La liste ci-dessous regroupe différentes erreurs ou impropriétés typiques des étudiants finnophones rédigeant un texte en français (voir la section Expression française). Pour faciliter l’utilisation, la liste comporte des entrées en français et en finnois. En rédigeant un texte, on peut en cas de doute vérifier (avec la fonction Chercher/ Etsi/Search du navigateur) le sens d’un mot français ou la traduction d’un mot finnois, et aussi la forme exacte/précise d’une expression française.
Les mots, expressions et constructions signalés en vert ou les entrées sur fond vert sont des mots ou des expressions/constructions qui sont recommandés à la place d’autres mots ou constructions souvent utilisés par les finnophones (qui sont parfois admissibles, mais souvent trop compliqués à utiliser). Ces mots et tournures recommandés et plus simples devraient être mémorisées par les étudiants.
À noter
1 Les mots en vert pâle signalent des liens hypertexte, comme ailleurs dans ce guide pratique de grammaire.
2. Conventionnellement, le signe * (astérisque) indique une forme agrammaticale ou non existante.
accentuer est souvent utilisé abusivement pour traduire korostaa dans le sens de « painottaa (että) ». Le finnois korostaa jtak ou painottaa jtak se traduit normalement par
insister sur qch, mettre l’accent sur qch, souligner l’importance de qch.
Le mot accentuer signifie « rendre plus net », « rendre plus visible » : cette lumière accentue les ombres ou bien ces lacunes accentuent le manque de consistance de l’ouvrage. Quant aux constructions accentuer *sur qch ou accentuer *que, elles sont agrammaticales en français.
accorder Dans la construction accorder une grande attention à une question, le groupe nominal une question est un complément de verbe prépositionnel (CVP) et non un complément de verbe direct (CVD). Pour cette raison, il ne peut pas devenir le sujet du verbe au passif. Des constructions comme **cette question a été accordée peu d’attention sont courantes chez les finnophones, et pourtant elles sont agrammaticales et à éviter. On peut utiliser soit une construction avec le pronom on, soit une construction passive impersonnelle :
La production orale dans l’enseignement des langues étrangères *a été accordée assez peu d’attention. →
On a accordé assez peu d’attention à la production orale dans l’enseignement…
Il a été accordé assez peu d’attention à la production orale dans l’enseignement…
alors Ne pas utiliser *alors à la place de donc : *Cet exemple montre alors que…
Cet exemple montre donc que / Cet exemple montre ainsi que…
approfondi Le mot profondément est souvent utilisé de façon erronée par les finnophones pour traduire lähemmin, syvällisemmin. En général, profondément signifie « syvästi » (je suis profondément choqué, c’est profondément immoral). Syvällisesti se traduit de façon approfondie, expression qu’il faut mémoriser, connaitre, et utiliser abondamment ! Bien qu’elle soit plus longue que le mot profondément, c’est donc celle-là qu’on emploie dans le discours didactique :
étudier/ apprendre/ connaitre/ examiner de façon approfondie
De même, la tournure examiner (étudier/ aborder) plus *profondément (finnois tutkia tarkemmin, syventää) est impropre. En français, il y a plusieurs équivalents possibles :
examiner qch de façon (plus) approfondie
étudier qch de façon (plus) approfondie
examiner qch de plus près
s’intéresser de plus près à qch
aussi Ne pas utiliser aussi en tête de phrase dans le sens de myös (également). En tête de phrase ou de proposition, aussi signifie niinpä. Voir Adverbes à éviter en tête de phrase.
autrement dit est une expression plus polyvalente que c’est-à-dire pour traduire le finnois toisin sanoen. À utiliser sans réserve !
bien Attention à ne pas utiliser bien devant un adjectif dans le sens de « hyvin ».
cas en aucun cas signifie ei missään tapauksessa, ei alkuunkaan. Cette expression est synonyme de « absolument pas, nullement, pas du tout ». Pour dire ei yhdessäkään tapauksessa, il faut utiliser la préposition dans : dans aucun cas :
Nous n’avons trouvé d’occurrence de ce mot dans aucun cas examiné.
