En français, la ponctuation a un rôle syntaxique plus important qu’en finnois. En finnois, toute proposition subordonnée est théoriquement signalée par une virgule (au début et à la fin de la subordonnée), même si le sens ne l’exige pas. Si on supprime les virgules dans les phrases finnoises suivantes, le sens ne change pas :
Tulin sisään, ennen kuin alkoi sataa. ■ Mies, joka kastelee kukkia, on naapurimme.
En français, la virgule correspond souvent à une pause dans la prononciation ou à un changement dans la mélodie : on « entend » la virgule, parce qu’elle correspond la plupart du temps à une modification sensible de l’intonation. En finnois, c’est parfois aussi le cas, mais nettement moins souvent. En français, la virgule est un marqueur syntaxique. Il faut donc connaitre certaines règles de base de la ponctuation pour pouvoir à la fois interpréter et construire correctement par exemple les propositions subordonnées.
De la même manière, les signes typographiques comme les parenthèses (), les guillemets « », les tirets etc. participent fortement à la structuration visuelle, syntaxique et sémantique du texte écrit et sont des signes de ponctuation qu’il faut savoir interpréter et utiliser, comme les points ou les virgules.
, | la virgule |
; | le point-virgule |
: | le deux-points |
. | le point |
? | le point d’interrogation |
… | les points de suspension |
! | le point d’exclamation |
— | le tiret |
- | le trait d’union |
( ) | la parenthèse (ouvrante, fermante) |
[ ] | le crochet (ouvrant, fermant) |
« » | les guillemets (ouvrants, fermants) |
Sulkeissa ou suluissa se dit « entre parenthèses » ou « entre crochets », lainausmerkeissä « entre guillemets ». Voir la manière de lire les signes de ponctuation à haute voix ci-dessous.
Le texte suivant est un exemple de la manière dont on « lit » les signes de ponctuation à haute voix en dictant un texte, une adresse, une citation etc., à quelqu’un :
Hier, nous sommes allés faire du lèche-vitrines. Avec mon amie Jeanine — qui est très dépensière — nous avons parcouru les grands magasins ; Jeanine était très excitée. Arrivée comme par hasard au rayon des smartphones (de la Fnac), elle m’a demandé : « Et si je m’achetais le dernier modèle d’Appeule qui est sorti hier ? »
— Tu es dingue ! Il est trois fois trop cher pour ce qu’il vaut !
Le texte se dicte de la manière suivante (dans la dictée, on utilise le vouvoiement, ouvrez les guillemets, fermez la parenthèse etc., même quand on dicte à quelqu’un qu’on tutoie) :
Hier virgule nous sommes allés faire du lèche-vitrines point
Avec mon amie Jeanine tiret qui est très dépensière tiret nous avons parcouru les grands magasins point-virgule
Jeanine était très excitée point
Arrivée comme par hasard au rayon des smartphones
ouvrez la parenthèse de la Fnac fermez la parenthèse virgule
elle m’a demandé deux-points ouvrez les guillemets
Et si je m’achetais le dernier modèle d’Appeule qui est sorti hier point d’interrogation
fermez les guillemets, à la ligne (uusi kappale)
Tiret Tu es dingue point d’exclamation
Il est trois fois trop cher pour ce qu’il vaut point d’exclamation
Le point s’utilise comme en finnois. Le point-virgule, en revanche, est plus utilisé en français qu’en finnois. Beaucoup d’utilisateurs finnophones le confondent d’ailleurs avec le deux-points. On utilise en général le point-virgule pour distinguer deux éléments de phrase qui sont liés entre eux, mais qu’on veut séparer de les coordonner. Souvent, certaines subordonnées en finnois sont plus facilement traduites en français par deux propositions indépendantes reliées par un point-virgule (pour traduire des mots comme vaan ou joten) :
Koska komissio valvoo tätä asiaa, painostustoimenpiteet on tarkoituksenmukaisinta jättää komissiolle, joten neuvosto ei katso tarkoituksenmukaiseksi puuttua tähän asiaan. Comme c’est la Commission qui est chargée du contrôle de cette question, le plus adéquat serait de laisser à la Commission le soin de prendre des mesures de pression ; le Conseil considère qu’il n’a pas à se mêler de cette question. ■ Tällä hetkellä maassa ei ole käynnissä etnisiä puhdistuksia vaan tilanne on siinä määrin pystytty rauhoittamaan, että nykyiset tapahtumat ovat yksittäisiä välikohtauksia. Il n’y a pas à l’heure actuelle de purifications ethniques en cours dans ce pays ; au contraire, on est si bien parvenu à calmer la situation que les évènements actuels doivent être considérés comme des incidents isolés.
Le point-virgule s’utilise aussi entre les éléments des énumérations, surtout (mais pas seulement) s’il faut séparer des propositions avec des verbes, par exemple dans les textes juridiques ou administratifs. En finnois, dans ce cas-là, on utilise habituellement une virgule. Exemples :
Les verbes à modèle de conjugaison régulier en -re du 3e groupe sont les suivants :
– verbes en consonne + re ;
– verbes en -aitre ;
– verbes en -aindre ;
– verbes en -uire.
