi, seul le singulier du présent de l’indicatif (et de l’impératif) présente des formes « courtes » irrégulières en -ui-. Le passé simple a la même base principale en uis-. Au futur et au conditionnel, on supprime l’e pour ajouter les terminaisons. Seul le participe passé est particulier, on le forme en ajoutant un t à la base courte : conduit, produit, comme dans le cas des verbes en -aindre, -oindre etc. Verbes du même type :
construire, cuire, déduire, détruire, enduire, instruire, introduire, luire, nuire, produire, réduire, séduire, traduire etc.
et tous les composés de ces verbes. Tous les verbes en -uire se conjuguent de la même manière, il n’y a pas de verbe irréguliers.
Les exceptions sont minimes : le participe passé des verbes luire et nuire n’a pas de t : nui, lui. Voir le tableau de conjugaison de traduire.
La plupart des verbes du 3e groupe irréguliers se caractérisent par diverses alternances.
a. Alternance vocalique, par exemple oi/e ou iè/é ; cette alternance s’explique par l’évolution phonétique : dans les formes brèves, l’accent tonique tombait sur la voyelle de la base qui était souvent modifiée à cause de cela, par exemple un /e/
bref accentué est devenu /je/jᴇ/
, alors que dans les formes longues en -ons et -ez, l’accent tombait sur -ons et -ez, et la voyelle radicale inaccentuée ne s’est pas modifiée ou pas de la même manière, /e/
bref inaccentué est resté /e/
:
acquière /akjᴇ́ʁ/
vs acquérez /akeʁe/
Il peut être utile de se rappeler ce phénomène pour faciliter la mémorisation de certaines formes.
b. Alternance de plusieurs bases consonantiques à l’intérieur d’un paradigme de conjugaison, par exemple lire : li-/lis-. Cette alternance est souvent associée à une alternance vocalique, par exemple boire, avec opposition boi-/boiv-/buv-.
Il existe également des verbes qui ne sont irréguliers qu’aux temps formés sur la base du passé simple (mettre, naitre) et qui ne demandent pas un grand effort de mémorisation.
Enfin, certains verbes sont caractérisés par la présence d’une seule base : conclure, rire.
Les terminaisons des verbes irréguliers du 3e groupe sont les terminaisons normales des verbes réguliers de ce groupe, par exemple au présent de l’indicatif s, s, -t, -ons, -ez, ent. Cependant, un certain nombre de verbes à base consonantique se conjuguent au singulier du présent de l’indicatif avec les terminaisons vocaliques du 1er groupe : -e, -es, -e. Comme la base est consonantique, ces formes sont tout à fait normales, puisqu’il serait impossible de former par exemple cueillir → *cueills. Un certain nombre de ces verbes ont subi une réduction de leur base, comparer cueillir → cueille mais bouillir → bous.
On peut classer les verbes du 3e groupe de nombreuses manières. La plus simple serait sans doute l’ordre alphabétique. Mais on peut distinguer facilement certains groupes de verbes au comportement plus ou moins identique. On a choisi ici de les présenter par ordre d’irrégularité croissant, afin de faire ressortir les analogies entre différentes catégories de verbes et de faciliter une mémorisation « intelligente » des formes. En effet, on peut facilement classer les verbes irréguliers du 3e groupe selon les formes possibles de la base. Un verbe régulier a normalement deux bases conjuguées : la base du présent et la base du passé simple. À cela on peut ajouter la base du futur, qui est normalement la même forme que l’infinitif. Les verbes du 3e groupe irréguliers ont ceci d’irrégulier qu’ils ont souvent plus de deux bases, ou seulement un seule. Les verbes terminés par deux consonnes + ir (servir, mentir), par -aitre, −a/e/oindre et −uire ont une forme courte au singulier du présent de l’indicatif (SPI), qui est simplement une altération de la base devant une terminaison consonantique. On considèrera donc que les verbes analogues du 3e groupe (par exemple bouillir) dont la seule forme exceptionnelle est cette forme courte au SPI ont fondamentalement une seule base.
Au total, de ce vaste ensemble de verbes qui semblent tous différents les uns des autres, on peut dégager cinq grandes catégories :
À l’intérieur de chaque catégorie, il y a des exceptions ponctuelles, mais le fonctionnement est identique dans les grandes lignes.