Ou, mieux, avec aucun pronom :
Nous n’avons trouvé d’occurrence de ce mot dans aucun des cas examinés.
c’est-à-dire À la place de c’est-à-dire, pensez à employer plutôt autrement dit ou en d’autres termes. Si on utilise c’est-à-dire devant un GN ou un groupe prépositionnel, on le construit directement (a) ; si on l’utilise davant une proposition, il faut utiliser la conjonction que, car c’est-à-dire n’est pas une locution adverbiale comme le finnois toisin sanoen. Avec autrement dit, on n’utilise pas que, c’est pourquoi cette expression est plus simple à utiliser et aussi plus typique de l’expression écrite :
(a) nous reviendrons sur le cas précédent, c’est-à-dire la situation réelle en classe / autrement dit la situation réelle en classe…
(b)… *c’est-à-dire l’auteur veut montrer… →
c’est-à-dire que l’auteur veut monter…
mieux : autrement dit, l’auteur veut montrer…
comme ça est une locution très pratique pour rendre en français divers adjectifs ou adverbes finnois, malheureusement cette tournure est familière et doit être évitée dans la rédaction écrite soignée. Utiliser tel(le) ou de ce genre etc.(→ en savoir plus...)
commentaires Pour dire qu’un point particulier est clair ou évident, inutile à commenter etc. on peut utiliser la tournure [cet exemple, cette règle, ce point etc.] n’appelle pas de commentaires.
*commenter que On ne peut pas utiliser commenter avec une complétive normale ou interrogative comme complément direct (commenter que), il faut utiliser la locution conjonctionnelle le fait que :
L’étudiant a commenté *que les études durent trop longtemps. →
L’étudiant a commenté le fait que les études durent trop longtemps
Si on veut faire suivre le verbe d’une complétive interrogative, il faut utiliser la construction support la question de savoir :
Certains élèves ont également commenté *dans quelle mesure la grammaire peut être apprise pendant le cours.→ Certains élèves ont également commenté la question de savoir dans quelle mesure la grammaire peut être apprise pendant le cours.
concentrer (se concentrer sur qch) Ce verbe se construit avec la préposition sur (la construction *se concentrer *à qch est agrammaticale). De toute façon, c’est un verbe qu’il faut utiliser avec parcimonie (säästeliäästi) : les finnophones abusent du verbe se concentrer sur qch pour rendre l’idée de keskittyä jhk.
En effet, le verbe se concentrer sur qch signifie qu’on centre son attention sur quelque chose d’essentiel, en laissant de côté d’autres choses. On peut donc l’utiliser par exemple en présentant plusieurs aspects ou plusieurs options et en disant qu’on se concentrera sur (par exemple) deux de ces aspects ou options. Pour cette raison :
1) Il est impropre de commencer un travail ou une argumentation en disant Dans ce travail nous nous concentrerons sur… sans avoir d’abord exposé diverses options possibles. On ne peut pas se concentrer sur une chose si cette chose est la seule envisagée, puisqu’elle est alors par définition la seule chose sur laquelle on peut centrer son attention. Si on veut exprimer simplement l’idée qu’on s’intéresse plus particulièrement à tel ou tel aspect (par exemple la grammaire), on dira :
nous nous intéresserons à la grammaire
nous nous intéresserons (plus) particulièrement à la grammaire
nous étudierons plus particulièrement la grammaire
notre attention se portera sur la grammaire
On peut dire par exemple aussi : Nous laisserons de côté (ou nous négligerons) les exercices de vocabulaire et nous nous concentrerons sur la grammaire (car dans ce cas-là, on présente aus moins deux options possibles, le vocabulaire et la grammaire).
Pour les mêmes raisons, il est impropre et tautologique de dire par exemple *Les questions de la section 3 se concentrent sur les études de français : la section 3 (ou 4, ou 5 etc.) concerne de toute façon un champ spécifique, précis, limité (puisque c’est une section et pas l’ensemble du document), donc par définition dans cette section, on s’intéresse à un point particulier. On peut dire par exemple :
Les questions de la section 3 portent sur les études de français / concernent les études de français, ou bien La section 3 est consacrée aux études de français etc.
2) Il est impropre et tout à fait tautologique de dire *se concentrer uniquement ou *se concentrer seulement sur quelque chose. On peut dire :
s’intéresser uniquement à qch s’intéresser plus particulièrement à qch
se consacrer uniquement à qch, se consacrer plus particulièrement à qch
*Se concentrer uniquement signifierait « s’intéresser uniquement uniquement ».
3) Pour la même raison, on évitera la tautologie qui consiste à dire *nous nous sommes concentrée de plus près sur…. Soit on dit nous nous sommes intéressée de plus près à, soit nous nous sommes concentrée sur… (sans les mots de plus près !). En outre, s’intéresser de plus près à qch ne signifie pas toujours la même chose que se concentrer sur qch. Cette tournure signifie plutôt tutkia tarkemmin, ottaa käsittelyyn, siirtyä käsittelemään etc.