On utilise le deux-points dans les mêmes cas qu’en finnois, mais nettement plus fréquemment. En français, c’est souvent un moyen très pratique de traduire par exemple nimittäin (au lieu d’employer en effet) ou vaan (au lieu d’employer au contraire) :
Jean n’est pas venu ; en effet, il a raté l’avion = Jean n’est pas venu : il a raté l’avion. Jean ei tullut, hän myöhästyi nimittäin koneestaan. ■ Il n’est ni marié ni divorcé : il est veuf. Hän ei ole naimisissa eikä eronnut vaan leski.
Ces deux signes s’utilisent comme en finnois. Dans certains cas, en finnois une interrogative indirecte peut être séparée de la principale sous forme de proposition indépendante introduite par että. La construction équivalente en français est une interrogative directe avec point d’interrogation :
Hän mietti asiaa pitkään. Että voidaanko siihen ruveta.Il réfléchit longtemps à la question. Pouvait-on se lancer là-dedans ?
La pratique typographique française exige qu’on mette une espace (sanaväli, dans le vocabulaire de l’imprimerie, le mot espace est féminin) avant la ponctuation « haute », c’est-à-dire devant le deux-points, le point-virgule, les points d’interrogation et d’exclamation ( : ; ! ?), ainsi qu’avant et après le mot introduit par des guillemets : « Quoi ? ». Cette pratique est due à l’utilisation abondante et déjà ancienne des italiques (kursiivi) en français.
Dans certaines polices de caractères (fontti), dans un texte en italique, les lettres avec une hampe (l, f, h, d etc.) sont penchées et touchent presque le signe de ponctuation. Ajouter une espace permet de mieux faire ressortir le signe. Comparer l’effet visuel sans espace et avec espace :
vient-il? | grand: | neuf; |
vient-il ? | grand : | neuf ; |
Le finnois n’utilise les italiques que depuis assez récemment. Pour mettre des mots en relief (korostaa), la typographie finlandaise utilisait traditionnellement l’espacement (harvennus) des caractères, et le problème de « l’écrasement » des signes de ponctuation ne se posait pas. C’est pourquoi la pratique typographique finlandaise est différente de la française.
La virgule sert à séparer les éléments de la phrase. Ce peuvent être des éléments de même type qui se suivent dans une énumération, par exemple des groupes nominaux, des adverbes ou d’autres mots :
Le ski alpin comporte plusieurs disciplines : le slalom, la descente, le slalom géant, le slalom super-géant et le combiné alpin. ■ Elle se leva et lentement, dignement, sans mot dire, elle se dirigea vers la porte.
La virgule peut également servir à établir une distinction, une rupture entre des mots ou groupes de mots d’aspect similaire mais qui ne font pas partie d’une énumération ou sont autrement séparés par le sens :
Cet été, nous irons en Belgique, au Luxembourg et en France, et nous rentrerons par le Danemark.
Dans la phrase ci-dessus, le premier et relie les deux compléments en Belgique et au Luxembourg, le deuxième relie les deux groupes verbaux irons et rentrerons. La virgule indique donc que le groupe et nous rentrerons par le Danemark n’est pas la suite de l’énumération en Belgique… et en France mais se rattache à nous irons. Autres exemples :
Pour vous identifier, vous pouvez utiliser un code PIN ou un mot de passe, ou vous pouvez utiliser une notification à confirmer sur votre téléphone. ■ Cette thérapie ne s’occupe spécifiquement ni de l’émotionnel ni du corporel, ni, non plus, du non-verbal.
Quand les conjonctions de coordination et, ni, ou relient deux éléments de même type (adjectifs, noms, groupes nominaux, verbes etc.), on ne met normalement pas de virgule, ni avant ni après la conjonction (voir les exemples ci-dessus). Cependant, comme le montrent également les exemples ci-dessus, si la conjonction de coordination est suivie d’un élément qu’on veut isoler, on peut mettre une virgule, avant ou après la conjonction (même si elle est en début de phrase) :
Mais, malgré tout, son attitude est surprenante. ■ Et, depuis qu’il est guéri, il mange mieux. ■ Car, et ce n’est pas fortuit, nous avons apporté du neuf dans ce vieux port des Landes. ■ Il se leva et, sans mot dire, il sortit.
Les autres conjonctions dites de coordination, mais et car (pour or et donc, voir remarque ci-dessous) ne servent pas à relier des éléments de même type (par exemple deux GN) dans la phrase, mais introduisent des rapports (et non des liens) sémantiques de causalité (opposition, conséquence) entre des propositions ou des phrases entières. Mais et car peuvent donc facilement être précédés d’une virgule, notamment quand la partie introduite s’interprète comme un ajout (lisäys) ou un commentaire, ou qu’on veut marquer une rupture de construction :
Et non seulement on peut le faire, mais a fortiori on peut vouloir le faire. ■ Dans tous les cas, l’important est d’arrêter le saignement le plus vite possible, car une perte d’un litre de sang chez un adulte est suffisante pour mettre sa vie en danger. ■ Voter par anticipation en français : possible, mais pas garanti. [site de Radio-Canada, sept. 2019]
Dans certains cas, quand il y a ellipse du verbe, on peut relier deux éléments de même nature avec mais/car sans virgule :
C’est faisable mais dangereux. ■ C’est une proposition impossible à faire adopter car trop couteuse. [Dans les deux cas, on aurait toutefois pu mettre une virgule après le premier terme.]
