Les différents types d’interrogation (directe/indirecte, totale/partielle) sont présentés en liaison avec l’interrogation directe ; si nécessaire, consulter cette page d’abord.
Dans l’interrogation partielle, le mot interrogatif peut être un pronom (qui, que, combien), un déterminant (quel), un adverbe (pourquoi, depuis quand), ou une construction prépositionnelle (pour qui, chez lesquels, avec quelles personnes, dans quel genre de cas etc.).
La plupart des mots interrogatifs ont une forme simple (qui, laquelle, où…) et une forme longue avec est-ce que (qui est-ce qui, laquelle est-ce que, où est-ce que…). L’utilisation de la forme simple ou longue dépend de la fonction grammaticale du mot (sujet, attribut etc.) et dans certains cas, on n’utilise pas de forme longue.
Pronoms | ||
---|---|---|
qui | kuka, ketkä | toujours singulier |
que/quoi | mikä, minkä, mitä, mille jne. | |
lequel/laquelle etc. | kuka heistä, mikä niistä | valeur définie |
combien | moniko, kuinka moni | |
Déterminants | ||
quel/quelle/quels etc. | mikä + substantiivi, kuka + substantiivi | |
quel genre de | millainen + substantiivi | |
combien de | montako + substantiivi | |
Adverbes | ||
où | missä, mihin | |
quand | milloin | |
comment | kuinka | |
pourquoi | miksi |
Remarque : la liste ci-dessous présente un aperçu rapide des formes des mots interrogatifs. Les formes et leur utilisation sont décrites en détail plus loin sur cette page.
Qui (kuka) et que/quoi (mikä) sont des pronoms indéfinis sans genre et sans nombre. Contrairement au finnois, kuka/ketkä, le pronom qui est toujours singulier.
Le pronom qui est invariable, mais le pronom que/quoi a une forme faible que, qui peut être utilisée directement avant le verbe, et une forme pleine quoi, utilisée après une préposition (ou seule après le verbe, dans le français parlé : Tu veux quoi ?).
En général, on peut toujours utiliser la forme longue avec est-ce que. La forme simple s’utilise (avec inversion du sujet) plutôt dans le code écrit, sauf qui sujet, très souvent utilisé seul dans la langue courante. Voir ci-dessous.
Forme | Sujet | Attribut du sujet | CVD | Complément prépositionnel |
---|---|---|---|---|
simple | qui | qui | qui | à/de/pour/avec qui |
longue | qui est-ce qui | qui est-ce que | qui est-ce que | à/de/pour/avec qui est-ce que |
simple | que | que | que | à/de/pour/avec quoi |
longue | qu’est-ce qui | qu’est-ce que | qu’est-ce que | à/de/pour/avec quoi est-ce que |
Le pronom lequel renvoie à un groupe nominal défini par le contexte et correspond au finnois kuka (heistä), mikä (niistä), kumpi (heistä/niistä) etc., et au pluriel ketkä (heistä), mitkä (niistä). C’est en quelque sorte l’équivalent défini du pronom interrogatif indéfini qui. Il peut désigner toute catégorie d’objet de pensée : humain, non humain, non animé. Le pronom lequel s’accorde en genre et en nombre et se contracte avec la préposition à et de.
singulier | pluriel | ||
---|---|---|---|
masculin féminin | lequel laquelle | lesquels lesquelles | |
masculin féminin | à + | auquel à laquelle |
auxquels auxquelles |
masculin féminin | de + | duquel de laquelle | desquels desquelles |
Le pronom combien est un pronom indéfini invariable (contrairement à moni/monet en finnois) qui exprime une quantité. Il peut avoir un sens comptable (kuinka moni, moniko, montako) ou massif (montako).
Lequel et combien ont aussi une forme longue lequel/laquel/lesquel(le)s est-ce que et combien est-ce que, mais elle n’est pas toujours utilisée.
Forme | Sujet | Attribut | CVD | Complément prépositionnel |
---|---|---|---|---|
simple | lequel laquelle lesquel(le)s | lequel laquelle lesquel(le)s | lequel laquelle lesquel(le)s | auquel, à laquelle, auxquel(le)s duquel, de laquelle, desquel(le)s pour/avec lequel/laquelle/lesquel(le)s |
longue | - | lequel/ laquelle/ lesquel(le)s est-ce que | lequel/ laquelle/ lesquel(le)s est-ce que | auquel/à laquelle/ auxquel(le)s est-ce que duquel/de laquelle/desquel(le)s est-ce que avec/pour lequel/laquelle/lesquel(le)s est-ce que |
simple | combien | combien | combien | à/de/pour/avec combien |
longue | - | combien est-ce que | combien est-ce que | à/de/pour/avec combien est-ce que |
Les déterminants interrogatifs quel, quel genre de, combien de sont toujours suivis d’un nom (qui peut être précédé d’un adjectif). Ils font partie d’un groupe nominal (quel genre de personne, quelle solution, combien d’invités sont prévus), qui peut faire partie d’un groupe prépositionnel (pour combien de temps, dans quel restaurant).
Le déterminant simple quel (finnois mikä + nom) varie en genre et en nombre : quel, quelle, quels, quelles. Il ne faut pas confondre ce déterminant, qui est toujours suivi d’un nom, avec le pronom lequel/laquelle.
Les déterminants composés quel genre de (millainen + substantiivi) et combien de (montako) sont invariables.
Forme | Sujet | Attribut | CVD | Complément prépositionnel |
---|---|---|---|---|
simple | quel nom | à/de/pour/avec quel nom | ||
longue | quel nom est-ce que | à/de/pour/avec quel nom est-ce que | ||
simple | quel genre de nom | à/de/pour/avec quel genre de nom | ||
longue | quel genre de nom est-ce que | à/de/pour/avec quel genre de nom est-ce que | ||
simple | combien de nom | à/de/pour/avec combien de nom | ||
longue | combien de nom est-ce que | à/de/pour/avec combien de nom est-ce que |
Les adverbes interrogatifs sont généralement en fonction de complément de phrase, sauf où, qui peut aussi être complément de verbe. Chaque adverbe peut être utilisé seul ou sous la forme longue avec est-ce que.
Forme | |
---|---|
simple | où, quand, comment, pourquoi | longue | où est-ce que, quand est-ce que, comment est-ce que, pourquoi est-ce que |
Où et quand peuvent être précédés d’un autre adverbe : depuis où, par où, jusqu’où, à partir d’où, depuis quand, jusqu’à quand, à partir de quand etc.
Les formes des mots interrogatifs varient principalement d’après la fonction grammaticale du mot (ou du groupe de mots) interrogatif : sujet du verbe, attribut du sujet, complément direct / prépositionnel du verbe ou complément de phrase, et du type de discours : code écrit, code courant, français parlé.
Quand le mot interrogatif est sujet du verbe, il se place généralement avant le verbe et on utilise l’ordre des mots normal sujet-verbe-complément ((SVC), sauf avec que sujet). Avec les pronoms qui et que, on peut aussi utiliser la forme longue (avec est-ce que) :
Pronom | Exemple | Remarque |
---|---|---|
Qui | Qui a téléphoné ? Qui vous a dit ça ? Qui parle l’italien ? Qui continue le français l’an prochain ? | toujours singulier Code écrit et français parlé |
Qui est-ce qui a téléphoné ? Qui est-ce qui vous a dit ça ? Qui est-ce qui parle l’italien ? Qui est-ce qui continue le français l’an prochain ? | fréquent dans la langue courante | |
Qu’est-ce qui | Qu’est-ce qui intéreserait tes amis ? Qu’est-ce qui vous dérange dans ce film ? Qu’est-ce qui a fait ce bruit ? | pas de forme courte |
Lequel | Il y a treize candidats à ce poste. Lequel l’obtiendra ? J’ai acheté deux jupes. Laquelle (des deux) est la plus belle à ton avis ? Kumpi on mielestäsi kauniimpi? Parmi ces photos, lesquelles sont tes photos préférées ? | pas de forme longue |
Combien | Combien sont venus ? Combien se sont inscrits ? | pas de forme longue |
Déterminant | Exemple | Remarque |
Quel | Quel modèle intérese les consommateurs ? Quelles solutions seraient les plus simples ? | pas de forme longue |
Combien de | Combien de personnes sont venues ? Combien de personnes ont fait le test ? | |
Quel genre de | Quel genre de livre te plairait ? |
Le sujet (e-subjekti) de certains verbes intransitifs (il faut qch, il manque qch, il se passe qch), ou de verbes passifs impersonnels (il s’est vendu beaucoup de masques) peut être postposé, et le verbe est alors précédé de l’indice de personne verbale il.
Dans l’interrogation, dans le code courant on utilise la forme sujet qu’est-ce qui, sauf avec le verbe il faut, avec lequel on utilise la forme qu’est-ce que.
Dans le code écrit (strict et courant), on utilise l’inversion du sujet. l’indice de personne verbale se place après le verbe, et le pronom qui passe à la forme que. Les autres mots interrogatifs ne changent pas de forme.
Pronom | Exemple | Remarque |
---|---|---|
Qu’est-ce qui | Qu’est-ce qui manque ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui se dit ? Qu’est-ce qui s’est dit à la réunion ? | langue courante |
Que | Que manque-t-il ? Que se passe-t-il ? Que s’est-t-il passé ? Que s’est-il dit ? | code écrit |
Qu’est-ce que | Qu’est-ce qu’il faut ? | cas particulier de falloir, langue courante |
Que | Que faut-il ? | cas particulier de falloir, code écrit |
Lequel | Lequel est-ce qu’il faut ? | langue courante |
Lequel faut-il ? | code écrit | |
Combien | Combien est-ce qu’il manquait ? Combien est-ce qu’il faudra ? | langue courante | Combien manquait-il ? Combien faudra-t-il ? | code écrit |
Déterminant | Exemple | Remarque |
Quel | Quel exemplaire est-ce qu’il manquait ? Quel exemplaire est-ce qu’il aurait fallu ? | langue courante |
Quel exemplaire manquait-t-il ? Quel exemplaire aurait-il fallu ? | code écrit | |
Combien de | Combien d’assiettes est-ce qu’il manque ? Combien d’assiettes est-ce qu’il faut ? | langue courante |
Combien d’assiettes manque-t-il ? Combien d’assiettes faut-il? | code écrit | |
Quel genre de | Quel genre de vin est-ce qu’il faudra? Quel genre de vin est-ce qu’il manque ? | langue courante |
Quel genre de vin faudra-t-il? Quel genre de vin manque-t-il ? | code écrit |
Quand le mot interrogatif est l’attribut du sujet, il se place avant le verbe et on place le sujet après le verbe. C’est l’ordre inverse de la phrase normale :
SUJET | VERBE | ATTRIBUT |
Ce livre | est | un roman policier. |
C’ | est | mon ami. |
ATTRIBUT | VERBE | SUJET |
Qu’ | est-ce que | ce livre ? |
Qui | est- | ce ? |
Si le sujet est un pluriel, le verbe être se met au pluriel, non pas parce que qui est au pluriel (qui est toujours sans nombre, contrairement au finnois kuka/ketkä), mais parce que le sujet du verbe être n’est pas qui, mais le mot qui se trouve après le verbe. C’est la même chose en finnois :
Qui est cette dame ? / Qui sont ces dames ?
Keitä ovat nuo rouvat? et non pas *Ketkä ovat nuo rouvia?
Il existe plusieurs formes, qui dépendent du sujet (pronom ce ou autre sujet), du sens du sujet (défini ou nom) et du style.
La construction c’est… est utilisée pour définir l’identité d’une personne ou une chose. À la forme interrogative, on utilise l’inversion dans le code écrit et la forme longue avec ordre de mots normal dans la langue courante (code écrit et français parlé). On indique aussi la forme du français parlé avec ordre des mots normal et intonation, très fréquente.