Les listes de verbes dans les pages suivantes présentent les formes simples (temps simples et participes) des verbes irréguliers en fonction de la variation de base. Ces listes ont essentiellement pour objet de faire ressortir les irrégularités (pour faire mieux voir, inversement, les régularités). Les bases irrégulières et remarquables ont été indiquées en couleur. Pour des tableaux de conjugaison complets, se reporter aux nombreux manuels existants (Larousse, Bled, Bescherelle, Presses Pocket etc.). La liste ne mentionne pas :
Après chaque liste de formes verbales figurent les noms dérivés de ces verbes (des déverbatifs). Ils ont en effet l’intérêt de montrer qu’en général la base qu’on trouve dans le verbe se retrouve dans la forme nominale, mais parfois sous une autre forme ou avec un suffixe variable. En outre, ils permettent d’élargir facilement le vocabulaire en mettant en lumière l’origine du nom et son rapport sémantique avec le verbe de départ, rapport parfois caché par des différences de forme, ou bien auquel on ne pense tout simplement pas.
absoudre antaa synninpäästö → résoudre
abstenir (s’) pidättyä → tenir
acquérir ommella
accueillir ottaa vastaan → cueillir
admettre hyväksyä → mettre
aller mennä
apercevoir ommella
appartenir kuulua jhk → tenir
apprendre oppia → prendre
assaillir hyökätä → tressaillir
assoir (s’) 1 istua
assoir (s’) 2 istua
boire juoda
bouillir kiehua
circonscrire rajata → écrire
clore ommella
commettre tehdä → mettre
comprendre ymmärtää → prendre
conclure päättää
confire säilöä rasvassa tai sokerissa → suffire
contenir sisältää → tenir
contrefoutre (se ~ de) viis välittää → foutre
contrevenir rikkoa → venir
convaincre vakuuttaa → vaincre
convenir sopia → venir
coudre ommella
courir juosta
couvrir peittää → ouvrir
croire uskoa, luulla
croitre kasvaa → voir verbes en -aitre
cueillir poimia
déchoir langeta
découvrir keksiä → ouvrir
décrire kuvata → écrire
défaillir pyörtyä
démettre erottaa → mettre
déplaire epämiellyttää → plaire
détenir pitää halussa → tenir
devenir tulla → venir
dévêtir riisua → vêtir
devoir pitää
dire sanoa
dissoudre liuottaa → résoudre
distraire huvittaa → extraire
échoir langeta tehtäväksi
éclore puhkea kukkaan → clore
écrire kirjoittaa
élire äänestää → lire
émettre lähettää → mettre
émouvoir liikuttaa
enfuir (s’) paeta → fuir
ensuivre (s’) johtua, seurata → suivre
entreprendre aloittaa, yrittää → prendre
entretenir ylläpitää → tenir
entrevoir aavistella → voir
éprendre (s’) rakastua → prendre
extraire louhia
faillir langeta, olla vähällä
faire tehdä
falloir täytyä
foutre tehdä
frire paistaa öljyssä
fuir paeta
gésir maata
inscrire kirjata → écrire
intervenir puuttua (jhk) → venir
lire lukea
maintenir ylläpitää → tenir
maudire kirota → verbes du 2e groupe
méprendre (se) erehtyä → prendre
mettre panna, asettaa
moudre jauhaa
mourir kuolla
mouvoir (se) liikkua → émouvoir
naitre syntyä → voir verbes en - aitre
obtenir saada → tenir
offrir lahjoittaa → ouvrir
omettre unohtaa → mettre
ouvrir avata
parvenir päästä → venir
permettre sallia → mettre
plaire (à) miellyttää
pleuvoir sataa
poursuivre ajaa takaa → suivre
pourvoir huolehtia → voir
pouvoir voida
prendre ottaa
prescrire määrätä → écrire
prévenir varoittaa → venir
prévoir ennustaa, ennakoida → voir
promettre luvata → mettre
promouvoir edistää → émouvoir
proscrire kieltää → écrire
provenir johtua → venir
recueillir kerätä → cueillir
résoudre ratkaista
retenir pidättää → tenir
revêtir pukea ylleen → vêtir
rire nauraa
saillir pistää esiin
savoir tietää
seoir olla sopiva
souffrir kärsiä → ouvrir
soumettre alistaa → mettre
sourire hymyillä → rire
souscrire hyväksyä → écrire
soustraire vähentää → extraire
soutenir tukea → tenir
souvenir (se) muistaa → venir
suffire riittää
suivre seurata
surprendre yllättää → prendre
sursoir siirtää myöhempään
survenir tapahtua → venir
survivre jäädä eloon → vivre
taire (se) vaieta → plaire
tenir pitää
traire lypsää → extraire
transcrire transkriboida → écrire
transmettre siirtää → mettre
tressaillir säpsähtää
vaincre voittaa
valoi olla arvoinen
venir tulla
vêtir pukea
vivre elää
voir nähdä
vouloir tahtoa
La conjugaison de ces verbes est très simple à retenir : on ajoute simplement les terminaisons à la base, qui ne change pas. Au singulier du présent de l’indicatif, les terminaisons sont consonantiques quand la base est vocalique, et vocaliques quand la base est consonantique. Noter que dans le cas de ces verbes, le passé simple est en -i-, sauf dans le cas de courir, avec -u-. Voir conventions de présentation.