Quand un complément de phrase (groupe nominal, prépositionnel, adverbe etc.) commence la phrase (ou une proposition), il est suivi d’une virgule (ce qui n’est habituellement pas le cas en finnois, et est impossible par exemple en allemand) :
Dans ce petit village, il y a une très belle église baroque. ■ L’an prochain, nous irons à Bali. ■ En 2039, elle aura vingt ans. ■ À vrai dire, cela ne me fait ni chaud ni froid. ■ Hier, il a beaucoup neigé. ■ Aussi, nous avons déjà pu faire du ski. ■ Lentement, ils durent se rendre à l’évidence et accepter la situation.
Cependant, dans un certain nombre de cas, on ne met pas de virgule après un complément de phrase en tête de phrase :
a. quand le complément de phrase est suivi immédiatement du verbe (inversion). Comparer :
Dans toutes ses œuvres, on retrouve le même style ampoulé. vs.
Dans toutes ses œuvres se retrouve le même style ampoulé.
L’an prochain, une grande foire de l’habitat sera organisée ici. vs.
L’an prochain aura lieu ici une grande foire de l’habitat.
Devant le musée, une foule de touristes attendaient l’ouverture. vs.
Devant le musée se tenait une foule de touristes attendant l’ouverture.
b. dans le code écrit, après certains adverbes, on fait couramment l’inversion ; dans ce cas-là, on ne met pas de virgule :
Peut-être auront-ils l’occasion d’aller au Canada. ■ Aussi attendent-ils les vacances avec impatience. ■ Ainsi la Finlande devint-elle le premier pays d’Europe à accorder le droit de vote aux femmes.
Dans la langue courante, on utilise également aussi et ainsi sans inversion ; on ajoute alors une virgule :
Aussi, ils attendent les vacances avec impatience. ■ Ainsi, la Finlande devint le premier pays d’Europe à accorder le droit de vote aux femmes.
Remarque : malgré ces règles ou principes généraux assez simples, de nombreux usagers de la langue ne prêtent pas toujours une grande attention à l’utilisation précise de la virgule. On trouve donc beaucoup de variation, d’incohérences ou de contradictions dans l’emploi de la virgule dans les textes.
Bien que dans l’enseignement de la grammaire au niveau scolaire donc figure traditionnellement dans la liste des conjonctions de coordination (voir remarque ci-dessous), il s’agit d’un adverbe et non d’une conjonction. Il peut ainsi se placer après le verbe, comme n’importe quel autre adverbe (a) et (b), position qui est exclue pour une conjonction de coordination (c) :
(a) Cela prouve donc/ainsi/seulement/clairement que…,
(b) On a donc démontré que… etc.
(c) **Cela prouve mais que…
Pour cette raison, donc peut se placer assez librement dans la phrase, précédé, suivi, entouré (ou non) de virgules.
De même, or peut difficilement être considéré comme conjonction de coordination. On peut dire :
difficile mais possible
difficile et impossible
difficile ou impossible
mais pas :
difficile *or impossible
Il serait plus prudent de le considérer comme un connecteur assimilable à un adverbe comme pourtant ou en fait. Il est donc tout à fait logique qu’il soit suivi d’une virgule. Il y a un certain flottement concernant l’emploi de la virgule après or, qui provient justement du fait que les grammaires traditionnelles enseignent 1) que or est une conjonction de coordination et que 2) on ne met jamais de virgule après une conjonction de coordination. L’une et l’autre affirmation sont inexactes.
Ornicar. Dans l’enseignement traditionnel de la grammaire, on enseignait aux enfants la liste des conjonctions de coordination mais ou et donc or ni car avec la phrase « Mais où est donc Ornicar ? », qui est restée célèbre (notamment le nom propre Ornicar). En réalité, elle contient cependant seulement trois mots qui sont de réelles conjonctions de coordination (et ou ni).
Quand la subordonnée adverbiale est en début de phrase, elle est suivie d’une virgule (comme les compléments de phrase nominaux) :
Bien qu’il soit déjà tard, nous pourrions aller prendre un verre. ■ Comme le réseau était surchargé, je n’ai même pas pu accéder à la page d’accueil. ■ Si on le lui avait proposé, il aurait refusé. ■ Dès que tu seras arrivé, passe-moi un coup de fil. ■ Que ça te plaise ou non, cette année on ira en vacances à la montagne.
Quand la proposition subordonnée suit la proposition principale, il y a deux possibilités : quand la subordonnée est essentielle, c’est-à-dire qu’elle est un élément nécessaire et immédiat de la principale, elle n’est pas précédée d’une virgule :
J’ai réservé les billets sur Internet pour que nous n’ayons pas à faire la queue. ■ Passe-moi un coup de fil dès que tu seras arrivé.