Pronom | Exemple | Remarque |
---|---|---|
qui | Qui est-ce ? Qui était-ce ? Qui êtes-vous? Qui suis-je ? | code écrit | qui est-ce que | Qui est-ce que c’est ? Qui est-ce que ça serait ? | langue courante | c’est qui | C’était qui ? Ça serait qui ? | français parlé | que | Qu’est-ce ? Qu’était-ce ? | code écrit (strict) | qu’est-ce que | Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que ça sera ? | langue courante | qui est-ce que | Qui est-ce que c’est ? Qui est-ce que ça serait ? | langue courante | c’est quoi | C’était quoi ? Ça serait quoi ? | français parlé |
Pronom | Exemple | Remarque |
---|---|---|
Qui | Qui est cette personne à droite sur la photo ? Qui sont ceux-là ? Qui est cette femme ? Qui sont ces femmes ? | pas de forme longue |
Qu’est-ce que | Qu’est-ce qu’un déterminant ? Qu’est-que la passion ? Qu’est-ce que la lumière ? | code écrit strict |
Qu’est-ce que c’est que la lumière ? Qu’est ce que c’est que la créatine Qu’est-ce que c’est que le stress ? | forme longue langue courante (code écrit, français parlé) | |
Lequel | Regarde ces robes. Laquelle est la plus sobre ? Parmi ces photos, lesquelles sont tes photos préférées ? | pas de forme longue |
Combien | Combien sont venus ? Combien se sont inscrits ? | |
Déterminant | Exemple | Remarque |
Quel | Quel modèle est le moins cher ? Quelles solutions seraient les plus simples ? | |
Combien de | Combien de personnes êtes-vous ? Combien de personnes est-ce que vous êtes ? Combien de personnes vous êtes ? Vous êtes combien de personnes ? | code écrit langue courante français parlé |
Quel genre de | Quel genre de livre te plairait ? |
Quand le mot interrogatif est l’attribut du sujet, celui-ci se place en tête de phrase et on place le sujet après le verbe :
Pronom | ordre | Exemple | Remarque |
---|---|---|---|
Qui | Qui choisiras-tu ? Qui Marie choisira-t-elle ? Qui aime-t-il ? Qui préfère-t-on ? | CE / LC toujours singulier | |
Qui | est-ce qui | Qui choisiras-tu ? = Qui est-ce que tu choisiras Qui Marie choisira-t-elle ?= Qui est-ce que Marie choisira ? Qui aime-t-il? = Qui est-ce qu’il aime? | Variante fréquente dans la langue courante |
Que | que | Qu’est-ce qui vous intérese ? Qu’est-ce qui vous dérange dans ce film ? Qu’est-ce qui t’intéreserait ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui a fait ce bruit ? | Seule forme possible |
Que | qu’est-ce que | Qu’est-ce que tu fais ? Qu’est-ce qu’il a crié ? Qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce qu’il a décidé ? Qu’est-ce que vous lui avez dit ? Qu’est-ce qu’il s’est acheté ? Qu’est-ce qu’on en sait ? Qu’est-ce qu’ils se sont dit ? Qu’est-ce que ces gens se sont dit ? Qu’est-ce que ton frère étudie ? Qu’est-ce que vous faites ce soir ? Qu’est-ce que tes amis en disent ? | |
Lequel | SVC | Il y a trois vols pour Florence. Lequel voulez-vous prendre ? / Lequel votre ami veut-il prendre ? Lequel est-ce que vous voulez prendre / Lequel est-ce que votre ami veut prendre | |
Combien | SVC | Combien sont venus ? Combien se sont inscrits ? | |
Déter- minant | |||
Quel | SVC | Quel modèle vous intéreserait ? Quels étudiants ont achevé le cours ? Quelles solutions seraient les plus simples ? | Seule forme possible |
Combien de | SVC | Combien de personnes avez-vous invitées ? Combien de personnes tes parents ont-ils invitées au mariage ? Combien de personnes (est-ce que) vous avez invitées ? Combien de personnes (est-ce que) tes parents ont invitées au mariage ? | |
Quel genre de | SVC | Quel genre de livre te plairait ? |
Pronom | ordre | Exemple | Remarque |
---|---|---|---|
Qui | inversion + pronom | Chez qui allez-vous ce soir Pour qui achète-t-elle ce livre Avec qui les enfants jouent-ils ? Avec qui jouent les enfants ? Chez qui logent tes amis ? Si le verbe a un autre complément (même un adverbe), l’inversion est évitée, on utilise est-ce que Avec qui est-ce que les enfants ont joué aujourd’hui Chez qui est-ce que tes amis logeront pendant les vacances Chez qui logeront tes amis pendant les vacances ?] | Variante fréquente dans la langue courante |
Qui | est-ce qui | Pour qui est-ce qu’elle achète ce livre ? Avec qui est-ce que les enfants jouent ? Chez qui allez-vous ce soir Pour qui achète-t-elle ce livre Avec qui les enfants jouent-ils ? Avec qui jouent les enfants Chez qui logent tes amis ? Si le verbe a un autre complément (même un adverbe), l’inversion est évitée, on utilise est-ce que Avec qui est-ce que les enfants ont joué aujourd’hui Chez qui est-ce que tes amis logeront pendant les vacances Chez qui logeront tes amis pendant les vacances ?] | Variante fréquente dans la langue courante |
Que | quoi | À quoi pensez-vous ? Contre quoi devons-nous nous battre ? De quoi auraient-ils besoin ? Sur quoi la commission d’enquête fonde-t-elle ses conclusions ? À quoi est-ce vous pensez Contre quoi est-ce que nous devons nous battre ? De quoi est-ce qu’ils auraient besoin ? Sur quoi est-ce que la commission d’enquête fonde ses conclusions ? | Seule forme possible |
Lequel | SVC | Il y a plusieurs piscines dans la ville. Dans lesquelles y a-t-il un bassin pour enfants ? / Dans lesquelles les étudiants ont-ils droit à une réduction ? Il y a trois vols pour Florence. Vous voulez prendre lequel ? / Votre ami veut prendre lequel Il y a plusieurs piscines dans la ville. On va dans laquelle ?/ Dans laquelle on va ? | |
Combien | SVC | Combien sont venus ? Combien se sont inscrits ? | |
Déter- minant | |||
Quel | SVC | Quel modèle vous intéreserait ? Quels étudiants ont achevé le cours ? Quelles solutions seraient les plus simples ? | Seule forme possible |
Combien de | SVC | Combien de jours sont-ils restés ? Pour combien de personnes as-tu réservé une table ? Depuis combien de temps est-elle partie ? Pendant combien de temps restera-t-elle en France ? Dans combien de semaines reviendra-t-elle ? Pour combien de personnes Maman a-t-elle réservé une table ? Depuis combien de temps cette étudiante est-elle partie ? Pendant combien de temps le beau temps restera-t-il sur la France ? Dans combien de semaines la stagiaire reviendra-t-elle ? Pour combien de personnes (est-ce que) tu as réservé une table ? Depuis combien de temps (est-ce qu’)elle partie ? Pendant combien de temps (est-ce qu’)elle restera en France ? Dans combien de semaines (est-ce qu’)elle reviendra ? Pour combien de personnes (est-ce que) ta mère a réservé une table ? Depuis combien de temps (est-ce que) cette étudiante est partie ? Pendant combien de temps (est-ce que) le beau temps restera sur la France ? Dans combien de semaines (est-ce que) la stagiaire reviendra ? Combien de jours les invités sont-ils restés ? Combien de jours (est-ce qu’)ils sont restés ? Combien de jours (est-ce que) les invités sont restés ? | |
Quel genre de | SVC | Quel genre de livre te plairait ? |
Le pronom qui renvoie en principe toujours à un humain. Qui peut aussi renvoyer à un animé, par exemple un animal familier que l’on identifie à un humain, on pourrait par exemple dire au sujet d’un chat : Mais qui vient là ? Si le référent de l’interrogatif est inconnu, on dira qu’est-ce qui est là au plafond ? (en parlant par exemple d’un gros insecte), et non pas qui est-ce qui…. Sur ce point, le français et le finnois utilisent le même type de référence et cette distinction ne pose pas de problème. En revanche, contrairement au finnois, où kuka, le pronom correspondant à qui, s’accorde en nombre et se décline, en français qui est un pronom indéfini sans genre et sans nombre (ni féminin ni pluriel) et invariable, et donc toujours singulier. Le verbe s’accorde donc au masculin singulier :
Qui a parlé ? ■ Qui est arrivé ? ■ Qui est énervé ? ■ Qui a été applaudi ?
Les questions formées avec le pronom qui ont plusieurs variantes Les différentes formes de question varient selon la fonction de qui :
Sujet | Attribut du sujet | Complément de verbe direct | Complément prépositionnel |
---|---|---|---|
qui verbe | qui | qui + inversion | préposition qui inversion |
qui est-ce qui verbe | qui est-ce que verbe | préposition qui est-ce que verbe |
Deux constructions sont possibles, l’une avec la forme brève qui, l’autre avec la forme longue qui est-ce qui :
Qui | parle l’italien ? |
Qui est-ce qui | parle l’italien ? |
Qui | continue le français l’an prochain ? |
Qui est-ce qui | continue le français l’an prochain ? |
La forme longue qui est-ce qui est légèrement plus fréquente dans la langue courante, la forme brève peut s’utiliser dans toutes les situations. Si qui est développé par un complément, on ne peut utiliser que la forme brève :
Qui d’entre vous sait l’allemand ? ■ Qui parmi eux a déjà le permis ? ■ [et non pas : *qui est-ce qui de vous / *qui est-ce qui parmi eux]
Le pronom qui est en fonction d’attribut du sujet dans la question qui est X ? Si le sujet est un autre mot que le pronom il, on n’utilise qu’une seule forme : qui + être + sujet. Le pronom qui peut renvoyer à un singulier ou à pluriel :
Qui est cette personne à droite sur la photo ? ■ Qui sont ceux-là ? ■ Qui est cette femme ? Qui sont ces femmes ? ■ Qui est le directeur de l’institut ? ■ Qui est le volontaire ? Qui sont les volontaires ?
Si le sujet est un pronom de personne 1,2,4,5, on le relie au verbe par un trait d’union (-) :
Qui êtes-vous ? ■ Qui suis-je ?
Dans la langue familière, on peut utiliser la dislocation :
C’est qui, cette femme ? ■ C’est qui, les volontaires ?
Remarque : contrairement au finnois (keitä), le pronom qui est invariable. Dans qui sont ces femmes ? le pluriel vient du fait que le sujet est ces femmes, le pronom qui est l’attribut. C’est la même chose en finnois : keitä nämä naiset ovat?
Qui peut être utilisé aussi comme complément de verbe direct (CVD) ou complément prépositionnel (complément de verbe indirect ou complément de phrase). Ces constructions sont de forme similaire ; la seule différence est que dans les questions où qui est complément prépositionnel, on ajoute une préposition. Contrairement au finnois (et au pronom que/quoi), la forme de qui ne varie pas. Il y a trois variantes, qui dépendent du niveau de langue :
La question avec inversion du sujet est utilisée essentiellement dans le code écrit ; si le sujet est un pronom faible (je tu il elle on nous vous ils elles), on place simplement le pronom derrière le verbe, avec un trait d’union et éventuellement un -t- intercalaire (après voyelle), voir exemples ci-dessous. Si le sujet est un autre mot qu’un des pronoms cités, il reste devant le verbe, et on ajoute il(s) ou elle(s) derrière le verbe :
Qui choisiras-tu ? ■ Qui Marie choisira-t-elle ? ■ Qui aime-t-il ? ■ Qui préfère-t-on ?
Chez qui allez-vous ce soir ? ■ Pour qui achète-t-elle ce livre ? ■ Avec qui les enfants jouent-ils ?
Dans le français courant, on utilise la forme longue qui est-ce que :
Qui choisiras-tu ? = Qui est-ce que tu choisiras ? ■ Qui Marie choisira-t-elle ?= Qui est-ce que Marie choisira ? ■
Qui aime-t-il? = Qui est-ce qu’il aime?
Chez qui est-ce que vous allez ce soir ? ■ Pour qui est-ce qu’elle achète ce livre ? ■ Avec qui est-ce que les enfants jouent ?
Dans ce cas, on peut aussi utiliser une inversion simple (sans reprise du pronom), puisque le sujet est évident. Mais cette inversion simple n’est possible que si le verbe n’a pas d’autre complément :
Avec qui jouent les enfants ? ■ Chez qui logent tes amis ?