Les verbes en -illir- n’ont qu’une seule base, en -ill-. Seules certaines formes de futur présentent une légère irrégularité.
cueillir poimia : base unique cueill- ; exception au futur avec voyelle e.
indicatif présent : cueille, cueillons, cueillent
futur simple : cueillerai, cueillerons
passé simple : cueillis, cueillit, cueillîmes
subjonctif présent : cueille, cueillions
participe présent : cueillant ; participe passé : cueilli
même modèle : accueillir, recueillir
noms dérivés : cueillette, accueil, recueil
Formes à retenir :
indicatif présent : je cueille, tu cueilles, il/elle/on cueille, nous cueillons, vous cueillez, ils/elles cueillent
subjonctif présent je cueillais, tu cueillais, il/elle cueillait, on cueillait, ils/elles cueillaient
+ temps composés courants : j’ai / j’avais etc. cueilli
je acueille, tu acueilles, il/elle/on acueille, nous acueillons, vous acueillez, ils/elles acueillent
je acueillais, tu acueillais, il/elle acueillait, on acueillait, ils/elles acueillaient
+ temps composés courants : j’ai / j’avais etc. accueilli
faillir epäonnistua,olla vähällä tehdä : base unique faill-. Verbe défectif particulier, qui possède toutes ses formes (et même deux modèles de conjugaison), mais seuls le passé simple,
le passé composé et le participe passé sont usités.
passé simple : faillis, faillîmes
participe passé : failli
nom dérivé : faillite
Formes à retenir :
j’ai / tu as / il/elle/on a / vous avez / ils/elles ont failli + infinitif
saillir pistää esiin : base unique saill-. Verbe défectif utilisé seulement à la personne 3. Pas d’impératif. Similaire à cueillir. Futur irrégulier en -e-.
indicatif présent : saille
futur simple : saillera
passé simple : saillit
subjonctif présent : saille
participe présent : saillant
participe passé : sailli
noms dérivés : saillie, saillance
tressaillir säpsähtää : base unique tressaill-. Identique à saillir, mais deux formes de futur possibles : base du futur en -ir- ou en -er-.
indicatif présent : tressaille, tressaillons, tressaillent
futur simple : tressaillirai, tressaillirons ou (plus rare, avec e) tressaillerai, tressaillerons
passé simple : tressaillis, tressaillîmes
subjonctif présent : tressaille, tressaillions
participe présent : tressaillant
participe passé : tressailli
même modèle : assaillir, défaillir
noms dérivés : tressaillement, tressautement, assaut, défaillance
conclure päättää : base unique conclu-
indicatif présent : conclus, concluons, concluent
futur simple : conclurai, conclurons
passé simple : conclus, conclut, conclûmes
subjonctif présent : conclue, concluions
participe présent : concluant
participe passé : conclu
même modèle : exclure (part. passé exclu), inclure (part. passé avec s, inclus), occlure (part. passé occlus), reclure (participe passé reclus)
noms dérivés : conclusion, exclusion, inclusion, occlusion, réclusion
courir juosta : base unique cour-. Exceptionnel au futur : redoublement de r.
indicatif présent : cours, courons, courent
futur simple : courrai, courrons
passé simple : courus, courut, courûmes
subjonctif présent : coure, courions
participe présent : courant
participe passé : couru.