4) Il peut être contraire à la logique de dire plusieurs fois dans un même ensemble de texte qu’on se concentre sur quelque chose. Comme se concentrer signifie « traiter uniquement », si on annonce plus loin qu’on se se concentre (encore) sur autre chose, cela peut signifier qu’on va s’intéresser à autre chose (malgré ce qu’on a dit avant) et être en contradiction avec le premier se concentrer.
conclusion On ne dit pas *faire des conclusions (fi. tehdä johtopäätös), mais tirer des conclusions.
confondre est très fréquemment utilisé de façon erronée dans le sens de hämmentää jkta, aiheuttaa sekaannusta jkssa, par exemple *cette règle risque de confondre les élèves. Or confondre ne s’emploie pas transitivement dans ce sens. Quand il est transitif, confondre signifie sekoittaa (confondre un élève avec un autre sekoittaa oppilas toiseen, confondre un temps avec un autre sekoittaa aikamuoto toiseen etc.). Pour traduire l’idée de aiheuttaa sekaannusta oppilaassa, johtaa oppilas harhaan, il faut utiliser des constructions qui sont malheureusement assez longues :
semer la confusion dans l’esprit de l’élève / provoquer des confusions chez l’élève, induire l’élève en erreur / dérouter les élèves [avec le sens de saattaa ymmälleen]
Ne pas confondre (!) le mot confusion avec confus (voir confus ci-dessous). Regardez aussi les sens de ces deux mots et leurs emplois littéraires dans un grand dictionnaire.
confus signifie hämillään, nolostunut (!) *Cette règle risque de rendre les élèves confus signifie sääntö saattaa nolostuttaa oppilaita. Pour traduire saattaa hämmentää oppijoita, dire par exemple :
Cette règle risque de semer la confusion dans l’esprit des apprenants. (voir confondre ci-dessus.)
consister D’une manière générale, éviter d’utiliser le verbe consister en, car il entraine de nombreux problèmes de construction. Il est suivi de la préposition en, et cette préposition ne peut pas être suivie d’un article défini masculin ni d’un article (indéfini ou défini) au pluriel, ce qui limite grandement les possibilités d’utilisation.
De plus, après consister en on utilise de toute façon en général l’article zéro ou des indéfinis : notre corpus consiste en exemples variés / en divers exemples. C’est donc un verbe assez risqué à utiliser si on ne maitrise pas parfaitement le choix et la forme des articles.
Comme solution, il vaut mieux utiliser les verbes comprendre käsittää, comporter sisältää, contenir sisältää, ou encore être composé de koostua jstak, mais dans le cas de celui-ci aussi il faut faire attention à l’influence de la préposition de (règle d’effacement).
*continuer que On ne peut pas utiliser continuer avec une complétive comme complément de verbe direct (*l’auteur continue que), très maladroit en français. Il faut dire par exemple :
L’auteur continue en disant que... / L’auteur ajoute que...
dans ce cas Cette expression a normalement une valeur consécutive et signifie siinä tapauksessa = silloin. Le mot ce ne renvoie donc pas au cas dont on est en train de parler. Pour rendre l’idée de tässä tapauksessa, utiliser :
en l’occurrence, dans le cas présent, dans ce cas-ci, dans le cas qui nous occupe
dépouiller käydä läpi, tutkia (tarkoin) est un verbe qu’on peut utiliser en parlant d’un corpus assez long : Nous avons dépouillé un corpus de 50 textes… Ne pas abuser toutefois de ce verbe (alterner par exemple avec examiner et étudier).
décision On ne dit pas *faire une décision (fi. tehdä päätös), mais prendre une décision.
*dépendant de Ce participe ne peut pas s’utiliser comme préposition composée signifiant jstak riippuen (calque de l’anglais depending on). La préposition correspondant à riippuen siitä (että) est en fonction de ou selon :
…*dépendant des résultats, nous pourrons nous faire une image plus précise…
… en fonction des résultats, selon les résultats, nous pourrons…
Le participe dépendant de peut évidemment s’utiliser si nécessaire, mais il ne forme pas une préposition composée :
la proposition dépendant de la principale ■ les pays dépendant de cette aide…
de plus Ne pas utiliser en plus comme adverbe pour traduire lisäksi en tête de phrase ou de proposition : ce n’est pas agrammatical, mais dans le code écrit strict, on utilise de plus ou en outre (exemple (a) ci-dessous). La forme en plus s’utilise tout à fait couramment dans le français parlé en début de phrase, mais à l’écrit elle est sentie comme légèrement familière. En revanche, la locution prépositionnelle en plus de peut s’utiliser librement (b), comme variante de outre (attention à la forme exacte de outre, qui est un mot simple, la forme *outre de n’existe pas).
(a) Nous avons trouvé très peu d’exemples. De plus, ces exemples proviennent tous de textes anciens.