Si le verbe a un autre complément (même un adverbe), l’inversion est évitée, on utilise est-ce que :
Avec qui est-ce que les enfants ont joué aujourd’hui ? ■ [et non Avec qui ont joué les enfants aujourd’hui ?] ■ Chez qui est-ce que tes amis logeront pendant les vacances ? ■ [[et non : Chez qui logeront tes amis pendant les vacances ?]
Dans le français parlé, on peut utiliser l’ordre des mots normal SVC en plaçant qui après le verbe comme n’importe quel CVD ; dans la langue familière, on peut mettre qui en début de phrase :
Tu choisiras qui ? [français parlé] Qui tu choisiras ? [plus familier] — Marie choisira qui ? [français parlé] Qui Marie choisira ? [plus familier, peu fréquent] ■ Chez qui vous allez ce soir ? / Vous allez chez qui ce soir ? ■ Les enfants jouent avec qui ? ■ Tu as acheté ça pour qui ? / Pour qui tu as acheté ça ? ■ Avec qui les enfants ont joué aujourd’hui ? / Les enfants ont joué avec qui aujourd’hui ? ■ Chez qui tes amis logeront pendant les vacances ? / Tes amis logeront chez qui pendant les vacances ?
Dans la langue familière, on peut faire la dislocation :
Marie, elle choisira qui ? / Elle choisira qui, Marie ? ■ Les enfants, ils jouent avec qui ? / Ils jouent avec qui, les enfants ? ■ Tes amis, ils logeront chez qui ? / Ils logeront chez qui, tes amis ?
Le tableau suivant présente un résumé des différentes possibilités qui existent pour rendre en français les questions, très simples en finnois, avec kuka.
Kuka | langue | forme |
---|---|---|
Kuka puhui ? ■ Ketkä puhuivat ? | écrit | Qui a parlé ? Qui est-ce qui a parlé ? |
courant | ||
fr. parlé | ||
Kuka hän on ? ■ Keitä he ovat? | écrit | Qui est-ce ? |
courant | Qui est-ce que c’est ? | |
fr. parlé | C’est qui ? Qui c’est ? | |
Kuka on johtaja? | écrit | Qui est le directeur ? ■ Qui est-ce qui est le directeur ? |
courant | ||
fr. parlé | C’est qui le directeur ? | |
Ketkä ovat vapaaehtoisia? | écrit | Qui sont les volontaires ? |
courant | ||
fr. parlé | C’est qui les volontaires ? | |
Kenet / Ketkä valitset? | écrit | Qui choisiras-tu ? |
courant | Qui est-ce que tu choisiras ? | |
fr. parlé | Tu choisiras qui ? | |
Kenet / Ketkä Marie valitsee? | écrit | Qui Marie choisira-t-elle ? |
courant | Qui est-ce que Marie choisira ? | |
fr. parlé | Marie choisira qui ? | |
Kenen luona yövyt? | écrit | Chez qui loges-tu ? |
courant | Chez qui est-ce que tu loges ? | |
fr. parlé | Tu loges chez qui ? Chez qui tu loges ? | |
Kenen luona ystäväsi yöpyvät? | écrit | Chez qui tes amis logent-ils ? |
courant | Chez qui logent tes amis ? Chez qui est-ce que tes amis logent? | |
fr. parlé | Tes amis logent chez qui ? Chez qui tes amis logent ? | |
Keneltä ostit pianon? | écrit | À qui as-tu acheté le piano |
courant | À qui est-ce que tu as acheté le piano ? | |
fr. parlé | À qui tu as acheté le piano ? Tu as acheté le piano à qui ? | |
Keneltä Pekka osti pianon? | écrit | À qui Pekka a-t-il acheté le piano ? |
courant | À qui est-ce que Pekka a acheté le piano ? | |
fr. parlé | À qui Pekka a acheté le piano ? Pekka a acheté le piano à qui ? |
Si le sujet est un pronom de personne 3 (kuka hän on?), cette question, élémentaire et courante, et très simple en finnois, est passablement compliquée en français. La question kuka hän on? peut se poser de trois manières (il existe encore une quatrième forme, dans le français parlé, Qui c’est ?, qui est une variante courante de c’est qui ?, mais on la néglige ici pour l’analyse des problèmes référentiels) :
Qui est-ce ? [code écrit] ■ Qui est-ce que c’est ? [langue courante] ■ C’est qui ? [langue familière]
Le problème lié à cette question concerne la forme du pronom sujet (hän en finnois, variante se dans ). Par rapport au finnois, le problème est double. Il se manifeste sous deux formes légèrement différentes, au singulier et au pluriel), mais il s’agit d’une seule et même problématique, qui a trait à la catégorie référentielle.
a. Dans la question qui est-ce ?, le pronom qui est un pronom indéfini en fonction d’attribut du sujet ce. On le voit clairement dans la forme du français parlé : c’est qui ? (= CE est qui ?) Pour cette raison, le sujet du verbe est le pronom ça, à la forme faible ce. La question sert à identifier la personne :
C’est qui ? C’est un ami. C’est un médecin. ■ C’est mon frère. C’est mon grand-père. ■ Qui est-ce ? Qui est-ce que c’est ? ■ C’est un ami. C’est un médecin. C’est mon frère. C’est mon grand-père.
Il faut donc éviter, sous l’influence du finnois hän, d’utiliser le pronom il. Les phrases
? Il est un ami. Il est un médecin. Il est mon frère. Il est mon grand-père.
sont à la limite de la grammaticalité, et pourtant très fréquentes chez les étudiants de français finnophones. De la même manière, pour identifier une personne, on ne dit pas non plus :
Kuka hän on? ?? Qui est-il ? Qui est-ce qu’il est ? Il est qui ?
La forme qui est-il peut s’utiliser, quand on veut qualifier, caractériser, définir quelqu’un (voir ci-dessous).
b. Cependant, dans une construction disloquée, on peut renvoyer au référent en utilisant la forme disjointe de il/elle, en concurrence avec ça (ou d’autres démonstratifs). Il en va de même au pluriel :
C’est qui, lui ? — C’est qui, elle ? ■ Tiens, c’est qui, ça, à droite sur la photo ? ■ C’est qui eux, là-bas ? Et elles, qui c’est ? ■ Et ceux-là, c’est qui ?
La question qui est-il ?/qui est-elle ? est possible, si on renvoie à un GN déjà mentionné (il est alors un anaphorique), mais elle a un sens particulier : qui devient un caractérisant similaire à quel ou comment (millainen hän on?, mikä hän on miehiään?). La phrase kuka hän on? (français parlé kuka se on?) se dit donc en général qui est-ce ? Qui est-ce que c’est ? C’est qui ? Comparer :
(a) Nous allons vous révéler dans un instant le nom du vainqueur du grand concours. Qui est-ce ? Vous le saurez après la pause de publicité. ■ Je ne connais pas ce vieux monsieur sur la photo. C’est qui ? ■ Hier on vous a vus avec une jeune fille qui parlait beaucoup. C’était qui ? / Qui est-ce que c’était ?
(b) L’avocat ? Qui est-il ? C’est l’appartenance à un barreau qui permet à l’avocat de plaider et de représenter ses clients devant les cours et tribunaux. ■ Nombre de ces livres ont trait à la question de l’identité de Jésus : qui est-il vraiment ? ■ Carla Bruni, Itinéraire sentimental : Qui est-elle vraiment ? [titre de livre]
Dans tous les exemples (b), on pose la question à propos d’une personne (un GN) qu’on a déjà identifiée, et dont on veut connaitre les caractéristiques. Par exemple, en 2009 tout le monde connaissait Carla Bruni (la femme du président de la République). La question Carla Bruni – Qui est-ce ? serait pour cette raison assez inattendue comme titre d’un livre. Tandis que Qui est-elle ? signifie qu’on va donner ses détails sur sa personnalité, sa carrière etc. On voit que dans certains cas l’équivalent finnois pourrait être tout autant millainen hän on? que kuka hän on?
Dans le français parlé familier, on utilise fréquemment la construction qui est-ce que c’est qui pour renforcer la question ou souvent même sans véritable intention de mise en relief particulière :
Qui est-ce que c’est qui a dit que tout est relatif ? ■ Qui est-ce que c’est qui a découvert la pénicilline ?
On retrouve le problème de référence au pluriel. En finnois, l’interrogatif kuka peut se mettre au pluriel : Keitä he ovat? Ketkä tulivat? En français, qui est un pronom indéfini sans genre et sans nombre, et n’a pas de pluriel. On ne peut donc pas dire *qui sont venus ? La forme correcte est qui est venu ? De même, les formes *Qui sont-ce ? ou *Qui est-ce qu’ils sont ? sont agrammaticales (ou la forme hybride relevée plusieurs fois chez des débutants **Qui est-ce que ce sont ?).
Dans la question qui sont ces gens ?, le pluriel est amené par le sujet ces gens, comme on le voit dans l’une des variantes possibles du français parlé : ces gens sont qui ? Pour identifier des personnes au pluriel, en français on utilise donc le singulier, ce qui peut effectivement paraitre étrange aux finnophones. Comparer :
Kuka hän on? Qui est-ce ? Qui est-ce que c’est ? Qui c’est ? ■ Keitä nuo ovat? Qui est-ce ? Qui est-ce que c’est ? Qui c’est ?
Si la question porte sur un pluriel, la réponse sera :
Ce sont des amis. / C’est des amis. ■ Ce sont des médecins. / C’est des médecins. ■ Ce sont mes sœurs. / C’est mes sœurs etc.
Comme dans le cas du singulier, on peut cependant utiliser le sujet ils/elles. Et comme dans le cas du singulier, cette forme renvoie à des personnes déjà identifiées, mais, contrairement au singulier, la question ne porte pas forcément sur les caractéristiques de chaque personnes. Il y a deux valeurs possibles :
a. La question porte sur l’identité (dans le sens de henkilöllisyys) ou le nom des personnes. En effet, la réponse ce sont des amis identifie la nature des personnes concernées, mais ne précise pas « qui est qui » (kuka kukin on). On utilise donc la forme ils/elles en référence à un groupe défini :
Il s’interrogeait sur l’identité de ces personnes, qui pouvaient-ils bien être ? Quelles capacités pouvaient-ils avoir ? ■ Nous allons vous révéler dans un instant le nom des vainqueurs du grand concours. Qui sont-ils ? [les vainqueurs sont déjà identifiés comme vainqueurs, mais pas par leur nom] ■ Le parti vient de nommer trois nouvelles secrétaires régionales. Qui sont-elles ? [on mentionne ensuite leurs noms] ■ Les anciens et les anciennes de notre collège : Qui sont-ils ? Qui sont-elles ? Voici, par ordre alphabétique des noms de famille, quelques anciens et anciennes qui font l’objet d’une page sur notre site ou sur un autre site Web. ■ Les milliardaires du monde, qui sont ils ? Le classement des hommes les plus riches du mondes en 2008 ! [Vient ensuite une liste de noms de milliardaires] ■ Voici donc nos jardiniers fantômes qui réapparaissent en 1774… Alors qui pouvaient-ils être ? Peut-être tout simplement le jardinier en chef du Domaine de Trianon, Claude Richard, accompagné de son fils Antoine !
b. La seconde valeur correspond au pluriel de celle évoquée plus haut et porte sur les caractéristiques des personnes. Dans cet emploi, qui renvoie fréquemment à des animés (humains et animaux) :
Tsiganes, gitans, manouches, rom, roma, gens du voyage… qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? [site suisse d’information sur les Roms] ■ Les agricultrices du Québec. Qui sont-elles ? [titre d’une étude ministérielle] ■ Les Cherokees : qui étaient-ils ? Découverts par l’explorateur espagnol Herando de Soto en 1540, aux abords des Appalaches les Cherokees auraient déjà migré pendant la préhistoire et seraient donc en réalité originaires du Texas et du nord du Mexique. ■ Insectes : qui sont-ils ? – Conférences de la Cité des Sciences. ■ Les manipulateurs sont parmi nous : Qui sont-ils ? Comment s’en protéger ? [titre de livre] ■ Qui sont-ils, ces Ossètes ? ■ Hôpitaux : mais qui sont-ils, ces aumôniers ? ■ Les Dauphins : qui sont-ils ?