On utilise la virgule pour indiquer que la subordonnée est « explicative », donc un élément secondaire, précisément pour indiquer qu’elle n’est pas une suite indispensable de la principale :
Le pont sera construit, même si ça doit prendre des années ■ Je me suis demandé, quand il m’a dit ça, s’il était sérieux. Ihmettelin, kun hän sanoi sen minulle, oliko hän tosissaan. ■ Je ne lui ai rien dit, puisque je ne suis pas censé être au courant. En kertonut hänelle mitään, minähän en periaatteessa tiedä mitään.
La virgule peut avoir une influence sur l’interprétation des propositions subordonnées causales. Quand la subordonnée causale suit une principale négative, si la subordonnée n’est pas précédée d’une virgule, la négation porte sur la subordonnée et non pas sur la principale. Comparer :
Il n’est pas parti, parce qu’il avait peur. = Hän ei lähtenyt (koska hän pelkäsi).
Il n’est pas parti parce qu’il avait peur. = Hän lähti (mutta ei sen takia, että pelkäsi, vaan muusta syystä).
La différence de sens est donc notable. En finnois, il faut utiliser deux constructions différentes (koska vs ei … sen takia että), car en finnois la virgule est obligatoire et la différence de sens entre les deux interprétations de Hän ei lähtenyt, koska pelkäsi ne se verrait pas à l’écrit. Parfois, la distinction n’est pas toujours très nette, et il peut y avoir des interprétations différentes. Comparer par exemple :
J’ai réservé les billets sur Internet, pour que nous n’ayons pas à faire la queue. Varasin liput Internetistä, jotta ei tarvitse jonottaa.
On peut paraphraser cet exemple en disant : « varasin liput netistä – näin meidän ei tarvitse jonottaa ». Sans virgule, la phrase signifie « varasin liput vasta varten netistä, jotta ei tarvitsisi jonottaa ja silti… ». Dans la prononciation, les deux phrases ont une mélodie différente :
J’ai réservé les billets sur Internet pour que nous n’ayons pas à faire la queue, et il a quand même fallu attendre 20 minutes ! Varasin liput netistä, jotta ei tarvitsisi jonottaa, ja silti piti odottaa 20 minuuttia.
La partie J’ai réservé… à faire la queue est prononcée sur une seule et même ligne mélodique légèrement montante et sans interruption.
En français, comme en finnois, on ne met pas de virgule entre le sujet et le verbe, ou entre le verbe et son complément. Les complétives (introduites par que) qui peuvent être sujet, complément ou attribut, ne sont donc pas séparées par une virgule du verbe dont elles dépendent. En finnois, cependant, la tradition typographique veut qu’on mette une virgule devant le mot introduisant la complétive et après la complétive. En français, il n’y a pas de virgule :
Il m’a dit qu’il serait absent deux jours. ■ On a dit aux informations que cette nuit il allait y avoir une tempête. ■ Il n’est pas normal que ces piles soient déjà vides. ■ Que vous soyez étonnés me parait normal.
Les propositions interrogatives indirectes sont aussi des compléments directs de la proposition principale et ne sont donc pas précédées d’une virgule :
Je me demande s’il viendra. ■ On a dit aux informations qu’il allait y avoir une tempête. Mais on ne sait pas où la tempête sera la plus violente. ■ Elle ne savait pas qui c’était.
Mettre une virgule devant si, c’est isoler la phrase comme une subordonnée adverbiale conditionnelle (finnois jos). Comparer :
Nous ne savions pas si cette nouvelle était vraie. Emme tienneet, oliko uutinen totta.
Nous ne savions pas, si cette nouvelle était vraie, ce que nous aurions dû faire. Emme tienneet, mikäli tämä uutinen oli totta, mitä meidän olisi pitänyt tehdä.
Donc, éviter d’écrire (erreur fréquente chez les finnophones) : « Je ne sais pas, s’il vient demain. » Un francophone interprète cette phrase d’abord comme « En tiedä. Jospa hän tulisi huomenna. »
L’emploi correct de la virgule est particulièrement important avec les relatives. Quand la relative est spécifiante, elle n’est pas entourée de virgules :
L’homme que tu as vu à l’instant est mon professeur de trompette. ■ Les Schmitt n’ont toujours pas la voiture qu’ils ont commandée en novembre.
On n’utilise la virgule que pour isoler une relative non spécifiante :
À cause de ses problèmes financiers, le collectionneur a dû vendre cinq tableaux, dont deux auxquels il tenait beaucoup. ■ Cinquante-deux nouveaux cas de variole du singe ont été signalés, qui inquiètent grandement les autorités sanitaires.
Comparer les deux phrases suivantes :
(a) Les Finlandais qui sont blonds ont les yeux bleus. Niillä suomalaisilla, joilla on vaalea tukka, on siniset silmät.
(b) Les Finlandais, qui sont blonds, ont les yeux bleus. Suomalaisilla, joilla on [yleensä] vaalea tukka, on siniset silmät.