(b) En plus des exemples mentionnés / Outre les exemples mentionnés au paragraphe précédent, on peut citer également deux autres cas intéressants.
différent différemment Le verbe différer se construit avec la préposition de (voir Le comparatif). L’adjectif différent et l’adverbe différemment se construisent donc aussi avec de, et non pas avec la conjonction que (erreurs très fréquentes chez les finnophones) :
Cette théorie est différente de la théorie de la théorie de la motivation. (et non pas différente *que)
Cette phrase doit se comprendre différemment de la précédente (et non pas différemment *que la précédente)
différer Ce verbe n’est pas réfléchi (*se différer de qch est une erreur très fréquente chez les finnophones). On dit : différer de, être différent de :
ce cas diffère du précédent, ces exemples diffèrent des autres
également Ne pas utiliser en tête de phrase !
entrainer Ce verbe se construit avec un pronom réfléchi et la préposition à, s’entrainer à qch. La construction avec complément direct (*entrainer la prononciation) calquée sur le finnois harjoitella jtak est agrammaticale. On dit s’entrainer à qch, ou s’exercer à qch. Voir ci-dessous exercer :
s’entrainer à la grammaire, s’entrainer à la prononciation, s’entrainer à prononcer
en plus Voir de plus….
entendre Voir tarkoittaa.
éprouver Le verbe éprouver ne peut pas avoir comme complément une proposition complétive (*éprouver que). Pour rendre l’idée de kokea että, on utilisera en français avoir le sentiment que ou trouver que. Voir kokea.
essayer Dans la rédaction scientifique, on préfère utiliser le synonyme tenter (de). Essayer est un peu plus concret et laisse supposer qu’on n’est pas sûr d’y arriver (« on va essayer, mais ça semble vraiment dur et au-dessus des forces du locuteur »). Nous tenterons de classer les données… est plus neutre que nous essaierons de classer les données et exprime une intention (et non pas un essai « yritys »).
essentiel L’expression très essentiel est une tautologie, car essentiel a une valeur de superlatif absolu : on utilise soit essentiel seul, soit on peut dire tout à fait essentiel, voir Le superlatif absolu. Pour la même raison, on évitera de dire que telle ou telle chose est *la plus essentielle, plutôt : cette chose est essentielle / cette chose est la plus importante.
est-ce que ou question avec inversion ? Les interrogations avec inversion et celles construites avec est-ce que ne sont pas toujours parfaitement interchangeables. Dans un écrit de type argumentatif (comme un article scientifique ou le gradu), la question avec inversion est plutôt perçue comme une vraie question qu’on pose au lecteur, tandis que la question avec est-ce que peut s’interpréter comme une question que l’auteur se pose à lui-même (comme une manière de réfléchir sur ce qu’il dit), sans que cela implique une réponse concrète. Si on veut utiliser l’interrogation directe comme moyen d’exprimer ses propres interrogations ou des interrogations qui portent sur le processus de rédaction ou le raisonnement (dans le but de conduire un raisonnement ultérieur), on utilise la forme est-ce que. En quelque sorte, la forme est-ce que reprend son sens originel plein « est-il vrai que ? » « Onko niin että...? » :
Faut-il interpréter ces formes comme des anaphoriques ? [véritable question : doit-on le faire en général ?] ■ Est-ce qu’il faut interpréter ces formes comme des anaphoriques ? [question que l’auteur se pose par rapport à lui-même : a-t-il eu raison de le faire ?]
exercer La construction de ce verbe est relativement complexe, car elle dépend du type de référent du CVD (pour le détail, voir TLFi sv.). La construction habituelle est exercer qqn [à qch] et le verbe signifie « former (harjaannuttaa) par un entrainement », « former par un exercice » (exemple a). Il est souvent employé de façon réfléchie, s’exercer et signifie alors « (s’)entrainer soi-même, se former soi-même par un entrainement » (exemple b) :
(a) exercer un enfant à la lecture, exercer les élèves à la citoyenneté, exercer les élèves à donner du sens à un énoncé
(b) s’exercer à la conjugaison des verbes, s’exercer à la grammaire, s’exercer à trouver les mots justes etc.
Le verbe exercer signifie donc en finnois plutôt harjaannuttaa (ou harjoittaa dans le sens pitää yllä jtak toimintaa) que harjoitella. C’est pour cette raison qu’on ne peut pas dire *l’élève exerce la grammaire (cela signifierait oppilas harjannuttaa kielioppia), il faut dire l’élève s’exerce à la grammaire. Mais on peut utiliser exercer avec un CVD dans le sens de « pratiquer, entretenir », en finnois harjoitella jtak. On dira ainsi :
exercer son français (= utiliser ses connaissances de français et les améliorer)
exercer ses capacités à prononcer (= utiliser ses capacités à prononcer et les améliorer)
faire / rendre Pour traduire le verbe tehdä dans la construction avec attribut du complément direct tehdä jk + adjectif (tehdä asia vaikeaksi), il ne faut pas utiliser le verbe faire, mais rendre. Erreur fréquente, due à l’influence du finnois (il s’agit d’un calque et en quelque sorte d’un faux-ami), à surveiller :
*ce qui fait ce chapitre si long → ce qui rend ce chapitre si long.
falloir
1. Ce verbe est impossible à utiliser avec le verbe y avoir à l’infinitif. Des tournures comme *il faut y avoir (du moins pour traduire le finnois siinä täytyy olla) ou *il y faut avoir sont agrammaticales.