On constate que ce genre de question apparait souvent dans des titres : on annonce qu’on va décrire les caractéristiques de tel ou tel groupe ethnique, professionnel etc., déjà connu. On peut ainsi dire d’une certaine manière que cette interrogation a une valeur en partie rhétorique et sert en quelque sorte d’introducteur, voire de connecteur argumentatif, que l’on pourrait paraphraser ainsi : « Vous en avez entendu parler, mais vous ne les connaissez pas ou vous les connaissez mal. Nous allons vous en parler ». C’est ce qui explique qu’on trouve des cas où cette question s’applique même à des référents non animés (exemples relevés sur Internet, novembre 2011) :
Cyclone, ouragan, typhon : qui sont-ils ? [www.futura-sciences.com]. ■ Anticorps antiphospholipides/ co-facteurs : Qui sont-ils ? Pourquoi, quand et comment les rechercher ? [titre d’article]
Remarque : l’équivalent de la construction qui sont-ils ? renvoyant à un non animé est quels sont-ils ?
Le pronom que est un pronom indéfini sans genre et sans nombre et invariable, qui renvoie à tout référent non humain (objet, idée etc.). Comme dans le cas de qui, les constructions varient selon la fonction du pronom que. La forme que s’utilise comme sujet ou CVD ; dans les autres cas, on utilise la forme pleine quoi.
sujet | complément direct | complément prépositionnel | |
---|---|---|---|
Code écrit | qu’est-ce qui verbe | que inversion | Préposition quoi inversion |
Langue courante | qu’est-ce que + verbe | Préposition quoi est-ce que verbe |
La seule construction possible, dans tous les niveaux de langue, est la forme qu’est-ce qui :
Qu’est-ce qui vous dérange dans ce film ? ■ Qu’est-ce qui t’intéreserait ? ■ Qu’est-ce qui se passe ? ■ Qu’est-ce qui a fait ce bruit ?
Avec les verbes impersonnels, que est en fonction de sujet (à sa place habituelle, c’est-à-dire antéposé au verbe). Dans le code écrit, on peut alors utiliser que seul avec inversion :
Que se passe-t-il ? ■ Que s’est-il dit lors de la réunion ? ■ Qu’est-il arrivé ? ■ Que reste-t il ? ■ Que manque-t-il encore ?
Dans la langue courante, on utilise la forme qu’est-ce qui :
Qu’est-ce qui est arrivé ? ■ Qu’est-ce qui reste ? ■ Qu’est-ce qui manque encore ?
Dans le français parlé, dans ce cas, on peut garder l’ordre habituel de la phrase interrogative (avec inversion) et le pronom en fonction de sujet (postposé) se met à la forme quoi :
Il se passe quoi ? ■ Il est arrivé quoi ? ■ Il manque quoi ?
Quand le pronom interrogatif que est en fonction de complément de verbe direct, trois constructions sont possibles.:
Dans le code écrit essentiellement : on place le pronom que en tête de phrase avec inversion du verbe, Cette inversion est dite « simple » : le pronom faible (je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles) se place derrière le verbe, avec un trait d’union et éventuellement un -t- intercalaire (après voyelle), que fais-tu ? que cria-t-il ? Si le sujet est un autre mot qu’un des pronoms cités, il se place simplement après le verbe (et non pas devant le verbe, avec ajout d’un il(s) ou elle(s) après le verbe), car contrairement à qui, le pronom que ne peut être que le complément direct, on n’a donc pas besoin de préciser la fonction par une inversion supplémentaire : que disent tes parents de ça ? (et non *que tes parents disent-ils de ça ?, à comparer avec qui en fonction de CVD qui tes parents voient-ils ?) :
Que fais-tu ? ■ Que cria-t-il ? ■ Que vois-je ? ■ Que décida-t-il ? ■ Que lui avez-vous dit ? ■ Qu’en sait-on ? ■ Que s’est-il acheté ? ■ Que se sont-ils dit ? ■ Que se sont dit ces gens ? ■ Qu’étudie ton frère ? ■ Que faites-vous ce soir ? ■ Qu’en disent tes amis ?
Dans la langue courante, on utilise la construction qu’est-ce que en début de phrase, suivie de l’ordre des mots normal (comparer avec les exemples ci-dessus) :
Qu’est-ce que tu fais ? ■ Qu’est-ce qu’il a crié ? ■ Qu’est-ce que je vois ? ■ Qu’est-ce qu’il a décidé ? ■ Qu’est-ce que vous lui avez dit ? ■ Qu’est-ce qu’il s’est acheté ? ■ Qu’est-ce qu’on en sait ? ■ Qu’est-ce qu’ils se sont dit ? ■ Qu’est-ce que ces gens se sont dit ? ■ Qu’est-ce que ton frère étudie ? ■ Qu’est-ce que vous faites ce soir ? ■ Qu’est-ce que tes amis en disent ?
Dans la prononciation courante, que est souvent supprimé devant consonne (Qu’est-ce tu fais ce soir ? )
Remarque : cependant, comme CVD d’un infinitif, on utilise que seul (on ne peut pas utiliser est-ce que) :
Que faire ? ■ Que répondre à cela ? ■ Que dire dans un cas pareil ? ■ Que leur annoncer ?
La question avec infinitif est de toute façon plutôt du style écrit, et on se retrouve donc dans le cas examiné ci-dessus au §1. Dans la langue courante, on dirait (par exemple) :
Qu’est-ce qu’il faut faire ? ■ Qu’est-ce qu’on peut répondre à ça ? ■ Qu’est qu’on peut/doit dire dans un cas pareil ? ■ Qu’est-ce qu’on va leur annoncer ?
Dans la langue courante, on peut aussi utiliser la variante quoi (voir aussi quoi utilisé après savoir), qui est fréquente avec les verbes faire et dire (mais possible aussi avec d’autres verbes) :
Quoi faire ? ■ Quoi dire ? ■ Quoi répondre à un truc pareil ? ■ Quoi acheter ? Si je savais !
la phrase interrogative peut se construire comme une phrase assertive avec l’ordre normal SVC et intonation. Le pronom interrogatif est à la forme pleine quoi et se place après le verbe, comme un CVD normal :
Tu vois quoi ? ■ Il a décidé quoi ? ■ Vous lui avez dit quoi ? ■ Il s’est acheté quoi ? ■ Ils se sont dit quoi ? ■ Tes amis en disent quoi ? ■ Ces gens se sont dit quoi ? ■ Ton frère étudie quoi ? ■ Tu fais quoi ce soir ? ■ Tes parents font quoi à Noël ?
La langue familière utilise également la dislocation :
Ton frère, il étudie quoi ? ■ Tes parents, qu’est-ce qu’ils disent de ça ?
Ces formes sont fréquentes, mais sont à utiliser avec prudence par le non francophone.
Après préposition, le pronom interrogatif peut être en fonction de complément de verbe indirect ou de complément de phrase. La forme du pronom à référent non humain est dans ce cas toujours quoi, c’est-à-dire la forme pleine de que. Plusieurs constructions sont possibles, selon le niveau de langue.
Dans le code écrit, la forme standard est préposition + quoi avec inversion du verbe. Si le sujet est un pronom faible (je, tu, il, elle, on, nous, vous, ils, elles), on place simplement le pronom derrière le verbe, avec un trait d’union et éventuellement un -t- intercalaire (après voyelle). Si le sujet est un autre mot qu’un des pronoms cités, il reste devant le verbe, et on ajoute il(s) ou elle(s) derrière le verbe ;
À quoi pensez-vous ? ■ Contre quoi devons-nous nous battre ? ■ De quoi auraient-ils besoin ? ■ Sur quoi la commission d’enquête fonde-t-elle ses conclusions ?
Dans la langue courante, après le pronom quoi, on utilise la formule interrogative est-ce que, sur le modèle préposition + quoi est-ce que :
À quoi est-ce vous pensez ? ■ Contre quoi est-ce que nous devons nous battre ? ■ De quoi est-ce qu’ils auraient besoin ? ■ Sur quoi est-ce que la commission d’enquête fonde ses conclusions ?
On peut utiliser l’ordre des mots normal, en mettant le groupe préposition + quoi] au début de la phrase ou (légèrement plus familier) en fin de phrase après le verbe :
À quoi tu penses / Tu penses à quoi ? ■ Contre quoi on doit se battre ? / On doit se battre contre quoi ? ■ De quoi ils auraient besoin ? / Ils auraient besoin de quoi ? ■ Sur quoi la commission d’enquête fonde ses conclusions / La commission d’enquête fonde ses conclusions sur quoi ?
Le pronom que est en fonction d’attribut du sujet ce dans la question qu’est-ce que ou qu’est-ce que c’est ?
code écrit strict | langue courante | français parlé |
---|---|---|
Qu’est-ce que ceci/cela ? | Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est que ça ? |
Qu’est-ce que c’est, ça ? C’est quoi ? C’est quoi, ça ? |
Qu’est-ce que ce livre ? | Qu’est-ce que c’est ce livre ? | Qu’est-ce que c’est, ce livre ? C’est quoi, ce livre ? |
Qu’est-ce qu’un gyromitre ? | Qu’est-ce que c’est qu’un gyromitre ? |
Qu’est-ce que c’est, un gyromitre ? C’est quoi, un gyromitre ? Un gyromitre, c’est quoi ? |
Dans sa forme la plus simple, la question est posée pour demander une définition d’une chose que l’on montre (référence déictique) ou à laquelle on fait référence dans le contexte (référence anaphorique). Le plus fréquemment, on utilise le pronom ce devant le verbe être, qui correspond à se en finnois. Dans ce cas, plusieurs formes sont possibles. Remarquer la forme très simple qui est la norme de l’écrit soigné (langue soutenue) :
Qu’est-ce ? [langue soutenue] ■ Qu’est ce que c’est ? [langue courante] ■ C’est quoi ? [français parlé] ■ Qu’est-ce que c’est que ça ? [français parlé]
Quand le sujet est un autre mot que ce (en finnois se), cette question si simple en principe devient assez compliquée.
À l’écrit soigné, la norme est la construction qu’est-ce que + GN :
Qu’est-ce que le déterminant ? ■ Qu’est-ce qu’un pronom ? ■ Qu’est-que la passion ? ■ Qu’est-ce qu’un livre, en fin de compte, sinon de la cellulose et de l’encre ? ■ Qu’était-ce que ce sentiment inexplicable qu’elle ressentait ?
Cette construction s’interprète comme qu’est-ce + que + GN. Le mot que est une sorte de conjonction d’appui après la question qu’est-ce : qu’est-ce|que|ce livre ? Il correspond au que de qu’est-ce que tu veux ?, en finnois littéralement Mitä se on [se mitä] haluat?.
Quand cette question est lue oralement (conférence, discours etc.), on constate parfois chez certains orateurs un allongement discriminatoire de la voyelle /ɛ/
de l’élément qu’est-ce (allongement à valeur distinctive) :
Qu’est-ce que la lumière ? /kɛˑskɶlalymjɛʁ/
Qu’est-ce qu’une langue ? /kɛˑskynlɑ̃g/
L’allongement s’accompagne alors d’une légère rupture dans l’intonation : la première partie est prononcée sur un ton égal suspensif, la deuxième partie sur un ton descendant (avec accent d’insistance sur la première syllabe du GN) :
Qu’est-ce que la lumière ? /kɛˑskɶ | la’lymjɛʁ/
L’allongement et le schéma intonatif particulier servent à distinguer la suite qu’est-ce + que + GN de la suite qu’est-ce que qui est le premier élément de qu’est-ce que c’est/qu’est que tu fais, et qui est prononcée en un seul bloc sur un ton descendant. À l’écrit, la différence entre les deux structures est immédiatement identifiable ; à l’oral, si on prononçait la question Qu’est-ce que la lumière ? d’un seul trait sur un ton descendant, on pourrait avoir l’impression que la question reste incomplète : Qu’est-ce que la lumière… [fait, provoque, apporte etc.] Cependant, cette manière de prononcer avec allongement et pause n’est pas systématique.