La phrase (b) exprime une généralité à peu près vraie (bien qu’il y ait beaucoup de Finlandais avec une couleur de cheveux différente), mais la phrase (a) serait absurde, car elle signifierait que tous les Finlandais aux cheveux blonds ont automatiquement des yeux bleus, ce qui n’est pas du tout le cas.
Dans certains cas, il faut donc faire attention à « supprimer » la virgule, mais dans d’autres, avec les relatives spécifiantes, il faut penser à l’utiliser, sinon on peut obtenir un sens inattendu. Comparer :
Je suis allé au ciné-club avec ma femme, qui aime les films de Truffaut. [= relative non spécifiante] Kävin elokuvakerholla vaimoni kanssa, joka pitää Truffaut’n elokuvista.
Je suis allé au ciné-club avec ma femme qui aime les films de Truffaut. [= relative spécifiante] Kävin elokuvakerholla [sen] vaimoni kanssa, joka pitää Truffaut’n elokuvista.
Dans le deuxième exemple, l’absence de virgule fait penser que le locuteur a plusieurs femmes (dont une qui aime Truffaut, les autres n’aimant pas Truffaut). En finnois, la virgule est obligatoire, et si on veut marquer la différence entre les deux relatives, il faut par exemple utiliser les déterminants cataphoriques se ou sellainen.
Remarque : le pronom relatif lequel introduit toujours une relative non spécifiante et est précédé d’une virgule :
Ils ont traité l’affaire avec la secrétaire de la directrice, laquelle avait donné son accord.
Quand il y a ellipse d’un verbe dans une proposition coordonnée, on marque cette ellipse avec une virgule, pour éviter les mauvaises interprétations des groupes qui sont syntaxiquement distincts l’un de l’autre :
Le convoi, qui se dirigeait à travers le désert vers la frontière égyptienne, aurait été entièrement détruit et les équipages des véhicules, tués.
La virgule marque l’ellipse du verbe : et les équipages des véhicules auraient été tués. Sans la virgule, on lirait : les équipages des véhicules tués, et le mot tués se rapporterait à véhicules (= ”?tapetut ajoneuvot”). Autres exemples :
On peut dire que la présence de la conjonction de devant infinitif est la règle, son absence, l’exception. ■ Nos voisins rentreront de vacances la semaine prochaine, mais nous, pas avant le 15. ■ Aidez vos clients à atteindre leurs objectifs… et vous, les vôtres.
On utilise la virgule chaque fois qu’il faut isoler un élément de la phrase. Mais ce n’est pas toujours absolument nécessaire, et l’utilisation de la virgule dépend aussi des gouts et des habitudes personnels. Certains correcteurs (de maisons d’édition, de journaux etc.) sont plus stricts que d’autres. Dans un texte officiel, on met plus de virgules que dans un roman, mais c’est variable. Exemple de texte « lourdement » ponctué :
La virgule a, en français, un rôle syntaxique évident, qui, dans la plupart des cas, est même capital, même si, bien souvent, il n’est pas absolument indispensable d’en mettre partout, quoique cela ne soit pas non plus, sauf pour certains, forcément négatif. Or, il faut bien le dire, les Finlandais, eux, sont souvent perplexes quand il s’agit d’utiliser la virgule, l’oubliant en général, même quand elle est nécessaire, et, inversement, en mettant une là où c’est interdit, ce qui, il faut le savoir, peut rendre une phrase inintelligible ou, du moins, obliger le lecteur à relire la phrase pour la comprendre. Mais, reconnaissons-le, bien des Français eux-mêmes se montrent assez paresseux à cet égard.
On pourrait supprimer toutes les virgules isolant les compléments de phrase sans que le sens du texte change. Le même texte peut être allégé d’une partie de ses virgules, mais il reste plus de virgules que dans un texte en finnois équivalent :
La virgule a en français un rôle syntaxique évident, qui dans la plupart des cas est même capital, même si bien souvent il n’est pas absolument indispensable d’en mettre partout, quoique cela ne soit pas non plus, sauf pour certains, forcément négatif. Or, il faut bien le dire, les Finlandais, eux, sont souvent perplexes quand il s’agit d’utiliser la virgule, l’oubliant en général, même quand elle est nécessaire, et, inversement, en mettant une là où c’est interdit, ce qui, il faut le savoir, peut rendre une phrase inintelligible ou du moins obliger le lecteur à relire la phrase pour la comprendre. Mais, reconnaissons-le, bien des Français eux-mêmes se montrent assez paresseux à cet égard.
Bon à savoir pour les étudiants de français langue étrangère : dans l’usage courant, beaucoup d’usagers francophones ne font pas toujours attention à l’emploi de la virgule, par mégarde ou par ignorance. On peut donc trouver de nombreux cas dans lesquels une relative non spécifiante n’est pas isolée du reste de la phrase par des virgules, et, quoique moins fréquemment, des cas où on place une virgule devant une proposition relative spécifiante. Il faut donc parfois rétablir (ou supprimer) des virgules, en fonction du sens du contexte.
Dans la pratique typographique française, le tiret est un tiret long dit « cadratin », en finnois m-viiva (m-kirjaimen leveinen), alors qu’en Finlande, on utilise normalement le tiret moyen (ou demi-cadratin), dit n-viiva (n -kirjaimen leveinen).