2. Le verbe il faut est un verbe impersonnel et il ne peut pas être mis au passif : lause täytyy selittää = la phrase doit être expliquée, et non pas **la phrase faut être expliquée (complètement agrammatical).
forme Voir sous.
français Voir ranskan kieli.
française (langue) Voir ranskan kieli.
*généraliser que : impossible d’utiliser le verbe généraliser suivi d’une complétive. En finnois aussi, tekijä yleistää, että… est à la limite de l’acceptable.
huomio ottaa huomioon = (1) tenir compte de qch ou (2) prendre en compte qch.
La solution (2) a le grand avantage de pouvoir être mise au passif : être pris en compte (voidaan ottaa huomioon = peut être pris en compte), ce qui est impossible avec tenir compte de (voir Complément de verbe direct obligatoire).
Ne pas oublier, également, que tenir compte de ou prendre en compte ne peuvent pas se construire directement avec une complétive (*tenir compte que). Il faut utiliser la locution conjonctionnelle le fait que :
il faut tenir compte du fait que...
il faut prendre en compte le fait que...
il faut Voir falloir.
il parait N’utilisez pas il parait que pour dire näyttää siltä, että / tuntuu siltä, että etc. Il parait que signifie en français moderne kuulemma. Pour savoir comment traduire näyttää siltä, että / tuntuu siltä, että, voir les explications.
information En finnois, on peut dire saada tietoa, en français, on ne peut généralement pas utiliser l’article massif devant information.
importer Pensez à utiliser la locution il importe peu de savoir si c’est… = ei ole tärkeää, onko…
introduire Ne signifie pas esittää, esitellä (faux-ami tiré de l’anglais to introduce). La forme correcte est présenter. Le verbe introduire signifie lisätä jhk, viedä sisään, tunkea jhk. On ne peut pas dire :
L’auteur *introduit une nouvelle théorie.
Mais on pourrait dire :
L’auteur introduit dans cette théorie connue une composante nouvelle.
interpréter La tournure *on peut interpréter que ou *nous interprétons que est impossible en français. Le verbe interpréter ne peut recevoir comme CVD qu’un GN (ou un pronom), par une proposition complétive introduite par que. Voir explications.
*insister que Impossible de dire en français *L’auteur insiste que…. Voir les explications.
joka tapauksessa Plutôt que en tout cas, qui n’est pas typique de l’expression écrite neutre, utilisez (en alternance) de toute façon ou en tout état de cause, ou des constructions concessives comme quoi qu’il en soi, quelle que soit la manière dont…, quels que puissent être les arguments que… etc.
kertoa La tournure josta kerromme lisää (kohdassa X…) se traduit dont nous parlerons plus longuement ou que nous expliquerons en détail (au point X…)
kiinteästi joka liittyy kiinteästi jhk = [qui est] étroitement lié à : Un concept étroitement lié au précédent…
kohdassa Attention aux prépositions à utiliser :
kohdassa 1.2 = au point 1.2
kohdassa ”Huomautukset” = sous le titre de « Remarques » / sous la rubrique « Remarques »
Remarquer aussi que le terme le plus générique est justement le mot point, qui peut désigner un paragraphe, un alinéa, un sous-chapitre ou un passage quelconque. On peut donc se contenter de trois termes : partie (luku), chapitre (osa), point (tout le reste).
kokea Pour traduire kokea että… on ne peut pas dire *éprouver que :
Oppijat kokevat, että siihen kiinnitetään liikaa huomiota. =
Les élèves ont le sentiment qu’on y attache / trouvent qu’on y attache une trop grande importance.
koostua Voir consister.
kuten sanottu Ne pas utiliser la traduction littérale comme dit, expression qui est très fréquente à l’oral, mais trop familière. On peut utiliser diverses tournures :
comme on l’a dit, comme on l’a vu, comme nous l’avons déjà constaté
comme nous l’avons dit précédemment/ plus haut/ ci-dessus/ au point X… etc.
kysyä Voidaan kysyä… dans le sens « herää kysymys että » se traduit par exemple on peut se demander si, on peut se poser la question de savoir si, en utilisant le verbe à pronom réfléchi se demander et pas simplement on peut demander si (sans se), ou on peut poser le question de savoir si (au lieu de se poser la question).
langue Voir ranskan kieli.
lisäksi Voir De plus…. Kaiken lisäksi = (dans le style scientifique ou argumentatif) de surcroit (plutôt que de plus).