même modèle : concourir, parcourir, recourir, secourir.
noms dérivés : course, concours, parcours, recours, secours
frire paistaa öljyssä : base unique fri-. Défectif. Seulement indicatif présent singulier (pas de pluriel) et temps composés (j’ai frit), pas d’imparfait, pas de passé simple ; à l’impératif seulement personne 2, pas de subjonctif présent ni imparfait.
indicatif présent : fris, frit (pas de pluriel)
futur simple : frira, frirons
participe passé : frit
noms dérivés : friture, frites
ouvrir avata : base unique ouvr-, participe passé exceptionnel en -vert.
indicatif présent : ouvre, ouvrons, ouvrent
futur simple : ouvrirai, ouvrirons
passé simple : ouvris, ouvrit, ouvrîmes
subjonctif présent : ouvre, ouvrions
participe présent : ouvrant
participe passé : ouvert
même modèle : tous les verbes en -vrir ou -frir :
couvrir, découvrir, offrir, souffrir
participe passé : ouvert, (dé)couvert, offert, souffert.
noms dérivés : ouverture, couverture, découverte, offrande, souffrance.
rire nauraa : base unique ri-
Formes du SPI et singulier du passé simple identiques.
indicatif présent : ris, rions, rient
futur simple : rirai, rirons
passé simple : ris, rit, rîmes
subjonctif présent : rie, riions
Attention aux deux ii à l’imparfait et au subjonctif : nous riions, vous riiez
participe présent : riant
participe passé : ri
même modèle : sourire
noms dérivés : risette
vêtir pukea : base unique vêt-.
indicatif présent : vêts, vêtons, vêtent
futur simple : vêtirai, vêtirons
passé simple : vêtis, vêtit, vêtîmes
subjonctif présent : vête, vêtions
participe présent : vêtant
participe passé : vêtu
même modèle : dévêtir, revêtir
noms dérivés : vêtement, revêtement
Ces verbes reposent sur à une seule base consonantique principale, mais ont des formes courtes au singulier du présent de l’indicatif (SPI). Voir Conventions de présentation.
bouillir kiehua : base principale bouill-, formes courtes en bou-
au SPI
indicatif présent : bous, bout, bouillons, bouillent
futur simple : bouillirai, bouillirons
passé simple : bouillis, bouillit, bouillîmes
subjonctif présent : bouille, bouillions
participe présent : bouillant
participe passé : bouilli
nom dérivé : bouillon
clore sulkea : base principale clos-, formes courtes en clo- au SPI. Circonflexe à la personne 3 du présent de l’indicatif. N’a pas d’imparfait de l’indicatif, ni de passé simple (et donc pas d’imparfait du subjonctif), ni de pluriel de l’impératif.
indicatif présent : clos, clôt, closons, closent
futur simple : clorai, clorons
subjonctif présent : close, closions
participe présent : closant
participe passé : clos
même modèle : déclore, éclore, enclore, sans circonflexe à la personne 3 du présent de l’indicatif : déclot, éclot, enclot.
noms dérivés : clos, éclosion, enclos
coudre ommella : base principale cous-, formes courtes en coud-
au SPI
indicatif présent : couds, coud, cousons, cousent
futur simple : coudrai, coudrons
passé simple : cousis, cousit, cousîmes
subjonctif présent : couse, cousions
participe présent : cousant
participe passé : cousu
même modèle : recoudre, (en) découdre
écrire kirjoittaa : base principale écriv-, formes courtes en écri-
au SPI.
indicatif présent : écris, écrit, écrivons, écrivent
futur simple : écrirai, écrirons
passé simple : écrivis, écrivit, écrivîmes
subjonctif présent : écrive, écrivions
participe présent : écrivant
participe passé : écrit
même modèle : circonscrire, décrire, inscrire, prescrire, proscrire, souscrire, transcrire
noms dérivés : écriture, circonscription, description, inscription, prescription, souscription, transcription
foutre tehdä : base principale fout-. Verbe en -re pratiquement régulier, mais avec forme réduite au SPI.
indicatif présent : fous, fout, foutons, foutent
futur simple : foutrai, foutrons
passé simple : foutis, foutit, foutîmes
subjonctif présent : foute, foutions
participe présent : foutant
participe passé : foutu
même modèle : se contrefoutre (de).