— tiret cadratin / m-viiva
– tiret moyen / n-viiva
Dans la pratique typographique française courante, on utilise cependant aussi fréquemment le tiret moyen à la place du tiret cadratin. En revanche, en finnois on utilise rarement le tiret cadratin (long).
Remarque : il ne faut pas confondre le tiret moyen – avec le trait d’union - yhdysviiva, qui, comme son nom l’indique, est utilisé pour relier des mots entre eux, comme dans timbre-poste ou, y a-t-il. Cependant, la plupart des claviers de smartphones, par exemple, utilisent ou produisent un seul et même signe pour les deux.
On utilise le tiret long (—) pour :
a. introduire les répliques dans les dialogues (voir le texte lu à haute voix ci-dessous) ;
b. encadrer lespropositions incises (upotuslause), autrement dit pour isoler un élément de phrase. C’est un usage similaire aux parenthèses, une sorte de « version littéraire » de la parenthèse. Cet usage est plus fréquent qu’en finnois :
Il avait dû longtemps réfléchir avant de prendre une décision — qui serait de toute façon douloureuse — et il en avait perdu le sommeil.
Le tiret moyen – (en finnois ranskalainen viiva, ajatusviiva) s’utilise dans les cas suivants :
c. pour introduire les éléments d’une liste, d’une énumération etc., autrement dit il correspond à ce qu’on appelle en finnois ranskalaiset viivat (« tirets français »). Dans la pratique typographique moderne et notamment sur Internet, le tiret est dans ce cas fréquemment remplacé par divers types de puces, rondes, carrées, fléchées, colorées (○ ♦ ■ ► etc.).
d. pour séparer deux mots qui forment un groupe, notamment des noms propres dans une bibliographie :
Dubois – Lagane, Grevisse – Goosse, la coopération France – Allemagne
e. en remplacement du tiret cadratin dans la typographie courante.
À retenir : pour indiquer une coupure dans un texte, on utilise en français les points de suspension entre crochets […] et non pas les tirets comme en finnois, voir point suivant.
Les parenthèses (mot féminin) s’utilisent dans les mêmes cas qu’en finnois. Les crochets s’utilisent également de la même manière en français et en finnois, mais on peut signaler quelques particularités. En français, on utilise les crochets :
– dans une citation (lainaus) pour indiquer qu’on rétablit un morceau de texte manquant, par exemple le verbe d’une principale, quand on ne cite que la subordonnée, ou pour rétablir un sujet figurant à une personne différente, ou bien sous forme de pronom dans une citation sortie de son contexte et qu’on veut rendre plus claire :
[Le ministre précise que] la réforme des 35 heures doit être adoptée d’ici la fin de l’année. ■ La police a indiqué que « malgré toutes les recherches, elles [les nouvelles victimes] n’ont pas encore pu être identifiées avec certitude ».
– pour indiquer qu’on supprime un morceau d’une citation ; dans ce cas-là, en finnois, on utilise les tirets :
Le ministre a déclaré que ces mesures allaient entrainer de nouvelles dispositions en matière d’impôts […] ainsi qu’une révision du plan social prévu.
Les guillemets français sont « », autrement dit le signe en formes de doubles chevrons « avant le mot, et le signe » après le mot (voir ci-dessous). On les utilise aussi quand on écrit à la main. Ils s’utilisent dans les mêmes cas que le signe correspondant en finnois ” :
Exemples :
Il avait longtemps entendu parler de la fameuse « réforme », sans savoir en quoi elle consistait. ■ « Marène » signifie « muikku ». ■ « Mauviette » est un autre mot pour « alouette ». Kiuru on toinen sana leivoselle.
La pratique typographique des ouvrages littéraires finlandais utilise aussi les guillemets français (mais seulement les guillemets fermants ») pour indiquer le début et la fin d’une citation, » … », ou par exemple dans les dialogues d’un roman.
Les guillemets sont souvent une solution très pratique pour traduire à l’écrit la locution niin sanottu. À l’oral, comme on n’entend pas les guillemets, on peut rendre niin sanottu par la tournure ce qu’on appelle (utilisable évidemment aussi à l’écrit) :
tämä niin sanottu uudistus… cette « réforme »…
Se oli niin sanottu lippulaiva. C’était le « haut de gamme ». / C’était ce qu’on appelle le haut de gamme.
On utilise les guillemets anglais “ ” comme guillemets de second rang (toissijainen), autrement dit pour mettre entre guillemets un mot se trouvant dans une partie qui est elle-même entre guillemets :
« Calculer, c’est effectuer sur des éléments d’un ensemble des “opérations algébriques” ». [Citation du Petit Robert s.v. calculer].
En finnois, on utilise parfois les guillemets simples ‘ ’ pour indiquer le sens d’un mot (c’est une pratique non conforme à la tradition typographique finlandaise, mais assez répandue dans un certain type d’écrits scientifiques). Dans ce cas-là, en français, on utilise de toute façon les guillemets normaux. Comparer :
Ranskassa ”brutal” tarkoittaa ’kovakouraista’ eikä ’karkeaa’. ■ En finnois, « brutaali » signifie « grossier » et non pas « violent ».