La construction équivalente du code écrit courant (mais pas de type scientifique, juridique etc.), utilisée aussi à l’oral, comprend un élément c’est que supplémentaire. Comparer :
Qu’est-ce que la lumière ? ■ Qu’est-ce que c’est que la lumière ? ■ Qu’est ce que c’est que la créatine? ■ Qu’est-ce que c’est que l’école ? C’est un espace dédié à l’enseignement. ■ Qu’est ce que c’est que la boxe française ? ■ Qu’est ce que c’est que l’angle horaire en astronomie ? ■ Qu’est-ce que c’est que le stress ?
La construction qu’est-ce que c’est que s’emploie aussi fréquemment dans le français parlé avec une valeur particulière.
Dans le français parlé, pour rendre l’idée du finnois Mitä/Mikä se/tämä on?, on utilise la construction qu’est-ce que c’est + GN, autrement dit sans ajouter de conjonction que devant le GN :
Qu’est-ce que c’est la lumière ?
Cette construction est redondante et assimilable à une construction disloquée avec sujet en rappel (dislocation à droite), puisqu’elle contient deux sujets (ce et la lumière). Dans la langue courante, on marque couramment une pause entre la question et le sujet rejeté. On trouve également des questions avec dislocation à gauche :
Qu’est-ce que c’est, la lumière ?
La lumière, qu’est ce que c’est ?
Exemples :
Qu’est-ce que c’est le RSS et à quoi ça sert ? ■ Le droit de préemption, qu’est-ce que c’est ? ■ Qu’est ce que c’est une hépatite médicamenteuse ? ■ Qu’est ce que c’est des criquets-phasmes de l’équateur ? ■ La compta en ligne, qu’est ce que c’est ? ■ Qu’est ce que c’est les adjectifs qualificatifs ? ■ Qu’est-ce que c’est, un ornithorynque ?
On obtiendrait la version langue courante (utilisable à l’écrit aussi) de ces exemples simplement en rajoutant que :
Qu’est-ce que c’est que le RSS et à quoi ça sert ? ■ Qu’est ce que c’est qu’une hépatite médicamenteuse ? ■ Qu’est ce que c’est que des criquets-phasmes de l’Équateur ? ■ Qu’est ce que c’est que la compta en ligne ? ■ Qu’est ce que c’est que les adjectifs qualificatifs? ■ Qu’est-ce que c’est qu’un ornithorynque ?
a. Dans le français parlé familière, on utilise fréquemment la construction qui est-ce que c’est qui pour renforcer la question ou souvent même sans véritable intention de mise en relief particulière :
Qui est-ce que c’est qui a dit que tout est relatif ? ■ Qui est-ce que c’est qui a découvert la pénicilline ?
b. Dans le français parlé familier, la construction Qu’est-ce que c’est que s’utilise fréquemment avec un GN déterminé par un démonstratif. Elle marque fréquemment (mais pas toujours) la surprise, l’indignation etc.:
Qu’est-ce que c’est que ce livre ? C’est nouveau ? ■ Tiens, qu’est-ce que c’est que ça ? J’ai jamais vu ça ! ■ Qu’est-ce que c’est que cet homme-là ? ■ Qu’est-ce que c’est que cette robe que tu portes là ? ■ Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? ■ Mais qu’est-ce que c’est que ce truc/ce cirque/ce souk/ce bins/ce foutoir ? ■ Qu’est-ce que c’est que cette blague de 8e étage sans ascenseur ? ■ Qu’est-ce que c’est que cette nage débile ? ■ Qu’est-ce que c’est que cette émission de nuls ?
Cette valeur sera rendue en finnois par un mot comme ihmettä (mitä ihmettä tuo on?) ou d’autres éléments de renforcement plus ou moins colorés dont la langue abonde.
c. Il existe encore bien d’autres possibilités de construire des questions dans le français parlé, par exemple kuka hän on? peut aussi se dire qui c’est ça ? ou (familier) qui c’est que c’est ? Il y a aussi des facteurs phonétiques d’assimilation entrainant des formes raccourcies (que disparait souvent) :
Qu’est-ce que c’est ça ? prononcé /kɛseksa/
ou même /kɛsesa/
■ Qu’est-ce que tu veux ? /kɛstyvø/
■ Qu’est-ce que ça donne ? (Mitä siitä tulee?) /kɛsːadɔn/
etc.
Toutes les possibilités n’ont pas été exposées, le système étant déjà suffisamment compliqué.
mikä, mitä | langue | forme |
---|---|---|
Mikä kiinnostaisi sinua ? | écrit | Qu’est-ce qui t’intéreserait ? |
courant | ||
fr. parlé | ||
Mitä se on? | écrit | Qu’est-ce ? |
courant | Qu’est ce que c’est ? | |
fr. parlé | C’est quoi ? | |
Mikä tämä kirja on? | écrit | Qu’est-ce que ce livre ? |
courant | Qu’est-ce que c’est, ce livre ? | |
fr. parlé | C’est quoi ce livre ? | |
Mitä otat? | écrit | Que prends-tu ? |
courant | Qu’est-ce que tu prends ? | |
fr. parlé | Tu prends quoi ? | |
Mitä Pekka ottaa? | écrit | Que prend Pekka ? |
courant | Qu’est-ce que Pekka prend ? | |
fr. parlé | Pekka prend quoi ? | |
Mistä haaveilet? | écrit | À quoi rêves-tu ? |
courant | À quoi est-ce que tu rêves ? | |
fr. parlé | Tu rêves à quoi ? ■ À quoi tu rêves ? | |
Mistä nuoret haaveilevat? | écrit | À quoi les jeunes rêvent-ils ? À quoi rêvent les jeunes ? |
courant | À quoi rêvent les jeunes ? À quoi est-ce que les jeunes rêvent ? | |
fr. parlé | À quoi rêvent les jeunes ? Les jeunes rêvent à quoi ? | |
Minkä alla se on? | écrit | Sous quoi est-il ? |
courant | Sous quoi est-ce qu’il est ? | |
fr. parlé | Il est sous quoi ? | |
Minkä alla levy on? | écrit | Sous quoi le disque est-il ? Sous quoi est le disque ? |
courant | Sous quoi est le disque ? | |
fr. parlé | Le disque est sous quoi ? | |
Mistä löysit sen kuvan? | écrit | Dans quoi as-tu trouvé cette photo ? |
courant | Dans quoi est-ce que tu as trouvé cette photo? | |
fr. parlé | Tu as trouvé cette photo dans quoi ? ■ Dans quoi tu as trouvé cette photo? | |
Mistä Pekka löysi sen kirjan? | écrit | Dans quoi Pekka a-t-il trouvé ce livre ? |
courant | Dans quoi est-ce que Pekka a trouvé ce livre ? | |
fr. parlé | Dans quoi Pekka a trouvé ce livre ? ■ Pekka a trouvé ce livre dans quoi ? |
Le pronom lequel renvoie à un GN défini par le contexte (il a donc une valeur anaphorique) et correspond au finnois kuka (heistä), mikä (niistä), kumpi (heistä/niistä) etc., et au pluriel ketkä (heistä), mitkä (niistä). C’est en quelque sorte l’équivalent défini du pronom interrogatif indéfini qui. Il peut désigner toute catégorie d’objet de pensée : humain, non humain, non animé etc. Le pronom lequel s’accorde en genre et en nombre et se contracte avec la préposition à et de.
singulier | pluriel | ||
---|---|---|---|
masculin féminin |
lequel laquelle |
lesquels lesquelles |
|
masculin féminin |
à + | auquel à laquelle |
auxquels auxquelles |
masculin féminin |
de + | duquel de laquelle |
desquels desquelles |
Lequel en fonction de sujet du verbe s’emploie de la même manière que qui, avec construction directe sujet-verbe. Contrairement à ce qui se passe avec qui, les formes avec est-ce qui (lequel est-ce qui) sont pratiquement inusitées :
Il y a treize candidats à ce poste. Lequel l’obtiendra ? ■ J’ai acheté deux jupes. Laquelle (des deux) est la plus belle à ton avis ? Kumpi on mielestäsi kauniimpi? ■ Voilà une dizaine de propositions. Lesquelles vous paraissent intéressantes ? ■ Regarde ces robes. Laquelle est la plus sobre ? ■ Parmi ces photos, lesquelles sont tes photos préférées ?
Lequel complément de verbe direct ou indirect ou complément de phrase s’emploie comme le pronom interrogatif que, avec trois constructions possibles :
a. Lequel + inversion, essentiellement dans le code écrit ; si le sujet est un autre mot qu’un pronom personnel (y compris on), il reste devant le verbe et on ajoute il(s) ou elle(s) derrière le verbe ;
Il y a trois vols pour Florence. Lequel voulez-vous prendre ? / Lequel votre ami veut-il prendre ?
b. lequel + est-ce que, dans la langue courante :
Lequel est-ce que vous voulez prendre / Lequel est-ce que votre ami veut prendre ? ■ Il y a plusieurs piscines dans la ville. Dans lesquelles y a-t-il un bassin pour enfants ? /
Dans lesquelles les étudiants ont-ils droit à une réduction ?
c. Ordre normal SVC, c’est-à-dire verbe + lequel, dans le français parlé :
Il y a trois vols pour Florence. Vous voulez prendre lequel ? / Votre ami veut prendre lequel ? ■ Il y a plusieurs piscines dans la ville. On va dans laquelle ?/ Dans laquelle on va ?
L’interrogatif finnois kumpi se traduit précisément en français lequel des deux ? En général, le contexte est cependant suffisamment clair et on a rarement besoin de préciser des deux. La traduction normale et la plus fréquente de kumpi est donc lequel (laquelle etc.) :
Puhelinta saa kahtena eri värinä. Kumman valitset? Le téléphone existe deux couleurs. Laquelle est-ce que tu choisis ?
Quel correspond au finnois millainen et, comme ce dernier, peut être déterminant interrogatif (dans un GN) ou adjectif interrogatif en fonction d’attribut du sujet. Mais contrairement au finnois millainen, quel ne peut pas être pronom. Il ne faut donc pas confondre le pronom lequel /laquelle avec le déterminant quel/quelle. Voir résumé des manières de traduire millainen ci-dessous.
Remarque : le pronom lequel n’est pas la forme pronominale de quel, c’est la forme définie de qui ou que (kuka niistä/ mikä niistä).
Quand le GN est sujet du verbe, seule la construction SVC est possible :
Quel musicien a composé le fameux Boléro ? ■ Quelles solutions seraient les plus simples ?
Dans la langue courante, le groupe déterminant quel + GN est très souvent développé par une relative quel est le GN + relative. Dans ce cas, la forme du pronom relatif varie selon sa fonction grammaticale. Par ce procédé, la préposition qui se trouverait devant quel est déplacée vers la relative et « intégrée » dans le relatif. Cette modification a pour effet de thématiser le groupe introduit par quel (quel est l’écrivain…) et de focaliser plus nettement le contenu de la question (qui a écrit « Le Hussard sur le toit » ?). Elle s’apparente aux procédés de focalisation utilisés dans les phrases clivées.
L’emploi de cette construction entraine des modifications importantes dans la phrase du point du vue de l’apprenant de français langue étrangère, qui doit faire attention à la forme du pronom relatif. Malgré cela, c’est une manière de poser la question très courante :
Quel écrivain de romans policiers s’est vendu à plus d’un demi-milliard d’exemplaires dans le monde ? → Quel est l’écrivain de roman policiers qui s’est vendu à plus d’un demi-milliard d’exemplaires dans le monde ? ■ Quels compositeurs français connaissez-vous ? → Quels sont les compositeurs français que vous connaissez ? ■ Dans quelle ville étiez-vous ? → Quelle est la ville où vous étiez ? ■ De quel livre tu m’avais parlé l’autre jour ? → Quel est le livre dont tu m’avais parlé l’autre jour ? ■ À quel auteur pensiez-vous ? → Quel est l’auteur auquel vous pensiez ? ■ Sur quels effets positifs peut-on raisonnablement compter ? ■ Quels sont les effets positifs sur lesquels on peut raisonnablement compter ?
Quand le GN est CVD du verbe, plusieurs constructions sont possibles :
Exemples :
Quelles couleurs préfère-t-elle ? ■ Quelles couleurs ta femme préfère-t-elle ? ■ Quelles couleurs est-ce qu’elle préfère / est-ce que ta femme préfère ? ■ Elle / Ta femme préfère quelles couleurs ? ■ Quelles couleurs elle préfère ? Quelles couleurs sa femme préfère ?