gésir maata : base principale gis-, formes courtes en gi- au SPI. Défectif. Seulement présent et imparfait (gisais, gisait etc.) et participe présent.
indicatif présent : gis, git (graphie non rectifiée avec circonflexe : gît), gisons, gisent
participe présent : gisant
noms dérivés : gisement
moudre jauhaa : base principale moul-, formes courtes en moud-
au SPI.
indicatif présent : mouds, moud, moulons, moulent
futur simple : moudrai, moudrons
passé simple : moulus, moulut, moulûmes
subjonctif présent : moule, moulions
participe présent : moulant
participe passé : moulu
suivre seurata : base principale suiv-, formes courtes en sui-
au SPI.
indicatif présent : suis, suit, suivons, suivent
futur simple : suivrai, suivrons
passé simple : suivis, suivit, suivîmes
subjonctif présent : suive, suivions
participe présent : suivant
participe passé : suivi
même modèle : s’ensuivre, poursuivre
noms dérivés : suite, poursuite
vivre elää : base principale viv-, formes courtes en vi-
au SPI, base du passé simple en vécu-. Même type de verbe à à une seule base principale que suivre, mais avec une base de passé simple et participe passé différente. Remarquer aussi la voyelle u de la base du passé simple.
indicatif présent : vis, vit, vivons, vivent
futur simple : vivrai, vivrons
passé simple : vécus, vécut, vécûmes
subjonctif présent : vive, vivions
participe présent : vivant
participe passé : vécu
même modèle : revivre, survivre
noms dérivés : vie, survie
Points communs de ces verbes :
Toutes les formes de dire sont d’emploi courant et à connaitre. Le passé simple est fréquent dans la littérature. À remarquer :
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple |
---|---|---|---|---|
dis dis dit disons dites disent |
dis disons dites |
dise dise dise disions disiez disent |
présent disant passé (j’ai) dit |
dis dis dit dîmes dîtes* dirent |
*Avec accent circonflexe, ne pas confondre avec le présent dites.
Exemples idiomatiques :
Ça te dit ? Ça te dirait ?
Ça ne me dit rien.
Je me suis dit que ce serait une bonne idée.
Vous disiez ?
Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
Même modèle et dérivés :
dire sanoa | diction lausunta |
contredire kiistää | contradiction ristiriita |
se dédire luopua, perua | dédit luopuminen |
interdire kieltää | interdiction kielto |
médire panetella | médisance panettelu |
prédire ennustaa | prédiction ennuste |
Remarque :
Toutes les formes sont d’emploi courant et à connaitre. Le passé simple est fréquent dans la littérature. À remarquer :
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple |
---|---|---|---|---|
lis lis lit lisons lisez lisent |
lis lisons lisez | lise lise lise lisions lisiez lisent |
présent lisant passé (j’ai) lu |
lus lus lut lûmes lûtes lurent |
Même modèle et dérivés :
lire lukea | lecture lukeminen |
relire lukea uudelleen, tarkistaa | relecture tarkistaminen |
élire valita | élection valinta; vaalit |
La plupart des formes sont d’emploi courant et à connaitre. Le passé simple est relativement fréquent dans la littérature à la 3e personne. À remarquer :
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple |
---|---|---|---|---|
plais plais plait plaisons plaisez plaisent |
plais plaisons plaisez | plaise plaise plaise plaisions plaisiez plaisent |
présent plaisant passé lu |
plus plus plut plûmes plûtes plurent |
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple | je me tais tu te tais il se tait nous nous taisons vous vous taisez ils se taisent |
tais-toi taisons-nous taisez-vous | je me taise tu te taise il se taise nous nous taisions vous vous taisiez ils se taisent |
présent se taisant passé s’étant tu |
je me tus tu te tus il se tut nous nous tûmes vous vous tûtes ils se turent |
---|
Même modèle et dérivés :
plaire | miellyttää | plaisir | mielihyvä |
déplaire | lukea | déplaisir | mielipaha |
taire qch | olla kertomatta jstk |
En général, on n’utilise que les formes de la personne 3. La conjugaison est identique à celle de dire, mais n’a pas de forme exceptionnelle au présent, et le participe passé est sans t.