Avant l’arrivée des ordinateurs, les guillemets « et » n’existaient pas sur les machines à écrire (inventées aux USA), et on utilisait le signe "…". Pour cette raison, les claviers des smartphones ne savent produire habituellement que le signe ". Mais les claviers des ordinateurs peuvent produire automatiquement les guillemets adaptés à chaque langue et il n’y a donc aucune raison d’utiliser autre chose.
Dans la tradition typographique finlandaise, les guillemets ouvrants et fermants sont identiques. Chaque pays a sa propre tradition dans ce domaine. Comparer :
anglais | “example” |
finnois | ”esimerkki” |
français | « exemple » |
allemand | „Beispiel“ |
hongrois | „példa” |
Les traitements de texte modernes savent convertir automatiquement le signe " en guillemets en fonction de la langue du texte. Les exemples ci-dessus ont été obtenus automatiquement en sélectionnant la langue adaptée à chaque exemple et en tapant ". Dans certains journaux francophones, on utilise les guillemets anglais “ ”, parce qu’ils prennent moins de place, mais les journaux attentifs aux traditions typographiques utilisent les guillemets français.
Remarque : le signe " (signe de codage informatique) est inutilisé dans la typographie française et doit être proscrit de tout texte réalisé avec un traitement de texte moderne.
L’usage des guillemets en français relève d’une tradition plusieurs fois centenaire. Mais cet usage répond aussi à des exigences de lisibilité. La tradition typographique anglo-saxonne est basée sur l’absence d’espace avant la ponctuation haute (; ! : ?). Dans ce contexte, l’usage des guillemets anglais “ ” est compréhensible. Mais il ne peut pas être transposé au français, car le français utilise beaucoup l’apostrophe (’). L’anglais n’utilise l’apostrophe que pour noter le « génitif saxon » (comme dans Lloyd’s). En français, à cause de la fréquence de l’apostrophe, l’utilisation des guillemets anglais créerait constamment des groupes difficiles à lire (a), qu’il est nettement plus facile de lire avec les guillemets français (b) :
(a) Ce serait l’“exception”. ■ Dans un tel cas, on parle d’“effacement”.
(b) Ce serait l’« exception ». ■ Dans un tel cas, on parle d’« effacement ».
Depuis longtemps, les éditeurs de texte sur ordinateur savent couper automatiquement les mots en fin de ligne en respectant les règles propres à chaque langue. À condition de définir la langue correspondant à tel ou tel passage, et que le logiciel soit équipé de divers modules linguistiques (qui sont parfois payants). On ne dispose donc pas toujours de la coupure des mots automatique.
De plus, des textes comme des mémoires de master contiennent fréquemment des passages en plusieurs langues différentes (français, finnois, anglais etc.), qui sont alors coupés par le logiciel selon les règles du finnois. Cela peut être laborieux de définir la langue de chaque passage, et il est parfois plus simple et nécessaire de couper les mots manuellement. Il est donc utile de connaitre les principales règles de coupure, car il y a certaines différences entre la pratique typographique du finnois et du français.
Dans l’ensemble, on peut dire que la coupure des mots à la fin d’une ligne se fait suivant les mêmes règles en français et en finnois. On coupe après les voyelles ou entre deux consonnes : re-ce-voir, ob-jec-tion, ap-por-ter, es-pè-ce, col-por-teur, ac-cep-ter etc.
En général, on ne coupe que des syllabes entières et on rejette au moins deux lettres au début de la ligne suivante : avoi-ne (et non pas *avoin-e, ni *a-voine) ;
a. Si le mot est précédé d’un article ou d’une préposition avec une voyelle élidée, on peut couper le mot après une seule voyelle, car elle forme une syllabe avec l’article ou la préposition ; on ne coupe pas au niveau de l’apostrophe (voir ci-dessous) : de l’a-voine, un kilo d’a-voine ;
b. on peut aussi couper deux voyelles, si elles se prononcent ou peuvent se prononcer en deux syllabes ou si elles ne forment pas un digramme : influer → in-flu-er, en remuant → en remu-ant, mais fruité → frui-té [pas *fru-ité, car ui se prononce en un seul groupe] ;
c. en présence du groupe [voyelle + y], on coupe après y : voyage → voy-age, essuyer → essuy-er, moyenne → moy-enne, envoyé → en-voyé [et non *envoy-é] ;
d. les groupes [consonne l, r) + voyelle] forment une seule syllabe (phonétiquement aussi) ; il faut donc couper avant la consonne qui précède l ou r (différence avec le finnois) : enclencher → en-clencher, tableau → ta-bleau, réfléchir → ré-fléchir, occlusion → oc-clusion, rencontrer → rencon-trer, comprendre → com-prendre / compren-dre ;
e. si la coupure tombe dans un groupe de plus de 2 consonnes, il faut vérifier s’il s’agit d’un préfixe ; dans ce cas on coupe au niveau du préfixe : instruire → in-struire et non pas *ins-truire (préfixe in-), reconstruction → recon-struction et non pas *recons-truction (préfixe con- ), abstraction → ab-straction et non pas *abs-traction (préfixe ab-).