Si le GN est précédé d’une préposition (comme complément de verbe indirect ou complément de phrase du verbe), quatre constructions sont possibles :
Exemples :
Dans quel bureau pourrait-il se renseigner ? Dans quel bureau mon ami pourrait-il se renseigner ?
Dans quel bureau est-ce qu’il / est-ce que mon ami pourrait se renseigner ?
Dans quel bureau il / mon ami pourrait se renseigner ?
Il / mon ami pourrait se renseigner dans quel bureau ?
Quand quel est adjectif interrogatif en fonction d’attribut, une seule forme est possible, quel + être + sujet :
Quelle est ta pointure ? ■ Quel est le nombre d’habitants de la Belgique ? ■ Quels sont les pays qui font partie de l’Union européenne ? ■ Quelles sont les obligations des pouvoirs publics en matière d’information sur la qualité de l’air ? ■ Quels ont été les temps forts de l’élaboration de la Constitution ? ■ Quelles sont les différentes institutions européennes ? ■ Quelles seront vos couleurs de l’été ? ■ Quels pourraient être les effets de la crise sur les salaires et l’emploi ? ■ Quelles étaient autrefois les grandes industries que l’on trouvait dans le Nord-Pas de Calais ? ■ Quelle aurait dû être la concentration atmosphérique en CO2 en 2020 suite aux apports liés à la combustion des carburants fossiles ?
L’adjectif interrogatif quels s’utilise aussi pour renvoyer à des GN définis qui ont déjà été identifiés par le contexte, selon le même procédé que celui de qui sont-ils ? Les conditions d’emploi sont les mêmes, la différence est que quels renvoie à un non humain :
Ce procédé de fabrication présente de nombreux avantages. Quels sont-ils ? ■ Les besoins alimentaires : quels sont-ils réellement? ■ Vos priorités dans la vie, quelles sont elles ? ■ Nous allons maintenant parler des causes de la crise financière : quelles peuvent-elles être ? ■ Les relations de Marie-Antoinette et d’Axel de Fersen suscitèrent évidemment les rumeurs les plus diverses à la cour. Mais quelles furent-elles exactement ? ■ S’il s’agit davantage de montrer des photos de territoires que d’interroger les territoires de la photographie, quels peuvent-ils bien être, ces territoires ?… ■ Tout n’avait été que démarche scientifique, sans choix possible : les seuls moments d’intuition, de choix possible, quels avaient-ils été ?
Dans cet emploi, quel(le)s ne correspond donc pas au finnois millainen, mais à mitä.
Cette question peut se poser de plusieurs manières en français. Les variantes dépendent de la fonction de millainen (déterminant ou pronom).
Quand millainen est déterminant, l’équivalent en français dépend de la fonction du nom qu’il détermine, ainsi que du niveau de langue (indiqué entre parenthèses), comme le montre le résumé suivant (ÉS = code écrit strict, LC = langue courante, FP = français parlé) :
Millainen ihminen hän on?
Quel genre de personne est-ce ? (LS) Quel genre de personne est-ce que c’est ? (ÉS)
Qu’est-ce que c’est comme personne ? C’est quel genre de personne ?
Qu’est-ce que c’est comme personne ? (FP) Il/elle est comment ? (FP) ■
Millaisista elokuvista pidät?
Quel genre de films aimes-tu ?
Quel genre de films est-ce que tu aimes ?
Tu aimes quel genre de films ?
Qu’est-ce que tu aimes comme films ?
Millaisia tuloksia hän sai?
Quel genre de résultats a-t-il obtenu ?
Qu’est-ce qu’il obtenu comme résultats ? (ÉS)
Millainen elokuva oli?
Comment était le film ? (tous registres)
Comment as-tu trouvé le film ? (ÉS)
Variante courante : Il était comment, le film ? (FP)
C’était comment, le film ? (FP)
Millaisen lahjan haluat?
Qu’est-ce que tu veux comme cadeau ?
Millainen ilma on?
Quel temps fait-il ?
Quel temps il fait ?
Il fait quel temps ?
Comment est le temps ?
Millainen ilma oli silloin?
Comment était le temps à l’époque ?
Comment le temps était-il à l’époque ?
Variante courante :
Il faisait quel temps à l’époque ?
Qu’est-ce qu’il faisait comme temps à l’époque ?
Dans la langue courante on utilise fréquemment la tournure qu’est-ce que … comme. Si la question porte sur un complément de verbe, dans le français parlé on utilise aussi cette tournure sous la forme SVC (qu’est-ce que → c’est quoi que) ou une variante un peu plus familière dans laquelle le pronom interrogatif quoi se trouve avant le verbe et le nom sur lequel porte la question se trouve après le verbe, comme s’il était détaché en rappel (on peut d’ailleurs marquer une légère pause avant le groupe final comme + nom). On peut donc dire (du plus courant au plus familier) :
Qu’est-ce que tu veux comme cadeau ? / C’est quoi que tu veux comme cadeau ? / Tu veux quoi comme cadeau ? ■
Qu’est-ce que tu aimes comme films ? / C’est quoi que tu aimes comme films ? / Tu aimes quoi comme films ?
Qu’est-ce qu’il fait comme études ? / C’est quoi qu’il fait comme études ? / Il fait quoi comme études ?
Qu’est-ce qu’il a acheté comme voiture ? / C’est quoi qu’il a acheté comme voiture ? / Il a acheté quoi comme voiture ?
Qu’est-ce qu’il a pris comme décision ? / C’est quoi qu’il a pris comme décision ? / Il a pris quoi comme décision ?
Qu’est-ce que vous avez trouvé comme solution ? / C’est quoi que vous avez trouvé comme solution ? / Vous avez trouvé quoi comme solution ?
Qu’est-ce que vous avez eu comme temps pendant les vacances ? / C’est quoi que vous avez eu comme temps pendant les vacances ? / Vous avez eu quoi comme temps pendant les vacances ?
On peut aussi utiliser cette forme avec des verbes tels que il fait dans le sens météorologique :
Qu’est-ce qu’il fait comme temps ? / C’est quoi qu’il fait comme temps ? /Il fait quoi comme temps ?
Cette forme s’utilise aussi avec un GN attribut, en général avec un non animé, mais dans ce cas-là elle correspond à mikä/mitä :
C’est quoi comme livre ? Mikä kirja se on? ■ C’est quoi comme prof ? Mikä opettaja se on (= minkä aineen)?
Dans la langue courante, l’étudiant de français langue étrangère à intérêt à utiliser la structure qu’est-ce que… comme. Contrairement aux autres variantes, elle peut aussi s’utiliser pour un sujet ou un attribut :
Qu’est-ce que c’est comme personne ? ■ Qu’est-ce que c’est comme films qui te plaisent ?
En français il n’existe pas de pronom spécifique qui serait la forme « pronominale » de quel, comme millainen qui peut être employé pronominalement en finnois. Le pronom lequel correspond normalement au finnois mikä ou même kumpi :
Tu as pris lequel ? Minkä valitsit? Kumman valitsit?
Pour rendre millainen en fonction de pronom interrogatif, les équivalents français sont donc variés :
Hän osti uuden auton. – Millaisen? ■ Elle a acheté une nouvelle voiture. ■ – De quelle marque ? / De quel type ? / De quel genre ? / Comment est-elle ? ■ Hän haaveilee uudesta autosta. – Millaisen hän haluaisi? ■ Elle rêve d’une nouvelle voiture. ■ – De quelle marque en voudrait-elle ? / De quel type en voudrait-elle ? / ■ De quelle couleur en voudrait-elle ? etc. ou bien : Quel genre de voiture voudrait-elle ?
Dans le français parlé, le plus simple et le plus fréquent est d’utiliser comment comme « adjectif interrogatif ». Dans une phrase sans verbe, on dira donc simplement :
Elle a acheté une nouvelle voiture. – Une comment ?
Ou bien on utilise, assez fréquemment, la locution quel genre, qui correspond exactement pour le sens à millainen :
Il faudrait que j’achète un nouvel ordinateur. – Quel genre tu voudrais ? ■ Les voisins ont un petit chien. – Quel genre ?
S’il y a un verbe, on utilise l’adjectif comment associé au pronom en sur le modèle d’un adjectif normal tu en as pris un beau ou c’en est un joli :
Tu en veux un comment ? ■ Vous en voulez des comment ? [entendu dans un magasin à propos de bottes] ■ Ils en ont pris un comment ? ■ Tu en as acheté des comment ? ■ J’ai une nouvelle lunette astronomique. – Ah bon, c’en est une comment ? / Elle est comment ?
À propos d’un article qu’on veut acheter dans un magasin, on entend aussi demander :
Vous voudriez quel genre ? Millaisen/Millaisia haluaisitte?
Deux formes au moins sont possibles :
a. Quand le verbe est intransitif et le sujet est un pronom faible (je, tu il elle nous vous ils elles on), on peut utiliser soit l’inversion, soit la forme où est-ce que avec ordre des mots normal :
Où habite-t-elle ? Où est-ce qu’elle habite ? ■ Où va-t-on ? Où est-ce qu’on va ?— D’où venez-vous ? D’où est-ce que vous venez ? ■ Par où sont-ils passés ? Par où est-ce qu’ils sont passés ? ■ Jusqu’où ira-t-on encore ? Jusqu’où est-ce qu’on ira encore ?
Si le sujet est un GN ou un pronom plein, on peut faire l’inversion avec sujet avec il(s)/elle(s) après le verbe ou l’inversion simple [où + verbe + sujet]. Celle-ci est assez habituelle (contrairement à ce qui se passe avec quand ). On peut également utiliser la forme avec est-ce que :
Où habite son frère ?
Où son frère habite-t-il ?
Où est-ce que son frère habite ?
Où commence la route ?
Où la route commence-t-elle ?
Où est-ce que la route commence ?
D’où proviennent ceux-ci ?
D’où ceux-ci proviennent-ils ?
D’où est-ce que ceux-ci proviennent ?
D’où partira le Tour de France cette année ?
D’où le Tour de France partira-t-il cette année ?
D’où est-ce que le Tour de France partira cette année ?
b. Quand le verbe est transitif, on peut utiliser l’inversion avec rejet du pronom après le verbe ou les constructions avec où est-ce que :
Où l’équipe de tournage a-t-elle filmé cette scène ?
Où est-ce que l’équipe de tournage a filmé cette scène ?
Où le Rhin prend-il sa source ?
Où est-ce que le Rhin prend sa source ?
Vers où cela nous mène-t-il ?
Vers où est-ce que cela nous mène ?
Où avez-vous trouvé cette photo ?
Où est-ce que vous avez trouvé cette photo ?
D’où les experts ont-ils pu tirer des conclusions aussi surprenantes ?
D’où est-ce que les experts ont pu tirer des conclusions aussi surprenantes ?
Dans le français parlé, on peut conserver l’ordre des mots normal SVC (Où l’équipe de tournage a filmé cette scène ? / Où tu as trouvé cette photo ? etc.). Il est fréquent également de poser la question en ajoutant la forme c’est que, qui est la forme SVC de est-ce que : où c’est que (Où c’est que le Rhin prend sa source ?).
On ne peut pas faire l’inversion simple, ni dans le code écrit ni dans le français parlé si le sujet et le complément sont des GN (*Où a filmé l’équipe de tournage cette scène ? / *Où prend le Rhin sa source ? / *Vers où mène cela nous ?), puisqu’il serait impossible de savoir lequel des deux éléments est le sujet. Si le complément est un pronom, on peut faire l’inversion dans le français parlé, étant donné que la fonction de complément est marquée par le pronom :
Vers où nous mène cela ? ■ Où l’a filmée l’équipe de tournage ?