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple |
---|---|---|---|---|
suffis suffis suffit suffisons suffisez suffisent |
suffis suffisons suffisez |
suffise suffise suffise suffisions suffisiez suffisent |
présent suffisant passé il a suffi |
suffis suffis suffit suffîmes suffîtes suffirent |
Même modèle et dérivés :
suffire | riittää | suffisance | itseriittoisuus |
confire | säilöä rasvassa/sokerissa | confiture ; confiserie | hillo ; makeinen |
Points communs de ces verbes :
/i/j/
: devant voyelle, i devient semi-consonantique : y. L’alternance i/y fonctionne d’une manière similaire à celle des verbes du 1er groupe en -oyer/-uyerprésent | impératif | subjonctif | participe | passé simple |
---|---|---|---|---|
crois crois croit croyons croyez croient |
crois croyons croyez | croie croies croie croyions croyiez croient |
présent croyant passé (j’ai) cru |
crus crus crut crûmes crûtes crurent |
croire uskoa | croyance uskomus |
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple |
---|---|---|---|---|
fuis fuis fuit fuyons fuyez fuient |
fuis fuyons fuyez | fuie fuies fuie fuyions fuyiez fuient |
présent fuyant passé (j’ai) fui |
fuis fuis fuit fuîmes fuîtes fuirent |
fuir paeta, paeta jtk | fuite pako |
s’enfuir lähteä pakoon, paeta | fuite pako |
Toutes les formes sont d’emploi courant et à connaitre. Le passé simple est fréquent dans la littérature. Le futur simple est irrégulier.
présent | impératif | subjonctif | participe | passé simple | futur simple |
---|---|---|---|---|---|
vois vois voit voyons voyez voient |
vois voyons voyez | voie voies voie voyions voyiez voient |
présent voyant passé (j’ai) vu |
vis vis vit vîmes vîtes virent |
verrai verras verra verrons verrez verront |
Même modèle et dérivés :
prévoir ennakoida, suunnitella | prévision ennuste |
entrevoir* nähdä (vilaukselta), aavistaa | entrevue tapaaminen |
pourvoir* varustaa, hankkia | pourvoi hankkiminen; kanne |
Remarques
NB. : apercevoir n’est pas un composé de voir, et a une conjugaison très irrégulière.
déchoir langeta : défectif, s’utilise seulement à la personne 3. Pas d’impératif. Futur à deux bases possibles.
extraire kaivaa, ottaa : pas de passé simple (et donc pas d’imparfait du subjonctif).
seoir (à) sopia : verbe défectif, pas de passé simple ni de temps composés. sursoir (à) siirtää myöhempään.
Ces verbes présentent diverses particularités :
acquérir hankkia : alternance é/iè.
indicatif présent :ac quiers, acquiers, acquiert, acquérons, acquérez, acquièrent
futur simple : acquerra, acquerrons [1]
passé simple : acquis, acquit, acquîmes
subjonctif présent : acquière, acquérions, acquièrent
participe présent : acquérant
participe passé : acquis
même modèle : conquérir, requérir, s’enquérir, quérir
noms dérivés : quête, conquête, requête, enquête ; acquêts.
apercevoir huomata : alternance ev/oi/oiv. Remarquer la cédille devant o et u. conjugaison similaire à celle de devoir.
indicatif présent : aperçois, apercevons, aperçoivent
futur simple : apercevrai, apercevrons
passé simple : aperçus, aperçut, aperçûmes
subjonctif présent : aperçoive, apercevions, aperçoivent
participe présent : apercevant
participe passé : aperçu
même modèle : concevoir, décevoir, percevoir, recevoir
noms dérivés : conception, déception, perception, réception
assoir (1) panna istumaan/vankistaa : alternance ie/ié/ey. Modèle plus irrégulier mais plus courant du verbe que les formes en oi/oy (voir assoir 2). Ce verbe signifie aussi vankistaa ». Il est utilisé le plus souvent à la forme réfléchie : je m’assieds, que nous nous asseyions, etc. L’e inutile de l’infinitif a été supprimé par les rectifications orthographiques (graphie non rectifiée asseoir).
indicatif présent très irrégulier: assieds, assieds, assied, asseyons, asseyez, asseyent
futur simple : assiérai, assiérons
passé simple : assis, assit, assîmes
subjonctif présent : asseye, asseyions
participe présent : asseyant
participe passé : assis
assoir (2) panna istumaan/vankistaa. Se conjugue comme voir, sauf :
futur simple : assoirai, assoirons
participe passé : assis
boire juoda : alternance uv/oi/oiv.