f. Après une apostrophe (heittomerkki ’ ) : aujourd’hui → aujour-d’hui [et non pas *aujourd’-hui], l’enfant → l’en-fant [et non pas *l’-enfant] ;
g. on ne coupe pas les digrammes ou les trigrammes : ch, gu, gn, au, eau, oi, ai, en, on etc. : réfléchir → ré-flé-chir, éloigné → éloi-gné, en se fatiguant → fati-guant, s’enivrer → s’en-ivrer (en+ivre) ;
h. pour des raisons de bienséance, on ne devrait pas couper des mots comme culture, cultiver, culbute etc., après cul- ni des mots comment concert, contraire etc., après con- (de même qu’en finnois on ne devrait couper par exemple le participe sovittu que d’une seule manière, sovit-tu) :
cultivateur → culti-vateur, culture → cultu-re (ou faire passer en entier à la ligne suivante)
condition → condi-tion (ou faire passer en entier à la ligne suivante)
conclusion → conclu-sion (ou faire passer en entier à la ligne suivante);
i. on ne coupe pas les noms propres. Si le nom propre contient un trait d’union, on peut couper au niveau du trait d’union.
Dans les journaux imprimés, où le texte se trouve souvent dans des colonnes étroites, on ne respecte pas toujours les règles h. et i., car cela provoque des problèmes de mise en page (c’est aussi le cas dans la présente Grammaire).
Les rectifications orthographiques publiées dans le Journal officiel de la République française (section des documents administratifs) le 6 décembre 1990 sont déjà vieilles de plus de 30 ans à la date de première mise en ligne de cette version de la Grammaire du français pour finnophones. En France, elles ont très lentement pris place dans la pratique éditoriale (dictionnaires, manuels etc.), et elles sont entérinées dans l’enseignement officiel en France (comme en Belgique, en Suisse ou au Canada). Mais dans la presse et l’édition littéraire, les habitudes et la pression (supposée) du public dont la formation scolaire date de l’époque de l’orthographe non révisée, et le conservatisme, maintiennent l’orthographe classique.
Cette réforme était assez timide et loin d’être parfaite (il y a par exemple des décisions illogiques, voir le §5), mais elle avait le mérite de rappeler aux usagers que les conventions orthographiques doivent être mises à jour régulièrement et de les préparer peut-être à mieux accepter et adopter plus rapidement de nouvelles rectifications.
Une version détaillée de ces règles est disponible sur www.renouvo.org. Ci-dessous figure un résumé des principales règles (qui sont appliquées dans la présente grammaire, comme elles l’ont été depuis la toute première version imprimée d’un cours de grammaire publié en 1998 dont elle est la lointaine continuation).
1. Devant une syllabe contenant un e non prononcé (dit « e muet »), on écrit è et non é : évènement comme avènement, cèdera comme lèvera etc. Exceptions:
2. Dans les verbes terminés à l’infinitif par -eler et -eter, l’e du radical se change en è quand la syllabe suivante contient un e non prononcé : il détèle, il époussète ; il détèlera etc. Les noms en -ment s’écrivent comme le verbe. Exceptions : appeler, jeter et les verbes de leurs familles (y compris interpeler) redoublent l ou t devant une syllabe contenant un e muet : j’appelle, je jette, j’appellerai etc.
3. Il n’y a pas d’accent circonflexe sur les lettres i et u : traitre, bruler etc. Exceptions :
4. Les noms composés reliés par un trait d’union formés à l’origine soit d’une forme verbale et d’un nom (verbe suivi d’un nom complément de verbe direct), soit d’une préposition suivie d’un nom, et qui sont perçus comme des mots simples, prennent la marque du pluriel au second élément quand et seulement quand le nom composé est lui-même au pluriel : un essuie-main, des essuie-mains; un garde-meuble, des garde-meubles (qu’il s’agisse de personnes ou de choses) ; un après-midi, des après-midis etc. Exceptions : quelques composés dont le second terme contient un article (trompe-l’œil) ou commence par une majuscule (prie-Dieu).
5. Les numéraux composés sont unis par des traits d’union : vingt-et-un-mille-trois-cent-deux etc. De façon illogique, l’Académie a décidé que million et milliard, qui sont des noms comme millier, ne sont ni précédés ni suivis d’un trait d’union. On écrit donc par exemple deux millions trois-cent-mille.
6. Le participe passé laissé suivi d’un infinitif reste invariable : les enfants que tu as laissé partir (comme faire : les enfants que tu as fait sortir).
7. Les noms que le français a empruntés à d’autres langues font leur pluriel comme les autres mots français : les matchs, les solos, les maximums etc. Exceptions : les noms ayant conservé valeur de citation restent invariables : des requiem etc. La règle vaut aussi pour des noms qui étaient des pluriels dans la langue d’origine : un errata, des erratas etc.
8. La finale -olle est remplacée par la finale -ole : corole etc. Exceptions : colle, folle, molle.
66. Règles pratiques de rédaction. Mise à jour 29.2.2024