Remarque : attention à la différence de construction du verbe trouver/löytää en finnois et en français :
D’où vient cette musique ? Mistä tämä musiikki tulee? – Du restaurant d’en face. Vastapäisestä ravintolasta. [venir de] ■ D’où part le ferry ? Mistä lautta lähtee? – De Turku. Turusta. [partir de] ■ mais : ■ Où as-tu trouvé ces vieux vêtements ? Mistä löysit nämä vanhat vaatteet? – Au grenier. Ullakolta. [trouver quelque part] ■ Où a-t-il acheté sa tondeuse ? Mistä hän osti ruohonleikkurinsa? – Dans un hyper. Automarketista. [acheter quelque part] ■ Où as-tu pris ce livre ? Mistä otit sen kirjan? – Sur l’étagère. Hyllystä. [prendre quelque part]
Verbe intransitif | ||
---|---|---|
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Où habite-t-il ? | Où ton frère habite-t-il ? Où habite ton frère ? Où est-ce que ton frère habite ? |
LC | Où est-ce qu’il habite ? | |
FP | Il habite où ? | Ton frère habite où ? |
Verbe transitif | ||
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Où a-t-il pris ces photos ? | Où le client a-t-il pris ces photos ? |
LC | Où est-ce qu’il a pris ces photos ? | Où est-ce que le client a pris ces photos ? |
FP | Il a pris ces photos où ? |
Le client a pris ces photos où ? Où c’est que le client a pris ces photos ? |
Dans les phrases interrogatives introduites par l’adverbe interrogatif quand, on peut utiliser tous les procédés interrogatifs (inversion avec rejet du pronom, insertion de est-ce que ou ordre normal des mots). Dans la langue courante, quand le verbe est intransitif et que le sujet est un autre mot qu’un pronom faible, on peut également utiliser l’inversion simple (Quand rentrent tes parents ?). Dans le français parlé, on conserve l’ordre des mots normal SVC. Il est fréquent également de poser la question en ajoutant la forme c’est que, qui est la forme SVC de est-ce que : quand c’est que.
Verbe intransitif | ||
---|---|---|
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Quand se marie-t-il ? | Quand ton ami se marie-t-il ? |
LC | Quand est-ce qu’il se marie ? | Quand est-ce que ton ami se marie ? |
FP | Il se marie quand ? | Ton ami se marie quand ? |
Verbe transitif | ||
sujet pronom faible | sujet autre | ÉS | Quand a-t-il a pris ces photos ? | Quand le client a-t-il pris ces photos ? |
LC | Quand est-ce qu’il a pris ces photos ? | Quand est-ce que le client a pris ces photos ? |
FP | Il a pris ces photos quand ? | Le client a pris ces photos quand ? |
Toutes les constructions figurant dans le tableau précédant sont utilisables aussi avec des formes de quand précédées d’une préposition: à partir de quand, jusqu’à quand, depuis quand etc. :
Jusqu’à quand dure l’année scolaire ? ■ Depuis quand ne fume-t-il plus ?
À partir de quand peut-on porter l’enfant tourné vers l’avant dans un porte-bébé ?
Les Italiens indulgents avec Berlusconi … jusqu’à quand ? [titre de journal] etc.
Cet adverbe interrogatif se comporte comme où et quand, mais il présente une restriction particulière concernant le choix des constructions possibles. Les formes du français parlé courant et familier sont regroupées ci-dessous.
Dans les phrases interrogatives introduites par l’adverbe interrogatif comment, on peut utiliser tous les procédés interrogatifs (inversion avec rejet du pronom, insertion de est-ce que, ou ordre des mots normal SVC).
Quand le verbe est intransitif, et à un temps simple, et que le sujet est un autre mot qu’un pronom faible, on peut également utiliser l’inversion simple (Comment vont tes parents ?). Aux temps composés, on utilise l’inversion stricte (Comment tes parents sont-ils rentrés ?) dans le code écrit, et l’inversion simple (Comment sont rentrés tes parents ?) dans la langue courante.
Dans la langue courante on utili se diverses variantes avec est-ce que, mais en principe on ne peut pas utiliser la forme est-ce que avec des verbes n’exprimant pas une action (être, aller, etc.). Ce système compliqué provoque beaucoup d’hésitations et d’hypercorrectismes chez les francophones, et dans la réalité on peut rencontrer des formes qui ne traduisent pas les indications données ici.
Verbe intransitif | ||
---|---|---|
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Comment allez-vous ? Comment est-il ? Comment rentrez-vous ? |
Comment tes parents vont-ils ? (peu fréquent) Comment vont tes parents ? (courant) Comment Jean est-il ? Comment est Jean ? Comment tes amis rentrent-ils ? Comment rentrent tes amis ? Comment vos parents sont-ils rentrés ? |
LC | Comment est-ce que vous allez ? Comment est-ce qu’il est ? Comment est-ce que vous rentrez ? |
*Comment est-ce que tes parents vont ? (inusité) Comment vont tes parents ? *Comment est-ce que Jean est ? (inusité) Comment est Jean ? Comment sont rentrés tes parents ? Comment tes parents sont rentrés ? Comment est-ce que tes amis rentrent ? Comment est-ce que tes parents sont rentrés? |
FP | Vous allez comment ? Il est comment ? Vous rentrez comment ? |
Tes parents vont comment ? Tes parents sont comment ? Tes amis rentrent comment ? |
verbe transitif | ||
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Comment a-t-il appris la nouvelle ? | Comment le mari a-t-il appris la nouvelle ? |
LC | Comment est-ce qu’il a appris la nouvelle ? | Comment est-ce que le mari a appris la nouvelle ? |
FP | Il a appris la nouvelle comment ? | Le mari a appris la nouvelle comment ? |
La question « combien souvent » (finnois kuinka usein?, anglais how often etc.) n’existe malheureusement pas en français, ce qui est aussi ennuyeux pour les finnophones que les anglophones, germanophones etc. pratiquant le français. Dans sa forme la plus simple, on dira:
Est-ce que vous mangez souvent du poisson ?
Plus précis:
Combien de fois par semaine/mois etc. est-ce que vous mangez du poisson ?
Tous les combien s’utilise pour des dates plus précises (dont on sait qu’elles se répètent à intervalles plus ou moins régulièrement):
Tu vas chez le dentiste tous les combien ? ■ Il faut que tu ailles chez le masseur tous les combien ?
Mais tous les combien est familier (et n’est donc pas utilisable dans tout type de contexte). Le plus simple serait de dire, dans ce cas aussi:
Tu vas souvent chez le dentiste ?
Si on sait qu’il y a un nombre de fois défini (intrinsèque), on peut dire aussi:
Il faut que tu ailles souvent/plusieurs fois chez le masseur ? ■ Combien de fois est-ce qu’il faut que tu ailles chez le masseur ? ■ [moins familier] Combien de séances de massage devez-vous prendre ?)
Le mot souvent peut donc aussi avoir une valeur de mot interrogatif (usein et kuinka usein).
L’interrogatif pourquoi se comporte comme comment : avec un verbe intransitif, quand le sujet du verbe est un autre mot qu’un pronom faible, on ne peut pas utiliser l’inversion simple : *Pourquoi part Jean ? La forme Pourquoi Jean part-il ? est la seule possible dans le code écrit. Dans le français courant, on utilise pourquoi est-ce que : Pourquoi est-ce que Jean part ?, ou bien la forme avec ordre des mots normal Pourquoi Jean part ?
Dans un style familier, on peut dire aussi Tu as pris le train pourquoi ? En général, cependant, cet ordre des mots exprime plutôt le but : tu as apporté un sac pour quoi ? (mitä varten toit kassin?), ce qui se dirait de façon moins équivoque dans le code écrit, par exemple Dans quel but as-tu apporté un sac ?
Verbe intransitif | ||
---|---|---|
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Pourquoi sont-ils partis si tôt ? | Pourquoi les visiteurs sont-ils partis si tôt ? |
LC | Pourquoi est-ce qu’ils sont partis si tôt ? | Pourquoi est-ce que les visiteurs sont partis si tôt ? |
FP | Pourquoi ils sont partis si tôt ? | Pourquoi les visiteurs sont partis si tôt ? |
verbe transitif | ||
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Pourquoi as-tu pris le train ? | Pourquoi Bernard a-t-il pris le train ? |
LC | Pourquoi est-ce que tu as pris le train ? | Pourquoi est-ce que Bernard a pris le train ? |
FP | Pourquoi tu as pris le tarin ? | Pourquoi Bernard a pris le train ? |
Le mot interrogatif combien a un comportement particulier, car d’une part il peut tenir lieu de pronom indéfini ayant la fonction de sujet, complément ou attribut. D’autre part, combiné à de, il sert à former un déterminant composé exprimant la quantité. En revanche, le mots combien ne peut pas être utilisé comme adjectif ordinal à la manière du finnois monesko.
En fonction de pronom interrogatif, combien a un comportement identique aux autres pronoms interrogatifs. Selon qu’il est sujet ou complément, son comportement varie quelque peu. À noter que quand combien est sujet, il n’y a qu’une seule construction possible (tous niveaux de langue).
Sujet | ||
---|---|---|
Combien sont venus ? Combien se sont inscrits ? | ||
Attribut | ||
ÉS | Combien êtes-vous ? Montako teitä on? | |
LC | Combien est-ce que vous êtes ? | |
FP | Vous êtes combien ? | |
Complément | ||
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS | Combien as-tu payé cette robe ? Combien coute-t-elle ? Combien en voulez-vous ? |
Combien ta sœur a-t-elle payé cette robe ? Combien cette robe coute-t-elle ? Combien coute la robe ? Combien les enfants en veulent-ils ? Combien en veulent les enfants ? |
LC |
Combien est-ce que tu as payé cette robe ? Combien est-ce qu’elle coute ? Combien est-ce que vous en voulez ? |
Combien est-ce que ta sœur a payé cette robe ? Combien coute la robe ? Combien est-ce que les enfants en veulent ? |
FP |
Tu as payé cette robe combien ? Elle coute combien ? Vous en voulez combien ? |
Ta sœur a payé cette robe combien ? La robe coute combien ? Les enfants en veulent combien ? |
Combiné à la préposition de, combien forme le déterminant composé combien de, qui peut précéder un nom. Il a un comportement identique à combien pronominal. Dans la langue courante, on peut souvent omettre est-ce que, étant donné que le sens interrogatif est indiqué clairement par combien.
Sujet | ||
---|---|---|
Combien de personnes sont venues ? | ||
Attribut | ||
ÉS | Combien de personnes êtes-vous ? | |
LC | Combien de personnes est-ce que vous êtes ? (rare) Combien de personnes vous êtes ? (plus fréquent) | |
FP | Vous êtes combien de personnes ? | |
Complément | ||
sujet pronom faible | sujet autre | |
ÉS |
Combien de personnes avez-vous invitées ? Combien de jours sont-ils restés ? Pour combien de personnes as-tu réservé une table ? Depuis combien de temps est-elle partie ? Pendant combien de temps restera-t-elle en France ? Dans combien de semaines reviendra-t-elle ? |
Combien de personnes tes parents ont-ils invitées au mariage ? Combien de jours les invités sont-ils restés ? Pour combien de personnes Maman a-t-elle réservé une table ? Depuis combien de temps cette étudiante est-elle partie ? Pendant combien de temps le beau temps restera-t-il sur la France ? Dans combien de semaines la stagiaire reviendra-t-elle ? |
LC |
Combien de personnes (est-ce que) vous avez invitées ? Combien de jours (est-ce qu’)ils sont restés ? Pour combien de personnes (est-ce que) tu as réservé une table ? Depuis combien de temps (est-ce qu’)elle partie ? Pendant combien de temps (est-ce qu’)elle restera en France ? Dans combien de semaines (est-ce qu’)elle reviendra ? |
Combien de personnes (est-ce que) tes parents ont invitées au mariage ? Combien de jours (est-ce que) les invités sont restés ? Pour combien de personnes (est-ce que) ta mère a réservé une table ? Depuis combien de temps (est-ce que) cette étudiante est partie ? Pendant combien de temps (est-ce que) le beau temps restera sur la France ? Dans combien de semaines (est-ce que) la stagiaire reviendra ? |
FP |
Vous avez invité combien de personnes ? Tu as réservé une table pour combien de personnes ? Elle est partie depuis combien de temps ? Elle restera en France pendant combien de temps ? Elle reviendra dans combien de semaines ? |
Tes parents ont invité combien de personnes ? Maman a réservé une table pour combien de personnes ? Depuis combien de temps cette étudiante est partie ? Le beau temps restera sur la France pendant combien de temps ? La stagiaire reviendra dans combien de semaines ? |
La manière la plus fréquente de demander le prix de quelque chose est de dire :
Ça coute combien ? ou C’est combien ? |
Mais il y a de nombreuses autres possibilités :
français parlé | code écrit |
Combien est-ce que ça coute ? | Combien est-ce que cela coute ? |
Ça coute combien ? | Quel est le prix de…? |
Combien ça coute ? | Combien est-ce ? (assez rare) |
C’est combien ? (très fréquent) | Combien ce livre coute-t-il ? (assez rare) |
Combien coute ce livre ? (fréquent) | = Combien coute ce livre ? (forme normale) |
Ce livre coute combien ? |
On trouve aussi des formes fréquentes avec dislocation :
Il coute combien, ce livre ? | Ça coute combien, ce livre ? |
C’est combien, ce livre ? | Combien, ce livre ? (familier) |
La question monesko est simple en finnois, mais très compliquée en français, car le français standard n’a pas de mot interrogatif « ordinal » correspondant à l’adverbe combien. Il existe en français un interrogatif ordinal, quantième, qui correspond à monesko. Le mot quantième est couramment utilisé en Belgique et au Canada, mais dans le français de France d’aujourd’hui, il est pratiquement sorti de l’usage. Le bon usage (§599a) remarque fort justement (du point de vue de l’apprenant finnophone) : « Ce recul de quantième laisse un vide fâcheux, que n’a pas comblé le recours à combien ».