lors tässä vaiheessa = lors de cette phase (et non *dans cette phase), ou, nettement mieux, cette expression très utile et fréquente : à ce stade.
mahdollisesti = éventuellement, le cas échéant
materiaali Un mot bien difficile à traduire. Plusieurs possibilités : documents, textes, manuels, supports, littérature. Le mot matériel signifie kalusto. On peut cependant utiliser le mot matériel pédagogique pour désigner l’ensemble des supports : des manuels, des vidéos, des affiches, des fiches cartonnées constituent ensemble un matériel pédagogique. Mais pas des livres seuls. Le terme le plus générique pour désigner les objets (livres, vidéos youtube, pages en ligne) est support(s), et pour le contenu (intellectuel/didactique etc.), un terme très simple et très générique : le contenu !
mukaan lukien Placé devant le nom, le finnois mukaan lukien se dit en français « y compris » (et est donc une préposition, invariable), mais utilisé après le nom, il se dit « compris », sans le pronom y (et se comporte comme un adjectif, qui peut s’accorder, voir explications).
näyttää Sur les différents sens et emplois de tuntua et näytttää voir la page Il parait que. Les verbes sembler et paraitre n’ont pas toujours le même sens et ne peuvent pas s’employer indifféremment l’un à la place de l’autre.
näyttää siltä että Il y a de nombreuses possibilités de traduction (exemples a), il parait que, qui a un sens différent, n’est pas une traduction de näyttää siltä että. On peut utiliser les variantes proposées en (a). Souvent le plus simple est (b) :
(a) Il semble que / Tout semble indiquer que / Cela laisse à penser que etc.
(b) On peut dire que (+ indicatif)
olettaa Supposer signifie olettaa au sens mathématique ou logique, autrement dit on considère qch comme vrai pour en tirer des conclusions. Le plus souvent, dans la rédaction scientifique, olettaa est utilisé dans un autre sens :
1) oletamme että… notre hypothèse est que…
2) voidaan olettaa että on peut supposer que / on peut penser que
outre Ne pas utiliser la forme hybride inexistante *en outre de pour traduire jnk lisäksi. Il ne faut pas confondre la préposition outre avec l’adverbe en outre ni avec la préposition en plus de. En outre est un adverbe fréquent dans le code écrit pour rendre le finnois lisäksi en tête de phrase. La forme de préposition est outre, donc un seul mot, sans élément en avant ni de après. On peut donc dire :
outre les aspects linguistiques / outre ces aspects linguistiques / outre certains aspects pratiques / outre des aspects pratiques [des est dans ce cas l’article indéfini pluriel, il ne faut ne pas l’interpréter comme une formecontracte *outre de + les].
Outre ne peut pas non plus être suivi directement de l’infinitif : *outre de dire. Il faut le faire précéder de le fait de/que : outre le fait de dire… / outre le fait qu’on dit….
Malgré cela, et comme on peut s’y attendre, on trouve sur Internet des occurrences de *outre de + infinitif et *outre de + gn produites par des francophones, de même que des occurrences de *en outre de + gn (*outre de donner un nouvel élan aux relations, *outre de problèmes moteurs plus ou moins importants, *en outre de cette méthode etc.). Ce sont des formes fautives et elles ne doivent pas être imitées.
page 6 Pour renvoyer à une page d’un ouvrage (sivulla 6), on dit un peu plus souvent page 6 (sans préposition) que à la page 6 (qui n’est cependant pas du tout agrammatical). Sur les prépositions devant les noms de chapitres ou autres parties d’ouvrages, voir les prépositions. Quand on sait utiliser les références croisées automatiques (ristiiviitteet) de l’éditeur de texte, le problème ne se pose évidemment pas.
palata johon palaamme (myöhemmin / kohdassa X…) = sur lequel (laquelle etc.) nous reviendrons (plus loin/ultérieurement / au point X…)
par (1) : attention à l’erreur typique (et très dérangeante) qui consiste à utiliser par + infinitif pour traduire les formes d’infinitif finnois en -malla : sanomalla, analysoimalla. Et voir la solution.
par (2) : cette préposition s’emploie après des verbes comme désigner ou entendre, et dans ce cas, il n’y a pas d’article (= article zéro).
paraitre N’utilisez pas il parait que pour dire näyttää siltä, että / tuntuu siltä, että etc. Il parait que signifie en français moderne « kuulemma ». Sur les différents sens de tuntua et näytttää, voir Il parait que.
perusteella jnk perusteella : d’après qch / au vu de qch / sur la base de qch (mais pas : selon qch)
petit En général n’utilisez pas petit dans le sens de vähäinen, pensez à utiliser limité, restreint ou faible.
pitää mielessä (että) = garder à l’esprit (que) / se rappeler (que)
profondément Voir approfondi.