indicatif présent : bois, buvons, boivent
futur simple : boirai, boirons
passé simple : bus, but, bûmes
subjonctif présent : boive, buvions
participe présent : buvant
participe passé : bu
devoir pitää, täytyä : alternance ev/oi/oiv. Circonflexe sur le masculin du participe passé pour éviter la confusion avec l’article du.
indicatif présent : dois, devons, doivent
futur simple : devrai, devrons
passé simple : dus, dut, dûmes
subjonctif présent : doive, devions, doivent
participe présent : devant
participe passé : dû
émouvoir liikuttaa : alternance eu/euv/ouv.
indicatif présent : émeus, émeut, émouvons, émeuvent
futur simple : émouvrai, émouvrons
passé simple : émus, émut, émûmes
subjonctif présent : émeuve, émouvions, émeuvent
participe présent : émouvant
participe passé : ému
même modèle : (se) mouvoir (accent circonflexe au masculin du participe passé :
mû, mue), promouvoir
noms dérivés : émotion, motion, promotion.
faire tehdä : bases variables, formes très irrégulières.
indicatif présent : fais, fais, fait, faisons, faites, font
futur simple : ferai, fera, ferons
passé simple : fis, fit, fîmes
subjonctif présent : fasse, fassions, fassiez, fassent
participe présent : faisant
participe passé : fait
même modèle : contrefaire, défaire, parfaire.
falloir täytyä : alternance au/all/aill. Impersonnel. Conjugué uniquement personne 3. Pas de participe présent.
indicatif présent : faut
imparfait : fallait
futur simple : faudra
passé simple : fallut
subjonctif présent : faille
participe passé : fallu.
mettre panna, asettaa : base principale mett-. Verbe régulier en [consonne + re] se conjuguant comme battre, mais avec base de passé simple et participe passé irrégulier.
indicatif présent : mets, mettons, mettent
futur simple : mettrai, mettrons
passé simple : mis, mit, mîmes
subjonctif présent : mette, mettions
participe présent : mettant
participe passé : mis
même modèle : admettre, commettre, démettre, émettre, omettre, permettre, promettre, soumettre, transmettre.
noms dérivés : mission, admission, commission, démission, émission, omission, permission, promesse, soumission, transmission.
mourir kuolla : alternance eu/ou. Participe passé sur base particulière.
indicatif présent : meurs, mourons, meurent
futur simple : mourrai, mourrons (voir Guide de prononciation)
passé simple : mourus, mourut, mourûmes
subjonctif présent : meure, mourions
participe présent : mourant
participe passé : mort
pleuvoir sataa, sadella : alternance eu/euv. Verbe impersonnel. Il existe un emploi figuré dans lequel le verbe peut s’employer au pluriel, mais à la personne 6 uniquement.
indicatif présent : pleut, pleuvent
futur simple : pleuvra, pleuvront
passé simple : plut, plurent
subjonctif présent : pleuve, pleuvent
participe présent : pleuvant
participe passé : plu
pouvoir voida, pystyä, kyetä : alternance eu/ouv/ui. Radical variable. Remarquer la terminaison en x des personnes 1 et 2 du présent de l’indicatif et les formes alternatives en -uis, ainsi que la base du subjonctif. Radical du subjonctif et de participe présent en puiss-.
indicatif présent : peux/puis, peux/puis, peut, pouvons, pouvez, peuvent
futur simple : pourrai, pourrons
passé simple : pus, put, pûmes, pûtes, purent
subjonctif présent : puisse, puissions, puissent
participe présent : pouvant
participe passé : pu
prendre ottaa : alternance end/en/enn.
indicatif présent : prends, prends, prend, prenons, prenez, prennent
futur simple régulier : prendrai, prendrons
passé simple : pris, prit, prîmes, prîtes, prirent
subjonctif présent : prenne, prennes, prenne, prenions, preniez, prennent
participe présent : prenant
participe passé : pris
même modèle : apprendre, comprendre, entreprendre, s’éprendre, se méprendre, surprendre.
noms dérivés : préhension, appréhension, compréhension ; entreprise, méprise, surprise.
résoudre ratkaista : alternance ou/olv/ol.