Dans le français standard, le mot quantième s’utilise seulement en fonction de nom, pour désigner le jour du mois :
Cette horloge affiche l’heure et le quantième du mois. ■ Dans ce document, il semble y avoir un erreur sur le quantième du mois.
En dehors de cet emploi limité, le français standard de France n’a pas de mot qui corresponde exactement à monesko. Dans le code écrit et courante, il faut donc rendre monesko par des moyens variés :
Monesko se oli ? Lequel/Laquelle était-ce ? C’était lequel/laquelle ? Monesko soitto tämä oli tänään ? Combien d’appels tu as déjà passés aujourd’hui ? ■ Monesko kerta tämä nyt on ? Combien de fois tu as déjà fait/vu/dit/entendu [etc.] ça ? ■ Monesko päivä tänään on ? Le combien sommes-nous aujourd’hui ? / [FP] On est le combien aujourd’hui ? ■ Monesko hän oli ? [kilpailussa] Quel était son classement ? / Il/elle a terminé à quelle place ?
Dans le français parlé, en revanche, on utilise un outil très pratique (du point de vue des finnophones), l’adjectif combientième, qui est une forme ordinale de combien calquée sur deu xième, troisième etc. (comme mones, qui est l’ordinal de moni) :
Monennenko valitsit ? Tu as choisi le combientième ? ■ Monesko se oli ? C’était le combientième ? ■ Monesko savuke tämä on tänään ? C’est ta combientième cigarette aujourd’hui ? ■ Monesko kerta tämä nyt on ? C’est la combientième fois ? ■ Monesko olit jonotuslistalla ?Tu étais combientième sur la liste d’attente ? ■ Monesko hän oli ? [kilpailussa] Il est arrivé combientième ?
Combientième correspond très exactement au finnois monesko, malheureusement il n’est pas utilisable dans le code écrit, car c’est une forme de la langue familière. Il semble que tous les francophones ne la connaissent pas ou ne l’utilisent pas. Elle est pourtant bien attestée dans le français parlé moderne (des milliers d’occurrences sur Internet) et on a entendu à TV5 dans la bouche d’un reporter :
Au combientième marché bombardé l’opinion américaine va-t-elle basculer, telle pourrait bien être la prochaine question cruciale de la guerre.
Dans le français parlé, on utilise en général l’ordre des mots normal SVC et on place le mot interrogatif en début ou (un peu plus familier) en fin de proposition. Il y a quelques limitations, qui dépendent souvent de la transitivité du verbe. Ci-dessous figure une liste des variantes des questions dans le français parlé familier (ces exemples sont des variantes d’exemples donnés dans les pages précédentes) :
Sujet pronom faible | Sujet autre | Il se marie quand ? | Ton ami se marie quand ? |
---|---|
Il a pris ces photos quand ? | Le client a pris ces photos quand ? |
Il habite où ? | Ton frère habite où ? |
Il a pris ces photos où ? | Le client a pris ces photos où ? |
Comment vous allez ? / Il va comment ? | Jean va comment ? |
Comment il a appris la nouvelle ? | Comment le professeur a appris la nouvelle ? |
Il a appris la nouvelle comment ? | Les invités sont combien ? |
Vous êtes combien ? Combien vous êtes ? | Combien est-ce que vous êtes ? (aussi LC) |
Combien tu as payé cette robe ? | Combien ta sœur a payé cette robe ? |
Tu as payé cette robe combien ? | Ta sœur a payé cette robe combien ? |
Combien elle coute ? | Combien coute la robe ? (aussi LC) |
Elle coute combien ? | La robe coute combien ? |
Combien vous en voulez ? | Combien le vendeur en veut ? |
Vous en voulez combien ? | Le vendeur en veut combien ? |
Combien de personnes vous avez invitées ? | Vous avez invité combien de personnes ? |
Combien de jours il est resté ? | Combien de jours les invités sont restés ? |
Il est resté combien de jours ? | Les invités sont restés combien de jours ? |
Pourquoi ils sont partis si tôt ? | Pourquoi les visiteurs sont partis si tôt ? |
Pourquoi tu as pris le train ? | Pourquoi Bernard a pris le train ? |
Il existe encore d’autres possibilités de poser la question dans le français parlé. Il n’est pas nécessaire de savoir les utiliser, mais il peut être utile de savoir les reconnaitre :
Dans la langue familière et souvent dans la langue des enfants, on ajoute un que explétif (qui est une sorte de conjonction) après les interrogatifs comment, combien et pourquoi, en conservant ensuite l’ordre des mots normal. Ce que explétif est tout simplement la version réduite de est-ce que, avec ellipse de est-ce. La question devient ainsi aussi simple qu’avec est-ce que :
Comment qu’il a fait ça ? ■ Comment que Jean y va ? ■ Combien que tu veux ? ■ Combien que les voisins ont payé ? ■ Combien de jours qu’ils sont restés ? ■ Combien que ça coute ? ■ Pourquoi que tu pleures ? ■ Pourquoi que ta maman est pas là ? ■ C’est quoi que tu as dit ? ■ Où qu’il habite ? — Depuis quand qu’il est malade ?
On peut aussi appuyer où de la même manière, mais en général seulement avec un sujet pronom faible :
Où qu’il habite ? ■ Où qu’on va ? ■ Où que t’as mal ?
En général, avec où, on utilise la construction où c’est que (voir ci-dessous).
Les mécanismes de formation de l’interrogation directe dans la langue familière sont complexes et variés. Pour les utiliser activement, il faut une longue pratique du français parlé et, à un niveau de connaissance du français moyen, il vaut mieux employer les formes normales. Mais comme on entend très fréquemment les constructions de la langue familière, il peut être utile pour la compréhension de l’oral d’en connaitre les principes généraux.
Dans la langue familière, l’un des procédés interrogatifs fréquemment utilisés consiste à former une question avec est-ce que, mais en rétablissant cette construction dans l’ordre normal SVC : c’est que. La forme qui est-ce qui rétablie dans l’ordre SVC donne ainsi qui c’est qui, qui peut être précédé d’une préposition. Ce procédé est très utilisé avec qui, où et quand, mais inusité avec que, combien et pourquoi. Là encore, il n’y a pas vraiment de nuance de sens spéciale par rapport à la construction avec inversion est-ce, c’est une simple variante de construction (mais familière) :
Qui c’est qui a dit ça ? ■ Qui c’est qui avait téléphoné ce matin ? ■ Quand c’est que tes parent rentrent ? ■ Où c’est que tu as acheté ça ? ■ Quand est-ce qu’il se marie ? → Quand c’est qu’il se marie ? ■ Où c’est qu’il habite ? ■ Quand est-ce qu’il a dit qu’il viendrait ? → Quand c’est qu’il a dit qu’il viendrait ? ■ Où c’est que vous avez trouvé cette robe ? ■ Où c’est que tu as rangé le batteur ? ■ Où c’est qu’ils vont aller en vacances ? ■ Où c’est qu’ils ont été pêcher un prénom comme celui-là, tes parents ? ■ Où c’est qu’on peut faire renouveler son passeport ? ■ Où c’est que tu étais ce matin ? ■ Où c’est qu’il habite, ton pote ? ■ Où c’est que j’peux télécharger ce jeu ? ■ Ou c’est que ça bouge, en ville ? ■ Où c’est que tes parents ont fait construire leur villa ? ■ Où c’est que t’as trouvé ce truc pourrave ? ■ Quand est-ce que c’est qu’il se marie, ton ami ? ■ Quand c’est qu’ils auront fini la nouvelle autoroute ? ■ Quand c’est qu’il a commencé à faire froid comme ça ?
Dans la langue familière, il existe également une variante de cette construction, qui est une sorte de construction clivée interrogative. Comparer la similitude des constructions :
C’est lui qui a dit ça. / C’est qui qui a dit ça ? ■ C’est du poulet qu’on a mangé. / C’est quoi que vous avez mangé ? ■ C’est demain qu’ils partent. / C’est quand qu’ils partent ?
Mais la construction interrogative de ce type n’est pas un procédé de focalisation, c’est simplement un mode d’expression particulier du français parlé. Il n’y aucune différence de sens entre les phrases suivantes :
Qui a dit ça ? → C’est qui a dit ça ? Kuka sanoi näin? / Kukahan on sanonut näin? ■ Quand est-ce qu’il se marie ? → C’est quand qu’il se marie ? Milloin hän meni(kään) naimisiin? ■ Où est-ce qu’il habite ? → C’est où qu’il habite ? Missä hän (siis) asuu? ■ C’est qui qui voulait la glace papaye-fraise ?
Ce type de question est parfois une question en écho : on sous-entend qu’on sait déjà la réponse, mais on veut par exemple vérifier qu’on a bien entendu la question (emploi équivalent à la particule -kAAn en finnois : Kuka sanoikaan, että…), mais ce n’est pas toujours le cas, il peut aussi s’agir d’une simple variante sans nuance particulière.
Quand on veut souligner qu’on pose une question pour vérifier une information qu’on croit se rappeler ou dont on n’est plus très sûr, il est fréquent de rallonger la constructions avec un élément que c’est supplémentaire :
Quand c’est qu’il a dit qu’il venait ? Milloin hän sanoikaan, että tulee? → Quand c’est que c’est qu’il a dit qu’il venait ? ■ Qui c’est qui a dit ça ? → Qui c’est que c’est qui a dit ça ? ■ C’était où que tu avais ce truc ? → Où c’est que c’était que tu avais ce truc ? etc.
Ces constructions sont complexes et peuvent paraitre redondantes aux étudiants de français langue étrangère (mais elles apportent une nuance de sens supplémentaire). Il n’est pas nécessaire d’apprendre à les utiliser, mais il peut être au moins intéressant de savoir les reconnaitre dans les blocs phoniques du français parlé.
En plus de toutes ces constructions, il y a presque toujours des variantes avec dislocation. On utilise les constructions interrogatives du français parlé, en thématisant le mot sur lequel porte l’interrogation :
Jean, il a fait ça pourquoi ? ■ Lui, il habite où ? ■ Combien il coute, ce livre ? ■ Ça se trouve où, cette ville ? ■ Ton père, il vient ou il vient pas ? etc.
Comme toutes les constructions avec dislocation, ces constructions exigent une très bonne connaissance des mécanismes du français parlé et sont donc à manier avec prudence par l’apprenant de français langue étrangère. Noter par exemple que Paljonko tämä kirja maksaa? peut se dire : Combien, ce livre ? Mais c’est une forme familière (ou ironique) à utiliser avec des amis, et qui serait un peu malpolie si on la pose par exemple à un vendeur dans une librairie.
12. L’interrogation partielle. Mise à jour 26.2.2024