proposer Des tournures comme *l’auteur propose que ou nous proposons que ce terme est un pronom sont à éviter !. Cette tournure est très maladroite et pratiquement incompréhensible en français. Voir explications et solution.
poursuivre que (*l’auteur poursuit que) : à éviter en français.
présumer Ce verbe s’utilise rarement dans le sens de « supposer », sauf dans des contextes pragmatiques bien définis, et le plus souvent à la première personne du singulier (je présume olettaisin/luulisin että ; ou bien : il a dû se tromper, je présume = hän on erhetynyt, luuluisin / hän on luultavasti erehtynyt.) Le verbe utilisé habituellement pour rendre olettaa est supposer (l’usage abusif de présumer est très probablement une influence de l’anglais).
puis La tournure et puis n’a pas le même sens que puis. Comme puis signifie sitten, les finnophones croient souvent qu’on peut traduire ja sitten par et puis. Souvent, le mot puis signifie déjà en lui-même « ja sitten ». Avec et, le mot puis devient familier (du moins dans les contextes où l’utilisent généralement les rédacteurs finnophones de mémoires de licence ou de master) et signifie à peu près « niin ja sitt oli vielä… » Dans certains contextes, elle a aussi un autre sens, « toisaalta », mais là aussi, elle est légèrement trop familière pour être utilisée dans la rédaction scientifique (on dira plutôt d’autre part). Donc, pour traduire sitten à valeur de connecteur, utiliser puis. Pensez aussi à utiliser ensuite, après cela, pour varier.
päättää jonkin puolesta. Voir trancher.
quand même Ne pas utiliser quand même en tête de phrase.
*raconter de qch grand classique des erreurs de construction verbale faites par les finnophones (ce livre raconte *de la guerre, ce commentaire raconte *de la volonté de participer), cette construction complètement agrammaticale en français pour traduire kertoa jstak est à éviter à tout prix. Veuillez lire (et relire) les explications/règles.
*raconter que signifie väittää että dans un usage familier (exemples a). Si vous voulez dire kertoa, että… il faut dire dire que/préciser que/mentionner que (exemples b) :
(a) Il m’a raconté qu’il connaissait personnellement le président de la République. [Signifie : mais je ne le crois pas]
(b) L’auteur précise que cette enquête a été très longue à réaliser.
ranskan kieli En finnois, on désigne souvent les langues avec la forme ranskan kieli, suomen kieli, par exemple ranskan kieli tarjoaa…, suomen kielessä on…. Dans ce cas, en français, on utilise rarement la construction la langue française, la langue finnoise. Dans 95% des cas, on dit simplement le français, le finnois, en français, en finnois, la structure de l’anglais, l’étude du suédois, l’histoire de l’allemand, le vocabulaire de l’italien etc. Ne dites donc pas :
un examen *de langue suédoise | → | un examen de suédois |
*dans la langue française, il y a… | → | en français, il y a… |
*la langue anglaise est très étudiée | → | l’anglais est très étudié |
la complexité de *la langue française | → | la complexité du français |
sanottu Voir kuten sanottu.
saada aikaan Saada aikaan sen, että = faire en sorte que (+ indicatif)
sekaannus (aiheuttaa sekaannusta) Voir confondre.
selvittää + complétive ou interrogative indirecte : ne pas utiliser la forme *clarifier que.
sens (dans un sens) En français, l’équivalent de kielteisessä merkityksessä s’utilise avec la préposition dans, et non pas à. On dit Cet adjectif s’utilise dans un sens négatif (pas *au sens négatif). De même, merkityksessä ”…” se traduit ainsi :
Nous utilisons le terme de langue parlée dans le sens de « … ».
seulement ne peut pas « déterminer » un nom : *seulement ces deux cas montrent…. il faut utiliser l’adjectif seul.
siinä tapauksessa Dans le sens de « silloin », siinä tapauksessa se traduit par dans ce cas. Mais tässä tapauksessa renvoyant au cas précis qu’on examine ou dont on est en train de parler = en l’occurrence, dans le cas présent, dans le cas qui nous occupe, voir tässä tapauksessa.
siirtyä En finnois on peut dire siirtyä + -mAAn (par exemple : siirrymme käsittelemään…). En français, cette construction (avec passer à) n’est pas possible avec un infinitif. Il faut utiliser passer à + nom. Au lieu de *nous passerons à étudier la langue parlée, il faut donc dire :
Nous passons maintenant à l’étude de la langue parlée.