indicatif présent : résous, résout, résolvons, résolvez, résolvent
futur simple : résoudrai, résoudrons
passé simple : résolus, résolut, résolûmes
subjonctif présent : résolve, résolvions, résolvent
participe présent : résolvant
participe passé : résolu
même modèle : dissoudre, absoudre, participe passé : dissout(e), absout(e). Versions orthographiques non rectifiées aberrantes : masculin avec s, dissous/absous, féminin avec t, dissoute/absoute.
savoir tietää : alternance ai/av/aur/ach. Radical variable. Attention au subjonctif et au participe présent, en sach- (au lieu de sav-). L’ancien participe présent savant s’utilise aujourd’hui uniquement comme adjectif.
indicatif présent : sais, sais, sait, savons, savent
futur simple : saurai, saurons
passé simple : sus, sut, sûmes
subjonctif présent : sache, sachions, sachiez, sachent
participe présent : sachant
participe passé : su
impératif : sache, sachons, sachez
tenir pitää : alternance ien/en/ienn. Radical variable. Même type que venir. Remarquer la base vocalique du passé simple en voyelle nasale /tᴇ̃-/
. Attention au subjonctif.
indicatif présent : tiens, tiens, tient, tenons, tenez, tiennent
futur simple : tiendrai, tiendrons
passé simple : vins, vint, vînmes, vîntes, vinrent
subjonctif présent : tienne, tiennes, tienne, tenions, teniez, tiennent
participe présent : tenant
participe passé : tenu
même modèle : s’abstenir, appartenir, contenir, détenir, entretenir, maintenir, obtenir, retenir, soutenir, venir (voir ci-dessous le verbe venir, dont les formes sont données en détail également, vu la fréquence d’emploi de ce verbe).
noms dérivés : abstention, contention, détention, obtention, rétention ; entretien, maintien, soutien ; appartenance, soutenance.
vaincre voittaa : alternance ainc/ainqu. Verbe en -re régulier (similaire à rompre),
mais régularité obscurcie par la graphie . Base principale vainqu- à quasiment toutes les formes, sauf SPI, infinitif et participe passé [3]. Personne 3 de l’indicatif présent sans t : vainc, convainc.
indicatif présent : vaincs, vaincs, vainc, vainquons, vainquent
futur simple : vaincrai, vaincrons
passé simple : vainquis, vainquit, vainquîmes
subjonctif présent : vainque, vainquions
participe présent : vainquant
participe passé : vaincu.
même modèle : convaincre.
valoir olla arvoinen : alternance au/al/aill. Base principale val-,
mais avec vocalisation de l au SPI et subjonctif irrégulier. Verbe similaire à vouloir. Remarquer l’x au singulier du présent de l’indicatif.
indicatif présent : vaux, vaux, vaut, valons, valez, valent
futur simple : vaudrai, vaudrons
passé simple : valus, valut, valûmes
subjonctif présent : vaille, valions, valiez, vaillent
participe présent : valant
participe passé : valu. Se conjugue sur le même modèle : prévaloir.
venir tulla : alternance ien/en/ienne.Même type que tenir. Remarquer la base vocalique du passé simple en voyelle nasale /vᴇ̃-/
. Attention au subjonctif.
indicatif présent : viens, vient, venons, venez, viennent
futur simple : viendrai, viendrons
passé simple : vins, vint, vînmes
subjonctif présent : vienne, viennes, vienne, venions, veniez, viennent
participe présent : venant
participe passé : venu.
même modèle : contrevenir, convenir, devenir, intervenir, parvenir, prévenir, provenir, se souvenir, subvenir, survenir.
noms dérivés : contravention, convention, intervention, prévention, subvention.
vouloir haluta : alternance eu/oul/euill. Verbe similaire à valoir, base principale voul-, mais avec vocalisation de l (l > u) au SPI, et subjonctif irrégulier. Remarquer l’x au singulier du présent de l’indicatif.
indicatif présent : veux, veux, veut, voulons, voulez, veulent
impératif irrégulier : veuille, veuillons, veuillez (ou, rares, veux, voulons, voulez)
futur simple : voudrai, voudrons
passé simple : voulus, voulut, voulûmes
subjonctif présent : veuille, veuilles, veuille, voulions, vouliez, veuillent
participe présent : voulant
participe passé : voulu
40. La conjugaison des verbes. Mise à jour 28.11.2022