Ou bien avec un verbe :
Nous allons maintenant étudier la langue parlée.
s’intéresser à Ce verbe ne peut se construire qu’avec un complément GN, pas un infinitif :
nous nous intéresserons à l’étude de… (et non nous nous intéresserons **à étudier…)
nous nous intéresserons à la question de savoir si (et non pas nous nous intéresserons **à connaitre/à savoir).
sous S’utilise devant forme : sous la forme de qch, sous une forme différente. Dans la phraséologie grammaticale, on utilise à en parlant de formes des noms/verbes (à la forme passive, à l’imparfait etc.).
sur s’utilise dans les expressions numériques là où en finnois on utilise -stA (un manuel sur dix, deux exemples sur trois etc.).
surtout Ne pas utiliser surtout en tête de phrase, notamment pour « déterminer » un groupe nominal sujet, comme c’est possible en finnois.
taas
1) Dans le sens de sitä vastoin = en revanche
2) dans le sens de puolestaan = pour sa part, ou bien : en ce qui concerne… Penser aussi à utiliser inversement.
tapaus Voir siinä tapauksessa ou tässä tapauksessa.
tarkoittaa Dans la construction tarkoittaa jollakin [termillä], on utilise le verbe entendre par suivi du nom sans article et entre guillemets.
tarvittaessa = le cas échéant (très fréquent dans le style officiel) ou au besoin
tenir compte *que On ne peut pas construire la locution verbale tenir compte de qch directement avec une complétive (que). La forme correcte est tenir compte du fait que (tenir compte se construit avec de, et ce de ne s’efface pas devant que).
todeta Ce verbe s’utilise dans diverses tournures usuelles :
voidaan todeta että = on peut dire que (et non pas on peut constater que ; le verbe constater peut évidemment s’utiliser, dans le sens de « havaita »)
todettakoon että = on notera que / on peut noter que ;
kuten totesimme = comme nous avons pu le constater (le pronom le est obligatoire)
kuten totesimme = comme on l’a noté plus haut, comme on l’a déjà noté (le pronom le est obligatoire).
kuten todettu = comme nous avons pu le constater (on ne peut pas dire *comme constaté, et il faut penser à utiliser systématique le pronom le)
tietoa En finnois, on peut dire saada tietoa, en français, on ne peut généralement pas utiliser l’article indéfini massif devant information.
toisaalta peut avoir deux sens (et deux traductions) : 1) d’autre part (= lisäksi) 2) inversement (= sitä vastoin).
total (au total) En français l’équivalent de yhteensä s’utilise avec la préposition à : Nous avons trouvé dix exemples au total (et non pas dix exemples *en total).
trancher Ce verbe est utile pour dire päättää au sens de päättää jommankumman puolesta :
Les exemples ne permettent pas de trancher [en faveur de l’une ou l’autre solution]. Esimerkkien perusteella ei voida päättää [jommankumman vaihtoehdon puolesta].
tuntua Paraitre / sembler / apparaitre se ressemblent, mais ne sont pas interchangeables. Apparaitre est plus proche du finnois näyttäytyä. Sur les différents sens de tuntua et näytttää, voir Il parait que.
tässä tapauksessa Pour exprimer qu’on désigne le cas qu’on est en train d’étudier ou dont on est en train de parler, on dit sur ce point, en l’occurrence, dans le cas présent, dans le cas qui nous occupe. Voir aussi siinä tapauksessa.
vaihe tässä vaiheessa
1) dans le sens de toistaiseksi = pour le moment, pour l’instant
2) dans le sens de tässä vaiheessa [työtä] = à ce stade
vastata Pour dire yritämme vastata (siihen kysymykseen), utiliser la tournure nous tenterons d’apporter des éléments de réponse (à cette question).
vastaavasti peut avoir deux sens (et deux traductions) : 1) de même 2) inversement.
vähäinen N’utilisez pas *petit, pensez à utiliser faible, limité, ou restreint.
Vien(nen)t ensuite..., À cela s’ajoute(nt)... Ces expressions avec le verbe venir ou s’ajouter et sujet inversé sont relativement fréquentes et parfois très pratiques et utiles pour traduire sen lisäksi en tête de phrase. Faites l’essai en googlant.
viitata (1) Peut se traduire de plusieurs manières :
renvoyer à [le plus général et le plus universel] ;
référer à [essentiellement aspect sémantique] ;
se référer à [en parlant d’une personne ; il faut un sujet animé]
tekijä viittaa tässä teoriaan… = l’auteur se réfère sur ce point à la théorie …
viitata (2) Kaikki viittaa siihen, että = tout semble indiquer que, tout porte à croire que (+ indicatif).
yhteensä (au total) En français l’équivalent de yhteensä s’utilise avec la préposition à : Nous avons trouvé dix exemples au total (et non pas dix exemples *en total).
yhä (+ comparatif). Se dit en français de plus en plus + adjectif/adverbe. Ne pas utiliser les formes *plus et plus + adjectif/adverbe (calque de l’anglais).
68. Catalogue de mots et tournures problématiques. Mise à jour 10.10.2022